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14 000 km à pied à la découverte de l'Afrique

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  • 14 000 km à pied à la découverte de l'Afrique

    Couple d'aventuriers hors du commun, Sonia et Alexandre Poussin partagent les histoires de leur incroyable périple sur le continent africain.

    Sonia, votre pendentif est très beau. Pouvez-vous nous raconter son histoire ?
    C'est un cadeau d'une femme Massai, nous marchions dans une région du sud Kenya très reculée et inaccessible où nous progressions très lentement à la machette. Il faisait une chaleur de bête, et cette femme nous a littéralement sauvés en nous accueillant. Elle avait ce qui nous manquait cruellement : de l'eau. Les six boutons représentent les 6 enfants qu'elle avait eus.


    Sonia et Alexandre Poussin sont un couple d'aventuriers hors du commun. Fort du succès de leurs livres qui racontent leur périple africain, ils sortent aujourd'hui un documentaire touchant et émouvant sur ce voyage. Impressions. diaporama

    Qu’est-ce qui vous a conduit à faire la traversée de l’Afrique à pied et pourquoi avoir choisi la ligne du Rift comme point de repère ?

    Nous voulions donner une meilleure image que celle véhiculée par les médias. Le pari de départ était : il ne faut pas désespérer des Africains si la politique et les nouvelles africaines sont désespérantes. Car des millions d'individus sont heureux et épanouis sur ce continent. Il n'y a pas que des victimes du sida, de guerres civiles et de famines.

    Nous voulions vivre comme les Africains, aller chez eux, apprendre l'Afrique de leur bouche, leur rendre la parole. Ainsi, nous avons vécu chez 1 200 familles africaines et récolté une sacrée dose d'humour et d'espérance. L'itinéraire choisi était le Rift car c'est l'axe de diffusion et de développement de l'humanité, le berceau de cette même humanité. Nous sommes donc passés par tous les grands sites de fouilles paléoanthropologiques et avons rencontré des scientifiques pour leur poser cette question : "qu'est-ce que l'homme ?".

    Nous voulions essayer de progresser dans sa définition, depuis l'homme singe jusqu'à l'homme moderne. Ce fil rouge était très théorique et intellectuel, mais les Africains d'aujourd'hui nous offraient beaucoup de réponses sur les fondements de notre humanité : don, pardon, accueil, respect, espérance, foi... Toutes ces choses qui font des hommes, des hommes plus humains.

    Quels sont les moments forts qui ont le plus marqué votre périple ? L'Afrique du Sud pour ses espoirs, le Lesotho pour sa gaieté, le Zimbabwe pour sa tristesse, le Mozambique pour sa pauvreté, le Malawi pour sa richesse inexploitée, la Tanzanie pour ses lions et la noblesse de ses peuples, le Kenya pour les ravages écologiques, l'Ethiopie pour l'inhospitalité de ses populations, le Soudan pour l'insondable hospitalité de sa population, l'Egypte pour sa démographie galopante, Israël pour sa volonté de trouver une issue à la crise. Il n'y a pas un pays qui ne nous ait pas marqué.

    Parmi les dix pays que vous avez traversés, lequel vous laisse un souvenir impérissable et pour quelles raisons ?
    S'il ne fallait qu'en retenir un seul, ce serait la Tanzanie, car il rassemblait peuples et nature dans une belle harmonie. Les Tanzaniens ne mendient pas et ne blâment personne sur leur état. Ils sont dignes. La corruption y est moins forte qu'ailleurs. C'est un pays en paix avec lui-même et la nature y est belle et sauvage.

    Que retirez-vous d’une telle expérience ?
    Le secret espoir que l'Afrique s'en sortira si l'on peut endiguer la fuite de ses élites, c'est-à-dire si on leur propose un avenir dans leur propre pays, si on contraint les dictateurs à le leur donner et à assurer une alternance démocratique plutôt que de faire des affaires louches avec eux, sur le dos de leurs peuples. L'Europe apporte beaucoup de contre-pouvoirs à ces petits trafics, et c'est bien.

    Quelles sont les plus grosses difficultés que vous avez rencontrées lors de votre voyage ?
    La soif, les puces, les moustiques, le manque d'hygiène, la promiscuité, la séparation avec nos familles.

    Comment avez-vous été amenés à faire un film pour Connaissance du Monde ?
    Le film a été fait au fur et à mesure de notre marche. Nous l'avons réalisé avant tout pour nous-mêmes, pas pour un support particulier. Depuis de nombreuses chaînes et de nombreuses institutions l'ont demandé, diffusé ou projeté dans divers cadres. Connaissance du Monde est le dernier en date, et non le moins prestigieux.

    C'est pour nous un grand honneur que de pouvoir rentrer dans cette famille, et d'intégrer la lignée des grands conférenciers qui nous ont précédés. J'ai d'ailleurs un grand oncle dont c'était le métier. Il s'appelait Jacques Chegaray.

    Pourquoi avoir décidé de sortir ce film sur votre aventure alors qu’il existe déjà deux livres sur ce même sujet ?
    Les films préexistaient aux livres. Les deux supports se complètent, sachant bien sûr que le livre est le média le plus complet, et que tout film est un choix subjectif, un montage.

    Entre ce que vous avez filmé lors de votre périple et le film qui va être diffusé, avez-vous réussi à retranscrire au mieux ce que vous avez vécu ?
    Nous avons du nous recentrer sur l'Homme, sur le sens de notre marche et de notre démarche. Pas sur l'exploit, mais sur les rencontres, à travers quelques exemples très limités, mais dont la valeur symbolique est forte. Il reste 300 heures de rushes à exploiter et beaucoup d'autres images que nous aimerions remonter sous une tout autre forme.

    A votre avis, quel passage caractérise le mieux votre aventure ?
    Le Soudan est un bon condensé des épreuves et des joies de nos trois ans et trois mois de marche. C'est pour cela que notre long métrage à pour fil rouge notre traversée du Soudan avec des flash-back sur des moments forts qui ont précédé.

    Envisagez-vous de vivre une aventure comme celle-ci ailleurs ?
    L'aventure avait commencé bien avant et continuera bien après. Bien sur que nous savons où nous irons la prochaine fois. Mais la seule chose qu'on puisse vous dire, c'est qu'on sera trois. Le reste est un secret.

    L'internaute
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