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Malgré une baisse notable des contaminations, des specialistes persistent

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    MALGRÉ UNE BAISSE NOTABLE DES CONTAMINATIONS, DES SPECIALISTES PERSISTENT :«Le retour à une situation normale ne se fera pas avant d’atteindre l’immunité collective»

    L’Algérie passe, une nouvelle fois, sous la barre de 100 nouveaux cas de Covid-19 par jour. Moins d’hospitalisations, moins de décès et une trentaine de wilayas n’enregistrent plus de nouveaux cas depuis déjà plusieurs semaines. Ces indicateurs qui passent au vert nous permettent-ils d’envisager un retour à une situation plus ou moins normale ?
    Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Non, nous sommes dans une situation rassurante, mais le retour à la vie normale n’est pas encore envisageable, avertissent les spécialistes. D’ailleurs, ces derniers conditionnent cette option par rapport au taux de la couverture vaccinale, non seulement locale mais aussi mondiale.
    Le docteur Mohamed Yousfi, chef de service des maladies infectieuses de l’hôpital de Boufarik, affirme que «nous ne sommes pas dans une situation qui nous permettrait de revenir à la normale». Nous sommes même très loin. Ses arguments ? Le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique rappelle que le taux de couverture vaccinale nationale est très loin des objectifs. « Nous devons vacciner trente millions de la population, or, nous sommes à onze millions et seulement six millions ont finalisé leur chemin vaccinal, nous sommes très loin de l’immunité collective qui nous permettrait d’envisager un retour plus ou moins à la normale », affirme le docteur Yousfi. D’ailleurs, souligne-t-il, même les pays ayant avancé dans la vaccination en ayant un taux de couverture vaccinale de 80% n’ont pas levé toutes les mesures de contrôle. Ce médecin explique également que l’Algérie est tributaire de l’évolution mondiale de la pandémie. Pour l’instant, ajoute-t-il, le taux de couverture vaccinale mondiale est faible. Selon lui, «tant que nous n’avons pas une maîtrise mondiale sur la pandémie en atteignant un taux de couverture acceptable, nous serons même face au risque de connaître l’apparition de nouveaux variants». Notre interlocuteur souligne, d’ailleurs, que la baisse des chiffres de contaminations est « une très bonne chose » mais il s’agit d’une évolution normale de l’épidémie. Le docteur Yousfi rappelle aussi que c’est le moment de se faire vacciner au maximum pour atteindre cette immunité qui nous permettrait d’affronter une éventuelle nouvelle vague avec sérénité. Puisque, dit-il, « tant qu’on n’a pas atteint cette immunité, nous ne serons pas à l’abri des dégâts importants lorsque arrivera une nouvelle vague».
    Pour faire avancer la campagne de vaccination, le docteur Yousfi estime que même si le Président a tranché par rapport à l’obligation vaccinale, on pourrait mettre en place d’autres mesures pour pousser les gens à se faire vacciner. « Le président de la République a dit qu’il n’y aura pas d’obligation vaccinale, là on parle de la population générale, et pratiquement aucun pays ne l’a fait, mais nous réitérons, autant que spécialistes, notre demande d’obligation vaccinale pour certains corps comme cela s’est fait à travers le monde, notamment pour les personnels de la santé, les enseignants, les pompiers, la sécurité, les services en contact avec le public…, ou simplement imposer le pass sanitaire, on obligerait indirectement les gens à se faire vacciner de sorte à faire avancer la vaccination », a déclaré le porte-parole des médecins spécialistes qui appelle, en parallèle, au maintien de la campagne de vaccination avec la révision de la stratégie de communication du ministère de la Santé qui doit être « plus percutante». Une proposition que partage le président de l’Ordre des médecins.
    Le docteur Bekkat Berkani estime qu’il faudrait trouver les moyens de faire adhérer la population à la campagne nationale de vaccination. La population, dit le docteur Bekkat, n’adhère pas à la vaccination. Le pire, souligne-t-il, « tout le monde pense actuellement, avec la baisse des chiffres de contaminations, que nous sommes à la fin de la pandémie, or, avec l’arrivée de l’hiver, nous risquons de connaître une nouvelle vague». Alors oui nous sommes dans une situation confortable par rapport à la baisse des contaminations au virus, pense le président de l’Ordre, mais la situation reste inquiétante en raison de la proportion insuffisante de la population vaccinée. « Nous ne sommes pas encore au stade d’une couverture vaccinale suffisante pour revenir à une vie normale puisque nous risquons de connaître un rebond des contaminations à tout moment », avertit ce médecin.
    S. A.
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)
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