Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Bouteflika, Les vrais raisons d'un plébiscite.

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Sabiha
    a répondu
    Article nul

    J’ai lu cet article ce matin, et je l’ai trouvé d’une stupidité déconcertante.

    Pour remettre les pendules à l’heure, il faut savoir que le journal « l’intelligent » qui porterait mieux le nom « l’idiot », surtout en l’occurrence, a toujours soutenu le clan du président bouteflika.

    Je trouve déjà inadmissible de justifier un plébiscite en suggérant d’imaginer la situation où un éventuel bourrage des urnes aurait été exécuté, et en chiffrant l’ampleur de la fraude à trois millions de vote !. C’est incroyable de vouloir faire accepter l’inacceptable par de l’arithmétique pour dire que finalement c’était du tout cuit quel que soit le chiffre de la fraude.

    Alors que quand bien même on oserait toucher à une seule voix, cela justifierait de s’insurger dans le cadre d'une réelle campagne électorale démocratique !

    Voyez donc que tous les moyens sont bons pour faire avaler le score mirobolant.
    On nous soumet l’idée que de toute façon, c’était gagné d’avance, on ne discute pas, on acquiesce et on se la ferme.


    Même en admettant que « près de trois millions de bulletins supplémentaires ont servi à bourrer les urnes », comme le clament les partisans de Benflis, Sadi et Djaballah, Bouteflika aurait recueilli plus de cinq millions de suffrages, au lieu des huit comptabilisés.

    Mais cet article n’en finit pas d’aligner les absurdités et de balancer des perles !, comme cette thèse de vote sanction qui suggèrerait que les algériens sont stupides et braqués aussitôt que les candidats ou les médias se mettent à critiquer le président sortant qui avait pourtant ô combien de raisons d’être critiqué d’abuser de son statut de président pour les besoins de sa propagande.

    Juger plutôt de l'absurdité de cette phrase :

    Il est d'ailleurs permis de se demander si la fréquence et la virulence des attaques dont le chef de l'État a été l'objet dans la presse écrite n'ont pas joué, au bout du compte, en sa faveur.
    Mais alors si elle a joué en sa faveur, il faut la garder cette presse bienvéante au lieu de vouloir la détruire :green: .


    Et cette phrase m'a littéralement scotchée :

    La gestion des deux catastrophes qui ont frappé l'Algérie (inondation de 2001, tremblement de terre de 2003) leur a en outre démontré que le gouvernement « bossait ». Le « ticket » Bouteflika-Ouyahia fonctionne, alors pourquoi en changer ?

    Laisser un commentaire:


  • morjane
    a répondu
    Azul Aghlad,

    Avec 85%, dire qu'il n'y a pas eu fraude serait sucidaire.

    Dire que c'est à cause des abstentionistes est bien trop simpliste. Je suis quasiment certaine que même si tous les abstentionistes avaient voté, Boutef aurait obtenus le même score mais avec un taux trés élévé de participation et là il aurait pus faire croire à un plébicite de son peuple.
    Au moins là grace aux abstentionistes qui ont eu le courage de lui tourner le dos, on sait bien qu'il n'est pas élu avec l'unanimité des voix.

    Les gens ont voté , enfin ceux qui ont( réellement) voté pour lui et bien soit c'etait par intérêt soit c'etait parce qu'ils le considéraient "comme le moins pire"

    Laisser un commentaire:


  • Avatar de « Invité »
    Un invité a crée une discussion dans Bouteflika, Les vrais raisons d'un plébiscite.

    Bouteflika, Les vrais raisons d'un plébiscite.

    ( jeune Afrique) Marwane Ben Yahmed, envoyé spécial à Alger

    Comment expliquer l’ampleur de la victoire d’Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle du 8 avril ?

    Même les plus fervents partisans d'Abdelaziz Bouteflika et les membres de son staff de campagne n'avaient pas osé rêver d'un tel score pour leur candidat à l'élection présidentielle du 8 avril. 84,99 % des suffrages exprimés, il est quand même difficile de faire mieux ! Jusqu'à la veille de la consultation, les observateurs glosaient sur un éventuel second tour, se perdaient en conjectures sur l'identité du challenger : Ali Benflis ou Abdallah Djaballah ?

    Dès 20 heures, soit moins d'une heure à peine après la clôture du scrutin, il a fallu se rendre à l'évidence : les premiers résultats du dépouillement laissaient augurer un véritable raz-de-marée en faveur de Boutef. Avant même la confirmation des chiffres, ses adversaires ont crié à la fraude, déposé près de deux cents recours devant le Conseil constitutionnel. Tous seront rejetés, quelques jours plus tard.

    Les observateurs européens et africains se sont empressés de saluer la régularité du scrutin, « l'un des plus proches des standards occidentaux » que, paraît-il, ils aient eu à contrôler. Et puis, dès le lendemain (9 avril), les messages de félicitations ont commencé à affluer, en provenance du monde entier : Bush, Chirac, Mohammed VI, Ben Ali... Le département d'État américain a déclaré n'avoir « aucune raison de douter de la victoire du président Bouteflika ». Quant à George W. Bush, il a estimé que « cette élection représente une nouvelle étape de la démocratie en Algérie ». Comment, dans ces conditions, expliquer un tel plébiscite ?

    Fraude ou pas fraude ? Il est impossible d'écarter totalement l'hypothèse d'irrégularités ponctuelles, mais la présence dans tous les bureaux de vote de représentants des différents candidats, de même que celle d'observateurs étrangers (en petit nombre, il est vrai), interdit de croire à une fraude massive.

    Même en admettant que « près de trois millions de bulletins supplémentaires ont servi à bourrer les urnes », comme le clament les partisans de Benflis, Sadi et Djaballah, Bouteflika aurait recueilli plus de cinq millions de suffrages, au lieu des huit comptabilisés. Soit six fois plus que le score de Benflis, arrivé en deuxième position ! Même s'ils ne suffisent pas à expliquer l'ampleur de la victoire du sortant, il est sûr que des « bidouillages » ont eu lieu, ici ou là. Dans certains bureaux, Boutef a, par exemple, recueilli 100 % des voix. Des électeurs absents du pays ont parfois émargé les registres officiels et on a découvert des cartes électorales vierges, mais porteuses du tampon officiel. Enfin, les urnes ne sont jamais arrivées dans quelques bureaux de Kabylie.

    Le vote-sanction. La grande majorité des Algériens semble avoir sanctionné la trop grande virulence des attaques contre le chef de l'État pendant la campagne. Seule Louisa Hanoune s'est gardée de toute critique personnelle. Mais les autres, de Benflis à Djaballah en passant par Saïd Sadi, n'y sont pas allés de main morte !
    « Nous étions prêts à écouter leurs programmes, leurs idées. Hélas ! nous n'avons eu droit qu'à un discours agressif, vindicatif, à des attaques en dessous de la ceinture. Ce n'était certainement pas la meilleure stratégie. Tous ont tablé sur un rejet massif du bilan du président. Or force est de constater qu'il n'a pas eu lieu »,
    explique Jamel, qui dirige une petite entreprise de menuiserie à Alger.

    Même son de cloche chez Assia, étudiante en gestion : « Lors des législatives de 2002, j'avais été séduite par le discours moderniste de Benflis. Je lui suis reconnaissante d'avoir ouvert les portes du FLN, ce parti passablement sclérosé, aux femmes, aux universitaires, aux jeunes. Mais je n'ai pas retrouvé ces mêmes idées lors de la cam- pagne présidentielle. Tout tournait autour du président, c'était trop. »Lors de leurs meetings électoraux, Boutef et Hanoune ont présenté leurs programmes, tenté d'expliquer ce qu'ils souhaitent faire de l'Algérie - et comment. Las des querelles incessantes de la classe politique, les Algériens attendaient un débat d'idées. Ils ont été déçus et l'ont fait savoir. À leur manière.

    Autre paramètre de ce vote-sanction : de nombreux électeurs n'ont manifestement pas compris « l'alliance » entre Sadi « l'éradicateur » et Djaballah l'islamiste, fût-il « modéré ». Les deux hommes se détestent et n'en ont jamais fait mystère. Seule les rapproche leur commune hostilité à Boutef. Le programme est sans doute un peu court...
    Le rouleau compresseur Bouteflika. Le président sortant avait à son service une impressionnante machine électorale. La liste des organisations qui ont appelé à voter pour lui est longue, très longue.

    Citons, entre beaucoup d'autres : le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia ; le Mouvement de la société pour la paix (MSP, ex-Hamas), de Bouguerra Soltani, le successeur de feu Mahfoud Nahnah ; une partie du Front de libération nationale (les « redresseurs », emmenés par le ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem) ; l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), la principale centrale syndicale, dirigée par Abdelmajid Sidi Saïd ; l'organisation patronale ; plusieurs mouvements étudiants...
    Mais le candidat Bouteflika a également bénéficié du soutien sans faille de ces médias « lourds » que sont l'ENTV - que les Algériens ont surnommée « l'Unique » ! - et les radios publiques. Certes, la majorité de la presse indépendante, de même que K-News, la chaîne satellitaire d'Abdelmoumène Rafik Khalifa, « roulaient » pour les opposants, mais elles n'ont pas pesé lourd dans la balance. Pour au moins deux raisons : leur objectivité très relative et leur faible « puissance de feu ». La radio et la télévision publiques, elles, touchent l'ensemble des Algériens, surtout en milieu rural. Il est d'ailleurs permis de se demander si la fréquence et la virulence des attaques dont le chef de l'État a été l'objet dans la presse écrite n'ont pas joué, au bout du compte, en sa faveur.

    Enfin, comment oublier le rôle de l'administration ? Mobilisée comme un seul homme derrière le raïs, elle n'a assurément rien fait pour faciliter la tâche de ses adversaires. Bienvenue au Maghreb !

    L'abstention. Le pourcentage de ceux qui n'ont pas pris la peine de voter avoisine 40 %. Il ne fait aucun doute que les partisans de Bouteflika se sont massivement rendus aux urnes. On les y a parfois aidés en mettant à leur disposition des cars pour rejoindre les bureaux de vote. Bien sûr, tout le monde n'a pas bénéficié des mêmes « facilités ». Beaucoup de ceux qui, le cas échéant, auraient pu voter pour Benflis, Sadi ou Djaballah ont manifesté leur scepticisme (transparence de l'élection, implication de l'armée, valeur des candidats) en restant chez eux.

    La prime à la continuité. Plus que du bilan économique du chef de l'État, les Algériens ont tenu compte de ce qui est, à leurs yeux, l'essentiel : le retour de la paix et de la sécurité. Même si le terrorisme n'a pas encore été totalement endigué, la situation s'est considérablement améliorée depuis cinq ans : l'Algérie a réappris à fonctionner normalement. Logiquement, Bouteflika enregistre ses meilleurs scores dans les ex-bastions islamistes et dans les wilayas (départements) qui ont le plus souffert du terrorisme au cours de la « décennie noire ».

    Enfin, les Algériens semblent avoir exprimé leur volonté de voir se poursuivre ce qui a été engagé. Ils sont las des changements continuels, sans réelle incidence sur leur vie quotidienne. Ils redoutent, en cas de victoire de l'opposition, un vaste jeu de chaises musicales, à tous les échelons de l'État. Ils s'inquiètent d'un changement radical d'orientation politique, alors qu'ils ont pu constater que, même si beaucoup reste à faire, le pays a progressé. Pour toutes ces raisons, ils ont choisi de confirmer l'équipe en place.

    La gestion des deux catastrophes qui ont frappé l'Algérie (inondation de 2001, tremblement de terre de 2003) leur a en outre démontré que le gouvernement « bossait ». Le « ticket » Bouteflika-Ouyahia fonctionne, alors pourquoi en changer ? Les résultats en matière de créations d'emplois ou de construction de logements - tardifs, certes, mais réels -, les ont incités à poursuivre l'expérience.
    Ce plébiscite, quelles que soient les interrogations qu'il soulève, ne signifie pourtant pas que le peuple algérien ait délivré à Bouteflika et à sa coalition un chèque en blanc. Au contraire, il leur impose une obligation de résultats. L'attente et l'espoir sont énormes. La déception le serait tout autant.
    Marwane Ben Yahmed, envoyé spécial à Alger
Chargement...
X