LE BUREAULOGUE - Chaque lundi, Quentin Périnel, journaliste et chroniqueur au Figaro, décrypte un mot ou une expression grotesque que nous prononçons au bureau et qu'il faut éradiquer de notre vocabulaire.
Rassurez-vous: je n'ai aucune envie d'éradiquer le lien social dans l'entreprise, et de m'attaquer aux discussions personnelles entre collègues. Au contraire. La vie de bureau serait insupportable sans nos collègues les plus proches - érigés au rang d'amis pour certains - et les discussions à la machine à café. Cette chronique a justement vocation à leur faire honneur! En France, nous avons l'habitude, en début de semaine de répondre «comme un lundi» à la question «comment ça va?». Le degré zéro de la discussion de bureau. Le vide intersidérale. Mais ce vide a un sens très évident: les questions ne sont pas posées aux bonnes personnes! Il faut être honnête: la plupart du temps, ces questions triviales sont posées machinalement, sans réel désir d'obtenir une réponse.
Gageons également que la question «tu as passé un bon week-end?», glissée à un collègue dans un couloir - sans même prendre le temps de s'arrêter - n'a pas réellement vocation à appeler une réponse intéressante et exhaustive! C'est pourquoi lorsqu'on lui pose cette question, l'un de mes éminents collègues répond: «Qu'est-ce que ça peut te faire?» Sur le ton de la plaisanterie, bien entendu. Il n'empêche: si l'on n'y est pas préparé, c'est une réponse qui bouche le bec. Cette réponse est dommage pour ses collègues qui, comme moi, s'intéressent réellement à ses occupations dominicales! Fort heureusement, les réseaux sociaux permettent bien souvent d'avoir la réponse à cette question et de satisfaire nos curiosités.
Chers lecteurs, je vous invite à faire un grand tri: «tu as passé un bon week-end?» est une question que l'on doit poser exclusivement à nos «amis» du bureaux ou aux personnes qui nous importent réellement. Bannissez l'hypocrisie totale qui consiste à faire semblant de s'intéresser à des collègues dont vous n'avez que faire. «Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie», a très justement écrit Madame de Maintenon dans une lettre au cardinal de Noailles. Au bureau, l'indifférence vaut mieux qu'un intérêt factice.
Le figaro
Rassurez-vous: je n'ai aucune envie d'éradiquer le lien social dans l'entreprise, et de m'attaquer aux discussions personnelles entre collègues. Au contraire. La vie de bureau serait insupportable sans nos collègues les plus proches - érigés au rang d'amis pour certains - et les discussions à la machine à café. Cette chronique a justement vocation à leur faire honneur! En France, nous avons l'habitude, en début de semaine de répondre «comme un lundi» à la question «comment ça va?». Le degré zéro de la discussion de bureau. Le vide intersidérale. Mais ce vide a un sens très évident: les questions ne sont pas posées aux bonnes personnes! Il faut être honnête: la plupart du temps, ces questions triviales sont posées machinalement, sans réel désir d'obtenir une réponse.
Gageons également que la question «tu as passé un bon week-end?», glissée à un collègue dans un couloir - sans même prendre le temps de s'arrêter - n'a pas réellement vocation à appeler une réponse intéressante et exhaustive! C'est pourquoi lorsqu'on lui pose cette question, l'un de mes éminents collègues répond: «Qu'est-ce que ça peut te faire?» Sur le ton de la plaisanterie, bien entendu. Il n'empêche: si l'on n'y est pas préparé, c'est une réponse qui bouche le bec. Cette réponse est dommage pour ses collègues qui, comme moi, s'intéressent réellement à ses occupations dominicales! Fort heureusement, les réseaux sociaux permettent bien souvent d'avoir la réponse à cette question et de satisfaire nos curiosités.
Chers lecteurs, je vous invite à faire un grand tri: «tu as passé un bon week-end?» est une question que l'on doit poser exclusivement à nos «amis» du bureaux ou aux personnes qui nous importent réellement. Bannissez l'hypocrisie totale qui consiste à faire semblant de s'intéresser à des collègues dont vous n'avez que faire. «Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie», a très justement écrit Madame de Maintenon dans une lettre au cardinal de Noailles. Au bureau, l'indifférence vaut mieux qu'un intérêt factice.
Le figaro
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