Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie :
«L’Algérie est riche, la France est pauvre»
L’ambassadeur de France en Algérie, Son Excellence M. Xavier Driencourt, a exposé mercredi dernier à Alger les grandes lignes de la réforme de l’Etat engagée en France, mettant en évidence la nouveauté qui y est introduite : la loi organique relative aux lois de finances (LOLF).
Durant deux heures, M. Driencourt a exposé à l’amphithéâtre de l’Ecole supérieure algérienne des affaires, la LOLF dans tous ses détails, avant de laisser entendre que «c’est la formule qui sera mise en œuvre en Algérie».L’ambassadeur croit que, «pour des raisons historiques, le système algérien est très proche du système français, et que l’administration algérienne est calquée sur ce même système». Et d’ajouter : «L’Algérie a le même cheminement intellectuel que la France.» Avant de faire remarquer que «l’Algérie est un pays riche», tandis que la France, frappée de plein fouet par la crise économique mondiale, «est aujourd’hui pauvre», soulignant «la charge importante de la dette qui pèse spécifiquement sur la France».
Il a insisté sur «la nécessaire maîtrise des finances publiques». Présentant la LOLF comme étant «le premier levier du changement politique» en France, M. Driencourt a fait savoir que cette loi est venue pour «réformer l’ordonnance de 1959». La LOLF, explique-t-il, est «une loi parlementaire et bipartisane» dont l’objectif est de «mieux comprendre le budget de l’Etat tout en le maîtrisant davantage». «Mieux voir, mieux comprendre et mieux contrôler les dépenses de l’Etat. C’est-à-dire une gouvernance budgétaire rénovée», a-t-il dit dans la foulée. Toutefois, l’ambassadeur de France n’a pas manqué de mettre en avant quelques difficultés entravant la mise en œuvre de la LOLF en France. Il a évoqué dans ce sens, notamment, l’administration des finances qui, dit-il, «ne joue pas le jeu» pour asseoir cette réforme financière. Auparavant, M. Driencourt a expliqué que réformer l’Etat est «un art délicat». Faisant état de «l’ampleur inégalée» de la réforme engagée par le gouvernement français, il a affirmé que «sa mise en œuvre ne va pas sans difficultés». D’où, a-t-il expliqué, «l’importance d’une bonne conduite du changement où chaque institution doit se charger de sa propre réforme». Dans le même ordre d’idées, M. Driencourt a mis l’accent sur le dialogue social, cet «élément crucial», dit-il, ainsi que sur la «nécessaire implication du politique».
Pour lui, la rigidité du budget de l’Etat français, avec quelque «800 millions d’euros» de dépenses pour le personnel de la fonction publique, «la réduction d’au moins 40 % des effectifs s’impose plus que jamais». Toujours dans le cadre de la réforme de l’Etat français, M. Driencourt a par ailleurs exposé la revue générale des politiques publiques, visant à «assurer un service public efficace aux meilleurs coûts». A ce titre, il a donné l’exemple du «reformatage de la carte diplomatique» de la France, opéré par le ministère des Affaires étrangères. La France, dit-il, a procédé, du coup, à la suppression des consulats et à leur substitution par trois catégories d’ambassades.
Le Jeune Indépendant
«L’Algérie est riche, la France est pauvre»
L’ambassadeur de France en Algérie, Son Excellence M. Xavier Driencourt, a exposé mercredi dernier à Alger les grandes lignes de la réforme de l’Etat engagée en France, mettant en évidence la nouveauté qui y est introduite : la loi organique relative aux lois de finances (LOLF).
Durant deux heures, M. Driencourt a exposé à l’amphithéâtre de l’Ecole supérieure algérienne des affaires, la LOLF dans tous ses détails, avant de laisser entendre que «c’est la formule qui sera mise en œuvre en Algérie».L’ambassadeur croit que, «pour des raisons historiques, le système algérien est très proche du système français, et que l’administration algérienne est calquée sur ce même système». Et d’ajouter : «L’Algérie a le même cheminement intellectuel que la France.» Avant de faire remarquer que «l’Algérie est un pays riche», tandis que la France, frappée de plein fouet par la crise économique mondiale, «est aujourd’hui pauvre», soulignant «la charge importante de la dette qui pèse spécifiquement sur la France».
Il a insisté sur «la nécessaire maîtrise des finances publiques». Présentant la LOLF comme étant «le premier levier du changement politique» en France, M. Driencourt a fait savoir que cette loi est venue pour «réformer l’ordonnance de 1959». La LOLF, explique-t-il, est «une loi parlementaire et bipartisane» dont l’objectif est de «mieux comprendre le budget de l’Etat tout en le maîtrisant davantage». «Mieux voir, mieux comprendre et mieux contrôler les dépenses de l’Etat. C’est-à-dire une gouvernance budgétaire rénovée», a-t-il dit dans la foulée. Toutefois, l’ambassadeur de France n’a pas manqué de mettre en avant quelques difficultés entravant la mise en œuvre de la LOLF en France. Il a évoqué dans ce sens, notamment, l’administration des finances qui, dit-il, «ne joue pas le jeu» pour asseoir cette réforme financière. Auparavant, M. Driencourt a expliqué que réformer l’Etat est «un art délicat». Faisant état de «l’ampleur inégalée» de la réforme engagée par le gouvernement français, il a affirmé que «sa mise en œuvre ne va pas sans difficultés». D’où, a-t-il expliqué, «l’importance d’une bonne conduite du changement où chaque institution doit se charger de sa propre réforme». Dans le même ordre d’idées, M. Driencourt a mis l’accent sur le dialogue social, cet «élément crucial», dit-il, ainsi que sur la «nécessaire implication du politique».
Pour lui, la rigidité du budget de l’Etat français, avec quelque «800 millions d’euros» de dépenses pour le personnel de la fonction publique, «la réduction d’au moins 40 % des effectifs s’impose plus que jamais». Toujours dans le cadre de la réforme de l’Etat français, M. Driencourt a par ailleurs exposé la revue générale des politiques publiques, visant à «assurer un service public efficace aux meilleurs coûts». A ce titre, il a donné l’exemple du «reformatage de la carte diplomatique» de la France, opéré par le ministère des Affaires étrangères. La France, dit-il, a procédé, du coup, à la suppression des consulats et à leur substitution par trois catégories d’ambassades.
Le Jeune Indépendant
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