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Si Boumedienne était en vie.

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  • Si Boumedienne était en vie.

    Le trentenaire de la mort de Boumediene a donné lieu à une cacophonie épistolaire où chaque chapelle rapportait à sa façon le dit et le non-dit sur ce qu'était et ce qu'a fait réellement Boumediène durant sa «gouvernance,» de l'Algérie. Nous avons résisté à la tentation de faire comme les autres et rapporter à l'infini les textes, interviews et autres documents avec notre façon de voir, forcément particulière. Nous préférons ce dialogue imaginaire en demandant à Boumediène de revenir parmi nous, l'espace de cette interview, pour tenter d'éclairer un peu plus cette jeunesse qui a perdu ses repères et qui, instinctivement, parle de lui avec respect.

    Monsieur le Président, cela fait trente ans que vous nous avez laissés orphelins, quel regard portez-vous sur l'Algérie actuelle?

    L'Algérie a changé au sens physique, il est vrai que des réalisations importantes ont été faites, mais je ne sens nulle part un engouement, un dévouement, une fierté et surtout un optimisme pour l'avenir. Mon absence de trente ans n'a pas été mise à profit pour aller de l'avant. L'Algérie est en ruine morale et est encore plus divisée que jamais. Le plus grave est qu'elle a perdu son âme, en perdant son identité. J'en sais gré à mes suivants d'avoir tant bien que mal tenu la tête de l'Algérie hors de l'eau. Les choses auraient pu se passer autrement...

    Mais, monsieur le Président, vous avez pris le pouvoir par effraction et vous avez confisqué toutes les libertés.
    Je ne veux pas revenir sur ces douloureux événements, l'Histoire - avec un grand H - me jugera. Mettez-vous dans la peau du nationaliste que j'étais et jugez-en plutôt: l'Algérie était à la fois menacée de l'intérieur par la division clanique et de l'extérieur par des pays, notamment par les appétits de nos voisins qui n'ont jamais accepté que l'Algérie soit aussi grande. Souvenez-vous de la guerre des sables, souvenez-vous de la borne 33, je ne veux même pas parler des revirements de Mokhtar Ould Daddah qui m'a lâché dans le problème de l'indépendance du Sahara occidental.
    Pour faire court, j'avais le choix entre continuer à être «une colonie à distance de la France» sous une autre forme et être inféodée à l'Egypte, soit repartir à zéro et reconstruire les relations d'abord en mettant de l'ordre à l'intérieur, et il faut bien savoir que l'on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. J'ai opté pour le développement à marche forcée, j'avais pour cela une équipe qui y croyait autant que moi.

    Justement, on dit que vous avez mené le pays à la ruine par votre politique des trois révolutions.
    Qui dit cela? Les jeunes, on ne leur a pas donné tous les éléments pour juger! Les moins jeunes, où étaient-ils quand j'avais en charge le destin de l'Algérie? Quant aux girouettes qui ont un courage en différé, cela ne vaut pas le coup qu'on s'y attarde. Laissez-moi vous rappeler et rappeler aux jeunes ce qu'était le pays, ce qu'était l'Algérie en 1965. Après la période euphorique de l'Indépendance, où le pouvoir se croyait tout permis en usant et en abusant de la démagogie pour asseoir un pouvoir personnel au besoin en se satellisant à l'Egypte, le pays était plus exsangue que jamais.
    Que faire? Pas d'argent! Pas de cadres! Pas de système éducatif! Un pays profondément meurtri et déstructuré! Un environnement international sans pitié. Il est vrai que l'aura de la révolution faisait que l'Algérie avait suscité un respect et une admiration réels. Savez-vous que des dizaines de thèses étaient faites sur la révolution algérienne, notamment aux Etats- Unis? Cabral disait à juste titre qu'Alger était la «Mecque des révolutionnaires»
    J'assume avoir adopté le triptyque des trois révolutions que j'ai mis en oeuvre sans tarder durant les trois plans (le triennal et les deux quadriennaux). C'est d'abord une révolution industrielle, je vous rappelle que l'embryon d'industrie algérienne était tourné, avant l'indépendance, vers la Métropole, l'Algérie c'était surtout le vin et dans les dernières années de la colonisation, le pétrole. La révolution industrielle, ce que l'on appelait les «industries industrialisantes», a permis la création de dizaines d'entreprises nationales, de dizaines de milliers d'emplois. On me dit qu'elles ont disparu! Disparue la Sonitex avec le plus grand complexe d'Afrique qu'était Draâ Ben Khedda, disparue la Snvi qui fabriquait les cars-camions, disparue la Sonacome! Vendu El Hadjar! Dans quel monde vivons-nous où nous sacrifions nos défenses immunitaires pour l'inconnu et le bazar où l'affairisme le dispute au népotisme! Nous ne savons plus rien faire par nous-mêmes. Nous payons - tant que les dernières gouttes de pétrole ne sont pas consommées - les autres. Nous avons, en fait, basculé vers la métropole moyen-orientale dans ce qu'elle a de moins glorieux, le farniente, la fatalité et en définitive l'installation dans les temps morts par rapport aux changements spectaculaires que je constate dans les pays développés.
    J'ai mis en place et j'assume la révolution agraire, je voulais redonner la terre à ceux qui la travaillent, avec la mise en place de mille villages agricoles. On me dit que tout a été arrêté après les deux cents premiers villages. C'est vrai, j'ai commis des erreurs, je ne rejette pas la faute sur les autres, ce n'est pas dans mon caractère mais il faut bien convenir que je n'étais pas aidé, voire j'ai été saboté. Pourtant c'était une belle utopie. La révolution culturelle était importante. A l'indépendance, l'Algérie avait besoin de retrouver son identité, je ne pouvais pas endiguer un torrent qui a accumulé 132 ans de déni identitaire, il fallait «accompagner» comme vous le dites maintenant, le fleuve et, graduellement, le canaliser. Il est vrai que nos frères arabes ne nous ont pas envoyé des enseignants de qualité. 26 nations «formataient» l'imaginaire de nos enfants avec tous les dégâts collatéraux que nous (vous) subissons. La massification de l'enseignement était une étape incontournable. Il est vrai que certains de mes ministres n'ont pas su résister à la thèse de l'arabisation bâclée qui a démonétisé la langue. J'ai compris sur le tard qu'il fallait se ressaisir et que le moment était venu d'aller vers une arabisation apaisée, adossée à un bilinguisme rendu obligatoire par notre ouverture au monde de la science, j'avais aussi demandé que l'enseignement supérieur soit vraiment «supérieur». Le temps ne m'a pas suffi, mes suivants ont remis en cause tout cela et fait dans la fuite en avant, précipitant depuis, la fuite de nos élites.


    On peut nouer un fil rompu, mais il y aura toujours le noeud.

  • #2
    Justement, monsieur le Président, on dit que vous avez laissé des dettes...
    Parlons-en! Il faut savoir que de 1965 à 1978, l'Algérie a eu en tout et pour tout près de 22 milliards de dollars de rente pétrolière et nous étions dépendants du pétrole pour une très faible part. Le tissu pétrochimique actuel date de cette époque! Nous sommes bien contents d'avoir une capacité de raffinage de 22 millions de tonnes, la première d'Afrique! Nous sommes bien contents d'avoir encore quelques complexes pétrochimiques miraculeusement épargnés malgré la furie du mimétisme de la mondialisation! J'avais initié un plan qui devait nous permettre de dépasser l'Espagne en termes de développement dans les années 80! Où en est actuellement l'Algérie? A des années- lumière de l'Espagne! On me dit qu'une loi sur les hydrocarbures a failli emporter définitivement le destin de l'Algérie! Il est heureux que la sagesse et le nationalisme aient prévalu pour ne pas brader nos seules défenses immunitaires. Qu'avons-nous fait après 1978 du point de vue de la création de richesses? Non seulement les projets en cours ont été abandonnés mais, de plus, la rente commençait à financer des dépenses de prestige et de nourriture de gaspillage sans lendemain! Il est vrai que, me dit-on, avec un baril à 40 dollars et un dollar à 10 francs, c'était la zerda qui devait amener quelques années plus tard les évènements tragiques de 1988.
    Quand on voit ce qui a été fait du pays après mon départ, ne valait-il pas mieux continuer le développement à marche forcée plutôt que de manger la rente d'abord avec le PAP (programme anti-pénurie) où on donnait l'illusion que l'Algérie était définitivement sortie de l'ornière du sous-développement. La gabegie est telle, dit-on, qu'au nom de l'équilibre régional, Tamanrasset eut avec son quota de frigidaires et de machines à laver, des hors-bord. Cela, naturellement a continué après la période noire ou rouge, je ne sais plus; plus que jamais notre pays dépend de la rente et on donne encore une fois l'illusion que nous sommes «arrivés».
    A mon tour de m'interroger: qu'avons-nous fait depuis? Nous avons eu près de 500 milliards de dollars. Il est vrai que c'est en dollars courants et que le dollar d'avant valait plus que le dollar actuel. Qu'avons-nous fait de pérenne à part, là encore, donner l'illusion à l'Algérien qu'il était «arrivé» en lui permettant de convertir des barils de pétrole en 4x4, en appareils portables, et en permettant à ces entreprises qui «viennent nous dépouiller» de transférer des milliards de dollars de bavardage inutile «oual koul iatalkalam» ou encore «ahadrou ahadrou...» L'Algérien ne sait pas que pour chaque carte à 500DA c'est 5 dollars de transférés et c'est 5 dollars de moins pour les générations futures. Il est vrai que la gabegie a fait que nous avons même sous-traité la fabrication de notre drapeau pour qui sont tombés des milliers de nos frères à des opérateurs téléphoniques. C'est triste. Il est vrai que des infrastructures ont été mises en place, un million de logements construits, mais tout ceci ne crée pas de richesses ne donne pas de l'emploi, ne retient pas nos milliers de diplômés qui sont «choisis» sans vergogne et sans état d'âme par nos voisins outre-Méditerranée sans qu'il y ait de compensation en retour!!

    Par contre, les positions de l'Algérie à l'extérieur étaient en général bien accueillies, bien qu'elles aient été traitées de démagogiques
    C'est vrai que nous avions l'aura de la Révolution qui rayonnait encore de mille feux, mais nous avons pris nous-mêmes certaines fois des positions difficiles mais justes. J'ai été l'un des premiers à comprendre, par exemple, pourquoi Che Guevara, après son discours d'Alger, allait quitter Cuba pour porter la Révolution en Amérique latine.
    C'est vrai aussi que nous avons aidé la plupart des mouvements de résistance africains dans leur lutte contre l'apartheid ou pour l'indépendance. Je constate, trente ans après, que la phrase d'Aimé Césaire, que j'apprécie, est plus que jamais d'actualité: «Les pays africains luttent pour l'indépendance, c'est l'épopée, l'indépendance acquise c'est la tragédie.» J'avais raison de garder le rang de l'Algérie avec la France et si j'admire De Gaulle, je suis loin d'être impressionné par Giscard d'Estaing qui n'a toujours pas fait son deuil de la «nostalgérie». S'agissant de la cause palestinienne, j'avais martelé à Kissinger que la cause palestinienne est sacrée et que nous sommes solidaires du peuple palestinien. Exiger plus que lui c'est de la démagogie, accepter moins que ce qu'il demande, c'est de la trahison.
    Le nouvel ordre économique plus juste auquel j'avais appelé à la tribune de l'ONU est toujours d'actualité. J'avais mis en garde, en vain, le «Nord» contre ce déséquilibre qui, s'il n'était pas résorbé, devait amener des cohortes de gens du Sud vers le Nord. Nous y sommes avec malheureusement aussi nos jeunes qui, par désespoir, tentent l'aventure et périssent en mer. Trente ans après, ma vision des relations internationales est d'une brûlante actualité. Je me suis battu en vain pour un nouvel ordre économique international. Je constate que l'Occident est plus arrogant que jamais, un monde plus juste est pour le moment encore une utopie.
    Ce qui arrive aujourd'hui à Ghaza est une tache à la face des nations, ce qu'Israël a fait relève d'une Shoah continue sous le regard lâche des pays arabes. Comme vous le savez, je n'avais de respect que pour le roi Fayçal qui avait, lui comme moi, une vision et un destin pour le monde arabe


    Pour terminer, monsieur le Président, avez-vous des regrets et que conseillez- vous à nos dirigeants?
    Non, je ne regrette pas tout ce que j'ai fait pour mon pays. Mon seul regret est de ne pas avoir accordé suffisamment d'importance en temps voulu au système éducatif.
    Ce que Paul Balta dit de moi, je suis d'accord. C'est vrai que j'ai commis des erreurs, mais qui n'en fait pas dans l'action? Je ne suis pas un prédateur politique. J'ai l'amour de l'Algérie chevillé au corps, j'aime mon peuple, je suis du peuple. C'est vrai aussi que l'argent ne m'intéresse pas, ma famille a hérité de moi 6000DA. Nous avons un proverbe du terroir qui dit «'Ach ma kssab, mat ma khala». J'ai toujours eu une idée d'avance sur les événements et je constate avec amertume que les Algériens ne croient plus en rien, que les mêmes clans et clients du régime sont toujours là, eux qui m'ont empêché d'aller à un rythme plus soutenu dans les réformes graduelles que je comptais mettre en place à partir des années 80.
    Dieu m'a rappelé avant. Si j'ai un conseil à donner à nos dirigeants, c'est de sortir des temps morts actuels, c'est de parler vrai à cette jeunesse en panne d'espérance, comme a su le faire après moi notre aîné Boudiaf qui a reconnu mes efforts. Il faut faire émerger de nouvelles légitimités qui seront le fruit de l'effort, de la sueur, de la compétence.
    Combien de fois j'ai dû soudoyer des personnes qui monnayaient pour certains «leur légitimité révolutionnaire» pour ne pas bloquer la machine du développement. Le monde a changé, les hommes passent mais l'Algérie millénaire et ses enfants sont toujours là. Si les méthodes précédentes de népotisme, de régionalisme et de corruption ne sont pas écartées, le peuple ne suivra pas. Il faut prendre le parti d'être impopulaire -un temps- pour faire passer des réformes rendues nécessaires par la marche d'un monde de l'intelligence où ceux qui survivent sont de loin ceux qui ont la connaissance. C'est cela le défi de l'avenir pour cette Algérie qui n'est toujours pas libérée de ses démons.

    Merci monsieur le Président, puissiez-vous être écouté.
    Merci à vous.
    Boumediène éteignit son cigare, se drapa dans son burnous et s'enfonça dans la nuit.

    (*) Ecole nationale polytechnique

    Pr Chems Eddine CHITOUR (*) / L'Expression
    On peut nouer un fil rompu, mais il y aura toujours le noeud.

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    • #3
      Pas mal cette interview

      Si j'ai un conseil à donner à nos dirigeants, c'est de sortir des temps morts actuels, c'est de parler vrai à cette jeunesse en panne d'espérance, comme a su le faire après moi notre aîné Boudiaf qui a reconnu mes efforts. Il faut faire émerger de nouvelles légitimités qui seront le fruit de l'effort, de la sueur, de la compétence.

      C'est là où le pouvoir algérien a faillit, il ne s'est pas préoccupé de cette jeunesse qui est pourtant l'avenir du pays.
      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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      • #4
        Comme si tout ce qui arrive en Algérie, aujourd'hui, n'est pas la moisson de ce qu'il a semé hier!!!...

        Arrêtez donc d'insulter ses victimes, ce n'est qu'un dictateur sanguinaire et rien de plus!...
        "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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        • #5
          il est mort j'espere que les historiens sauront le juger a sa juste mesure toutefois pour moi il reste comme l'initiateur de la corruption ,de la hogra du despotisme quand pour certain pour avoir une autorisation de sortie du territoire il fallait 6 mois le passeport 1 an pour d'autre cela se reglait en moins de 7 jours lorsque les fatmas de la nomenclatura venaient faire leurs courses a Paris et les autre faisaient la queue aux "Souk el fallah"un pour avoir la chance d'avoir un tiket pour un frigo,une gaziniere .l'autreaumoins pour acheter des oeufs etc .son systeme a invente la chaine du matin au soir pour occuper la populace elle subsite encore aujoudhui il faut aller dans une poste par exemple pour voir comment ete son epoque cela est l'heritage de ce visionaire qui a fait des paysans des fonctionnaire de l'etat on voit ou en est arrivee l'agriculture dans ce pays .......

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          • #6
            pour un mort,il est plutôt très bien renseigné sur l'actualité dz...à moins que l'Algérie ne soit si proche de l'enfer !!!

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            • #7


              voici une vidéo ou on entend une partie du discour de Boumedien où il parlait de la kabylie et des kabyles ... a vous de juger ... un président qui parle ainsi d'une région de son pays c'est ahurissant ... mais il a semer ces graine on les récolte jusqu'à nos jours.

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              • #8
                Gironimoo

                Ta vidéo est très émouvante, et je dis que ces femmes qui pleurent en criant la mort de leurs enfants sont comme les femmes palestiniennes qui hurlent sur les trottoirs de Gaza !

                Car on est victimes d’un régime de répression, un Etat de gendarmerie qui ont les « prérogatives » comme précise Zerhouni d’utiliser des armes ! Et c’est vrai, beaucoup d’algériens ne le savent pas, ils sont manipulé par ces discours qui utilise le régionalisme pour discrédité les causes justes !

                Il faut qu’on soit intelligents, l’ennemi c’est le régime et l’ennemi du régime c’est d’abord Tamazight parce que cette revendication rappelle la diversité !
                Un régime pareil ne peut pas vivre dans la diversité, c’est irréalisable !
                Le jour se lève ! Les cœurs reprennent le fardeau des siècles, aller vers la nature ou se consumé dans la pénombre de sa tanière ?

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                • #9
                  ad yek g left ad yerrez tax-sayt, bourourou!

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                  • #10
                    Si Boumedienne était en vie.
                    s'il était là, il n'y aurait pas de terrorisme, ni les 200 000 victimes.
                    Mr NOUBAT

                    Commentaire


                    • #11
                      mais puisque il etait la, il y'avait eu du terrorisme et se qui suit..

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                      • #12
                        le terrorisme c'est avec Chadli et tous ceux qui l'ont suivi
                        Mr NOUBAT

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                        • #13
                          le terrorisme c'est avec Chadli et tous ceux qui l'ont suivi
                          Erreur!
                          Le terrorisme et tout ce qui viendra encore porter malheur à l'Algérie était écrit le jour ou tout espoir de démocratisation du pays fut décapité!

                          Le putsch qui a porté boum boum au pouvoir fut le signal qui a basculé le pays de la légalité vers l'illégalité, de la culture de la démocratie vers la culture de la force, de la primauté du gendarme sur le maire élu du peuple, tout comme l'est le commandant du secteur militaire sur les autorité civiles de la wilaya!!!

                          Le terrorisme devait arriver et plus encore! si on arrête pas d'encenser un dictateur sanguinaire qui n'a à aucun moment éprouvé la moindre once de respect vis-à-vis du peuple...

                          Je le répète, tout ce qui arrive aujourd'hui a été ensemencé un certain 19 juin 1965!!!
                          "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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                          • #14
                            c'est une thèse mais BenKhedda et le GPRA ony aussi été ecartés par un coup d'Etat .
                            ça commence dans ce cas en 1962

                            Commentaire


                            • #15
                              Que reste-t-il de Boumédiène ?


                              Que reste-t-il de Boumédiène ?© Jeune Afrique

                              Les Algériens cultivent une certaine nostalgie des « années Boum » (1965-1978), dont ils ne veulent retenir que les aspects positifs, convaincus que le règne du président du Conseil de la révolution a été d’abord celui de la dignité retrouvée.

                              Plus d’un Algérien sur deux a moins de 30 ans. Cela signifie que la moitié de la population n’a pas connu l’ère de l’homme au burnous et au cigare. C’est sous ses ordres que, le 5 juillet 1962, l’Armée des frontières, les troupes de l’Armée de libération nationale (ALN) basées à l’extérieur (au Maroc et en Tunisie), marche sur Alger et neutralise les maquisards des wilayas III et IV (centre du pays), demeurés loyaux au gouvernement provisoire (GPRA), pour installer Ahmed Ben Bella à la présidence de la jeune République algérienne démocratique et populaire.

                              Houari Boumédiène, de son vrai nom Mohamed Boukharrouba, a marqué durablement l’histoire de l’Algérie. « Mettre en place des institutions qui survivent aux hommes », ne cessait-il de marteler. Il y est parvenu.

                              Trente ans après sa disparition, le système qu’il a instauré pour, dans un premier temps, prendre le pouvoir, et, dans un deuxième temps, le pérenniser, est toujours là. Même si ce système de gouvernance a dû s’adapter à l’évolution sociopolitique et économique du pays, il est resté à peu de chose près le même. Il s’appuie sur l’institution militaire – véritable colonne vertébrale –, des services de renseignements redoutables, une administration loyale au puissant du moment, un discours fortement teinté d’un nationalisme ombrageux nourri de la « légitimité révolutionnaire », celle de la guerre de libération, et un attachement sourcilleux à la souveraineté nationale.

                              Dans l’imaginaire collectif, les « années Boum », comme on qualifie à Alger la période 1965-1978, ne s’assimilent pas à des années de plomb. Pourtant, les libertés publiques étaient des plus sommaires : un parti unique – le Front de libération nationale (FLN) –, pas de pluralisme syndical, monopole de l’État sur l’information et le commerce extérieur, fortes restrictions en matière de liberté de circulation des personnes (Boumédiène avait instauré, à la fin des années 1960, une autorisation de sortie pour les Algériens souhaitant se rendre à l’étranger). Bref, une option socialiste pure et dure qui rendait suspect tout propriétaire privé.

                              Tout cela, les Algériens de plus de 30 ans l’ont presque oublié. Ils préfèrent retenir des années Boum le lyrisme révolutionnaire dans lequel baignait Alger, capitale des mouvements de libération africains, du MPLA angolais d’Agostino Neto au PAIGC d’Amilcar Cabral en passant par la Zanu-PF de Comrade Bob ou l’ANC de Nelson Mandela. Les années Boum évoquent aussi des campus universitaires, certes moins nombreux qu’aujourd’hui, mais exempts de toute influence islamiste, du moins en surface. Les étudiants étaient alors, pour une grande majorité, des volontaires consacrant leurs vacances à la réalisation des « grandes tâches d’édification nationale » que sont les trois révolutions : industrielle, agraire et culturelle.

                              Vision prospective

                              Trente ans après la mort de Boumédiène, les Algériens ne sont pas peu fiers quand ils lisent, chaque année, le classement des entreprises africaines, un hors-série que réalise Jeune Afrique (« Les 500 ») depuis dix ans. Chaque année, ils y trouvent la confirmation que le premier groupe économique du continent est encore et toujours Sonatrach (plus de 67 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2008). Pour de nombreux Algériens, les performances passées, présentes et futures du groupe pétrolier national, poumon économique du pays et principale source de revenus du Trésor public, doivent énormément à la vision prospective de Houari Boumédiène.

                              L’homme d’Héliopolis – nom colonial d’Aïn Hassania, son village natal dans la région de Guelma – évoque également les années fastes en termes de productions et d’événements culturels de grande envergure. Un cinéma national foisonnant, multipliant les consécrations internationales, dont la Palme d’or au Festival de Cannes en 1975 avec Chronique des années de braise, de Lakhdar Hamina, le premier Festival panafricain de la jeunesse, en 1969, avec un plateau des plus prestigieux (de Franco à Miriam Makeba en passant par Archie Shepp ou Nina Simone), une décentralisation du théâtre professionnel avec la création d’une dizaine de troupes régionales et une multiplication des vocations.

                              Pourquoi les Algériens nourrissent-ils autant de nostalgie à l’égard des années Boum ? S’ils préfèrent garder en mémoire les aspects positifs plutôt que les désagréments liés aux restrictions des libertés et aux autres méfaits du système (corruption, clientélisme, marginalisation des élites…), cela s’explique par la politique choisie par son successeur, Chadli Bendjedid. Ce dernier a entamé son magistère par une « déboumédianisation » des esprits : chasse aux sorcières (Abdelaziz Bouteflika en tête), disparition de toute référence au président décédé dans les médias et les discours officiels, ouverture économique aussi hésitante que floue… La violente intrusion de l’islamisme dans le champ politique et la barbarie qu’ont subie les Algériens durant les années 1990 ont donné aux années Boum un lustre de bonheur et de paix intérieure. La dégradation des conditions de vie et la paupérisation consécutive au deuxième choc pétrolier, en 1986, ont achevé de convaincre les Algériens que le règne de l’homme au burnous et au cigare était celui d’une dignité retrouvée… qu’ils ont reperdue avec la mort de Boumédiène, le 27 décembre 1978.

                              Jeune Afrique

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