Il est des refus polis, d'autres sont plus cinglants. Dassault au gré de son périple planétaire pour tenter de trouver un acheteur à son Rafale a tout le loisir de tester les différentes façons de dire «non».
Les Emirats arabes unis sont plutôt du genre direct: les autorités du pays n’ont pas hésité à qualifier l’offre de Dassault de «proposition commerciale non compétitive et qui ne constitue pas une base de travail», reprochant à l’avionneur français son «arrogance». Les brésiliens récemment avaient mis un peu plus de formes: «si choix il devait y avoir, il se ferait en faveur du Rafale». Sauf que, restriction budgétaire oblige, il n’y aura pas de choix, du moins pas pour l’instant.
Dassault a pu également tester le "non" néerlandais (2001), sud coréen (2002), singapourien (2005) et marocain (2007). Résultat: le groupe n’a toujours pas exporté le moindre avion.
Dans le cas des Emirats, pas question de mettre en cause la «Maison France», qui se serait encore pris les pieds dans le tapis, comme pour l’échec de la vente de centrales nucléaires à Abou Dhabi. Les Émiriens ont bien pris soin de ménager le rôle de l’Elysée pour mieux enfoncer Charles Edelstenne, le PDG de Dassault.
Cette nouvelle rebuffade est une très mauvaise nouvelle non seulement pour Dassault, mais aussi pour la France. Plus que jamais, le programme ne doit sa survie qu’aux commandes de l’Etat. En octobre 2010, face à la Berezina à l’exportation, l’armée française a dû ainsi accélérer son programme d’achat de Rafale. Total de la facture: 800 millions d’euros pour onze avions d’ici 2013. Pas négligeable en ces temps de disette budgétaire.
Mais parallèlement, les échecs à l’exportation mettent un peu plus la pression sur un modèle économique bien précaire. Car pour faire tourner ses usines de façon rentable, Dassault doit fabriquer un appareil par mois.
Les 36 Rafales brésiliens et les 60 appareils émiriens s’étant envolés non pas dans les airs, mais dans les limbes, l’Etat devrait être amené à continuer à jouer le rôle de client unique au détriment d’autres programmes militaires, qui se réduisent déjà comme peau de chagrin en raison des coupes budgétaires. Jusqu’à quand ? Prochaine étape du tour du monde de la politesse : l’Inde, où Dassault est en compétition avec l’Eurofighter Typhoon du consortium européen EADS-BAE-Finmeccanica. Comment dit-on «non» en Inde déjà?
le monde
Les Emirats arabes unis sont plutôt du genre direct: les autorités du pays n’ont pas hésité à qualifier l’offre de Dassault de «proposition commerciale non compétitive et qui ne constitue pas une base de travail», reprochant à l’avionneur français son «arrogance». Les brésiliens récemment avaient mis un peu plus de formes: «si choix il devait y avoir, il se ferait en faveur du Rafale». Sauf que, restriction budgétaire oblige, il n’y aura pas de choix, du moins pas pour l’instant.
Dassault a pu également tester le "non" néerlandais (2001), sud coréen (2002), singapourien (2005) et marocain (2007). Résultat: le groupe n’a toujours pas exporté le moindre avion.
Dans le cas des Emirats, pas question de mettre en cause la «Maison France», qui se serait encore pris les pieds dans le tapis, comme pour l’échec de la vente de centrales nucléaires à Abou Dhabi. Les Émiriens ont bien pris soin de ménager le rôle de l’Elysée pour mieux enfoncer Charles Edelstenne, le PDG de Dassault.
Cette nouvelle rebuffade est une très mauvaise nouvelle non seulement pour Dassault, mais aussi pour la France. Plus que jamais, le programme ne doit sa survie qu’aux commandes de l’Etat. En octobre 2010, face à la Berezina à l’exportation, l’armée française a dû ainsi accélérer son programme d’achat de Rafale. Total de la facture: 800 millions d’euros pour onze avions d’ici 2013. Pas négligeable en ces temps de disette budgétaire.
Mais parallèlement, les échecs à l’exportation mettent un peu plus la pression sur un modèle économique bien précaire. Car pour faire tourner ses usines de façon rentable, Dassault doit fabriquer un appareil par mois.
Les 36 Rafales brésiliens et les 60 appareils émiriens s’étant envolés non pas dans les airs, mais dans les limbes, l’Etat devrait être amené à continuer à jouer le rôle de client unique au détriment d’autres programmes militaires, qui se réduisent déjà comme peau de chagrin en raison des coupes budgétaires. Jusqu’à quand ? Prochaine étape du tour du monde de la politesse : l’Inde, où Dassault est en compétition avec l’Eurofighter Typhoon du consortium européen EADS-BAE-Finmeccanica. Comment dit-on «non» en Inde déjà?
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