Après la dénonciation de principe du coup d’Etat militaire en Mauritanie le 6 août dernier qui avait déposé le président mauritanien élu Sidi Ould Cheikh Abdellahi – une dénonciation non suivie d’effet et d’actions concrètes pour un retour à l’ordre constitutionnel –, l’Union africaine est montée au créneau en fixant un délai jusqu’au 6 octobre à la junte au pouvoir pour retourner dans les casernes et réhabiliter le Président légitime dans ses fonctions à la tête de l’Etat mauritanien. Ce durcissement dans la position de l’Union africaine vis-à-vis de ce coup d’Etat vient d’être conforté par l’Union européenne qui a sommé à son tour les auteurs du coup d’Etat de remettre le pouvoir aux représentants légitimes du peuple mauritanien dans un délai d’un mois à compter d’avant-hier lundi, sous peine de sévères représailles.
La junte mauritanienne ne doit pas ignorer ces nouvelles réalités géostratégiques que l’Union africaine a fait siennes en interdisant aux Etats membres de reconnaître les changements de régimes dans les pays africains issus de coups d’Etat militaires.
Pour réconfortante qu’elle soit, cette prise de conscience de la communauté internationale du phénomène de la prise de pouvoir par la force, qui fut pendant longtemps une spécialité de nombreux régimes africains, ne saurait occulter toutes les autres voies tout aussi condamnables et antidémocratiques empruntées par certains régimes pour accéder et se maintenir au pouvoir. Quelle différence y a-t-il entre un pouvoir qui s’installe par la force, au moyen d’un coup d’Etat militaire, et un autre qui y accède par la fraude électorale, en manipulant les institutions en place, en usant de procédés déloyaux comme l’utilisation des moyens de l’Etat et autres ficelles bien connues, telles que les intimidations contre l’opposition et la presse ? Aucune. Dans un cas comme dans l’autre, qu’il s’agisse d’un coup d’Etat militaire ou d’un coup de force constitutionnel, l’enjeu est le même : la confiscation de la volonté populaire. Clausewitz n’a-t-il pas tout résumé dans cette phrase en affirmant que « la politique c’est la continuation de la guerre sous une autre forme » ?
Par Omar Berbiche
La junte mauritanienne ne doit pas ignorer ces nouvelles réalités géostratégiques que l’Union africaine a fait siennes en interdisant aux Etats membres de reconnaître les changements de régimes dans les pays africains issus de coups d’Etat militaires.
Pour réconfortante qu’elle soit, cette prise de conscience de la communauté internationale du phénomène de la prise de pouvoir par la force, qui fut pendant longtemps une spécialité de nombreux régimes africains, ne saurait occulter toutes les autres voies tout aussi condamnables et antidémocratiques empruntées par certains régimes pour accéder et se maintenir au pouvoir. Quelle différence y a-t-il entre un pouvoir qui s’installe par la force, au moyen d’un coup d’Etat militaire, et un autre qui y accède par la fraude électorale, en manipulant les institutions en place, en usant de procédés déloyaux comme l’utilisation des moyens de l’Etat et autres ficelles bien connues, telles que les intimidations contre l’opposition et la presse ? Aucune. Dans un cas comme dans l’autre, qu’il s’agisse d’un coup d’Etat militaire ou d’un coup de force constitutionnel, l’enjeu est le même : la confiscation de la volonté populaire. Clausewitz n’a-t-il pas tout résumé dans cette phrase en affirmant que « la politique c’est la continuation de la guerre sous une autre forme » ?
Par Omar Berbiche
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