lundi 25 avril 2016 | Par Tewfik Abdelbari -TSA
Dévoilé ce lundi 25 avril, le plan du royaume d’Arabie saoudite, baptisé « Vision 2030 » a nécessité deux ans pour sa seule préparation. Une stratégie savamment et discrètement concoctée depuis deux longues années, à l’abri des regards et des déclarations médiatiques, par le prince saoudien Mohammad Ben Salman, sous les ordres de son oncle, feu le roi Abdallah. Cette stratégie consiste à injecter pas moins de 2 000 milliards de dollars dans l’économie saoudienne afin de diversifier l’activité et sortir le royaume de sa dépendance au pétrole.
L’annonce officielle et détaillée n’a toujours pas été rendue publique, mais les grandes lignes du plan sont déjà connues. Dans une série d’interviews à l’agence Bloomberg, au cours du mois d’avril, le prince Ben Salman révèle la stratégie du royaume.
80 à 100 milliards de dollars de dépenses superflues par an
Officiellement, l’Arabie saoudite est riche. Très riche. Les experts du Fonds monétaire international (FMI) prédisaient que le Royaume pouvait tenir 4 à 5 années sur ses réserves financières. « Faux », rétorque le prince Mohammad. Selon ses calculs, le jeune homme âgé de 27 ans, présenté comme le plus « réformateur » de sa génération, prédisait en 2015 une « faillite totale » du Royaume en deux ans, soit au début de 2017.
Il introduit alors des coupes budgétaires drastiques de l’ordre de 25% (un quart du budget du pays), met en place un système strict de contrôle de dépenses pour mettre fin à la gabegie des dépenses superflues. Dans une interview à l’agence Bloomberg, plus tôt ce mois-ci, le prince Mohammed estimait ce gaspillage entre 80 milliards et 100 milliards de dollars chaque année.
Il réduit alors sensiblement les subventions, augmente de manière exponentielle les prix de certains produits, comme l’eau qui enregistre une hausse de 1 000% (multipliée par 10 !). Le gaz, l’électricité, les carburants… Rien n’est épargné. Pourfendeur de la bureaucratie, il a réduit certaines procédures administratives de plus de 2 mois à… un jour, confie son entourage.
Responsable du géant pétrolier public Aramco, le prince n’a que faire du niveau des cours du baril de pétrole : « Ce n’est pas ma bataille », réplique-t-il. C’est sous son impulsion que l’Arabie saoudite a mis en place sa stratégie d’inondation du marché pétrolier pour conserver ses parts de marché. Que les prix soit à 30 dollars ou 70 dollars le baril, le Prince qui cumule les responsabilités dans les rouages de l’État saoudien. « On s’adapte », confie-t-il à Bloomberg.
Retournement du marché ? Une opportunité, « une vision »
Le prince, deuxième dans la ligne de succession au trône actuellement occupé par son père, voit une opportunité plutôt qu’un malheur. Mohammad Ben Salman, un temps écarté du pouvoir et interdit de pénétrer dans l’enceinte du ministère de la Défense par le précédent monarque, il opère graduellement un retour en grâce. L’ex-roi Abdallah, de 59 ans, son aîné, voit en lui un réformateur à qui il confie la mise au point d’un plan, à même de sortir le Royaume de la dépendance au pétrole.
C’est ainsi qu’il développe cette nouvelle stratégie. Malgré les résistances de la « vieille garde » conservatrice, il compte vendre 5% d’Aramco. Le but est de constituer le plus important fonds souverain de la planète qui cumulerait, à terme et avec la vente de certains actifs à travers le monde, des avoirs de 2 000 milliards de dollars. Le géant pétrolier saoudien deviendrait alors un conglomérat, présent dans de multiples activités industrielles et serait le moteur de la diversification économique du Royaume. Mieux, l’investissement hors-hydrocarbures constituerait alors la première source de revenus pour le budget de l’État, devant le pétrole, affirme le prince.
Cette vision, à faire pâlir d’envie de nombreux pays pétroliers – à commencer par l’Algérie qui multiplie les mesurettes sans ambitions – doit se concrétiser à l’horizon 2030, selon les plans saoudiens. Encore faut-il en avoir les moyens. Les réserves de change, malgré une consommation de l’ordre de 30 milliards de dollars par mois, restent conséquentes et s’élevaient, à la fin 2015, à près de 650 milliards de dollars. Ceci confère une marge de manœuvre intéressante au gouvernement saoudien.
Dévoilé ce lundi 25 avril, le plan du royaume d’Arabie saoudite, baptisé « Vision 2030 » a nécessité deux ans pour sa seule préparation. Une stratégie savamment et discrètement concoctée depuis deux longues années, à l’abri des regards et des déclarations médiatiques, par le prince saoudien Mohammad Ben Salman, sous les ordres de son oncle, feu le roi Abdallah. Cette stratégie consiste à injecter pas moins de 2 000 milliards de dollars dans l’économie saoudienne afin de diversifier l’activité et sortir le royaume de sa dépendance au pétrole.
L’annonce officielle et détaillée n’a toujours pas été rendue publique, mais les grandes lignes du plan sont déjà connues. Dans une série d’interviews à l’agence Bloomberg, au cours du mois d’avril, le prince Ben Salman révèle la stratégie du royaume.
80 à 100 milliards de dollars de dépenses superflues par an
Officiellement, l’Arabie saoudite est riche. Très riche. Les experts du Fonds monétaire international (FMI) prédisaient que le Royaume pouvait tenir 4 à 5 années sur ses réserves financières. « Faux », rétorque le prince Mohammad. Selon ses calculs, le jeune homme âgé de 27 ans, présenté comme le plus « réformateur » de sa génération, prédisait en 2015 une « faillite totale » du Royaume en deux ans, soit au début de 2017.
Il introduit alors des coupes budgétaires drastiques de l’ordre de 25% (un quart du budget du pays), met en place un système strict de contrôle de dépenses pour mettre fin à la gabegie des dépenses superflues. Dans une interview à l’agence Bloomberg, plus tôt ce mois-ci, le prince Mohammed estimait ce gaspillage entre 80 milliards et 100 milliards de dollars chaque année.
Il réduit alors sensiblement les subventions, augmente de manière exponentielle les prix de certains produits, comme l’eau qui enregistre une hausse de 1 000% (multipliée par 10 !). Le gaz, l’électricité, les carburants… Rien n’est épargné. Pourfendeur de la bureaucratie, il a réduit certaines procédures administratives de plus de 2 mois à… un jour, confie son entourage.
Responsable du géant pétrolier public Aramco, le prince n’a que faire du niveau des cours du baril de pétrole : « Ce n’est pas ma bataille », réplique-t-il. C’est sous son impulsion que l’Arabie saoudite a mis en place sa stratégie d’inondation du marché pétrolier pour conserver ses parts de marché. Que les prix soit à 30 dollars ou 70 dollars le baril, le Prince qui cumule les responsabilités dans les rouages de l’État saoudien. « On s’adapte », confie-t-il à Bloomberg.
Retournement du marché ? Une opportunité, « une vision »
Le prince, deuxième dans la ligne de succession au trône actuellement occupé par son père, voit une opportunité plutôt qu’un malheur. Mohammad Ben Salman, un temps écarté du pouvoir et interdit de pénétrer dans l’enceinte du ministère de la Défense par le précédent monarque, il opère graduellement un retour en grâce. L’ex-roi Abdallah, de 59 ans, son aîné, voit en lui un réformateur à qui il confie la mise au point d’un plan, à même de sortir le Royaume de la dépendance au pétrole.
C’est ainsi qu’il développe cette nouvelle stratégie. Malgré les résistances de la « vieille garde » conservatrice, il compte vendre 5% d’Aramco. Le but est de constituer le plus important fonds souverain de la planète qui cumulerait, à terme et avec la vente de certains actifs à travers le monde, des avoirs de 2 000 milliards de dollars. Le géant pétrolier saoudien deviendrait alors un conglomérat, présent dans de multiples activités industrielles et serait le moteur de la diversification économique du Royaume. Mieux, l’investissement hors-hydrocarbures constituerait alors la première source de revenus pour le budget de l’État, devant le pétrole, affirme le prince.
Cette vision, à faire pâlir d’envie de nombreux pays pétroliers – à commencer par l’Algérie qui multiplie les mesurettes sans ambitions – doit se concrétiser à l’horizon 2030, selon les plans saoudiens. Encore faut-il en avoir les moyens. Les réserves de change, malgré une consommation de l’ordre de 30 milliards de dollars par mois, restent conséquentes et s’élevaient, à la fin 2015, à près de 650 milliards de dollars. Ceci confère une marge de manœuvre intéressante au gouvernement saoudien.
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