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    DIABLOGUE

    - Tu ne vas tout de même pas arrêter tes études par amour, Gaspard ?

    - Mais non, Antoine ! Je compte au contraire les réussir brillamment pour offrir à notre couple un avenir, solide, confortable. Nous avons le temps. Elle gagne bien sa vie.

    - Ah, elle a un métier ? Mais ça change tout !

    - Tout quoi ?

    - Les êtres de sexe féminin ont besoin, pour se sentir exister, de se dévouer corps et âme pour l'homme qu'elle ont choisi. Un homme exceptionnel. Un homme sur l'avenir duquel elles peuvent miser. Toi.

    - Moi ?

    - Toi. Refuser leurs «petits sacrifices» c'est nier leur féminité, les rejeter dans les limbes de la non-existence. Donc...

    - Donc ?

    - Donc, tu prends tout ce qu'une femme t'offre. Sans remercier. Comme un dû.

    - Je prends.

    - Ce dû, c'est l'offrande de la féminité au mâle, symbole de force.

    - Elle s'offre, je la prends !

    - Bien sûr ! En te donnant son corps, cette femme te soulage des tensions qu'éprouvent les hommes insatisfaits. Bien. Et... Elle cuisine pour toi ?

    - Merveilleusement !

    - Parfait, parfait ! En nourrissant ainsi ton corps, cette femme apporte sa juste contribution à la libération de ton esprit du souci du quotidien.

    - C'est vrai que faire les commissions, préparer la bouffe et tout le toutim, c'est une vraie dispersion !

    - Je ne te le fais pas dire ! Maintenant... ton linge sale, elle le lave ?

    - Oh, je n'oserais jamais le lui demander !

    - Tu as tort, tu as tort ! Car, si tu ne le lui demandes pas, tu la frustres de son essence même de femme. Tu la rends malheureuse de cette utilité que tu lui refuses.

    - Ah, je la rends malheureuse de l'utilité que je lui refuse ?

    - Bien sûr ! Une vraie femme ne s'épanouit que dans la soumission et le lavage du linge. Et j'en apporte la preuve : les revendications féministes, ces aigreurs, ces prurits de l'âme, ne sont apparues qu'avec le développement de la machine à laver.

    - C'est évident. Tout s'illumine !

    - Tout homme s'élève en marchant sur le corps d'une femme. Toute femme s'élève en servant de marchepied à l'homme.

    - Superbe axiome, Antoine ! Puis-je en faire le mien ?

    - C'est ton devoir. Comme il est de ton devoir d'utiliser l'amour de cette femme pour ta promotion personnelle.

    - Si je te comprends bien : elle travaille, j'étudie. Elle me nourrit, je me développe ?

    - Exact ! N'oublie pas que, lorsque tu auras fini tes études, Gaspard, son devoir est de financer l'installation de ton cabinet.

    - Ah, son devoir...

    - Ton devoir est d'accepter cet acte d'allégeance. De l'accepter comme un dû.

    - Comme tout paraît facile, maintenant !

    - N'est-ce pas? Te voici installé. Mais dans, disons, cinq ans... six ans... que vas-tu faire ?

    - Oui, que vais-je faire ?

    - Tu ne vas pas rester avec cette femme vieillissante, usée et qui, en plus, a mauvaise réputation.

    - Vieillissante ? Elle a mon âge !

    - Justement !

    - Et pourquoi aurait-elle mauvaise réputation ?

    - Elle a vécu à la colle avec un étudiant. C'est pas sérieux ! Tu la largues pour une plus jeune, plus riche, mieux éduquée. Une femme qui, socialement, est mieux adaptée à ta nouvelle image de marque.

    - Et si je l'aime encore ?

    - Tu la gardes comme maîtresse et tu épouses l'autre. L'avenir se construit, Gaspard !

    - Evidemment, vu comme ça...








    - Tu ne vas tout de même pas arrêter tes études par amour, Gaspard ?
    - Mais non, Antoine ! Je compte au contraire les réussir brillamment pour offrir à notre couple un avenir, solide, confortable. Nous avons le temps. Elle gagne bien sa vie.
    - Ah, elle a un métier ? Mais ça change tout !
    - Tout quoi ?
    - Les êtres de sexe féminin ont besoin, pour se sentir exister, de se dévouer corps et âme pour l'homme qu'elle ont choisi. Un homme exceptionnel. Un homme sur l'avenir duquel elles peuvent miser. Toi.
    - Moi ?
    - Toi. Refuser leurs «petits sacrifices» c'est nier leur féminité, les rejeter dans les limbes de la non-existence. Donc...
    - Donc ?
    - Donc, tu prends tout ce qu'une femme t'offre. Sans remercier. Comme un dû.
    - Je prends.
    - Ce dû, c'est l'offrande de la féminité au mâle, symbole de force.
    - Elle s'offre, je la prends !
    - Bien sûr ! En te donnant son corps, cette femme te soulage des tensions qu'éprouvent les hommes insatisfaits. Bien. Et... Elle cuisine pour toi ?
    - Merveilleusement !
    - Parfait, parfait ! En nourrissant ainsi ton corps, cette femme apporte sa juste contribution à la libération de ton esprit du souci du quotidien.
    - C'est vrai que faire les commissions, préparer la bouffe et tout le toutim, c'est une vraie dispersion !
    - Je ne te le fais pas dire ! Maintenant... ton linge sale, elle le lave ?
    - Oh, je n'oserais jamais le lui demander !
    - Tu as tort, tu as tort ! Car, si tu ne le lui demandes pas, tu la frustres de son essence même de femme. Tu la rends malheureuse de cette utilité que tu lui refuses.
    - Ah, je la rends malheureuse de l'utilité que je lui refuse ?
    - Bien sûr ! Une vraie femme ne s'épanouit que dans la soumission et le lavage du linge. Et j'en apporte la preuve : les revendications féministes, ces aigreurs, ces prurits de l'âme, ne sont apparues qu'avec le développement de la machine à laver.
    - C'est évident. Tout s'illumine !
    - Tout homme s'élève en marchant sur le corps d'une femme. Toute femme s'élève en servant de marchepied à l'homme.
    - Superbe axiome, Antoine ! Puis-je en faire le mien ?
    - C'est ton devoir. Comme il est de ton devoir d'utiliser l'amour de cette femme pour ta promotion personnelle.
    - Si je te comprends bien : elle travaille, j'étudie. Elle me nourrit, je me développe ?
    - Exact ! N'oublie pas que, lorsque tu auras fini tes études, Gaspard, son devoir est de financer l'installation de ton cabinet.
    - Ah, son devoir...
    - Ton devoir est d'accepter cet acte d'allégeance. De l'accepter comme un dû.
    - Comme tout paraît facile, maintenant !
    - N'est-ce pas? Te voici installé. Mais dans, disons, cinq ans... six ans... que vas-tu faire ?
    - Oui, que vais-je faire ?
    - Tu ne vas pas rester avec cette femme vieillissante, usée et qui, en plus, a mauvaise réputation.
    - Vieillissante ? Elle a mon âge !
    - Justement !
    - Et pourquoi aurait-elle mauvaise réputation ?
    - Elle a vécu à la colle avec un étudiant. C'est pas sérieux ! Tu la largues pour une plus jeune, plus riche, mieux éduquée. Une femme qui, socialement, est mieux adaptée à ta nouvelle image de marque.
    - Et si je l'aime encore ?
    - Tu la gardes comme maîtresse et tu épouses l'autre. L'avenir se construit, Gaspard !
    - Evidemment, vu comme ça...

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