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Ce matin à sept heures, je me suis arrêtée à une station-service Naftal pour faire le plein, forcément ! pas le vide ! Naftal, comme si on en avait d'autres kima fi el bouldan el oukhra où les automobilistes ont l'embarras du choix.
Oui, j'ai entendu : dans certaines contrées, les gens se déplacent à pied ou à dos d'âne et je devrais m'estimer heureuse d'habiter un pays où le pétrole coule à flots.
Eh bien non ! Je ne m'estime pas heureuse. Pourquoi ? Parce que ! Je n'ai pas à me justifier. D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi je ne veux pas me justifier. C'est mon humeur du moment. Point et deux barres de chocolat pour contenir ma mauvaise humeur bla sebba.
J'entends d'ici les pensées mâles qui se disent pas du tout étonnées, que c'est typiquement venant d'une femme. Ces pensées devraient me remercier et remercier toutes les femmes puisque nous les poussons à penser.
Je m'arrête donc pour faire le plein à sept heures du matin, un vendredi. Il y avait déjà deux files de voitures attendant patiemment leur tour d'être alimentées. "Wach nawadhoum m3a sbah ! ", je dis à la copine qui m'accompagnait. Qui tenait à aller avec moi à Bérard et qui était occupée à écrire un sms à son copain el ma3mache.
S'il y a une chose que je n'aime pas, c'est quand mes copines me lisent les sms qu'elles reçoivent. Et celle qui m'accompagnait ce matin est une pro dans cette smata.
- Tu veux entendre ce qu'il m'a écrit ? me demande-t-elle
Non, je ne veux pas.
Et d'enchaîner sans attendre mon aval :
- Ecoute : " Tu es la rosée de mes matins. L'aurore de mon coeur et le soleil de mon âme."
L'horreur plutôt.
Je ne comprendrais jamais ces femmes qui succombent à de telles djyahate. Une adolescente, je comprendrais, mais une femme bi toulha wa hnouk'ha !
Un homme qui m'écrirait des vers ta3 Bahloul et la porte, je l'enverrais illico presto chercher khit ermel chez les Inuits.
Ah enfin! C'est mon tour !
Je baisse la vitre et je dis au pompiste de faire le plein. Il me regarde sans broncher. La copine le pensant sourd, crie : "Le plein, sahit !".
Hadak essawt la3ziz ! Tkol batate tzaghrate.
Le pompiste nous regarde et nous dit qu'il n'était khadam 3and babana et que si nous voulions qu'il remplît le réservoir, que nous descendions l'ouvrir.
Hada bayen bate wahdou fel pompa.
Je descends, j'ouvre le réservoir. Il le remplit. Je referme le réservoir. Je retourne à la voiture. Je prends mon porte-monnaie. Je paie le mchanef. Et je me remets derrière le volant. Et que vois-je ?
Que le plein n'a pas été fait. Je le dis à la copine, qui s'empresse de le dire au mchanef : " Le réservoir est vide. Ma dertanach le plein."
- Kifach ? dit le mchanef.
- Venez voir le tableau de bord.
Il s'approche, regarde le tableau de bord.
- Vous voyez, il n'est pas plein, je lui dis.
- Ya madame, c'est parce que le moteur tournait pendant que je vous faisais le plein. Roulez un peu et vous verrez, l'aiguille montera.
Et ma copine de rétorquer :
- C'est quoi cette histoire !
- Vous me prenez pour un voleur ou quoi ?
- Mais regardez, le réservoir n'est pas plein.
Pendant que l'une accusait et l'autre se défendait, j'arrête le moteur. Je le redémarre et...miracle ! Le réservoir affiche plein !
La honte !
- Wach kotelkoum, nous dit le pompiste d'un air triomphant
- Asmahana, lui dit la copine. C'est sa voiture. Je ne sais pas comment elle fonctionne.
Saha, saha. Tu l'as accusé de menteur et maintenant tamashi el mous fiya !
Elle prend une pièce de 100 DA et la lui tend. Il la prend, la regarde et la lui jette à la figure.
Et retourne remplir d'autres réservoirs plus intelligents.
- Yan3al... s'écria la copine en tentant d'ouvrir la portière... que j'avais heureusement bloquée.
Ouvre. Hali el bab !
- Reste tranquille, je lui dis. Et je démarre.
Elle baisse quand même la vitre et lui lance : " Ya chouitina, ya li talak chnayfek m3a sbah lellah, ma tetshalche dir pompiste, plactek fel ghaba m3a les sept nains."
- Que viennent faire les sept nains dans une station-service, un vendredi matin à Alger ?
- Ils sont venus visiter bled Mikey, me dit-elle.
Makhlouqiate le 27 février 2015
Oui, j'ai entendu : dans certaines contrées, les gens se déplacent à pied ou à dos d'âne et je devrais m'estimer heureuse d'habiter un pays où le pétrole coule à flots.
Eh bien non ! Je ne m'estime pas heureuse. Pourquoi ? Parce que ! Je n'ai pas à me justifier. D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi je ne veux pas me justifier. C'est mon humeur du moment. Point et deux barres de chocolat pour contenir ma mauvaise humeur bla sebba.
J'entends d'ici les pensées mâles qui se disent pas du tout étonnées, que c'est typiquement venant d'une femme. Ces pensées devraient me remercier et remercier toutes les femmes puisque nous les poussons à penser.
Je m'arrête donc pour faire le plein à sept heures du matin, un vendredi. Il y avait déjà deux files de voitures attendant patiemment leur tour d'être alimentées. "Wach nawadhoum m3a sbah ! ", je dis à la copine qui m'accompagnait. Qui tenait à aller avec moi à Bérard et qui était occupée à écrire un sms à son copain el ma3mache.
S'il y a une chose que je n'aime pas, c'est quand mes copines me lisent les sms qu'elles reçoivent. Et celle qui m'accompagnait ce matin est une pro dans cette smata.
- Tu veux entendre ce qu'il m'a écrit ? me demande-t-elle
Non, je ne veux pas.
Et d'enchaîner sans attendre mon aval :
- Ecoute : " Tu es la rosée de mes matins. L'aurore de mon coeur et le soleil de mon âme."
L'horreur plutôt.
Je ne comprendrais jamais ces femmes qui succombent à de telles djyahate. Une adolescente, je comprendrais, mais une femme bi toulha wa hnouk'ha !
Un homme qui m'écrirait des vers ta3 Bahloul et la porte, je l'enverrais illico presto chercher khit ermel chez les Inuits.
Ah enfin! C'est mon tour !
Je baisse la vitre et je dis au pompiste de faire le plein. Il me regarde sans broncher. La copine le pensant sourd, crie : "Le plein, sahit !".
Hadak essawt la3ziz ! Tkol batate tzaghrate.
Le pompiste nous regarde et nous dit qu'il n'était khadam 3and babana et que si nous voulions qu'il remplît le réservoir, que nous descendions l'ouvrir.
Hada bayen bate wahdou fel pompa.
Je descends, j'ouvre le réservoir. Il le remplit. Je referme le réservoir. Je retourne à la voiture. Je prends mon porte-monnaie. Je paie le mchanef. Et je me remets derrière le volant. Et que vois-je ?
Que le plein n'a pas été fait. Je le dis à la copine, qui s'empresse de le dire au mchanef : " Le réservoir est vide. Ma dertanach le plein."
- Kifach ? dit le mchanef.
- Venez voir le tableau de bord.
Il s'approche, regarde le tableau de bord.
- Vous voyez, il n'est pas plein, je lui dis.
- Ya madame, c'est parce que le moteur tournait pendant que je vous faisais le plein. Roulez un peu et vous verrez, l'aiguille montera.
Et ma copine de rétorquer :
- C'est quoi cette histoire !
- Vous me prenez pour un voleur ou quoi ?
- Mais regardez, le réservoir n'est pas plein.
Pendant que l'une accusait et l'autre se défendait, j'arrête le moteur. Je le redémarre et...miracle ! Le réservoir affiche plein !
La honte !
- Wach kotelkoum, nous dit le pompiste d'un air triomphant
- Asmahana, lui dit la copine. C'est sa voiture. Je ne sais pas comment elle fonctionne.
Saha, saha. Tu l'as accusé de menteur et maintenant tamashi el mous fiya !
Elle prend une pièce de 100 DA et la lui tend. Il la prend, la regarde et la lui jette à la figure.
Et retourne remplir d'autres réservoirs plus intelligents.
- Yan3al... s'écria la copine en tentant d'ouvrir la portière... que j'avais heureusement bloquée.
Ouvre. Hali el bab !
- Reste tranquille, je lui dis. Et je démarre.
Elle baisse quand même la vitre et lui lance : " Ya chouitina, ya li talak chnayfek m3a sbah lellah, ma tetshalche dir pompiste, plactek fel ghaba m3a les sept nains."
- Que viennent faire les sept nains dans une station-service, un vendredi matin à Alger ?
- Ils sont venus visiter bled Mikey, me dit-elle.
Makhlouqiate le 27 février 2015
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