Dimanche 2 décembre, des émeutes ont éclaté dans le pays, attisées par la hausse du prix du gaz. Des troupes russes ont été envoyées en soutien au gouvernement local.
Le 8 janvier 2022 à 09h39, modifié le 8 janvier 2022 à 10h48Réprimer, au mépris des vies humaines. Ce vendredi, le président du Kazakhstan a autorisé les forces de sécurité à « tirer pour tuer » afin d’étouffer toute émeute dans le pays, qui plonge dans la guerre civile. Fort de l’appui du président russe Vladimir Poutine, qu’il a « remercié tout spécialement » dans une récente allocution télévisée, Kassym-Jomart Tokaïev a exclu de négocier avec les manifestants.
Le Kazakhstan, 19 millions d’habitants, plus grand pays d’Asie centrale aux riches ressources naturelles, est ébranlé par une contestation qui a éclaté dimanche 2 décembre en province, après une hausse des prix du gaz. Le mouvement s’est par la suite étendu aux grandes villes, notamment Almaty, la capitale économique. Là-bas, les manifestations ont dégénéré en émeutes contre le régime. 40 décès ont été recensés, suscitant l’émotion des Occidentaux.
Répression sans sommations
« J’ai donné l’ordre aux forces de l’ordre et à l’armée de tirer pour tuer sans sommations », a lancé vendredi M. Tokaïev, qualifiant d’« absurdes » les appels, notamment européens, à négocier avec les protestataires. Il s’appuie désormais sur un contingent de troupes russes et alliés à Moscou pour réprimer les débordements. Les deux chefs d’Etats se sont entretenus juste après ces déclarations.
« Quel genre de négociations peut-on avoir avec des criminels, avec des meurtriers ? (…) Il faut les détruire et cela sera fait d’ici peu », a poursuivi le président soutenant qu’Almaty avait été attaquée par « 20 000 bandits ». Le président a notamment accusé « certaines personnes à l’étranger » d’être derrière cette crise, sans élaborer.
Après deux jours de violences, la plupart des banques, supermarchés et restaurants sont fermés à Almaty tandis que des blindés de la police patrouillaient dans les rues toujours jonchées de carcasses de véhicules calcinés vendredi dernier.
L’Europe condamne, la Russie et la Chine soutiennent
La crise a pris un tournant international depuis que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron ont ainsi appelé à la « fin de la violence » et à la « retenue », vendredi toujours.
Le même jour, les employés non-essentiels du consulat américain à Almaty ont été autorisés à quitter le Kazakhstan, avec leur famille. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a par ailleurs prévenu qu’il serait « très difficile » d’obtenir le retrait des troupes russes dépêchées sur place.
Le président chinois Xi Jinping a quant à lui salué les « mesures fortes » prises par le président kazakh, rendant hommage à son « sens du devoir ». Le concerné en a profité pour tenter de réaffirmer son pouvoir. L’ordre aurait été « largement rétabli dans toutes les régions », selon le dirigeant kazakh, même si « l’opération antiterroriste se poursuit », reconnait-il tout de même.
Les manifestants dénoncent la corruption
Au-delà de la hausse des prix, la colère des manifestants est notamment dirigée contre la situation financière des dirigeants, particulièrement favorable contrairement à la grande majorité de la population. Enfin, autre réceptacle de la colère : l’ex-président autoritaire Noursoultan Nazarbaïev, resté dans l’ombre du pouvoir après son départ, et accusé de corruption.
Ce samedi, le porte-parole de ce dernier a appelé sur Twitter à « se rassembler autour du président du Kazakhstan pour lui permettre de surmonter cette crise et de garantir l’intégrité du pays », ignorant les critiques qui lui étaient adressées.
LE Parisien
Le 8 janvier 2022 à 09h39, modifié le 8 janvier 2022 à 10h48Réprimer, au mépris des vies humaines. Ce vendredi, le président du Kazakhstan a autorisé les forces de sécurité à « tirer pour tuer » afin d’étouffer toute émeute dans le pays, qui plonge dans la guerre civile. Fort de l’appui du président russe Vladimir Poutine, qu’il a « remercié tout spécialement » dans une récente allocution télévisée, Kassym-Jomart Tokaïev a exclu de négocier avec les manifestants.
Le Kazakhstan, 19 millions d’habitants, plus grand pays d’Asie centrale aux riches ressources naturelles, est ébranlé par une contestation qui a éclaté dimanche 2 décembre en province, après une hausse des prix du gaz. Le mouvement s’est par la suite étendu aux grandes villes, notamment Almaty, la capitale économique. Là-bas, les manifestations ont dégénéré en émeutes contre le régime. 40 décès ont été recensés, suscitant l’émotion des Occidentaux.
Répression sans sommations
« J’ai donné l’ordre aux forces de l’ordre et à l’armée de tirer pour tuer sans sommations », a lancé vendredi M. Tokaïev, qualifiant d’« absurdes » les appels, notamment européens, à négocier avec les protestataires. Il s’appuie désormais sur un contingent de troupes russes et alliés à Moscou pour réprimer les débordements. Les deux chefs d’Etats se sont entretenus juste après ces déclarations.
« Quel genre de négociations peut-on avoir avec des criminels, avec des meurtriers ? (…) Il faut les détruire et cela sera fait d’ici peu », a poursuivi le président soutenant qu’Almaty avait été attaquée par « 20 000 bandits ». Le président a notamment accusé « certaines personnes à l’étranger » d’être derrière cette crise, sans élaborer.
Après deux jours de violences, la plupart des banques, supermarchés et restaurants sont fermés à Almaty tandis que des blindés de la police patrouillaient dans les rues toujours jonchées de carcasses de véhicules calcinés vendredi dernier.
L’Europe condamne, la Russie et la Chine soutiennent
La crise a pris un tournant international depuis que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron ont ainsi appelé à la « fin de la violence » et à la « retenue », vendredi toujours.
Le même jour, les employés non-essentiels du consulat américain à Almaty ont été autorisés à quitter le Kazakhstan, avec leur famille. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a par ailleurs prévenu qu’il serait « très difficile » d’obtenir le retrait des troupes russes dépêchées sur place.
Le président chinois Xi Jinping a quant à lui salué les « mesures fortes » prises par le président kazakh, rendant hommage à son « sens du devoir ». Le concerné en a profité pour tenter de réaffirmer son pouvoir. L’ordre aurait été « largement rétabli dans toutes les régions », selon le dirigeant kazakh, même si « l’opération antiterroriste se poursuit », reconnait-il tout de même.
Les manifestants dénoncent la corruption
Au-delà de la hausse des prix, la colère des manifestants est notamment dirigée contre la situation financière des dirigeants, particulièrement favorable contrairement à la grande majorité de la population. Enfin, autre réceptacle de la colère : l’ex-président autoritaire Noursoultan Nazarbaïev, resté dans l’ombre du pouvoir après son départ, et accusé de corruption.
Ce samedi, le porte-parole de ce dernier a appelé sur Twitter à « se rassembler autour du président du Kazakhstan pour lui permettre de surmonter cette crise et de garantir l’intégrité du pays », ignorant les critiques qui lui étaient adressées.
LE Parisien
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