Abdelkader, une énigme ?
“L’Emir Abdelkader, un maçon”, la phrase fait sursauter beaucoup monde tant l’ignorance de la franc-maçonnerie pousse aux conclusions les plus hâtives. Dans le même temps, le fonctionnement secret de la franc-maçonnerie permet en fait de taxer n’importe qui de maçon d’autant qu’il n’a plus les moyens de remettre en question l’assertion. L’Emir Abdelkader, fondateur historique de l’Etat algérien moderne, combattant et résistant à la colonisation mais aussi grand ami de la France après avoir intercédé en faveur des chrétiens de Damas qui ont failli être massacrés, aurait été initié à Alexandrie, en Egypte. Il n’est pas un ouvrage généraliste, un texte maçon accessible aux profanes, la moindre liste des personnalités célèbres qui ont été franc-maçon qui ne rappelle inlassablement que l’Emir Abdelkader était un “frère”.
Christian Guigue, franc-maçon et historien, interrogé à propos de l’initiation de l’Emir, indique que “personne ne peut retirer la qualité maçonnique d’un franc-maçon ni même ses frères ni son obédience. On peut l’exclure mais en aucun cas annuler sa qualité de maçon comme il est impossible de retirer la qualité de musulman à un homme puisque la circoncision et son engagement devant Allah ont eu lieu”. Un texte historique, un procès-verbal de la loge Henri VI à Paris précise que “le F Emir Abdelkader a été reçu en visite” dans cette loge. Mais une visite à la loge n’est aucunement la preuve d’une initiation. Pour Guigue, “l’Emir Abdelkader semble le plus ancien (musulman et algérien) sinon le premier pour l’ancienne zone française”.
Christian Guigue indique qu’il y a non seulement “des maçons algériens célèbres actuellement. Il reste impossible de donner des noms de maçons vivants”.
Quant aux loges, elles peuvent exister (Guigue refuse d’être affirmatif), “mais travaillent cachées”. Cette façon de faire n’est pas nouvelle, “ce fut toujours le cas au Maghreb. Un membre de ma famille a fondé et fait travailler plusieurs loges en Tunisie, Maroc et Algérie alors que cela était interdit par le pouvoir en place. Elles ont eu une existence officielle, ayant été soutenues par le Grand Orient de France en ce temps-là”.
Amine Esseghir
“L’Emir Abdelkader, un maçon”, la phrase fait sursauter beaucoup monde tant l’ignorance de la franc-maçonnerie pousse aux conclusions les plus hâtives. Dans le même temps, le fonctionnement secret de la franc-maçonnerie permet en fait de taxer n’importe qui de maçon d’autant qu’il n’a plus les moyens de remettre en question l’assertion. L’Emir Abdelkader, fondateur historique de l’Etat algérien moderne, combattant et résistant à la colonisation mais aussi grand ami de la France après avoir intercédé en faveur des chrétiens de Damas qui ont failli être massacrés, aurait été initié à Alexandrie, en Egypte. Il n’est pas un ouvrage généraliste, un texte maçon accessible aux profanes, la moindre liste des personnalités célèbres qui ont été franc-maçon qui ne rappelle inlassablement que l’Emir Abdelkader était un “frère”.
Christian Guigue, franc-maçon et historien, interrogé à propos de l’initiation de l’Emir, indique que “personne ne peut retirer la qualité maçonnique d’un franc-maçon ni même ses frères ni son obédience. On peut l’exclure mais en aucun cas annuler sa qualité de maçon comme il est impossible de retirer la qualité de musulman à un homme puisque la circoncision et son engagement devant Allah ont eu lieu”. Un texte historique, un procès-verbal de la loge Henri VI à Paris précise que “le F Emir Abdelkader a été reçu en visite” dans cette loge. Mais une visite à la loge n’est aucunement la preuve d’une initiation. Pour Guigue, “l’Emir Abdelkader semble le plus ancien (musulman et algérien) sinon le premier pour l’ancienne zone française”.
Christian Guigue indique qu’il y a non seulement “des maçons algériens célèbres actuellement. Il reste impossible de donner des noms de maçons vivants”.
Quant aux loges, elles peuvent exister (Guigue refuse d’être affirmatif), “mais travaillent cachées”. Cette façon de faire n’est pas nouvelle, “ce fut toujours le cas au Maghreb. Un membre de ma famille a fondé et fait travailler plusieurs loges en Tunisie, Maroc et Algérie alors que cela était interdit par le pouvoir en place. Elles ont eu une existence officielle, ayant été soutenues par le Grand Orient de France en ce temps-là”.
Amine Esseghir
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