En matière de présidentielles françaises, le Maroc «vote» immanquablement à droite. Une droite qui a su lui rendre la politesse. Valéry Giscard d’Estaing et surtout Jacques Chirac ont toujours affiché un soutien indéfectible à la monarchie chérifienne. On l’a vu aussi avec Nicolas Sarkozy qui n’a pas, à sa manière, dérogé à cette vieille tradition.
Mais depuis que François Hollande, le candidat socialiste à la présidentielle, est porté par les sondages, à Rabat, on ne compte plus miser uniquement sur le cheval Sarkozy, qui lui marque le pas dans le cœur des Français.
Pour ce faire, le royaume s’active en coulisses. Ses efforts ne semblent pas vains puisque François Hollande devrait, si l’on en croit les sources de Jeune Afrique, se rendre au Maroc à la fin du mois de mars. Un événement tant attendu: c’est le seul pays du Maghreb que Hollande n’ait pas encore visité récemment, après s’être rendu en Algérie en décembre 2010 et en Tunisie en mai 2011. La très informée lettre Maghreb Confidentiel met un sérieux bémol à l’enthousiasme de Jeune Afrique et avance pour sa part qu’à 80 jours du premier tour:
«Le candidat présidentiel du Parti socialiste (PS) français hésite à se montrer loin de l'Hexagone, et pourrait annuler sa visite prévue dans le royaume.»
Maghreb Confidentiel fait remarquer que le Palais royal fait toujours du forcing rue de Solférino auprès notamment de Pierre Moscovici, le directeur de campagne de Hollande «pour caler les derniers détails de la visite d'une délégation d'intellectuels, de politiques, et de chefs d'entreprises marocains à Paris, autour du 15 mars».
DSK, l’ex-favori du royaume
Normal que le lobbying marocain batte son plein pour remettre le royaume dans les bonnes grâces du PS. Pour 2012, à gauche, Rabat avait son favori: Dominique Strauss-Kahn. Il a passé une partie de son enfance à Agadir, choisi Marrakech pour se mettre au vert à chaque fois que l’envie le pressait et tissé ses réseaux au cœur même du Palais. Régulièrement «réfugié» dans son fabuleux riad de Marrakech depuis le début de ses démêlés judiciaires américains, DSK a même fait son grand retour aux devants de la scène médiatique au Maroc. Le directeur général du FMI déchu avait pris la parole lors du «Casablanca Round» du Forum de Paris, le 1er février.
Une manière pour lui de se remettre sous les feux de la rampe loin des cancans parisiens et de donner un coup de pouce à son deuxième pays, lui qui a encore de l’ascendant sur Pierre Moscovici, son ancien lieutenant…
Aujourd’hui, Rabat ne peut plus compter, ou si peu, sur son ex-favori en cas de victoire de la gauche dans la course à l’Elysée, même si le PS compte nombre "d'amis" du Maroc dans ses rangs: Jack Lang, Ségolène Royal, la députée Elizabeth Guigou (née à Marrakech), l'ex-ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine pour ne citer que ceux-là.
Hollande, jovial mais trop austère
Mais c’est François Hollande qui est sorti du chapeau des socialistes. Lui, n’est pas un habitué des délices du Maroc, de ses riads et de ses palaces de rêve. Vu de Rabat, il donne l’impression d’un homme jovial mais tout aussi austère, un digne héritier d’une gauche que le Maroc redoute tant, celle de 1981 qui avait vu arriver un François Mitterrand coriace et son épouse Danielle que Hassan II avait traitée d’«épouse morganatique», elle qui avait refusé de suivre son mari dans un voyage officiel au Maroc en 1983. C’était l’époque des bagnes secrets, du drame des enfants Oufkir, de l’exil de l’opposant Abraham Serfaty, dont elle s’était faite l’amie influente.
En 2007, la percée de Ségolène Royal avait donné encore une fois des sueurs froides aux Marocains. Sa «démocratie participative» était forcément suspecte aux yeux d’une monarchie de droit divin. Ségolène a, comme d’autres avant elle, fini par céder aux sirènes chérifiennes.
On la verra à Essaouira à l’invitation d’André Azoulay, le conseiller royal, dans le cadre d’un forum de femmes d’influence, ou lors d’un saut de puce à Oujda, la ville frontalière avec l’Algérie. Elle s’y est rendue pour assister à un festival de musique. En réalité, elle avait consenti aux sollicitations de son ancienne protégée, Najat Vallaud-Belkacem. Habile, la jeune femme avait su la convaincre, elle qui se félicite par ailleurs d’être proche de son pays d’origine où elle figure parmi les têtes d’affiche officielles de la diaspora.
Mais depuis que François Hollande, le candidat socialiste à la présidentielle, est porté par les sondages, à Rabat, on ne compte plus miser uniquement sur le cheval Sarkozy, qui lui marque le pas dans le cœur des Français.
Pour ce faire, le royaume s’active en coulisses. Ses efforts ne semblent pas vains puisque François Hollande devrait, si l’on en croit les sources de Jeune Afrique, se rendre au Maroc à la fin du mois de mars. Un événement tant attendu: c’est le seul pays du Maghreb que Hollande n’ait pas encore visité récemment, après s’être rendu en Algérie en décembre 2010 et en Tunisie en mai 2011. La très informée lettre Maghreb Confidentiel met un sérieux bémol à l’enthousiasme de Jeune Afrique et avance pour sa part qu’à 80 jours du premier tour:
«Le candidat présidentiel du Parti socialiste (PS) français hésite à se montrer loin de l'Hexagone, et pourrait annuler sa visite prévue dans le royaume.»
Maghreb Confidentiel fait remarquer que le Palais royal fait toujours du forcing rue de Solférino auprès notamment de Pierre Moscovici, le directeur de campagne de Hollande «pour caler les derniers détails de la visite d'une délégation d'intellectuels, de politiques, et de chefs d'entreprises marocains à Paris, autour du 15 mars».
DSK, l’ex-favori du royaume
Normal que le lobbying marocain batte son plein pour remettre le royaume dans les bonnes grâces du PS. Pour 2012, à gauche, Rabat avait son favori: Dominique Strauss-Kahn. Il a passé une partie de son enfance à Agadir, choisi Marrakech pour se mettre au vert à chaque fois que l’envie le pressait et tissé ses réseaux au cœur même du Palais. Régulièrement «réfugié» dans son fabuleux riad de Marrakech depuis le début de ses démêlés judiciaires américains, DSK a même fait son grand retour aux devants de la scène médiatique au Maroc. Le directeur général du FMI déchu avait pris la parole lors du «Casablanca Round» du Forum de Paris, le 1er février.
Une manière pour lui de se remettre sous les feux de la rampe loin des cancans parisiens et de donner un coup de pouce à son deuxième pays, lui qui a encore de l’ascendant sur Pierre Moscovici, son ancien lieutenant…
Aujourd’hui, Rabat ne peut plus compter, ou si peu, sur son ex-favori en cas de victoire de la gauche dans la course à l’Elysée, même si le PS compte nombre "d'amis" du Maroc dans ses rangs: Jack Lang, Ségolène Royal, la députée Elizabeth Guigou (née à Marrakech), l'ex-ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine pour ne citer que ceux-là.
Hollande, jovial mais trop austère
Mais c’est François Hollande qui est sorti du chapeau des socialistes. Lui, n’est pas un habitué des délices du Maroc, de ses riads et de ses palaces de rêve. Vu de Rabat, il donne l’impression d’un homme jovial mais tout aussi austère, un digne héritier d’une gauche que le Maroc redoute tant, celle de 1981 qui avait vu arriver un François Mitterrand coriace et son épouse Danielle que Hassan II avait traitée d’«épouse morganatique», elle qui avait refusé de suivre son mari dans un voyage officiel au Maroc en 1983. C’était l’époque des bagnes secrets, du drame des enfants Oufkir, de l’exil de l’opposant Abraham Serfaty, dont elle s’était faite l’amie influente.
En 2007, la percée de Ségolène Royal avait donné encore une fois des sueurs froides aux Marocains. Sa «démocratie participative» était forcément suspecte aux yeux d’une monarchie de droit divin. Ségolène a, comme d’autres avant elle, fini par céder aux sirènes chérifiennes.
On la verra à Essaouira à l’invitation d’André Azoulay, le conseiller royal, dans le cadre d’un forum de femmes d’influence, ou lors d’un saut de puce à Oujda, la ville frontalière avec l’Algérie. Elle s’y est rendue pour assister à un festival de musique. En réalité, elle avait consenti aux sollicitations de son ancienne protégée, Najat Vallaud-Belkacem. Habile, la jeune femme avait su la convaincre, elle qui se félicite par ailleurs d’être proche de son pays d’origine où elle figure parmi les têtes d’affiche officielles de la diaspora.
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