L214 dénonce les « infractions » d’un abattoir Bigard
MALTRAITANCE Le ministère de l’agriculture a réclamé une enquête « approfondie »
Des veaux presque arrivés à terme, morts étouffés après l’abattage de vaches gestantes. Du sang prélevé pour en extraire du sérum fœtal. Des bovins encore conscients après avoir été égorgés lors d’abattage rituel… Un enquêteur de L214, association de défense des animaux utilisés comme ressources alimentaires, s’est infiltré dans les services vétérinaires d’un abattoir Bigard et dit avoir constaté les « graves carences » des inspections face aux « nombreuses infractions à la réglementation ».
Thomas Saïdi, qui témoigne à visage découvert dans la vidéo de L214, s’est fait embaucher comme « contrôleur en abattoir » au sein d’une équipe de 15 agents des services vétérinaires officiels de l’abattoir Bigard de Cuiseaux (Saône-et-Loire), avec pour seule expérience deux ans en tant qu'« accrocheur de volailles » dans un abattoir.
« Souffrances aiguës »
Ces services, qui dépendent du ministère de l’Agriculture, sont chargés de contrôler le respect des règles sanitaires et de protection animale. Sans avoir reçu davantage de formation, il s’est retrouvé seul à contrôler l’abattage rituel au bout d’une semaine, affirme L214 dans un communiqué diffusé jeudi.
Il constate alors de nombreuses infractions entraînant « des souffrances aiguës et pourtant évitables aux animaux » : des bovins encore conscients après avoir été égorgés, suspendus par une patte sans étourdissement pour soulager leur souffrance ; des vaches enfermées dans des enclos exigus sans nourriture pendant 48 heures ; des bêtes gravement blessées – par exemple avec une patte fracturée – , attendant 10 heures avant d’être tuées, etc.
L’employé a aussi été témoin de l’aspiration du sang, à des fins de commercialisation, de fœtus de veaux asphyxiés dans le ventre de leur mère fraîchement abattue – prouvant ainsi le transport illégal de bovins arrivés à terme de leur gestation. Selon l’association, du sérum de veau fœtal est extrait puis vendu à l’entreprise SeraFrance.
Le ministère demande une enquête « approfondie »
Interrogé, le ministère de l’Agriculture a promis « une enquête approfondie des pratiques de cet abattoir » et une « inspection complète de l’établissement » dès jeudi. « Le ministre Julien Denormandie prendra toutes les mesures, et notamment les sanctions, qui s’imposent », a ajouté le ministère.
Le groupe Bigard (marques Bigard, Socopa, Charal), leader de la viande bovine en France et en Europe, s’est refusé à tout commentaire. Les infractions ne sont pas contrôlées voire se produisent devant les agents des services vétérinaires « sans déclencher aucune réaction », et ce par manque de personnel, selon L214. « Il n’y a pas assez de personnel, c’est vrai que si on doit suivre le règlement, il faut qu’on regarde tous les animaux au moment de l’abattage, mais c’est pas ce qu’on fait dans la réalité », avoue le vétérinaire officiel de l’abattoir pendant l’enquête de L214. A l’abattoir de Cuiseaux, seuls 1 à 2 % des abattages sont contrôlés, selon l’association.
20Minutes
MALTRAITANCE Le ministère de l’agriculture a réclamé une enquête « approfondie »
Des veaux presque arrivés à terme, morts étouffés après l’abattage de vaches gestantes. Du sang prélevé pour en extraire du sérum fœtal. Des bovins encore conscients après avoir été égorgés lors d’abattage rituel… Un enquêteur de L214, association de défense des animaux utilisés comme ressources alimentaires, s’est infiltré dans les services vétérinaires d’un abattoir Bigard et dit avoir constaté les « graves carences » des inspections face aux « nombreuses infractions à la réglementation ».
Thomas Saïdi, qui témoigne à visage découvert dans la vidéo de L214, s’est fait embaucher comme « contrôleur en abattoir » au sein d’une équipe de 15 agents des services vétérinaires officiels de l’abattoir Bigard de Cuiseaux (Saône-et-Loire), avec pour seule expérience deux ans en tant qu'« accrocheur de volailles » dans un abattoir.
« Souffrances aiguës »
Ces services, qui dépendent du ministère de l’Agriculture, sont chargés de contrôler le respect des règles sanitaires et de protection animale. Sans avoir reçu davantage de formation, il s’est retrouvé seul à contrôler l’abattage rituel au bout d’une semaine, affirme L214 dans un communiqué diffusé jeudi.
Il constate alors de nombreuses infractions entraînant « des souffrances aiguës et pourtant évitables aux animaux » : des bovins encore conscients après avoir été égorgés, suspendus par une patte sans étourdissement pour soulager leur souffrance ; des vaches enfermées dans des enclos exigus sans nourriture pendant 48 heures ; des bêtes gravement blessées – par exemple avec une patte fracturée – , attendant 10 heures avant d’être tuées, etc.
L’employé a aussi été témoin de l’aspiration du sang, à des fins de commercialisation, de fœtus de veaux asphyxiés dans le ventre de leur mère fraîchement abattue – prouvant ainsi le transport illégal de bovins arrivés à terme de leur gestation. Selon l’association, du sérum de veau fœtal est extrait puis vendu à l’entreprise SeraFrance.
Le ministère demande une enquête « approfondie »
Interrogé, le ministère de l’Agriculture a promis « une enquête approfondie des pratiques de cet abattoir » et une « inspection complète de l’établissement » dès jeudi. « Le ministre Julien Denormandie prendra toutes les mesures, et notamment les sanctions, qui s’imposent », a ajouté le ministère.
Le groupe Bigard (marques Bigard, Socopa, Charal), leader de la viande bovine en France et en Europe, s’est refusé à tout commentaire. Les infractions ne sont pas contrôlées voire se produisent devant les agents des services vétérinaires « sans déclencher aucune réaction », et ce par manque de personnel, selon L214. « Il n’y a pas assez de personnel, c’est vrai que si on doit suivre le règlement, il faut qu’on regarde tous les animaux au moment de l’abattage, mais c’est pas ce qu’on fait dans la réalité », avoue le vétérinaire officiel de l’abattoir pendant l’enquête de L214. A l’abattoir de Cuiseaux, seuls 1 à 2 % des abattages sont contrôlés, selon l’association.
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