Des affrontements entre la population ont fait hier une vingtaine de blessés
La commune de Ghardaïa, capitale du M'zab, a renoué hier avec les troubles et l'agitation. De violents affrontements ont éclaté dans la matinée d'hier entre les populations mozabite et arabe, faisant une vingtaine de blessés.
Des scènes désagréables et des moments de peur et de tension ont été vécus par la population de cette région qui n’a toujours pas surmonté le choc subi lors de la dernière catastrophe naturelle, une des plus dévastatrices jamais enregistrées dans la wilaya.
La reconstruction de la clôture du cimetière mozabite situé au centre-ville de la commune a été à l’origine de ces affrontements.
Un groupe de gens a, selon des témoignages recueillis sur place, entamé les travaux de construction du mur de clôture du cimetière «Imahrasse» endommagé par les inondations du mois d’octobre dernier. Ces travaux ont commencé dans le calme et la sérénité totale avant qu’un autre groupe de personnes ne tente d’arrêter les travaux et d’en empêcher la construction.
Ces personnes ont commencé par attaquer la population à l’aide de pierres et d’objets divers avant que les affrontements ne se généralisent entre les deux communautés de cette même région.
«Nous avons décidé de rebâtir la clôture du cimetière qui est aussi le plus ancien de toute la région puisqu’il a été réalisé en l’an 1 200. Les autorités locales dont le wali et le président d’APC en ont décidé ainsi. Ils ont déjà tranché sur la question en ordonnant de remettre le mur comme il était avant les intempéries.
C’est ce que nous avons décidé en organisant une campagne de volontariat» expliquent des témoins. «Nous avons bien avancé dans les travaux. Nous avons réalisé une ceinture de 15 mètres dont la hauteur est de 2 mètres avant que les travaux ne soient interrompus par les affrontements» ont-ils ajouté. Le cimetière est devenu, en quelques secondes, un espace d’affrontement où l’accès a été interdit à tous.
Les commerces situés à proximité ont vite fermé et la rue a été complètement évacuée de peur que les affrontements ne prennent une autre tournure. L’intervention des forces de l’ordre a été rapide ; celles-ci ont tenté de mettre fin à ces affrontements en utilisant des bombes lacrymogènes.
Le wali de Ghardaïa, M. Yahia Fahim, s’est déplacé pour s’enquérir de l’évolution de la situation et des circonstances de ce nouveau drame qui vient secouer la commune, un peu plus d’un mois après les intempéries qui ont endeuillé plusieurs familles. Le wali a demandé aux présents de déléguer dix personnes de chaque population pour débattre du problème et tenter une conciliation.
Les blessés ont été évacués dans les policliniques situées au centre-ville, dont celle d’El Ihcène, où ils ont reçu les premiers soins. Les travaux de réalisation de cette clôture ont été arrêtés après cette séquence de violence. Des personnes appartenant aux deux tribus sont restées sur place. Le calme est revenu mais pas de façon définitive.
Un calme maintenu grâce à la présence des forces de l’ordre dans la mesure où les affrontements pouvaient se déclencher à tout moment. Les organisateurs de cette campagne de restauration du mur du cimetière tiennent à la concrétisation de leur initiative.
Ils ont décidé de passer la nuit sur place pour protéger leurs ancêtres morts de toute atteinte pendant que les opposants restent campés sur leurs positions en réclamant l’annulation de cette initiative.
Le classement des bâtisses contesté
Par ailleurs, la population sinistrée suite aux dernières intempéries de Ghardaïa a exprimé son mécontentement et sa colère quant au classement des bâtisses endommagées par les débordements de l’oued et affichées à la fin de la semaine dernière par les services du CTC. Ces résultats ont été marqués par des oublis et par plusieurs erreurs privant la population locale de son droit à une aide égale ou presque aux dommages occasionnés.
Les sinistrés rencontrés au siège de l’APC de Ghardaïa dans la salle des associations de jeunes appelée «faj» ou dans les camps des sinistrés ont exprimé leur réprobation quant aux résultats de l’expertise et demandent le droit au recours.
«Ma maison s’est complètement effondrée. Je suis classé dans la catégorie vert 2, ce qui veut dire que je dois retourner chez moi alors que la maison n’existe plus. Les 15 millions auxquels j’aurais droit selon le présent classement ne suffiront pas à restaurer la maison» a expliqué un homme rencontré sur place.
«J’habite à El Ghaba, un endroit complètement rasé par les eaux. Ma maison a subi d’importants dégâts : les murs extérieurs sont tombés, les portes ont subi le même sort. Ce qui reste est complètement fissuré.
C’était une véritable catastrophe pour que je me retrouve classé dans la catégorie vert 2. C’est injuste. En plus, il n’y a même pas un bureau pour déposer des recours et demander une contre-expertise. Nous sommes livrés à notre propre destin. Personne ne se soucie de notre douleur.
El Ghaba ou les Oasis est devenu un endroit inhabitable représentant des souvenirs douloureux. Je ne pense pas que les gens auront le courage de revenir habiter cet endroit. Il faut trouver une solution» a indiqué un autre.
Les familles touchées estiment que le classement est inégal et injuste.
«Sinon, comment expliquer que des personnes qui n’ont même été touchées se soient retrouvées dans les catégories orange 4 et rouge 5 ?» ont expliqué les personnes rencontrées sur place.
Les sinistrés des Oasis sommés de quitter les lieux
Sur un autre volet, les familles sinistrés des Oasis, le quartier le plus touché par les inondations, ont été appelées à quitter les lieux qu’ils occupent hier. Ce sont 180 familles qui étaient hébergées dans l’école coranique privée de Ammi-Saïd, dans le secteur de Boulila situé sur les hauteurs des Oasis.
- Pressdz
La commune de Ghardaïa, capitale du M'zab, a renoué hier avec les troubles et l'agitation. De violents affrontements ont éclaté dans la matinée d'hier entre les populations mozabite et arabe, faisant une vingtaine de blessés.
Des scènes désagréables et des moments de peur et de tension ont été vécus par la population de cette région qui n’a toujours pas surmonté le choc subi lors de la dernière catastrophe naturelle, une des plus dévastatrices jamais enregistrées dans la wilaya.
La reconstruction de la clôture du cimetière mozabite situé au centre-ville de la commune a été à l’origine de ces affrontements.
Un groupe de gens a, selon des témoignages recueillis sur place, entamé les travaux de construction du mur de clôture du cimetière «Imahrasse» endommagé par les inondations du mois d’octobre dernier. Ces travaux ont commencé dans le calme et la sérénité totale avant qu’un autre groupe de personnes ne tente d’arrêter les travaux et d’en empêcher la construction.
Ces personnes ont commencé par attaquer la population à l’aide de pierres et d’objets divers avant que les affrontements ne se généralisent entre les deux communautés de cette même région.
«Nous avons décidé de rebâtir la clôture du cimetière qui est aussi le plus ancien de toute la région puisqu’il a été réalisé en l’an 1 200. Les autorités locales dont le wali et le président d’APC en ont décidé ainsi. Ils ont déjà tranché sur la question en ordonnant de remettre le mur comme il était avant les intempéries.
C’est ce que nous avons décidé en organisant une campagne de volontariat» expliquent des témoins. «Nous avons bien avancé dans les travaux. Nous avons réalisé une ceinture de 15 mètres dont la hauteur est de 2 mètres avant que les travaux ne soient interrompus par les affrontements» ont-ils ajouté. Le cimetière est devenu, en quelques secondes, un espace d’affrontement où l’accès a été interdit à tous.
Les commerces situés à proximité ont vite fermé et la rue a été complètement évacuée de peur que les affrontements ne prennent une autre tournure. L’intervention des forces de l’ordre a été rapide ; celles-ci ont tenté de mettre fin à ces affrontements en utilisant des bombes lacrymogènes.
Le wali de Ghardaïa, M. Yahia Fahim, s’est déplacé pour s’enquérir de l’évolution de la situation et des circonstances de ce nouveau drame qui vient secouer la commune, un peu plus d’un mois après les intempéries qui ont endeuillé plusieurs familles. Le wali a demandé aux présents de déléguer dix personnes de chaque population pour débattre du problème et tenter une conciliation.
Les blessés ont été évacués dans les policliniques situées au centre-ville, dont celle d’El Ihcène, où ils ont reçu les premiers soins. Les travaux de réalisation de cette clôture ont été arrêtés après cette séquence de violence. Des personnes appartenant aux deux tribus sont restées sur place. Le calme est revenu mais pas de façon définitive.
Un calme maintenu grâce à la présence des forces de l’ordre dans la mesure où les affrontements pouvaient se déclencher à tout moment. Les organisateurs de cette campagne de restauration du mur du cimetière tiennent à la concrétisation de leur initiative.
Ils ont décidé de passer la nuit sur place pour protéger leurs ancêtres morts de toute atteinte pendant que les opposants restent campés sur leurs positions en réclamant l’annulation de cette initiative.
Le classement des bâtisses contesté
Par ailleurs, la population sinistrée suite aux dernières intempéries de Ghardaïa a exprimé son mécontentement et sa colère quant au classement des bâtisses endommagées par les débordements de l’oued et affichées à la fin de la semaine dernière par les services du CTC. Ces résultats ont été marqués par des oublis et par plusieurs erreurs privant la population locale de son droit à une aide égale ou presque aux dommages occasionnés.
Les sinistrés rencontrés au siège de l’APC de Ghardaïa dans la salle des associations de jeunes appelée «faj» ou dans les camps des sinistrés ont exprimé leur réprobation quant aux résultats de l’expertise et demandent le droit au recours.
«Ma maison s’est complètement effondrée. Je suis classé dans la catégorie vert 2, ce qui veut dire que je dois retourner chez moi alors que la maison n’existe plus. Les 15 millions auxquels j’aurais droit selon le présent classement ne suffiront pas à restaurer la maison» a expliqué un homme rencontré sur place.
«J’habite à El Ghaba, un endroit complètement rasé par les eaux. Ma maison a subi d’importants dégâts : les murs extérieurs sont tombés, les portes ont subi le même sort. Ce qui reste est complètement fissuré.
C’était une véritable catastrophe pour que je me retrouve classé dans la catégorie vert 2. C’est injuste. En plus, il n’y a même pas un bureau pour déposer des recours et demander une contre-expertise. Nous sommes livrés à notre propre destin. Personne ne se soucie de notre douleur.
El Ghaba ou les Oasis est devenu un endroit inhabitable représentant des souvenirs douloureux. Je ne pense pas que les gens auront le courage de revenir habiter cet endroit. Il faut trouver une solution» a indiqué un autre.
Les familles touchées estiment que le classement est inégal et injuste.
«Sinon, comment expliquer que des personnes qui n’ont même été touchées se soient retrouvées dans les catégories orange 4 et rouge 5 ?» ont expliqué les personnes rencontrées sur place.
Les sinistrés des Oasis sommés de quitter les lieux
Sur un autre volet, les familles sinistrés des Oasis, le quartier le plus touché par les inondations, ont été appelées à quitter les lieux qu’ils occupent hier. Ce sont 180 familles qui étaient hébergées dans l’école coranique privée de Ammi-Saïd, dans le secteur de Boulila situé sur les hauteurs des Oasis.
- Pressdz
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