Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Ecoles privées d'enseignement supérieur Ces diplômes valables mais non agréés

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Ecoles privées d'enseignement supérieur Ces diplômes valables mais non agréés

    La délivrance du diplôme n’est pas du ressort de l’école de formation, mais de celle de l’Etat. Des sessions d’examens pour valider les formations sont organisées périodiquement.

    L’école ne se charge donc que de l’encadrement et de la formation, mais l’évaluation reste du ressort de l’Etat, nous explique à ce propos Mme Chergou, directrice de la formation continue et des relations interprofessionnelles au ministère de la formation et de l’Enseignement professionnels.

    Amine a 22 ans. Il est titulaire d’un master en management, après trois ans d’études dans une école supérieure privée qui a coûté une fortune à ses parents, il se voit refuser l’accès à l’Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA) qui est une école française créée en partenariat avec des institutions algériennes où il souhaitait continuer ses études en master 2.

    Motif de refus : le diplôme de master que détient Amine n’est pas reconnu par cette école qui emploie les critères des universités françaises et algériennes.

    Entre le désespoir de Amine et la volonté de ses parents et de tous les étudiants de comprendre de quoi il s’agit réellement, nous essayons à travers ces colonnes de faire la lumière sur cette question de diplômes non reconnus. Plusieurs aspects liés à la création des écoles privées d’enseignement supérieur doivent donc être traités.

    Il s’agit tout d’abord de revenir sur l’origine de la création de ce type d’écoles. Les premières ont vu le jour, avec l’autorisation en 1991 du ministère de la formation professionnelle, de la création d’établissements privés de formation professionnelle.

    Le premier objectif recherché était d’élargir et de compléter la nomenclature des formations disponibles au niveau des instituts publics afin de mieux faire face à la demande croissante du marché du travail en main- d’œuvre spécialisée et qualifiée. Un cahier des charges a été élaboré pour garantir une formation sans embûche pour les stagiaires et leur permettre d’assimiler les formations convenues.

    Des mesures de contrôle «rigoureuses» ont été décrétées. Ce cahier des charges faisait en sorte que le stagiaire et sa formation soient préservés de tout préjudice dans le cas où l’investisseur (le propriétaire de l’école) renonce à son activité et décide de fermer son établissement.

    Il s’agit de deux types de formations, celles diplômantes avec une liste de 360 spécialités à l’issue desquelles le stagiaire sort avec un diplôme lui permettant d’intégrer le marché du travail et postuler pour un emploi auprès de la fonction publique.

    Il s’agit aussi de formations qualifiantes qui sont destinées à «recycler les anciennes formations» et à améliorer les qualifications des cadres et des employés des entreprises. Ces formations ne sont pas sanctionnées par des diplômes, «juste des attestations qui prouvent que le stagiaire a reçu la qualification requise», explique-t-on au niveau des écoles visitées à cet effet.

    Il faut savoir que la délivrance du diplôme n’est pas du ressort de l’école de formation, mais de celle de l’Etat. Des sessions d’examens pour valider les formations sont organisées périodiquement.

    L’école ne se charge donc que de l’encadrement et de la formation, mais l’évaluation reste du ressort de l’Etat, nous explique à ce propos Mme Chergou, directrice de la formation continue et des relations interprofessionnelles au ministère de la formation professionnelle.

    L’agrément des écoles privées de formation professionnelle se fait au niveau de chaque wilaya, via des commissions chargées de statuer sur la recevabilité des demandes d’agrément et du contrôle des activités des écoles agréées et d’envoyer des mises en demeure et de fermeture en cas de non-respect du cahier des charges.

    Selon cette source, il y a 540 établissements agréés au 31 décembre 2008 avec une capacité de réception de 43 000 postes à l’échelle nationale.

    Ces écoles sont exploitées à moitié de leur capacité puisque seulement 24 000 stagiaires sont inscrits. L’année 2008 a vu la création de 39 établissements et la fermeture 36 écoles, souligne la même responsable.

    Les commissions de wilaya ne peuvent cependant contrôler les écoles non agréées, explique un membre de cette commission. M. Saïd Bengharabi, qui est aussi le directeur et fondateur de Cible école, pose quant à lui le problème des écoles créées avec un registre du commerce.

    Ces établissements qui sont appelés ««école à spécialités multiples» échappent en grande partie au contrôle des commissions de wilaya. Les formations offertes par ces établissements sont destinées à approfondir les qualifications, mais plusieurs d’entre ces établissements trichent, en cachant à leurs stagiaires que ces formations ne sont pas diplômantes.

  • #2
    Au-delà du technicien supérieur, le diplôme n’est pas reconnu

    Selon le ministère de la formation professionnelle, plusieurs écoles ont élargi leurs types de formations. Le marché du travail étant demandeur en nouvelles formations non citées dans la nomenclature officielle, les écoles ont introduits des formations très demandées après l’ouverture de l’économie de marché.

    Des écoles ont donc mis le paquet sur des formations diplômante de master dans plusieurs formations. Il y a même celles qui ont développé des partenariats avec des universités étrangères qui reconnaissent les diplômes fournis par ces établissements privés.

    Les formations sanctionnées par des diplômes dépassant le technicien supérieur ne sont plus du ressort du ministère de la Formation professionnelle qui ne peut donc contrôler ces filières, nous explique Mme Chergou. C’est donc ici que se situe le problème de la reconnaissance des diplômes supérieurs fournis par ces écoles privées.

    Le master délivré par un institut comme l’INSIM (institut supérieur international de management) que nous citons à titre d’exemple est reconnu par les universités européennes, américaines et canadiennes partenaires, mais n’est pas agréé par l’université algérienne.

    Les diplômés de telles écoles ne peuvent ni postuler à des études supérieures dans les universités algériennes pour un doctorat par exemple, ni même pour un emploi à la fonction publique. Selon les étudiants rencontrés au niveau de certains de ces établissements, «c’est la qualité de la formation qui nous intéresse».

    Certains sont convaincus que «les entreprises, que ce soit en Algérie ou ailleurs reconnaissent ces diplômes pour la qualité de l’enseignement et la réputation de l’école en matière de sérieux et de qualité des cours et les matières inculquées».

    C’est le système anglo-saxon qui est en train de s’installer

    Contacté pour nous fournir plus d’informations sur la création des instituts d’enseignement supérieur, M. Abdelhak Lamiri, fondateur et directeur de l’INSIM, nous a expliqué que l’organisation du système de l’enseignement supérieur diffère du système suivi dans les pays anglo-saxons et de celui agréé en France.

    Les diplômes des prestigieuses universités américaines ne sont pas agréés par l’Etat Us ; c’est le cas dans plusieurs pays qui suivent le même système d’enseignement.

    Chaque université a son cachet, explique-t-il. En France et en Algérie, c’est l’Etat qui délivre le diplôme. Mais en France, explique le Dr Lamiri, des universités ont été créées au modèle anglo-saxon et qui suivent les normes des universités américaines ou britanniques.

    Les diplômes de ces universités restent agréés par les écoles-mères qui imposent leurs normes et leur qualité d’enseignement. En Algérie également, nous sommes dans cette phase qui n’est malheureusement pas régulée pour le moment par le ministère de l’enseignement supérieur.

    La création des écoles conformément à ce modèle anglo-saxon répond à des besoins exprimés par les entreprises économiques qui reconnaissent parfaitement la qualité et la valeur de ces diplômes, explique notre interlocuteur.

    Vers la régularisation de la situation par le ministère

    Le ministère de l’enseignement supérieur impute une partie de la responsabilité de cette situation aux écoles privées qui ne se sont pas souciées de se faire agréer et pour que leur diplôme soit reconnu, puisque aucune école n’a déposé de demande d’agrément pour le moment, selon une source du ministère de l’enseignement supérieur. Le département de Heuraoubia est en train de rédiger le cahier des charges afin de délivrer les agréments aux écoles éligibles.

    C’est une démarche qui n’a été entamée qu’à partir du mois d’octobre dernier, ce qui explique le retard accusé par les écoles pour effectuer les démarches nécessaires pour se faire régulariser. Ainsi, selon la même source, d’ici une année, le ministère aura finalisé cette procédure.

    - Pressdz

    Commentaire

    Chargement...
    X