EXTRAITS DE "ISLAM , FACE A FACE DES CIVILISATIONS, QUEL PROJET POUR QUELLE MODERNITE ? " de Tarik Ramadan.
Parlant de son père, voilà ce que dit tarik Ramadan:
Après plus de quarante ans d'exil, une vie entière pour Dieu, la foi et la justice, il savait le dernier crépuscule venir.
Aux heures les plus profondes, il parlait, il en parlait tellement, de l'amour, de la praternité, de l"affection.
Quelques mois avant de retourner auprès de Dieu, il me dit avec la force de son regard triste et mouillé :" Notre problème est un problème de spiritualité. Si un homme vient me parler des réformes à entreprendre dans le monde musulman, des stratégies politiques, des grands desseins géostratégiques... ma première question sera de lui demander s'il a effectué la prière d'avant l'aube (al fajr) à son heure."
Il observait les agitations des uns et des autres... jusqu'aux miennes: il m'a tant rappelé de ne pas oublier l'essentiel, d'être avec Dieu pour savoir être avec les Hommes.
Une vie entière de lutte, les cheveux blanchis par le temps, et un rappel :" Le pouvoir n'est pas notre objectif; qu'avons-nous à voir avec cela? Notre but est l'amour du Créateur, la fraternité et la justice de l'Islam : c'est notre message aux dictateurs."
Tard dans la nuit, dans cette fameuse chambre, il parlait, se confiait : le lien avec Dieu était la voie, la spiritualité était la lumière du chemin.
Un jourqu'il jetait son regard sur sa vie, il me dit: " Notre morale, notre conscience du mal et du bien, est une arme qu'utilisent contre nous les despotes, les amoureux des titres, du pouvoir et de l'argent. Ils font ce que nous ne pouvons faire, ils mentent comme nous ne pouvons mentir, ils trahissent comme nous ne pouvons trahir, ils tuent comme nous ne pouvons tuer. Notre exigence devant Dieu est, à leurs yeux, notre faiblesse. cette apparente faiblesse est notre véritable force."
Cette force fut son énergie jusqu'aux derniers jours. Il est resté fidèle au message. Profondément. Je lui dois d'avoir compris que parler de Dieu, c'est avant tout parler d'amour, de coeur et de fraternité.
Je lui dois d'avoir appris que la solitude avec Dieu vaut mieux que la négligence avec les Hommes.
Je lui dois d'avoir senti que la tristesse profonde jamais ne vient à bout de la foi en Dieu.
Sa générosité, son intelligence, sa douceur et son savoir furent autant de cadeaux . Je remercie Dieu de m'avoir fait don de ce père auprès de qui j'ai découvert que la foi est amour... de Dieu et des Hommes face à toutes les épreuves et à toutes les adversités
Parlant de son père, voilà ce que dit tarik Ramadan:
Après plus de quarante ans d'exil, une vie entière pour Dieu, la foi et la justice, il savait le dernier crépuscule venir.
Aux heures les plus profondes, il parlait, il en parlait tellement, de l'amour, de la praternité, de l"affection.
Quelques mois avant de retourner auprès de Dieu, il me dit avec la force de son regard triste et mouillé :" Notre problème est un problème de spiritualité. Si un homme vient me parler des réformes à entreprendre dans le monde musulman, des stratégies politiques, des grands desseins géostratégiques... ma première question sera de lui demander s'il a effectué la prière d'avant l'aube (al fajr) à son heure."
Il observait les agitations des uns et des autres... jusqu'aux miennes: il m'a tant rappelé de ne pas oublier l'essentiel, d'être avec Dieu pour savoir être avec les Hommes.
Une vie entière de lutte, les cheveux blanchis par le temps, et un rappel :" Le pouvoir n'est pas notre objectif; qu'avons-nous à voir avec cela? Notre but est l'amour du Créateur, la fraternité et la justice de l'Islam : c'est notre message aux dictateurs."
Tard dans la nuit, dans cette fameuse chambre, il parlait, se confiait : le lien avec Dieu était la voie, la spiritualité était la lumière du chemin.
Un jourqu'il jetait son regard sur sa vie, il me dit: " Notre morale, notre conscience du mal et du bien, est une arme qu'utilisent contre nous les despotes, les amoureux des titres, du pouvoir et de l'argent. Ils font ce que nous ne pouvons faire, ils mentent comme nous ne pouvons mentir, ils trahissent comme nous ne pouvons trahir, ils tuent comme nous ne pouvons tuer. Notre exigence devant Dieu est, à leurs yeux, notre faiblesse. cette apparente faiblesse est notre véritable force."
Cette force fut son énergie jusqu'aux derniers jours. Il est resté fidèle au message. Profondément. Je lui dois d'avoir compris que parler de Dieu, c'est avant tout parler d'amour, de coeur et de fraternité.
Je lui dois d'avoir appris que la solitude avec Dieu vaut mieux que la négligence avec les Hommes.
Je lui dois d'avoir senti que la tristesse profonde jamais ne vient à bout de la foi en Dieu.
Sa générosité, son intelligence, sa douceur et son savoir furent autant de cadeaux . Je remercie Dieu de m'avoir fait don de ce père auprès de qui j'ai découvert que la foi est amour... de Dieu et des Hommes face à toutes les épreuves et à toutes les adversités
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