C'est le pire endroit au monde: Un ex-détenu algérien raconte Guantanamo
par Salah C.

Comme réaction à cette libération, des responsables politiques musulmans bosniaques ont salué la libération des cinq hommes et réclamé que des dirigeants bosniaques, relevant d'une coalition de centre-gauche, de l'époque qui les avaient été livrés aux Etats-Unis répondent de leurs actes. Un de ces dirigeants, le président du principal parti musulman bosniaque, le Parti de l'action démocratique (SDA, nationalistes, au pouvoir), Sulejman Tihic, a déclaré au journal Dnevni Avaz que «le fait que les autorités américaines aient eu le courage de reconnaître qu'ils ne sont pas coupables est une grande chose ». De son côté, le vice-président du SDA, Bakir Izetbegovic, a affirmé au même journal que «leur libération est surtout bonne pour la Bosnie car elle confirme qu'il n'y a pas de cellules terroristes ici ».
Interrogé sur les conditions de la remise des 6 ressortissants à l'administration américaine, le Premier ministre bosniaque de l'époque, Zlatko Lagumdzija, a déclaré hier à la presse que «son gouvernement avait agi à l'époque sous la menace de Washington ». Il a affirmé que par la décision de remettre les suspects au contingent de la force internationale du maintien de la paix, déployée dans le pays, «le gouvernement avait évité une effusion de sang dans les rues de Sarajevo ». Il a précisé que «les militaires de la force internationale étaient alors prêts à s'attaquer à la police bosniaque pour récupérer les six hommes».
Par ailleurs, un responsable du secrétariat à la Défense américaine a précisé mardi à Washington que «concernant les deux autres détenus, dont la libération a été ordonnée par la justice américaine, Lakhdar Boumediene, 42 ans, et Saber Lahmar, 39 ans, ils devraient être transférés vers l'Algérie, alors que le sixième détenu du groupe bosniaque, Belkacem Bensayah, 46 ans, s'est vu, lui, refuser sa libération».
A leur arrivée à Sarajevo, les trois ex-détenus de Guantanamo ont été reçus au siège des services de renseignements, SIPA, pour un entretien de vérification de leur identité. A l'issue de cette procédure, un officier de police a déclaré aux journalistes que «tous ont été autorisés à rentrer chez eux». lequotidien-oran