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Avant de mourir, il faut bien réfléchir et faire ses comptes. Et ne pas oublier de prévoir un petit pécule afin d’éviter à ses proches d'assumer la douloureuse note. Un commerce lucratif ? C'est une évidence, et les familles algériennes se saignent souvent aux quatre veines pour honorer leurs morts. Comme le souligne le proverbe Mort égale ruine. La facture des funérailles est souvent salée et beaucoup de personnes profitent de cette circonstance macabre pour faire d'importants bénéfices. A commencer par le croque-mort qui est chargé de laver le cadavre et de l'envelopper d'un linceul. Dans les milieux, des familles modestes on se contente tout simplement d'enterrer ses morts en se passant de toute cérémonie et oraison funèbre. Mais le tarif du croque-mort varie selon les quartiers. Il n'inclue pas les frais du transport du corps du défunt qui varie suivant le modèle du véhicule et la distance qui sépare le domicile mortuaire du cimetière familial. Parfois encore, certains préfèrent d'être enterrés dans leur village natal ».
Le linceul a aussi un prix. Pourtant, la charia musulmane recommande que ce morceau de tissu qui recouvre le corps, une fois que l'âme s'est éteinte, soit bon marché. Cependant, certaines familles n'hésitent pas à mettre beaucoup d'argent pour un linceul en soie, signe d'amour envers l'être disparu, mais aussi de prestige pour la famille. Une pratique de plus en plus courante dans les milieux aisés et les croque-morts des quartiers huppés font de bonnes affaires, car c'est suivant la qualité du tissu du linceul qu'ils évaluent leurs honoraires.
La cérémonie funéraire reflète aussi le prestige de la famille. A l'instar des mariages que les Algériens célèbrent dans le faste, les familles ne ratent pas l'occasion d'étaler leurs fortunes lors des funérailles. La grandeur de la tente mortuaire, le décor et le style des chaises prouvent que la famille a les moyens de rendre hommage à son mort
Devant la tente, on a l'impression d'assister à un défilé de mode. Tous les hommes sont vêtus de costumes élégants et la cérémonie est même filmée. Il est courant de voir des personnes importantes venir présenter leurs condoléances. A quelques mètres, un espace est réservé aux femmes. Tirées à quatre épingles, maquillées le plus discrètement possible pour ne pas enfreindre les règles de la pudeur, ces belles dames portent presque toutes des bijoux scintillant à leur cou, à leur poignet. « Aujourd'hui, j'ai déniché un nouveau maquilleur, un véritable spécialiste du maquillage du deuil », chuchote l'une d'elles à l'oreille de sa voisine. Une autre lui répond qu'elle a consacré une part importante de son budget pour les tenues de deuil.
Certains vont jusqu'à faire appel à des voix mélodieuses pour animer la soirée. L'une des ces voix récite le Coran. Et dans une veillée le décor doit être à la hauteur du célèbre cheikh. Les salles sont ornées de grands lustres, de tapis persans et des chaises capitonnées ou en velours sont installées.
Reste à publier l'annonce du décès sur l'un des grands journaux. Un faire-part sur un journal a beaucoup d'importance pour la famille du défunt. Pour la publication de la photo du regretté, c'est suivant les dimensions, mais cela peut s'élever à plus de 100 dinars par cm2.
« On note les noms, les titres et les fonctions des membres de la famille. Plus la liste est longue et plus la famille gagne en notoriété. Afin d'éviter les problèmes, nombreuses sont les familles qui accordent une grande importance à cette liste, veillant à ne pas oublier un nom, même de ceux qui sont absents du pays
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Et cela ne s'arrête pas là, car trois jours après le décès, la famille pense déjà à la cérémonie du quarantième jour, et chaque jeudi pendant la première année qui suit le décès, elle doit se rendre au cimetière pour visiter son tombeau. Une situation parfois ruineuse pour les familles issues des provinces, qui doivent alors préparer quotidiennement des repas jusqu'au 40e jour pour nourrir tous les proches et amis venus du village natal pour présenter leurs condoléances.
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Avant de mourir, il faut bien réfléchir et faire ses comptes. Et ne pas oublier de prévoir un petit pécule afin d’éviter à ses proches d'assumer la douloureuse note. Un commerce lucratif ? C'est une évidence, et les familles algériennes se saignent souvent aux quatre veines pour honorer leurs morts. Comme le souligne le proverbe Mort égale ruine. La facture des funérailles est souvent salée et beaucoup de personnes profitent de cette circonstance macabre pour faire d'importants bénéfices. A commencer par le croque-mort qui est chargé de laver le cadavre et de l'envelopper d'un linceul. Dans les milieux, des familles modestes on se contente tout simplement d'enterrer ses morts en se passant de toute cérémonie et oraison funèbre. Mais le tarif du croque-mort varie selon les quartiers. Il n'inclue pas les frais du transport du corps du défunt qui varie suivant le modèle du véhicule et la distance qui sépare le domicile mortuaire du cimetière familial. Parfois encore, certains préfèrent d'être enterrés dans leur village natal ».
Le linceul a aussi un prix. Pourtant, la charia musulmane recommande que ce morceau de tissu qui recouvre le corps, une fois que l'âme s'est éteinte, soit bon marché. Cependant, certaines familles n'hésitent pas à mettre beaucoup d'argent pour un linceul en soie, signe d'amour envers l'être disparu, mais aussi de prestige pour la famille. Une pratique de plus en plus courante dans les milieux aisés et les croque-morts des quartiers huppés font de bonnes affaires, car c'est suivant la qualité du tissu du linceul qu'ils évaluent leurs honoraires.
La cérémonie funéraire reflète aussi le prestige de la famille. A l'instar des mariages que les Algériens célèbrent dans le faste, les familles ne ratent pas l'occasion d'étaler leurs fortunes lors des funérailles. La grandeur de la tente mortuaire, le décor et le style des chaises prouvent que la famille a les moyens de rendre hommage à son mort
Devant la tente, on a l'impression d'assister à un défilé de mode. Tous les hommes sont vêtus de costumes élégants et la cérémonie est même filmée. Il est courant de voir des personnes importantes venir présenter leurs condoléances. A quelques mètres, un espace est réservé aux femmes. Tirées à quatre épingles, maquillées le plus discrètement possible pour ne pas enfreindre les règles de la pudeur, ces belles dames portent presque toutes des bijoux scintillant à leur cou, à leur poignet. « Aujourd'hui, j'ai déniché un nouveau maquilleur, un véritable spécialiste du maquillage du deuil », chuchote l'une d'elles à l'oreille de sa voisine. Une autre lui répond qu'elle a consacré une part importante de son budget pour les tenues de deuil.
Certains vont jusqu'à faire appel à des voix mélodieuses pour animer la soirée. L'une des ces voix récite le Coran. Et dans une veillée le décor doit être à la hauteur du célèbre cheikh. Les salles sont ornées de grands lustres, de tapis persans et des chaises capitonnées ou en velours sont installées.
Reste à publier l'annonce du décès sur l'un des grands journaux. Un faire-part sur un journal a beaucoup d'importance pour la famille du défunt. Pour la publication de la photo du regretté, c'est suivant les dimensions, mais cela peut s'élever à plus de 100 dinars par cm2.
« On note les noms, les titres et les fonctions des membres de la famille. Plus la liste est longue et plus la famille gagne en notoriété. Afin d'éviter les problèmes, nombreuses sont les familles qui accordent une grande importance à cette liste, veillant à ne pas oublier un nom, même de ceux qui sont absents du pays

Et cela ne s'arrête pas là, car trois jours après le décès, la famille pense déjà à la cérémonie du quarantième jour, et chaque jeudi pendant la première année qui suit le décès, elle doit se rendre au cimetière pour visiter son tombeau. Une situation parfois ruineuse pour les familles issues des provinces, qui doivent alors préparer quotidiennement des repas jusqu'au 40e jour pour nourrir tous les proches et amis venus du village natal pour présenter leurs condoléances.
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