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Qu'est ce que le développement ?

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  • Qu'est ce que le développement ?

    "Le développement est un concept du passé"
    Entretien avec Wolfgang SACHS

    Entretien avec Hervé Kempf publié dans le journal Le Monde du 27 juin 2000.

    Vous critiquez très vivement le concept de développement. Pourquoi?

    Le développement est une ruine dans le paysage intellectuel, c'est un concept du passé qui ne peut servir de guide à quiconque aujourd'hui. Personne ne sait ce qu'est le développement. Interrogez n'importe qui, vous aurez toujours des définitions différentes. Pourquoi ?
    Pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'il s'agit d'un but politique établi il y a cinquante ans, quand le président Truman a présenté en 1949 l'idée que l'on pourrait "développer" une société ou une économie comme une tâche historique. Le développement était d'abord une stratégie de l'Occident pour contenir le communisme. Mais il se fondait aussi sur l'idée que chaque pays parviendrait à rattraper les plus développés. En fait, le contraire s'est produit : loin de s'être refermé, le fossé entre Nord et Sud est devenu aujourd'hui si grand que personne ne peut plus même imaginer qu'il pourrait se refermer un jour.
    Le nombre de personnes vivant dans la pauvreté est plus grand que jamais. Et la distance en termes relatifs par rapport au Nord n'a jamais été plus importante.

    Le but du développement n'est pas que tous les humains soient au même niveau mais que chacun dispose de quoi se nourrir, se vêtir, élever ses enfants. Comment affirmer que le développement ne permettra pas de satisfaire ces besoins de base ?
    Je ne suis pas d'accord. Dans les vingt premières années de l'histoire du développement, il était clair qu'il s'agissait d'atteindre le niveau de l'Europe ou des Etats-Unis. L'idée du développement, mise en avant par Truman et partagée par de nombreux leaders, comme Nerhu, était que ce qui avait pris une centaine d'années dans les pays riches pourrait se faire en quelques décennies pour les autres. Définir le développement en termes de besoins de base, comme vous le faites n'est apparu qu'ensuite, dans les années 70, quand il a fallu reconnaître que la pauvreté augmentait dans le monde.

    Mais revenons aux motifs originels du "développement" : le premier était de contenir le communisme, le second était la promesse de rattrapage. La troisième idée était que le développement serait infini dans le temps, qu'il pourrait se continuer sans limite. Cette supposition a trouvé son démenti avec la crise écologique. Enfin, une quatrième raison marque la fin du développement, c'est que cette notion s'est construite par rapport à la notion d'Etat. Qu'est-ce qu'on développait ? La société. Qui développait ? L'Etat. La période du développement est intimement mêlée avec l'idée de montée des nations, dont la tâche historique était de réussir le développement.

    Mais, aujourd'hui, le concept d'Etat-nation s'érode, l'Etat n'est plus l'objet ni l'agent du développement, et ce n'est pas un hasard si les flux d'investissement privés dépassent les flux d'aide publique.

    Le développement est-il vraiment limité ? Les Etats-Unis sont sur une pente de croissance durable, l'Europe également, ainsi qu'une grande partie du monde.

    Quand vous parlez à quelqu'un qui se vante des performances de la croissance, et que vous lui demandez : "Avez-vous entendu parler de la crise de l'eau ? que va-t-il advenir du protocole de Kyoto? combien de forêts tropicales restera-t-il dans trente ans ?", il répond : "c'est triste, mais que puis-je faire ?" Un des rares succès du mouvement écologiste des vingt dernières années est d'avoir fait comprendre aux dirigeants qu'il y a quelque chose de fondamentalement vidé dans la croissance économique : ils ne sont plus des enthousiastes de la croissance, mais des fatalistes de la croissance.

    Mais comment répondre au chômage et à la misère dans les pays pauvres, sans la croissance économique ?

    Le chômage y a d'une certaine manière été créé. Par exemple, près de cinquante millions de personnes dans le monde ont du quitter depuis 1950 leur terre du fait de la création de barrages, ces barrages qui étaient, comme disait Nerhu, des "cathédrales du développement". En fait, tandis que le sort de certains s'améliore grâce à ces barrages ou au développement d'autres voient leur situation se dégrader.

    Jusqu'à il y a trente ans, la majorité des gens subsistaient convenablement : ils avaient la terre, l'eau, la forêt, le poisson. Mais souvent ils ont dû quitter tout cela, pas seulement du fait de l'attraction de la ville, mais aussi parce que le développement accaparait ces ressources, la forêt, l'eau, les mines, le terrain.

    Ils ont été chassés, ou du moins affaiblis, ils ont perdu le contrôle sur leurs ressources. On a introduit le développement pour combattre la pauvreté, et on s'est retrouvé à détruire des moyens de subsistance et à créer la misère.

    Mais que faire quand plus du tiers de l'humanité est dans la misère et que l'expansion démographique se poursuit ?
    L'opposé du développement n'est pas la stagnation : il ne s'agit pas de ne rien faire. Toutes sortes de changements sociaux sont nécessaires, mais pas dans le sens du développement conventionnel, parce que celui-ci consiste fondamentalement à suivre l'exemple du Nord.
    Dans un pays comme l'Inde, pour accroître les possibilités des pauvres, le mieux est d'instituer les droits des communautés sur les ressources locales, de façon qu'elles ne puissent en être facilement privées.
    Il y a un mouvement puissant en Inde dans ce sens. Cela consolide les bases de subsistance. Sur le plan écologique, c'est également important, parce que la biomasse est la principale ressource de l'Inde. Si vous vous demandez quel est le chemin du long terme pour l'Inde, il est celui d'une économie non basée sur le carbone, c'est-à-dire sur les énergies fossiles, mais sur le soleil et sur la biomasse.

    Où est la biomasse ? Dans les campagnes, là où sont les villages. Il faut que les gens prennent soin de la biomasse. Or, s'ils en tirent bénéfice, ils en prendront soin. Les droits des communautés, la démocratie locale, cela va avec la protection de l'environnement.

    Vous opposez une économie fondée sur la communauté à une économie de la croissance ?
    Oui, même si ce n'est qu'une partie de l'alternative au développement. Mais elle est valable pour tous les pays du Sud non industrialisés ou à un stade limité d'industrialisation. L'industrialisation est une route dépassée; il faut donc essayer de passer à la phase suivante le plus tôt possible. Or nous avons expérimenté, sur plusieurs décennies, de multiples idées dont beaucoup fonctionnent. Dans de nombreux domaines, on peut faire des choses qui ne cherchent pas à imiter le Nord, et qui visent à passer directement à la phase "post-fossile".

    Il s'agit d'abandonner le modèle occidental?

    "Abandonner" est un peu fort : disons, s'en garder à une distance prudente ; se méfier de ses pièges. Mais il faut être lucide : personne ne peut échapper au monde moderne.
    Je connais une initiative très intéressante, au Pérou, de gens qui essaient très intelligemment de revitaliser l'agriculture et la cosmologie andines - mais ils savent très bien qu'ils vivent aujourd'hui, ce qu'est Lima, ils ont la télévision, etc.
    Il n'y a plus aujourd'hui de tradition protégée. Il faut jouer de la tradition comme d'un capital, mais savoir prendre ce que l'on juge nécessaire dans la modernité.

    Qu'est-ce qui entrave l'économie communautaire : les pouvoirs du Sud lui-même, les Institutions internationales comme le FMI ou la Banque mondiale, ou l'attraction du mode de vie occidental ?

    Le Nord et le Sud ne sont plus des catégories géographiques, on trouve le Sud global dans les banlieues de Paris, et le Nord global dans les classes moyennes indiennes. On peut dire que la classe moyenne globale regroupe les possesseurs d'automobile : environ 500 millions de personnes dans le monde, ou, si l'on estime qu'il y a trois personnes par voiture, 1,5 milliard de personnes. Soit 25 % de la population mondiale, qui consomment 80 % des ressources de la planète.

    La principale entrave au changement est l'avidité de cette classe consommatrice globale. Elle pèse trop lourd. La richesse que nous connaissons aujourd'hui est oligarchique : elle n'est possible que parce qu'elle est réservée à une minorité. Il est certain que la société fondée sur la consommation automobile, l'agriculture industrielle, l'alimentation carnée généralisée n'est pas accessible à tous. C'est là qu'est la vraie écologie : il ne s'agit pas d'abord de protéger les oiseaux, mais de créer les conditions d'une citoyenneté globale.

    Pourra-t-on l'atteindre sans des efforts difficiles de la part des Occidentaux ?

    Certainement pas. La responsabilité incombe d'abord à la partie nordiste de la classe moyenne globale. C'est une autre raison de se détourner du développement : celui-ci parle d'aider les pauvres, d'élever le bas, alors qu'en réalité il s'agit de transformer le sommet. Si l'on parle de justice aujourd'hui, il ne faut pas se tourner vers les pauvres, il faut braquer la lumière sur les riches. Notre responsabilité est de créer des économies plus légères, sobres, capables de la même activité avec beaucoup moins d'intrants.

    Si l'occident s'orientait vers cette idée de citoyenneté globale, cela signifierait une perte de son pouvoir. La puissance des Etats-Unis et de l'Europe est liée à leur richesse.
    Ici, nous devons prendre en compte la révolution de l'information. C'est un passage comparable à celui qui s'est produit entre l'économie agraire et l'économie industrielle. Mais je ne suis pas sûr que le pouvoir aille comme auparavant avec la puissance industrielle, avec la consommation de ressources. La société industrielle, la modernité elle-même sont dans un tel trouble que de nouvelles perspectives s'ouvrent.

    Que serait une société de l'information durable ? Je ne sais pas. Mais elle manifeste un changement culturel important : l'excellence, ce n'est plus d'être le plus fort, le plus grand, c'est d'avoir la bonne connexion. Peut-être la société de l'information, en ouvrant de nouvelles perspectives, rendra-t-elle l'adieu à la société de consommation moins difficile.
    Dernière modification par Gandhi, 09 mai 2011, 16h54.
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    Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

  • #2
    Le développement : une course dans le monde conçu comme arène économique

    Le développement : une course dans le monde conçu comme arène économique

    par Wolfgang SACHS


    Ce texte est repris avec l'aimable autorisation de la revue Silence. Cette version française constitue originellement le chapitre 1 du livre Les ruines du développement (Ecosociété, Montréal, Canada, 1996).

    De même que les ruines cachent leurs secrets sous des monceaux de terre et de débris, de même les structures mentales s'élèvent souvent sur des fondations recouvertes par des années, des siècles d'ensablement. Les archéologues, pelle en main, travaillent à excaver, couche par couche, les assises du monument en ruine et, du même coup, à en découvrir l'origine. D'où vient ce monument ? Que signifient ces ruines ? Quel lien établir entre ces deux événements ?

    C'est ainsi qu'ils s'interrogeront et, étonnés et affligés tout à la fois, retraceront l'histoire de ces splendeurs disparues. L'idée de développement n'est plus aujourd'hui qu'une ruine dans le paysage intellectuel. Elle encombre notre pensée, mais elle constitue une partie immense d'une ère terminée. Il est grand temps de fouiller ce concept, d'en dégager les fondations, de les libérer des nombreuses constructions superposées pour le révéler comme le monument d'une ère révolue, mais digne d'intérêt.

    Une puissance mondiale à la recherche de sa mission
    Le 20 janvier 1949, le vent et la neige faisaient rage sur Pennsylvania Avenue qui va de la Maison Blanche au Capitole quand, dans son discours inaugural devant le Congrès, le président Truman qualifia la majeure partie du monde de régions sous-développées. Ainsi naquit brusquement ce concept charnière depuis lors jamais remis en question qui engloutit l'infinie diversité des modes de vie de l'hémisphère Sud dans une seule et unique catégorie : sous-développée. Du même coup et pour la première fois, sur les scènes politiques importantes surgissait une nouvelle conception du monde selon laquelle tous les peuples de la terre doivent suivre la même voie et aspirer à un but unique : le développement.

    Aux yeux du Président, le chemin était tout tracé : «Une plus grosse production est la clé de la prospérité et de la paix.» Après tout, n'étaient-ce pas les États-Unis qui s'étaient le plus approchés de cette utopie ? Dans cette perspective, les nations se classent comme les coureurs : celles qui traînent à l'arrière et celles qui mènent la course. Et «les États-Unis se distinguent parmi les nations par le développement des techniques industrielles et scientifiques». Travestissant ses propres intérêts en générosité, Truman n'hésita pas à annoncer un programme d'aide technique qui allait supprimer « la souffrance de ces populations» grâce à «l'activité industrielle» et à la «hausse du niveau de vie». Quarante ans plus tard, avec le recul, le discours de Truman est perçu comme le coup d'envoi de cette course du Sud pour rattraper le Nord, mais depuis, non seulement la distance s'est-elle encore agrandie et certains coureurs chancellent-ils sur la piste, mais tous commencent à soupçonner qu'ils courent peut-être tout à fait dans la mauvaise direction.

    Concevoir le monde comme une arène économique avait été complètement étranger au colonialisme ; Truman inaugura une ère nouvelle. Au besoin, les puissances coloniales s'étaient engagées dans une course économique, les territoires d'outre-mer pouvant fournir des matières premières et servir de comptoirs de vente , mais ce n'est qu'après la guerre qu'elles durent se lancer dans l'arène économique mondiale.

    Pour l'Angleterre et la France, la domination des colonies était avant tout un devoir culturel né de leur vocation de missionnaires de la civilisation. Lord Lugan avait formulé ainsi la doctrine du double mandat : « le profit économique, oui, mais avec le devoir de mener les "races de couleur" à un degré de civilisation plus élevé ». Les colonisateurs se sont présentés en maîtres pour régner sur les indigènes et non en planificateurs pour mettre en marche la spirale de l'offre et de la demande. L'empire colonial mondial était perçu comme un espace politico-moral où les relations d'autorité donnaient le ton, et non comme un espace économique articulé autour des relations commerciales.

    Le développement en tant qu'impératif
    Dans la vision de Truman, les deux parties du double mandat se fondent dans l'impératif du développement économique. Ainsi, chaque bouleversement signalé dans la conception de la vérité sert à promouvoir la notion de développement au statut de règle universelle. Pour la rhétorique coloniale, telle qu'on la retrouve dans le Colonial Development Act de 1929, par exemple, le mot développement est employé dans son sens absolu : le concept ne réfère qu'au premier volet du double mandat, c'est à dire à l'exploitation économique des ressources telles que la terre, les minéraux et les produits de la forêt, alors que la seconde mission est qualifiée de progrès ou de bien-être. Seules les ressources peuvent être développées, pas les hommes ni les sociétés.

    C'est d'abord dans le cercle du State Department, pendant la guerre, que l'innovation conceptuelle mûrit, laissant se dissoudre le progrès de la civilisation dans la mobilisation économique et intronisant le développement devenu concept directeur. Ainsi, l'image du monde a trouvé son expression concise : le degré de civilisation d'un pays se mesure au niveau de sa production. Plus aucune raison de restreindre la sphère du développement aux seules ressources : désormais, les hommes et les sociétés entières peuvent, doivent même, être perçus comme des objets de développement.

    Parler de développement pour désigner l'utilisation économique de la terre et de ses richesses est l'héritage du productivisme arrogant du XIXe siècle. Pour employer une métaphore d'ordre biologique, disons qu'une simple activité économique devient un fait de nature, un facteur d'évolution, comme si nous assistions à la mise en oeuvre d'un plan caché progressant vers sa forme finale. Comme l'exprime cette métaphore, la véritable finalité des biens de la nature est leur utilisation économique : chaque exploitation économique démontre qu'un pas de plus vers cet objectif a été accompli dans le déploiement d'un potentiel inné.

    L'hégémonie occidentale incluse
    Tout cet arrière-plan métaphorique imprègne l'impératif du développement de Truman et permet au schéma universel développé/sous-développé de devenir un credo téléologique de l'Histoire : les sociétés du tiers monde n'ont pas des modes de vie différents et uniques, mais sont plus ou moins avancées sur un parcours continu dont la direction est imposée par la nation hégémonique. Cette réinterprétation de l'histoire mondiale n'est pas seulement flatteuse politiquement ; elle est épistémologiquement inévitable. Aucune philosophie du développement n'a pu échapper à une sorte de téléologie rétroactive car, en somme, le sous-développement n'est reconnaissable que rétrospectivement, une fois atteint l'état de maturité.

    Le développement sans la domination est comme une course sans direction ; c'est pourquoi l'hégémonie occidentale était logiquement incluse dans la proclamation du développement. Ce n'est pas une coïncidence historique si le préambule de la Charte des Nations Unies (« Nous, peuples des Nations Unies ») fait écho à celui de la Constitution des États-Unis (« Nous, peuples des États-Unis »)... Parler de développement ne signifie rien d'autre que projeter sur le reste du monde le modèle américain de société.


    En effet, Truman avait un besoin impérieux d'une telle reconceptualisation du monde, car, après l'effondrement de l'Europe et de ses colonies, les États-Unis se voyaient contraints, à titre de nouvelle puissance hégémonique, de formuler et d'adopter un nouvel ordre mondial. Le concept de développement présentait le monde comme une collection d'entités homogènes liées les unes aux autres non par la domination politique de l'époque coloniale, mais par l'interdépendance économique. C'est pourquoi l'hégémonie américaine ne visait pas la possession des territoires, mais leur ouverture à la pénétration économique. De leur côté, les jeunes nations laissaient leur autonomie s'échapper en se plaçant automatiquement dans l'ombre des États-Unis et en se proclamant objets de développement économique. Le développement fut le véhicule conceptuel qui a permis aux États-Unis d'agir comme le héraut de l'autodétermination nationale tout en installant un nouveau type d'hégémonie mondiale : un impérialisme anticolonial. Des régimes en quête d'une raison d'État
    De Nerhu à Nkrumah, de Nasser à Sukarno, les chefs des nations nouvellement formées ont assumé l'image que le Nord se faisait du Sud et en ont fait leur propre image ; le sous-développement est ainsi devenu le fondement cognitif de la construction de l'État dans le tiers monde. Certes, plus d'un des fondateurs d'État avait acquis la conviction de la supériorité du productivisme occidental à l'occasion du combat anticolonial mené par la Russie et la Troisième Internationale ; mais, dans les résultats, cela faisait peu de différence. En 1949, Nerhu (au demeurant, en conflit avec Gandhi) expliquait : " Ce n'est pas une question de théorie. Qu'il s'agisse du communisme, du socialisme ou du capitalisme, ce sera la méthode la plus efficace pour effectuer les changements nécessaires et donner satisfaction aux masses qui s'imposera d'elle-même [...] Notre problème aujourd'hui est de relever le niveau de vie des masses [...]"

    suite ...
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    • #3
      Le développement économique comme principal objectif de l'État, la mobilisation du pays pour accroître la production, par delà les escarmouches idéologiques , voilà qui cadrait merveilleusement avec la vision occidentale du monde conçu comme une arène économique.

      Comme dans chaque compétition, les entraîneurs ne se sont pas fait attendre. En juillet 1949, la Banque mondiale envoya la première de ses innombrables missions de conseil. À leur retour de Colombie, les 14 experts présentèrent des conclusions pilotes :

      " Des efforts à court terme et sporadiques peuvent difficilement améliorer la situation dans son ensemble. Le cercle vicieux ne pourra être définitivement brisé que par la mise en oeuvre de toute l'économie englobant les secteurs de l'éducation, de la santé, de l'habitation et de l'alimentation."

      Une production élevée à un niveau constant n'exigeait rien de moins que le rechapage d'une société tout entière. Y eut-il jamais objectif d'État plus ambitieux ? Depuis lors, surgirent des agences et des administrations traitant de tous les aspects possibles de la vie, comptant, ordonnant, intervenant et sacrifiant à la légère, tout cela avec la mission d'élaborer sur le sous-développement un nombre de théories exaltantes qui apparaissent maintenant comme le produit d'une hallucination collective.

      La tradition, la hiérarchie ou la conception du monde, l'activité socioculturelle d'une société particulière, tout cela se dissolvait dans le néant des modèles-types mécanistes du planificateur. Ce dernier se retrouvait ainsi en posture d'appliquer universellement les mêmes plans de réforme institutionnelle dont le contour était le plus souvent tiré de la réalité américaine. Plus besoin de laisser les choses « mûrir pendant des siècles » comme au cours de la période coloniale ; après la Seconde Guerre mondiale, le développement de toute la société était devenu la tâche des ingénieurs qui s'en acquitteraient en quelques décennies, sinon en quelques années.


      Bouleversement et érosion
      À la fin des années 1960, de profondes lézardes apparurent dans le monument du développement. Il devint trop évident que les promesses avaient été échafaudées sur le sable. L'élite internationale, qui avait déjà empilé de nombreux plans les uns sur les autres, fronça les sourcils ; du Bureau International du Travail à la Banque mondiale, les experts commencèrent à pressentir qu'on était loin d'avoir fait des progrès. La pauvreté augmentait dans l'ombre de la richesse ; le chômage se révélait résistant à la croissance et les besoins alimentaires n'étaient pas comblés par les aciéries. Il devenait donc clair que l'identification du progrès économique au progrès social relevait de la fiction pure. En 1973, Robert McNamara, alors président de la Banque mondiale, résuma ainsi l'état de la situation :

      " Malgré une décennie de croissance sans précédent du produit national brut [...] les parties les plus pauvres de la population n'en ont retiré relativement qu'un petit bénéfice [...] Ce sont surtout les 40 % les plus favorisés de la population qui en ont profité."


      S'étant à grand peine porté garant de la stratégie défaillante de Truman, McNamara définit aussitôt un nouveau groupe cible les petits cultivateurs auquel appliquer la même stratégie le développement rural. Cette opération conceptuelle est sans limites : l'idée de développement n'est pas abandonnée, son champ d'application est élargi. De la même manière, le chômage, l'inégalité, l'élimination de la pauvreté, les besoins primordiaux, les femmes et, enfin, l'environnement vont rapidement devenir autant de problèmes à résoudre au moyen de stratégies spécifiques.

      Le champ d'acception du développement explosa pour couvrir un éventail de pratiques tout à fait contradictoires. L'industrie du développement devint automotrice : pendant que, d'un côté, on ne cessait de créer des situations de crise, de l'autre, on s'employait à inventer une multitude de nouvelles stratégies pour y faire face. En même temps, les motifs qui sous-tendaient le développement se déplacèrent lentement, un choeur allant crescendo revendiquant le développement pour dire qu'il signifie non pas l'encouragement à la croissance, mais la protection contre la croissance. Le chaos sémantique devint alors complet et le concept s'usa au point de devenir méconnaissable.
      Un concept creux
      Avec le temps, l'expression développement s'est vidée de son sens et pourrait se comparer à une méduse ou à une amibe. Elle ne contient plus rien parce que ses contours sont flous ; elle est tenace parce qu'elle peut s'implanter n'importe où. Celui qui l'énonce ne désigne rien du tout ; cependant, il s'attribue les meilleures intentions du monde.


      Mais si ce terme n'a aucun contenu, il a une fonction. Il sanctionne toute intervention au nom de la poursuite d'un but supérieur. Le mot développement ne signifie plus rien. Mais prudence. Comme des passagers clandestins, les hypothèses fondamentales de Truman l'imprègnent toujours. Elles sont toujours une pierre dans son jardin. Ce mot place une société sur un chemin de l'Histoire universellement reconnu, il suppose que les coureurs en tête indiquent le chemin aux retardataires et il promet que chaque pas en avant sera le résultat d'un marchandage systématique. Aussi celui qui, depuis longtemps, ne pense plus à la croissance économique évoque-t-il toujours dans son discours du développement l'idée d'universalité, de progrès et de faisabilité, démontrant par là qu'il ne peut pas se soustraire à l'autorité de Truman.


      Cet héritage pèse comme un fardeau qui permet uniquement de marquer le pas. Il empêche les hommes, que ce soit dans le Michoacán ou le Gujurat, d'exercer un droit qui leur est propre : celui, non pas d'être classés selon le schème avancé/retardé, mais de se laisser surprendre par leur différence et leur propre ingéniosité. Le développement nous pousse à voir les autres mondes sous l'éclairage stigmatisant du déficit et nous empêche d'apercevoir la richesse des autres choix possibles. D'ailleurs, le contraire du développement n'est en aucun cas la stagnation. Du swaraj de Gandhi aux ejidos de Zapata (1), les exemples de changement abondent dans chaque société. En définitive, les lignes de démarcation comme retardé/avancé ou traditionnel/moderne sont devenues risibles en regard des impasses du Nord à partir des sols contaminés jusqu'à l'effet de serre. Voilà pourquoi la conception de Truman s'effondrera devant l'Histoire, non pas parce que la course n'a pas été conduite loyalement, mais parce que sa direction mène droit au précipice.

      L'idée de développement a déjà été un monument qui soulevait l'enthousiasme international. Aujourd'hui, l'édifice s'effrite et menace de s'écrouler. Ses ruines immenses surplombent encore et bloquent la sortie. Il devient donc urgent d'enlever les décombres et d'ouvrir un nouvel espace. Mais il peut être bénéfique d'apporter des soins d'archéologue au vieux bâtiment, car la meilleure façon de se détourner du passé est de le regarder comme un objet de musée : avec des yeux étonnés et pensifs.


      (1) Le révolutionnaire mexicain Emiliano Zapata plaidait en faveur d'un retour à la vieille tradition amérindienne de propriété collective de la terre pour remplacer la propriété individuelle. Cette idée de l'ejido fut, dans une certaine mesure, mise en pratique lors de la réforme agraire mexicaine des années 1930.
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      • #4
        Le développement : Histoire d’une croyance occidentale

        Par Jean Christophe LALLEMENT (07 / 1998)

        Le mot révolution est de ceux dont on abuse à notre époque avide de sensationnel au risque de voiler à nos yeux l’importance de certaines transformations en profondeur qui ont bouleversé non seulement les institutions, mais encore le mode de vie et la manière de penser des hommes. A ce niveau, deux faits seulement dans l’histoire de l’humanité rompent la continuité des millénaires. C’est d’abord, à l’époque néolithique, la découverte des techniques de l’agriculture et de l’élevage et c’est, toujours en cours depuis les premiers ébranlements des XVIè et XVIIè siècles, la révolution industrielle. La révolution néolithique avait permis à l’homme de maîtriser certaines forces biologiques pour son alimentation. Les révolutions industrielles vont lui donner le contrôle de certaines forces physiques, quasi infinies comparées à celles utilisées auparavant, dont la disposition va elle-même provoquer des progrès en chaîne dans tous les domaines de la production, de la consommation, de la vie sociale, intellectuelle, morale. Cependant, la plupart des découvertes qui rythment les étapes des révolutions industrielles sont le fait de plusieurs techniciens souvent éloignés les uns des autres mais qui, confrontés aux mêmes problèmes, aboutissent à des solutions voisines. Et ces problèmes naissent eux-mêmes de toute une évolution qui intéresse à la fois les techniques, l’économie, la société, les mentalités. En fait, et à vue d’homme, c’est une révolution permanente que nous vivons, si rapide aujourd’hui que l’humanité peine à la suivre et à modifier, en fonction des moyens nouveaux dont elle dispose, ses réflexes, ses habitudes, ses institutions, son système de valeurs civiques et morales. Dans cette course folle, les inégalités sociales prennent un aspect d’autant plus inadmissible que l’éducation et l’information permettent à chacun, paysan indien, ouvrier des favellas ou salarié français, de voir ce qu’il n’a pas et qu’une répartition plus juste des fruits d’un développement mieux dominé pourrait lui donner. La révolution économique est porteuse de révolution politique.


        Toutefois, en matière de révolution, l’impulsion ne vient pas forcément, loin s’en faut, des masses laborieuses. A la fin de 1948, la politique étrangère américaine était en pleine effervescence, obligée de faire face aux changements considérables qui survenaient un peu partout dans le monde. Le 20 janvier 1949, le Président Truman prononçait le traditionnel "discours sur l’état de l’Union" dont l’une des quatre idées forces devait infléchir formidablement la politique internationale de cette fin de XXè siècle. Les trois premiers points concernaient la poursuite du plan Marshall, la création de l’OTAN et le soutien à la nouvelle Organisation des Nations Unies. Mais le point IV fit l’effet d’une bombe en introduisant une nouvelle vision du monde par le biais du concept de sous-développement. Implicitement, le monde non-communiste se trouvait divisé en "développés" et "sous-développés" et le développement, la croissance économique, devenaient de facto les seules politiques capables d’assurer à l’humanité épanouissement et prospérité. Cette nouvelle manière de découper le monde servait remarquablement les intérêts américains tout en discréditant l’ancien système colonial établi par les nations européennes et dont le démantèlement ouvrait l’accès à de nouveaux marchés. Néanmoins, la force persuasive et la séduction que dégage le concept même de développement ont permis de faire le consensus autour de sa réalisation et les politiques mises en ouvre, qui ont mobilisé tant d’énergie durant ces dernières décades, n’ont pas seulement servi d’alibi à cet impérialisme anti-colonial. Depuis la conférence de Bandoeng en 1955 jusqu’à la conférence de Rio (Sommet de la Terre)en 1992, une foule d’experts, onusiens, gouvernementaux ou non, universitaires, etc., ont multiplié les analyses, rédigé une somme considérable de rapports et soumis maintes propositions afin qu’aboutissent dans les faits les politiques de développement. Tout ou presque fut remis en question sauf justement le concept même. Car, en dépit de l’effort fourni par tant de grands esprits et malgré une bonne volonté nourrie de bonnes intentions, l’avenir radieux promis par la croissance est sans cesse remis aux calendes. Pis encore, le fossé qui sépare les plus riches des plus pauvres, d’un bout à l’autre de la planète, et malgré la production toujours plus grande de richesses, n’a cessé de se creuser. D’autre part, la poursuite de la politique productiviste, qui sous-tend l’idéologie du développement, met désormais en péril l’équilibre de la Biosphère.


        Face à ce constat, Gilbert Rist, Professeur à l’Institut Universitaire d’Etudes du Développement à Genève, propose une analyse critique de l’histoire du développement. A partir de cette analyse, il développe une thèse selon laquelle le développement peut être considéré comme élément d’une religion moderne issue des métamorphoses d’un mythe occidental. En dégageant certains caractères observables à partir des pratiques économiques et sociales et en éliminant toute forme de présupposé, Gilbert Rist propose les éléments d’une définition : "le développement est constitué d’un ensemble de pratiques parfois contradictoires en apparences qui, pour assurer la reproduction sociale du groupe dominant, obligent à transformer et à détruire de façon généralisée le milieu naturel et les rapports sociaux en vue d’une production croissante de marchandises (biens et services)destinées, à travers l’échange, à la demande solvable." Une définition scandaleuse ?

        Source
        Livre
        RIST, Gilbert, Le développement : Histoire d'une croyance occidentale, Presses Sciences Po, 1996 (France)


        GEYSER (Groupe d’Etudes et de Services pour l’Economie des Ressources) - Rue Grande, 04870 Saint Michel l’Observatoire, FRANCE
        Rebbi yerrahmek ya djamel.
        "Tu es, donc je suis"
        Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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        • #5
          Brochure sur l'idéologie du développement

          Voici le lien vers la brochure (deux document pdf):

          http://www.les-renseignements-genere...217-web-a5.pdf

          http://www.les-renseignements-genere...eb-a5livre.pdf
          Rebbi yerrahmek ya djamel.
          "Tu es, donc je suis"
          Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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          • #6
            c'est assez simple..il existe un laboratoire grandeur nature...:

            le development..c'est la différence entre ..la Corée du Nord..et la Corée du sud

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            • #7
              Bonjour aniasse,

              c'est assez simple..il existe un laboratoire grandeur nature...:

              le development..c'est la différence entre ..la Corée du Nord..et la Corée du sud
              Finalement tout est simple !

              Pourquoi grand Dieux réfléchir ?

              Toutes les analyses et réflexions allant à contre sens de ce qui est chanté chaque jour dans les médias, par les élites et les économistes du système et par les politiques sont grandement inutiles; pire elles sont le frein et le problème du monde.

              Tout est simple, en effet, puisqu'il nous suffira bien évidemment de trouver une deuxième planète vivable comme la terre d’ici à 2030 pour garantir le développement continu et infini, la production et la surproduction continue et infinies, la pollution de l’air, de la terre et des eaux continue et infinie, l’exploitation et la surexploitation des ressources continue et infinie, les déforestations continues et infinies, la destruction des terre cultivable continue et infinie, les disparitions des espèces animales et végétales continues et infinies, …etc.

              Rappel : Si nous devions tous vivre comme un français moyen, il nous faudra maintenant et de suite plus de 3 planètes. Si nous devions tous vivre comme un américain moyen, il nous faudra maintenant et de suite plus de 5 planètes.
              Dernière modification par Gandhi, 10 mai 2011, 08h58.
              Rebbi yerrahmek ya djamel.
              "Tu es, donc je suis"
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              • #8
                J'ai oublié de préciser que :

                Développement = (la production et la surproduction continue et infinies, la pollution de l’air, de la terre et des eaux continue et infinie, l’exploitation et la surexploitation des ressources continue et infinie, les déforestations continues et infinies, la destruction des terre cultivable continue et infinie, les disparitions des espèces animales et végétales continues et infinies, …etc.)
                Rebbi yerrahmek ya djamel.
                "Tu es, donc je suis"
                Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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                • #9
                  simplisme..

                  Ce que je voulais montrer..par cette comparaison..

                  c'est l'illustration a grandeur nature de l'évolution d'un peuple et d'un pays ..qui partant du même point avec les mêmes paramètres...nous permet d'observer..l'expaerience du développement...et son contraire..

                  bien sur que tous n'est pas simple..mais l'image est bien plus explicite...que l'explication des théorie de développement.

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                  • #10
                    Bravo tu as réussis à voir la partie émergée de l’iceberg. C’est déjà pas mal.

                    Je t’invite maintenant à visiter et éclairer de tes propres projeteurs (en faisant l’effort de questionnement, de critique et de recherche de l’information) ce que la propagande voile derrière l’épaisse couverture sombre.

                    Cette illustration du développement se focalise sur la partie émergée de l’iceberg. Celle là que le tapage médiatico-politique se contente de nous présenter.

                    Ce développement comme présenté avec des fouttas, des bijoux et de la hanna accompagné du son assourdissant des bendir et du tambour par toutes les élites c’est : les grandes villes, les autoroutes, les aéroports, les trains, les barrages, les centres commerciaux, la voiture individuelle climatisée, les grands buildings, les vacances à l’autre bout du monde, les villas avec piscines, les quantités d’exportations/importations, les classements des universités, le nombre de brevets, la longévité, la croissance du PIB, ..etc. Voilà le développement tel que présenté.

                    On est bassiné avec tout cela tout au long de la vie depuis le collèges avec les cours d’économie et de géographie et par les médias, les élites, les économistes, …etc.

                    Et qu’en est t-il de la partie immergée de l’iceberg ?

                    Est-ce qu’on va l’occulter ? Est-elle aussi insignifiante que cela ?

                    Devons nous tous aveuglément adopter ce modèle sans en étudier et analyser les inconvénients et tous les points néfastes qu’il engendre ?

                    Devons nous, nous lancer dans une course dont on ne connaît pas le point de départ et on ne sait pas les objectifs, et surtout les conséquences ?

                    Est-ce qu’il faut sauter dans ce train lancé à grande vitesse ?

                    Et si ce train avait comme direction la guerre, la mort et puis…sans la tombe ?

                    N’est-il pas important de savoir tout cela ?
                    Dernière modification par Gandhi, 10 mai 2011, 15h26.
                    Rebbi yerrahmek ya djamel.
                    "Tu es, donc je suis"
                    Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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                    • #11
                      ce que la propagande voile derrière l’épaisse couverture sombre

                      quelle propagande..??
                      je te parle de faits verifiables..par n'importe quel observateur.
                      la Corée du nord est pauvre
                      la Corée du sud est riche.
                      Il sont partie en 1956 du même point de départ..avec les mêmes atout/defaut

                      parfois les raisonnements les plus simple sont les plus explicites.

                      Cette illustration du développement
                      C'est une illistration simple mais explicite.

                      Et qu’en est t-il de la partie immergée de l’iceberg ?


                      on s'en fou..à la rigueur..ici il s'agissait de faire un illustration..et non pas de faire une études du développement.

                      Devons nous tous aveuglément adopter ce modèle sans en étudier et analyser les inconvénients et tous les points néfastes qu’il engendre
                      C'est un autre problème

                      N’est-il pas important de savoir tout cela ?
                      non c'est secondaire..et théorique.

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                      • #12
                        Pourquoi toute cette philosophie?
                        Développer, c'est donner de l'essor. Un pays est dit développé lorsqu'il atteint un certain niveau selon des paramètres prédéfinis par tous. C'est une sorte de norme. L'exemple des 2 Corées donné par Eniasse me paraît être éloquent.

                        Evoquer que des pays sont appauvris par d'autres au nom du développement est un autre problème dont les raisons me paraissent se trouver dans "l'égoïsme" de certains pour s'enrichir beaucoup plus, en utilisant la malice, "la riba", la force et d'autres moyens ...indignes, ignobles et bas.

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                        • #13
                          Bonsoir

                          Loin de moi l'idée de définir le développement, tant cette notion est sujette à interprétation.

                          Par empirisme, je me limiterai donc à dire que le développement est une notion qui requiert avant tout un équilibre entre l'essor économique et l'individu qui est sensé en bénéficier. Or, nos sociétés n'en prennent absolument pas le chemin vu que le tout économique a donné lieu à des sociétés pour le moins sclérosées.

                          En résumé, il ne peut y avoir développement au sens noble du terme quand le progrès économique prend l'ascenseur pendant que le progrès philosophique et moral ne cesse de dégringoler des escaliers.
                          Dernière modification par Scootie, 10 mai 2011, 21h58.
                          Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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                          • #14
                            Bonjour

                            Définition de Propagande (source : cntrl) :
                            Action psychologique qui met en œuvre tous les moyens d'information pour propager une doctrine, créer un mouvement d'opinion et susciter une décision.
                            Ici il s’agit de vendre et propager l’idée du développement, en montrant des exemples et des illustrations vraies comme tout, qui est celle la :
                            les grandes villes, les autoroutes, les aéroports, les trains, les barrages, les centres commerciaux, la voiture individuelle climatisée, les grands buildings, les vacances à l’autre bout du monde, les villas avec piscines, les quantités d’exportations/importations, les classements des universités, le nombre de brevets, la longévité, la croissance du PIB, ..etc.
                            Mais le développement c’est aussi ce qu’ils ne nous disent pas :
                            la production et la surproduction continue et infinies, la pollution de l’air, de la terre et des eaux continue et infinie, l’exploitation et la surexploitation des ressources continue et infinie, les déforestations continues et infinies, la destruction des terre cultivable continue et infinie, les disparitions des espèces animales et végétales continues et infinies, …etc.
                            Bien sure que je comprend très bien quand tu dis :
                            on s'en fou..à la rigueur..
                            …non c'est secondaire..
                            Je comprend que les grandes destructions que produit le développement tu t’en fiches, là c’est une autre pair de manche. Il n’est plus question pour toi du bien être humain, surtout du bien être des générations futures, qui risquent les guerres à cause de la course de tous contre tous, du manque de ressources, et à cause de la domination des uns sur les autres et de la domination de nous tous sur la planète.

                            Par contre je ne suis pas d’accord quand tu dis que c’est :
                            …. théorique
                            Parce que c’est une vraie et grave réalité aussi réelle que le développement/destruction de la Corée du sud.
                            Tu dis que c’est théorique. Et bien maintenant, il s’agit de reconnaître ou de refuser la réalité. Il est finalement question de déni de la réalité.

                            La réalité c’est qu’on a une seule planète. Le reste est simple comme tu le dis; je te laisse le soin de relire ce paragraphe :
                            Tout est simple, en effet, puisqu'il nous suffira bien évidemment de trouver une deuxième planète vivable comme la terre d’ici à 2030 (c’est une réalité) pour garantir le développement continu et infini, la production et la surproduction continue et infinies, la pollution de l’air(c’est une réalité), de la terre et des eaux continue et infinie(c’est une réalité), l’exploitation et la surexploitation des ressources(c’est une réalité) continue et infinie, les déforestations continues et infinies, la destruction des terre cultivable(c’est une réalité) continue et infinie, les disparitions des espèces animales et végétales(c’est une réalité) continues et infinies, …etc.

                            Rappel : Si nous devions tous vivre comme un français moyen, il nous faudra maintenant et de suite plus de 3 planètes(c’est une réalité). Si nous devions tous vivre comme un américain moyen, il nous faudra maintenant et de suite plus de 5 planètes(c’est une réalité).
                            et
                            20% de la population mondiale consomment 86% des ressources. Càd que les 80% restant se partagent 14% des ressources. Comme ça déjà nous dépassons de 30% les capacités de régénération de la planète.

                            Et de te poser des questions :
                            Est-ce qu’on va l’occulter ? Est-elle aussi insignifiante que cela ?

                            Devons nous tous aveuglément adopter ce modèle sans en étudier et analyser les inconvénients et tous les points néfastes qu’il engendre ?

                            Devons nous, nous lancer dans une course dont on ne connaît pas le point de départ et on ne sait pas les objectifs, et surtout les conséquences ?

                            Est-ce qu’il faut sauter dans ce train lancé à grande vitesse ?

                            Et si ce train avait comme direction la guerre, la mort et puis…sans la tombe ?

                            N’est-il pas important de savoir tout cela ?
                            Jusqu’où irons nous dans la destructions ?
                            Jusqu’où irons nous dans l’accaparation des richesses, la surexploitation et les pollutions des eaux potables, des terres cultivables et de l’air respirable ?
                            Qui va s’approprier dans les prochaines années de ce qui restera ?
                            Qui est ce qui décidera ? Serait-ce encore la logique du développement qui nous aliène càd la logique de la concurrence, de la course de tous contre tous, de la domination càd la guerre et la mort ?
                            Rebbi yerrahmek ya djamel.
                            "Tu es, donc je suis"
                            Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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                            • #15
                              Ici il s’agit de vendre et propager l’idée du développement,

                              avant de continuer tes reflexions philosophiques..

                              il faut définir le développement..je ne vois pas ou est la propagande..

                              il ne s'agit pas d'idée..mais de fait réel et palpable..si on met 3 heure poure faire 900 km en train..c'est mieux que 5 jours de voyage en bus dos d'ane ou vélo....je ne vois pas ou est la propagande

                              Mais le développement c’est aussi ce qu’ils ne nous disent pas :

                              ben oui il y a toujours un revers de la medaille..mais pour les pays sous-developpés on s'en moque un peu..de l'écologie et des autres grandes théories.

                              Je comprend que les grandes destructions que produit le développement tu t’en fiches,
                              oui tu as compris..parfois il faut être réaliste

                              Il est finalement question de déni de la réalité.

                              oui la réalité c'est la différence entre SAMSUNG SANYO HUNDAY et KIM JON IL..

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