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Délit de séparatisme : mode d'emploi

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  • Délit de séparatisme : mode d'emploi

    Marianne Par Hadrien Brachet Publié le 05/02/2021

    Jeudi 4 février au soir les députés ont adopté par 130 voix pour et 4 abstentions l'article 4 du projet de loi "confortant le respect des principes de la République." Il instaure un délit de "séparatisme" qui punit de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende le fait de menacer, violenter ou intimider "toute personne participant à l'exécution d'une mission de service public" dans le but de se soustraire partiellement ou totalement aux règles des services publics. Une interdiction du territoire français pourra même être prononcée si l'infraction est commise par un étranger.

    Concrètement, dans quelles situations ce délit va-t-il s'appliquer ? Marianne fait le point avec Laurence Vichnievsky, députée MoDem et corapporteure du projet de loi.

    Marianne : Dans quelles conditions ce nouveau délit de séparatisme va-t-il s’appliquer ?

    Cet article a la particularité de s’inscrire dans un contexte : lorsque l’on profère des menaces ou que l'on commet des violences ou des actes d'intimidation contre toute personne qui participe à une mission de service public, par exemple un médecin, une infirmière ou un enseignant. Celui qui commet l’infraction cherche à obtenir pour lui ou pour autrui – son enfant, sa femme, un ami… - une exemption totale ou partielle ou une application différenciée des règles qui régissent le fonctionnement du service public.

    Avez-vous un exemple concret d’une situation où le délit s’appliquerait ?

    L’exemple très concret est lorsqu’un un mari et sa femme vont à l’hôpital - qui est un service public - et que le mari profère des menaces ou commet des violences parce qu’il souhaite que sa femme soit examinée par une femme et non par un homme. Cela revient à demander une application différenciée des règles des services publics puisque normalement un patient ou une patiente est examiné par le soignant ou la soignante qui est présent, que ce soit un homme ou une femme.

    Si on imagine le cadre de l’enseignement, ce peut être une famille qui ne veut pas que sa fille suive des cours de gymnastique. Bien sûr, pour que ce délit s’applique, il faut commettre des violences, des menaces ou un acte d’intimidation.

    Un amendement a été adopté en commission pour créer également un délit d’entrave à la fonction d’enseignant qui punirait d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende "le fait d’entraver ou de tenter d’entraver par des pressions ou des insultes l’exercice de la fonction d’enseignant selon les objectifs pédagogiques de l’éducation nationale déterminés par le Conseil supérieur des programmes." Comment faire la distinction entre ces deux délits et savoir lequel s’applique dans une situation donnée ?

    Il y a une graduation entre ces deux délits dans les actes que l’on reproche. Dans le délit d’entrave ce sont des pressions et des insultes tandis que dans l’autre ce sont des menaces, des violences, c’est beaucoup plus fort. Les magistrats sauront faire la part des choses. On voit bien la différence entre une famille qui arrive aux urgences et secoue le médecin et le parent qui insulte un professeur en lui disant "qu’est-ce que ce programme ? Il n’est pas question que ma fille suive ce cours."

    Comment s’assurer qu’il restera possible de simplement émettre une critique sur le programme scolaire ?

    Une critique bien sûr n’est pas suffisante pour être poursuivi, il faut des pressions ou des insultes pour que le délit d’entrave s’applique.

    Pour en revenir au délit de séparatisme, la version adoptée après débats à l'Assemblée prévoit l’obligation pour le supérieur hiérarchique de déposer plainte après consentement de l’agent. Expliquez-nous.

    Par un amendement déposé en commission, nous avions prévu que l’administration ou le délégataire de service public puisse déposer plainte pour le compte de son agent, ce qui est dérogatoire au droit. Il est vrai que souvent des hiérarchies ne veulent pas faire de vague et que donc les agents se sentent très seuls face aux risques de représailles. Nous avons donc produit cette possibilité pour l’administration de déposer plainte. Nous avions mis "peut" car c’est compliqué d’imaginer contraindre une administration à déposer plainte. Le principe en France est qu’on n’est pas obligé de déposer plainte.

    Mais lors des discussions en hémicycle, beaucoup de collègues [notamment du groupe socialiste, N.D.L.R.] ont affirmé que sans obligation cela ne servait à rien. Comme on ne peut pas déposer plainte si la victime n’est pas d’accord, nous avons prévu le caractère obligatoire du dépôt de plainte en cas de consentement. Aucune solution n’est parfaite, c’est un principe dérogatoire qui concilie une avancée en matière de protection de l’agent et le respect des principaux généraux du droit. Néanmoins, avec la navette parlementaire, le texte peut encore évoluer.

    Si le délit de séparatisme existait à l'époque, le parent d’élève qui s’était mobilisé contre Samuel Paty aurait-il été concerné ?

    Il est difficile de répondre précisément car cela implique beaucoup de « si ». En revanche, effectivement ce sont des réponses à ces évènements tragiques que nous avons connus. Ce nouveau délit répond à la nécessité d’accompagner les agents et de rompre leur isolement. C’est un signal très fort pour nos agents. J’ai eu d’autres expériences dans le domaine judiciaire [Laurence Vichnievsky a été magistrate, N.D.L.R.], il y a certainement eu beaucoup d’inertie de la part des administrations et donc beaucoup d’agents qui ont laissé filer car ils ne pouvaient pas faire face tout seul. On doit réagir dès les premiers symptômes.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    Moi personnellement, je fais confiance à la Justice française.

    Espérons que cela calmera les excités, les "bounifs" et les "mounifs" souvent incultes.

    Dès qu'ils comprennent "déchéance de la nationalité" et "renvoi au bled", ils activent le mode hypocrite "doux comme un agneau".
    Dernière modification par democracy, 06 février 2021, 09h08.

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    • #3
      @Democracy Espérons que cela calmera les excités, les "bounifs" et les "mounifs" souvent incultes.

      Tout à fait. Quand on voit les trajets dangereux qu'ils empruntent pour fuir leur merveilleux pays, et qu'une fois arrivés chez nous ils veulent nous expliquer le sens de la vie .. là je ne supporte pas.
      Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
      Mahomet

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      • #4
        Pour ceux qui le souhaitent, le retour au Bled n'est pas interdit.
        Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

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        • #5
          La justice imparfaite est devenu un pilier des systèmes autocratiques.

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          • #6
            @Boubibtis La justice imparfaite est devenu un pilier des systèmes autocratiques.

            Je ne vois nullement la justice française dépendre d'un système despotique ou tyrannique .
            La réalité est toute relative, on ne la perçoit qu'à l'aune de sa propre culture
            Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
            Mahomet

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            • #7
              poudre de Perlimpinpin

              ...a sniffer sans retenu pour gogos nationaliste.. mais comme le disait si bien Mulder "la vérité est ailleurs".. et pendant ce temps ces mêmes gogos se font plumer du peut de droits sociaux qu'il leurs reste... mais quand on est C.. on regarde ailleur pendant qu'ont se fait faire les poches .
              "tout a été dit , tout reste a penser"
              Alain

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              • #8
                Cette loi aurait pu être créée il y a bien longtemps, années 90. Mais avant certains donneurs de leçons soutenaient les responsables du séparatisme à l'étranger. Ils préfèrent toujours se mettre à genoux devant certains daechiens bons clients.

                Ils font des lois au compte gouttes pour faire durer le feuilleton "Islam- Islamisme" dans les campagnes électorales et pour les diversions. Macron pouvait aussi commencer en 2017. Pour clore ce feuilleton, la France doit montrer son vrai visage de "sa laïcité" si une partie de la société frôle la paranoïa car les débats ne seront pas clos. A ce jeu, toutes les religions seront concernées et aussi le séparatisme masqué.
                Dernière modification par panshir, 06 février 2021, 11h17.

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                • #9
                  Salam,

                  Question : Un musulman résident en France, peut-il demander à une école publique de servir à son enfant une alimentation halal ?

                  Commentaire


                  • #10
                    J' ai pas compris ... Ça existe déjà non ?!

                    Ces français sont juste entrain de tourner en rond, séparatisme entre religion et état/République c est pas nouveau...

                    Commentaire


                    • #11
                      Envoyé par Mohammed Rhéda
                      Question : Un musulman résident en France, peut-il demander à une école publique de servir à son enfant une alimentation halal ?
                      Il peut toujours demander, mais cela ne sera pas accepté.
                      En effet, la cantine scolaire est un service rendu par la municipalité qui n'est pas obligatoire et dans lequel il n'y a pas à tenir compte des exigences religieuses de certains.

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                      • #12
                        Envoyé par Phileas
                        Ces français sont juste entrain de tourner en rond, séparatisme entre religion et état/République c est pas nouveau...
                        La loi sur la laïcité est ancienne, mais il a fallu mettre à jour celle-ci en y apportant des précisions et en réprimant des comportements ciblant les agents du service public de la part de membres d'une certaine religion.

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                        • #13
                          Il peut toujours demander, mais cela ne sera pas accepté.
                          Et si les parents insistaient.. ou militaient pour des repas halals pour leurs enfants.. seraient-ils inculpés de séparatisme ?
                          Comment ça se passe actuellement en France pour les repas halals, cachers ou végétariens ?

                          Commentaire


                          • #14
                            Ali Bigard,

                            Et si un enfant est allergique aux mollusques par exemple, peut-il demander à la cantine de ne pas servir à ses enfants des mollusques?


                            Heureusement que la France et les Français que je connais ne sont les mêmes que les tiens. Sinon, cela fait longtemps que j’ai plié bagages.

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                            • #15
                              Envoyé par Mohammed Rhéda
                              Comment ça se passe actuellement en France pour les repas halals, cachers ou végétariens ?
                              Il n'y a pas de repas hallal ou casher dans les cantines scolaires car les revendications religieuses n'ont pas à être prise en compte.
                              Pour les végétariens, il y a des plats sans viande qui peuvent contenter ceux qui le sont.
                              Les parents qui insistent ne sont pas visés par la nouvelle loi, tant qu'il n'y a pas d'infraction caractérisée.
                              Ils n'obtiendront pas gain de cause, ni en insistant, ni en militant, ni en passant par la justice car les repas de cantine sont un service rendu qui n'a rien d'obligatoire pour les municipalités.
                              D'ailleurs, rien oblige les parents à laisser leur enfants à la cantine, si les menus servis ne leur conviennent pas.
                              D'autre part, il doivent s'interroger sur l'éventualité d'une émigration vers un pays où la religion d'état est conforme à leurs aspirations religieuses.
                              Dernière modification par alibigoud, 06 février 2021, 15h15.

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