Le ton monte entre Alger et Bamako, du moins par presse interposée… « Au centre des divergences, constate l’hebdomadaire malien Le Challenger, la façon de lutter contre la ' nébuleuse al-Qaïda au Maghreb islamique '. Ainsi, poursuit-il, les autorités algériennes ne ratent aucune occasion de vilipender les nôtres qui auraient fait preuve d'une certaine passivité pour bouter les salafistes de leur territoire. (…) On a la nette impression, s’exclame Le Challenger, que l'Algérie veut rendre le Mali coupable, aux yeux de la communauté internationale, de ce qu'elle peine à combattre depuis des années, avec pourtant beaucoup plus de moyens. »
L’Algérie : « un loup qui crie au loup » ?
Et l’hebdomadaire malien hausse le ton : « c'est le Mali qui devrait se fâcher contre l'Algérie qui déroule le tapis rouge pour les bandits armés qui attaquent les casernes maliennes pour aller se réfugier ensuite sur son territoire. (…) Pour obtenir des résultats probants dans la lutte contre le terrorisme qui menace la bande sahélo-saharienne, l'Algérie doit arrêter de jouer au loup qui crie au loup. »
Et Le Challenger d’accuser : « aujourd'hui, il est avéré que des généraux algériens soutiennent les bandes de narcotrafiquants. »
« Ce que nos officiels ne peuvent pas se dire, ils le font dire à la presse, déplore Le Républicain, toujours au Mali. Avec côté algérien, plus de hargne à pendre les autorités maliennes au croc de boucher. Et côté malien, poursuit le journal, quelques réactions outrées et, sans doute, un agacement légitime devant les attaques continues contre le président ATT. (…) Alger, c’est évident, est en train d’aller de plus en plus loin, et le désamour entre Boutef et ATT ne peut plus se cacher, déplore encore Le Républicain. Du pain bénit pour al-Qaïda, au moment où il faut plus d’unité, de cohésion et de synergie entre les deux pays pour vaincre l’hydre terroriste. »
Dans la presse algérienne, ce mardi, halte au feu. Pas d’article incendiaire contre les autorités maliennes. Le quotidien Liberté se contente de rapporter les dernières décisions de Bamako, qui a affirmé hier qu’il n’avait pas l’intention de libérer les islamistes emprisonnés au Mali. « Alors que Paris et Madrid accentuent la pression sur Bamako, le Mali ' n’entend pas ' libérer les islamistes réclamés par al-Qaïda » : c’est le titre du quotidien algérien.
300 000 morts depuis 2004…
Apaisement dans les relations entre le Tchad et le Soudan, avec la visite hier à Khartoum du président tchadien Idriss Déby…
Et encore une fois, c’est dans la presse burkinabé que l’on trouve les seuls commentaires disponibles à cette heure matinale. L’Observateur rappelle que « depuis 2004, époque de la dernière visite du président tchadien à son homologue, le climat entre les deux capitales avait clairement viré à l’orage, voire à la tempête. Ndjamena accusant Khartoum de soutenir les rebelles du Front uni pour le changement ; tandis que de l’autre côté de la frontière, on reprochait au voisin d’aider les rebelles du Darfour. (…) C’est ainsi que de part et d’autre, s’exclame le quotidien burkinabé, on a vu des hordes de desperados enturbannés se lancer dans des raids meurtriers, ne laissant sur leur passage que ruines et désolation. Selon l’ONU, cette guerre civile complexe opposant mouvements rebelles, forces gouvernementales et milices, aurait fait 300 000 morts et des millions de déplacés. »
La page est-elle vraiment tournée ?
Alors, « aujourd’hui, un nouveau chapitre semble sur le point de s’ouvrir pour les voisins ennemis, avec la visite du président tchadien à son homologue soudanais, constate L’Observateur. Un premier pas vers une normalisation des relations entre les deux pays, qui, de part et d’autre, passera par le sacrifice des mouvements rebelles sur l’autel de la paix. Ainsi espère-t-on qu’après le lâchage de ces intermédiaires par leurs soutiens respectifs, la région pourra enfin s’engager sur le chemin de la paix. (…) Mais, tempère le quotidien ouagalais, après une demi-douzaine d’accords dûment signés par les deux chefs d’Etat et non respectés, qui nous dit que cette fois-ci sera la bonne ? »
Et oui, renchérit Le Pays, toujours au Burkina, cette « visite d’Idriss Déby, à Omar el-Béchir, à Khartoum, (…) pourrait ne pas être décisive si chacun des deux chefs serre la main droite de l’autre avec effusion et force sourires, tandis que la main gauche cache dans son dos un poignard.(…) Il faut éviter de pavoiser trop tôt, prévient le journal, quand deux chefs d’Etat qui n’ont pas la culture de la paix et de la démocratie se réconcilient. »
Par ailleurs, Le Pays voit derrière cette réconciliation apparente « l’ombre de la France ». Et, « bien sûr, affirme-t-il, il n’y a pas de philanthropie dans cet engouement de Paris à essayer de recoller l’écorce du Tchad à l’arbre du Soudan. Les bons samaritains ne courent plus les rues de nos jours. Et la France n’en est sans doute pas un, surtout avec, entre autres, remarque le quotidien burkinabé, ce pétrole qui sommeille sous les sables de Khartoum, exhalant son odeur, véritable promesse de pétro-euros. »
L’Algérie : « un loup qui crie au loup » ?
Et l’hebdomadaire malien hausse le ton : « c'est le Mali qui devrait se fâcher contre l'Algérie qui déroule le tapis rouge pour les bandits armés qui attaquent les casernes maliennes pour aller se réfugier ensuite sur son territoire. (…) Pour obtenir des résultats probants dans la lutte contre le terrorisme qui menace la bande sahélo-saharienne, l'Algérie doit arrêter de jouer au loup qui crie au loup. »
Et Le Challenger d’accuser : « aujourd'hui, il est avéré que des généraux algériens soutiennent les bandes de narcotrafiquants. »
« Ce que nos officiels ne peuvent pas se dire, ils le font dire à la presse, déplore Le Républicain, toujours au Mali. Avec côté algérien, plus de hargne à pendre les autorités maliennes au croc de boucher. Et côté malien, poursuit le journal, quelques réactions outrées et, sans doute, un agacement légitime devant les attaques continues contre le président ATT. (…) Alger, c’est évident, est en train d’aller de plus en plus loin, et le désamour entre Boutef et ATT ne peut plus se cacher, déplore encore Le Républicain. Du pain bénit pour al-Qaïda, au moment où il faut plus d’unité, de cohésion et de synergie entre les deux pays pour vaincre l’hydre terroriste. »
Dans la presse algérienne, ce mardi, halte au feu. Pas d’article incendiaire contre les autorités maliennes. Le quotidien Liberté se contente de rapporter les dernières décisions de Bamako, qui a affirmé hier qu’il n’avait pas l’intention de libérer les islamistes emprisonnés au Mali. « Alors que Paris et Madrid accentuent la pression sur Bamako, le Mali ' n’entend pas ' libérer les islamistes réclamés par al-Qaïda » : c’est le titre du quotidien algérien.
300 000 morts depuis 2004…
Apaisement dans les relations entre le Tchad et le Soudan, avec la visite hier à Khartoum du président tchadien Idriss Déby…
Et encore une fois, c’est dans la presse burkinabé que l’on trouve les seuls commentaires disponibles à cette heure matinale. L’Observateur rappelle que « depuis 2004, époque de la dernière visite du président tchadien à son homologue, le climat entre les deux capitales avait clairement viré à l’orage, voire à la tempête. Ndjamena accusant Khartoum de soutenir les rebelles du Front uni pour le changement ; tandis que de l’autre côté de la frontière, on reprochait au voisin d’aider les rebelles du Darfour. (…) C’est ainsi que de part et d’autre, s’exclame le quotidien burkinabé, on a vu des hordes de desperados enturbannés se lancer dans des raids meurtriers, ne laissant sur leur passage que ruines et désolation. Selon l’ONU, cette guerre civile complexe opposant mouvements rebelles, forces gouvernementales et milices, aurait fait 300 000 morts et des millions de déplacés. »
La page est-elle vraiment tournée ?
Alors, « aujourd’hui, un nouveau chapitre semble sur le point de s’ouvrir pour les voisins ennemis, avec la visite du président tchadien à son homologue soudanais, constate L’Observateur. Un premier pas vers une normalisation des relations entre les deux pays, qui, de part et d’autre, passera par le sacrifice des mouvements rebelles sur l’autel de la paix. Ainsi espère-t-on qu’après le lâchage de ces intermédiaires par leurs soutiens respectifs, la région pourra enfin s’engager sur le chemin de la paix. (…) Mais, tempère le quotidien ouagalais, après une demi-douzaine d’accords dûment signés par les deux chefs d’Etat et non respectés, qui nous dit que cette fois-ci sera la bonne ? »
Et oui, renchérit Le Pays, toujours au Burkina, cette « visite d’Idriss Déby, à Omar el-Béchir, à Khartoum, (…) pourrait ne pas être décisive si chacun des deux chefs serre la main droite de l’autre avec effusion et force sourires, tandis que la main gauche cache dans son dos un poignard.(…) Il faut éviter de pavoiser trop tôt, prévient le journal, quand deux chefs d’Etat qui n’ont pas la culture de la paix et de la démocratie se réconcilient. »
Par ailleurs, Le Pays voit derrière cette réconciliation apparente « l’ombre de la France ». Et, « bien sûr, affirme-t-il, il n’y a pas de philanthropie dans cet engouement de Paris à essayer de recoller l’écorce du Tchad à l’arbre du Soudan. Les bons samaritains ne courent plus les rues de nos jours. Et la France n’en est sans doute pas un, surtout avec, entre autres, remarque le quotidien burkinabé, ce pétrole qui sommeille sous les sables de Khartoum, exhalant son odeur, véritable promesse de pétro-euros. »
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