Dans le Rif, le kif comme nouvel argument de campagne pour le PAM
Publié le 22.05.2015 à 14h30 | Par Mohammed Jaabouk
A quelques mois des élections communales du 4 septembre, le PAM parie sur le soutien des cultivateurs du kif de la région du Rif. A Ouezzane, un sénateur du Tracteur a enflammé l’assistance en dénonçant le « racket » opéré par les gendarmes et des agents de l’autorité à l'égard des agriculteurs du cannabis.
Le PAM ne cache plus ses ambitions politiques dans le nord du Maroc. Il a fait de la défense des cultivateurs de kif démunis son principal cheval de bataille pour asseoir son influence dans l’ensemble de la région. Des électeurs potentiels, souvent victimes d’abus de certains représentants des autorités (civils ou en uniforme) sous prétexte de la lutte contre le trafic de drogue. Depuis plus d'une année, les têtes d’affiche du parti du Tracteur enchainent les meetings, avec une prédilection pour les communes rurales.
A Ouezzane, Larbi Mahrachi, élu à la Chambre haute du parlement a repris le témoin. Devant une assistance toute ouïe, le président de l’instance des élus du PAM n'a pas fait dans la dentelle, dénonçant dans une vidéo les « gendarmes corrompus ».
Des accusations gratifiées par de vifs applaudissements de la salle. Face à cet emballement, le conseiller a été contraint de marquer une pause, le temps de clarifier ses idées auprès de son public : « Nous ne sommes pas contre la présence des gendarmes ou des agents de l'autorité mais nous voulons qu’ils assument pleinement leurs responsabilités » et « ne viennent pas ici uniquement pour amasser de l’argent pour ensuite s’en aller chez eux ».
« La marginalisation et la précarité justifient la culture du kif »
Mahrachi a révélé posséder suffisamment de preuves (des enregistrements vidéos) sur l’implication de certains gendarmes et des représentants du ministère de l’Intérieur dans le « racket » des petits cultivateurs de Ouezzane.
Le sénateur a justifié le recours massif à la culture du cannabis par l’absence d’infrastructures similaires à celles de Rabat et Casablanca. Mahrachi a appelé "l’Etat et le gouvernement Benkirane à assumer leurs responsabilités dans le développement de la région". Il s’agit, selon lui, d’un préalable avant de sévir contre les propriétaires des terres du kif. Mahrachi a conclu son discours destiné à courtiser les électeurs de la région en réaffirmant l’ « engagement » du PAM de les défendre contre les « abus » des gendarmes ou des agents des autorités.
Par ailleurs, le Tracteur n’est pas le seul à surfer sur cette vague puisque l’Istiqlal joue la même carte. Cela promet des étincelles entre deux formations pourtant alliées, à l’approche des élections communales et régionales de septembre. Pour rappel, les députés du Tracteur et de la Balance ont déjà présenté des propositions de loi visant à accorder des grâces au profit de milliers de cultivateurs du kif qui font l’objet d'un mandat d’arrêt.
Publié le 22.05.2015 à 14h30 | Par Mohammed Jaabouk
A quelques mois des élections communales du 4 septembre, le PAM parie sur le soutien des cultivateurs du kif de la région du Rif. A Ouezzane, un sénateur du Tracteur a enflammé l’assistance en dénonçant le « racket » opéré par les gendarmes et des agents de l’autorité à l'égard des agriculteurs du cannabis.
Le PAM ne cache plus ses ambitions politiques dans le nord du Maroc. Il a fait de la défense des cultivateurs de kif démunis son principal cheval de bataille pour asseoir son influence dans l’ensemble de la région. Des électeurs potentiels, souvent victimes d’abus de certains représentants des autorités (civils ou en uniforme) sous prétexte de la lutte contre le trafic de drogue. Depuis plus d'une année, les têtes d’affiche du parti du Tracteur enchainent les meetings, avec une prédilection pour les communes rurales.
A Ouezzane, Larbi Mahrachi, élu à la Chambre haute du parlement a repris le témoin. Devant une assistance toute ouïe, le président de l’instance des élus du PAM n'a pas fait dans la dentelle, dénonçant dans une vidéo les « gendarmes corrompus ».
Des accusations gratifiées par de vifs applaudissements de la salle. Face à cet emballement, le conseiller a été contraint de marquer une pause, le temps de clarifier ses idées auprès de son public : « Nous ne sommes pas contre la présence des gendarmes ou des agents de l'autorité mais nous voulons qu’ils assument pleinement leurs responsabilités » et « ne viennent pas ici uniquement pour amasser de l’argent pour ensuite s’en aller chez eux ».
« La marginalisation et la précarité justifient la culture du kif »
Mahrachi a révélé posséder suffisamment de preuves (des enregistrements vidéos) sur l’implication de certains gendarmes et des représentants du ministère de l’Intérieur dans le « racket » des petits cultivateurs de Ouezzane.
Le sénateur a justifié le recours massif à la culture du cannabis par l’absence d’infrastructures similaires à celles de Rabat et Casablanca. Mahrachi a appelé "l’Etat et le gouvernement Benkirane à assumer leurs responsabilités dans le développement de la région". Il s’agit, selon lui, d’un préalable avant de sévir contre les propriétaires des terres du kif. Mahrachi a conclu son discours destiné à courtiser les électeurs de la région en réaffirmant l’ « engagement » du PAM de les défendre contre les « abus » des gendarmes ou des agents des autorités.
Par ailleurs, le Tracteur n’est pas le seul à surfer sur cette vague puisque l’Istiqlal joue la même carte. Cela promet des étincelles entre deux formations pourtant alliées, à l’approche des élections communales et régionales de septembre. Pour rappel, les députés du Tracteur et de la Balance ont déjà présenté des propositions de loi visant à accorder des grâces au profit de milliers de cultivateurs du kif qui font l’objet d'un mandat d’arrêt.
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