A Paris, la culture berbère a du mal à sortir de l’ombre. Quand les associations interpellent les autorités, elles découvrent très vite que les projets ne correspondent pas à leurs attentes. C’est ainsi que le maire Bertrand Delanoë a suggéré que la culture amazighe soit intégrée à l’Institut des cultures d’islam. Une organisation parisienne, Tamazgha, vient de dénoncer « l’assimilation des Berbères à l’islam ». Le candidat socialiste va-t-il revoir sa copie ?
La culture berbère est très peu visible à Paris. Les associations amazighes ont décidé de hausser le ton en direction du maire sortant Bertrand Delanoë. Le 5 janvier, le réseau CBF écrivait au maire socialiste et à Françoise de Panafieu, la principale opposante. L’élu socialiste, qui brigue un nouveau mandat a répondu et évoqué l’idée d’une « maison des cultures berbères ». Mais le texte contient un passage qui n’a pas laissé les lecteurs indifférents :
« (...) les cultures berbères ont toutes leurs places au centre de la préfiguration du futur Institut des cultures d’islam situé au 19/23 rue Léon dans le 18ème arrondissement de Paris ».
L’absence de lieu d’expression berbère est particulièrement mal vécu par les popilations amazighes issues de l’immigration, elle leur donne l’impression que la France se fait complice des Etats algérien et marocain pour les assimiler à la civilisation « arabo-musulmane ». L’entrée de la culture berbère dans l’Institut des cultures d’islam rappelle aux militants la création de l’iInstitut du monde arabe en 1987, une institution qui correspond à l’idée que la France officielle se fait du monde « arabo-musulman ». Sans oublier que des deux côtés de la Méditerranée, l’islam militant et la culture berbère sont loin d’entretenir de bon rapports.
Le refus d’une appartenance religieuse
La réaction aux propos de Bertrand Delanoë n’a pas tardé, elle émane de Tamazgha, une association parisienne fondée il y a quinze ans par d’anciens étudiants en langue berbère.
« (...) nous tenons à attirer votre attention, monsieur le Maire, sur le fait que la culture berbère se veut laïque et se vit en dehors de toute obédience religieuse. Nous refusons cette volonté de certains responsables politiques français de vouloir confiner notre culture dans une religion quelconque, car la culture berbère se suffit à elle-même ; elle ne revendique officiellement aucune appartenance religieuse. Nous assumons pleinement notre identité berbère, quant à la religion nous pensons que celle-ci relève de la vie privée de chacune et chacun. ». Le 14 février, Tamazgha a donc envoyé une lettre au maire et invite le public à en faire autant.
L’islam au coeur de la campagne
Contrairement à la « maison des cultures berbères », l’Institut des cultures d’islam est presque déjà une réalité, avec un budget de 10 millions d’euros et une ouverture prévue en 2011. Les détracteurs de ce projets estiment qu’il s’agit d’une « mosquée travestie » en espace culturel. La création de lieux de culte est au coeur de la campagne électorale en cours. Il faut se rappeler que le 4 janvier dernier, la candidate de l’opposition a déclaré sur France 2 qu’elle était pour la construction d’une seconde mosquée dans la capitale. Aussitôt, Anne Hidalgo, première adjointe de Bertrand Delanoë réplique que la gauche a déjà deux projets.
Ironie de l’histoire, la politique de Bertrand Delanoë en matière de cultes est dirigée par Hamou Bouakkaz, dont le nom signifie en kabyle « celui qui tient le bâton ».
La culture berbère est très peu visible à Paris. Les associations amazighes ont décidé de hausser le ton en direction du maire sortant Bertrand Delanoë. Le 5 janvier, le réseau CBF écrivait au maire socialiste et à Françoise de Panafieu, la principale opposante. L’élu socialiste, qui brigue un nouveau mandat a répondu et évoqué l’idée d’une « maison des cultures berbères ». Mais le texte contient un passage qui n’a pas laissé les lecteurs indifférents :
« (...) les cultures berbères ont toutes leurs places au centre de la préfiguration du futur Institut des cultures d’islam situé au 19/23 rue Léon dans le 18ème arrondissement de Paris ».
L’absence de lieu d’expression berbère est particulièrement mal vécu par les popilations amazighes issues de l’immigration, elle leur donne l’impression que la France se fait complice des Etats algérien et marocain pour les assimiler à la civilisation « arabo-musulmane ». L’entrée de la culture berbère dans l’Institut des cultures d’islam rappelle aux militants la création de l’iInstitut du monde arabe en 1987, une institution qui correspond à l’idée que la France officielle se fait du monde « arabo-musulman ». Sans oublier que des deux côtés de la Méditerranée, l’islam militant et la culture berbère sont loin d’entretenir de bon rapports.
Le refus d’une appartenance religieuse
La réaction aux propos de Bertrand Delanoë n’a pas tardé, elle émane de Tamazgha, une association parisienne fondée il y a quinze ans par d’anciens étudiants en langue berbère.
« (...) nous tenons à attirer votre attention, monsieur le Maire, sur le fait que la culture berbère se veut laïque et se vit en dehors de toute obédience religieuse. Nous refusons cette volonté de certains responsables politiques français de vouloir confiner notre culture dans une religion quelconque, car la culture berbère se suffit à elle-même ; elle ne revendique officiellement aucune appartenance religieuse. Nous assumons pleinement notre identité berbère, quant à la religion nous pensons que celle-ci relève de la vie privée de chacune et chacun. ». Le 14 février, Tamazgha a donc envoyé une lettre au maire et invite le public à en faire autant.
L’islam au coeur de la campagne
Contrairement à la « maison des cultures berbères », l’Institut des cultures d’islam est presque déjà une réalité, avec un budget de 10 millions d’euros et une ouverture prévue en 2011. Les détracteurs de ce projets estiment qu’il s’agit d’une « mosquée travestie » en espace culturel. La création de lieux de culte est au coeur de la campagne électorale en cours. Il faut se rappeler que le 4 janvier dernier, la candidate de l’opposition a déclaré sur France 2 qu’elle était pour la construction d’une seconde mosquée dans la capitale. Aussitôt, Anne Hidalgo, première adjointe de Bertrand Delanoë réplique que la gauche a déjà deux projets.
Ironie de l’histoire, la politique de Bertrand Delanoë en matière de cultes est dirigée par Hamou Bouakkaz, dont le nom signifie en kabyle « celui qui tient le bâton ».
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