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Les vérités de Tariq Ramadan:Islam, terrorisme, fetwas

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  • Les vérités de Tariq Ramadan:Islam, terrorisme, fetwas

    Les vérités de Tariq Ramadan


    Connu pour ses sorties médiatiques controversées, l’intellectuel Tariq Ramadan est l’un des islamologues les plus influents à l’heure actuelle. Il revient dans cet entretien accordé à El Watan Week-end sur le terrorisme et les fetwas en Algérie et sur sa vision de l’Islam face au monde actuel. Le petit-fils de Hassan El Banna remet également les pendules à l’heure quant à sa rupture avec la municipalité et l’université Erasmus de Rotterdam, aux Pays-Bas.



    En Occident, on vous appelle « l’intellectuel musulman » ou le « porte-parole de l’Islam de France des communautés ». A quelle étiquette vous répondez le plus ?
    C’est en France que l’on m’appelle ainsi, pas en Occident. Les qualificatifs changent selon les pays : la France a un problème avec ce que je représente et cela est dû en partie au traumatisme non dépassé de sa relation avec l’Algérie colonisée, les Arabes et l’Islam qui résistent à l’assimilation. Quant à moi, j’essaie de penser l’Islam en étant fidèle à son essence tout en faisant face à l’époque contemporaine. Je n’envisage pas non plus ma fonction de professeur d’université sans un engagement pour la dignité, l’égalité et la justice : un intellectuel engagé en somme.
    Quelle distinction faites-vous entre Islam et islamisme ?
    L’Islam est la religion à laquelle adhèrent les musulmans. Il y a un seul Islam et plusieurs interprétations, écoles et courants qui sont acceptés car ils respectent les fondements immuables de l’Islam. L’islamisme est un courant qui met en avant la dimension sociale et politique des enseignements islamiques : il y a différents courants islamistes également, des réformistes légalistes aux littéralistes, non violents ou violents.
    En Algérie, un nouveau phénomène consiste à demander une fetwa comme approbation à un imam avant d’entreprendre chaque projet, qu’il soit d’ordre professionnel ou même privé. Comment expliquez-vous cela ?
    C’est une mauvaise compréhension de l’Islam doublée d’une obsession du droit, du « halal » et du « haram ». Tout cela dénote un manque de confiance et de connaissance de plus en plus répandu parmi les musulmans. On verse dans une superstition malsaine où l’on pense se protéger avec des techniques et des avis sans vivre avec son cœur l’essence de la foi.
    L’Algérie, d’après vous, est-elle sortie d’affaire après les épreuves du terrorisme qu’elle a vécues ou est-elle encore menacée ? Et qu’a-t-elle de particulier par rapport aux pays qui souffrent de l’avancée de l’islamisme violent ?
    Votre histoire récente a été traumatisante. Il faudra du temps mais la société algérienne a fait preuve d’une force et d’un sens de l’honneur que son histoire avait déjà révélés. Aucune société n’est à l’abri de l’extrémisme violent auquel il faut évidemment s’opposer. L’Algérie doit continuer à travailler sur les causes du processus de radicalisation violente : plus d’éducation (notamment des femmes) et plus de transparence démocratique avec une armée qui doit savoir respecter les institutions de la nation.
    Qu’est-ce qui a réellement changé dans le monde après les attentats du 11 septembre 2001 ?
    L’image de l’Islam et des musulmans a changé. Nous sommes devenus « internationalement » sur la défensive, en mode « justification ». Nous devons sortir de ce piège et nous réconcilier avec l’essence de l’Islam et son message universel.
    Quelle est la motivation qui conduit aujourd’hui des musulmans radicaux à commettre des attentats suicide (« opérations martyr ») ? Quelle est la responsabilité des communautés musulmanes face à ces développements ?
    La motivation affichée est de frapper « l’ennemi » sur son terrain et d’espérer pousser l’Occident à changer de politique vis-à-vis des sociétés majoritairement musulmanes. Ce que les musulmans doivent faire, en Occident ou ailleurs, c’est d’affirmer qu’on ne peut justifier le meurtre des innocents : les résistances à l’injustice sont légitimes mais les moyens utilisés doivent répondre à une éthique stricte.
    Comment peut-on surmonter cette crise ? Quel rôle pourraient y jouer les musulmans d’Europe ou d’Amérique ?
    Les musulmans doivent tenir un discours clair et audible. Non pas pour « faire plaisir » à l’Occident mais par cohérence personnelle et sens de la responsabilité. Il s’agit de comprendre, d’expliquer et de mettre en perspective : les condamnations ne sont pas de même nature et il ne faut pas accepter les généralisations. La résistance palestinienne est légitime même si on n’est pas d’accord sur les moyens utilisés et cela n’a rien à voir avec les actions de ceux que l’on identifie sous « al Qaïda ». Il faut comprendre, expliquer et déconstruire, sans justifier. Comprendre n’est pas justifier : il faut nécessairement comprendre pour dépasser alors que justifier c’est au contraire adhérer.
    On parle de moderniser l’Islam. Quelle est votre position ?
    Dans mon dernier livre, La Réforme radicale, éthique islamique et libération, j’ai consacré un chapitre au concept de réforme. L’Islam n’a pas à « se réformer », c’est l’esprit et l’intelligence des musulmans qu’il faut faire évoluer et réformer.
    L’Islam a-t-il une place dans le monde ? Est-il susceptible d’expansion ?
    Bien sûr. L’Islam a toute sa place dans le monde. Il importe que les musulmanes et les musulmans en deviennent les témoins confiants et responsables. L’expansion n’est pas importante : c’est la qualité qui doit prévaloir pas la quantité. L’intention et la bonté des cœurs valent davantage que le nombre des corps.
    Comment peut-on encourager l’ijtihad ou la recherche face au radicalisme religieux ?
    Mon livre La Réforme radicale traite exactement de ce sujet. Je pense que nous n’arriverons à rien si nous ne réunissons pas les uléma des textes et les uléma du contexte (sciences exactes, expérimentales et humaines) dans des plateformes où ils peuvent produire une éthique appliquée spécifique à chaque domaine. Dans mon livre, je parle de la médecine, des arts, de la culture, de l’économie, de l’écologie, des femmes, de la politique, etc. Les défis sont importants et nombreux.
    Pensez-vous que votre intervention sur Press TV est la seule cause de votre limogeage de Rotterdam ?
    Ce n’est qu’un prétexte. Comme on peut le lire sur mon site (www . tariqramadan . com), plus de trente professeurs et chercheurs ont critiqué cette hypocrisie dans les medias néerlandais. La société hollandaise va mal et le mouvement politique qui est en passe de devenir le premier pôle politique du pays a à sa tête Geert Wilders qui compare le Coran au Mein Kampf de Hitler. Je ne me laisserai pas faire, c’est une question d’honneur.


    Bio ExpressTariq Saïd Ramadan est un intellectuel et universitaire suisse d’origine égyptienne né le 26 août 1962 à Genève. Son grand-père n’est autre que Hassan Al Banna, fondateur des Frères musulmans égyptiens. Ramadan a fait ses études à l’université de Genève (littérature française -philosophie) et est docteur ès lettres en islamologie-arabe. Il a poursuivi et approfondi ses études en sciences islamiques au Caire (1992-1993). Il a occupé plusieurs postes dont professeur d’islamologie au Classic Department de l’Université de Notre Dame (Indiana, Etats-Unis) et Luce Professor au Kroc Institute. Il est engagé depuis plusieurs années dans le débat concernant l’Islam en Europe et dans le monde. Il est actuellement Senior Research Fellow à l’université d’Oxford (St Antony’s College, Grande-Bretagne).



    Par LamiaTagzout

    EL WATAN Week End

  • #2
    C'est le meilleur intellectuel musulman qui soit pour l'instant en Europe à mon avis!

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    • #3
      C’est une mauvaise compréhension de l’Islam doublée d’une obsession du droit, du « halal » et du « haram ». Tout cela dénote un manque de confiance et de connaissance de plus en plus répandu parmi les musulmans. On verse dans une superstition malsaine où l’on pense se protéger avec des techniques et des avis sans vivre avec son cœur l’essence de la foi.
      Il a tout a fait raison, le coran est clair qu'il n'est meme pas besoin de fatwa, le coran est une fatwa à lui tout seul. Les fatwa sont contraire à l'esprit du coran. Les musulmans en sont arrivé à faire le contraire, legitimer la parole divine par celle de l'homme. A t'on besoin d'appuyer une parole divine par la parole de l'homme (par une fatwa) !?
      .

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      • #4
        le coran est une fatwa à lui tout seul
        faut pas écrire des choses comme ça mon ami, c'est haram
        le coran est au dessus de tout ce qui est humain, ainsi on a vu des fatwa qui legitimaient le fait de têter le sein de sa femme. comment peut-on amalgamer le coran, livre saint, avec des lois prises par des sheiks, imam, docteurs de la foi...

        C’est une mauvaise compréhension de l’Islam doublée d’une obsession du droit, du « halal » et du « haram ».
        T.Ramadan a beaucoup d'hora aupres de nos societes, il dit tout haut ce que les autres vivent comme un complexe. seulement je ne suis pas sûr de sa lumière, il demeure un humain, donc sujet à des erreurs. par exemple chez nous au maghreb, quand il dit obscession du droit, on appelle ça le Qanoun. Le Halal et le Haram, eux sont d'autres notions, plus sacrées, se rapportant à la loi divine, non humaine...

        enfin, c'est une autre histoire...
        Dernière modification par absent, 29 août 2009, 22h25.

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        • #5
          faut pas écrire des choses comme ça mon ami, c'est haram
          J'ai dis ca moi
          Apparement on dirait que j'ai dis ca, mais ce n'est pas ce que je voulais dire
          .

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          • #6
            lol BTP j'ai pas dit que tu l'a dit

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            • #7
              Concernant le radicalisme religieux, Une réponse sur le forum de Rachad de quelqu'un bien de chez nous qui met à nu les déviations et les esprits figés de certains adeptes de l'islam, ceux qui nous sortent à chaque tournant les slogans de la dawla islamiya :
              Assalam alaikum

              Il ne suffit pas de dire que l'on va appliquer le coran et la sounna! l'histoire a montré que beaucoup de rois, emirs et autres se sont réclamés de ces notions pour tuer, piller, semer la débauche et aller contre la voie d'Allah... Par contre il y a - oualhamdulillah - des exemples qui ont mis en pratique la "hidaya" et "assirat almoustaqim" tels que voulus par la Révélation. Bien sûr à commencer par notre Prophète Salla Allah alaihi oua sallam et les Khoulafa Rachidine - Radiyallahou anhoum -.

              Et je cite ici un exemple, celui de Omar Ibn ALkhattab. On voit que sa gestion du pouvoir politique est un exemple grandiose de la façon de gouverner. Il était bien sûr attaché à la lettre et l'esprit du Coran et de la Sounna - je cite ici "esprit" car c'est très important ! - . En plus du ADL (justice), Il a introduit des choses extraordinaires : "diouan" - système bancaire etc.. etc.. la plupart de ces choses n'étaient pas explicitement citées dans le coran et la sounna. Elles dénotaient aussi d'un esprit novateur, travailleur et progressiste (au sens positif et bien sûr pas comme l'entendent ceux qui l'invoquent pour dénigrer l'islam). Il était aussi tellement pragmatique qu'il n'avait pas hésité à utiliser les langues étrangères puissantes de l'époque pour gérer l'administration (perse et romain) car la langue arabe était encore faible dans ces domaines ! Ce qui a fait le succès et la grandeur cet illustre homme d'état qu'était Sayidouna Omar, ce n'était pas le fait de dire simplement "j'applique le coran et la sounna" mais surtout sa capacité à trouver des solutions, bien sur en conformité avec l'esprit du coran et de la sounna, même si elles n'y étaient pas explicitement citées. Il est l'exemple qui montre que l'Islam peut changer des hommes qui vivaient dans le JAHL absolu en PERSONNALITES hors du commun!

              DONC il faut poser la question aujourd'hui : COMMENT allons-nous appliquer dans le détail de la gestion, de la législation (OUI il faudra LEGIFERER), de la culture, de la politique (COMMENT CHOISIR NOTRE PRESIDENT) ETC... ETC... Si on définit cette vision là comme définissant le slogan "on applique simplement le coran et la sounna", là il n'y a aucun problème. Par contre si on prend cette expression littéralement sans l'effort qui l'accompagne et son esprit profond alors on risque d'aller à la confusion totale.

              Il faut aussi savoir qu'il faut bien discerner entre, d'un côté, la voie du Prophète (SAWS) et des Rachidines, et de l'autre l'HISTOIRE musulmane. On ne peut ignorer qu'il y a eu des écrits faits par des Oulamas dont je ne doute pas de la sincérité mais qui ont clairement émis des avis dans des conjonctures politiques données que rien nous oblige à suivre. Au fait il faut dénoncer ces avis. Comme exemple, je cite l'avis d'Al-Maouirdi qui, dans son livre "Al-ahkam al-soultaniyya", justifie et rend légitime "al-imam almoutaghallib", (en termes modernes : celui qui arrive au pouvoir par un coup d'état). C'est clairement là un net recul par rapport à la voie préconisée par Omar (RA) pour choisir son successeur !

              Si on veut sincèrement être fidèle à la voie de Sahaba illustres comme Omar ibn Al-khattab alors on doit savoir qu'il y a beaucoup à faire et qu'il faudra APPRENDRE et TRAVAILLER en toute humilité devant Allah et ses créatures et toujours implorer Sa Guidance! Un état juste, fort et digne ne se fait pas seulement avec des slogans aussi grandioses soient-il !

              taqabbala Allah siamakoum

              M. Dhina
              وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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              • #8
                L'auteur de ce texte (M.Dhina) dit une chose et son contraire.
                Il préconise de suivre la voie des khoulafa arachidoune en l'occurence Omar Ibn Elkhatab, ce qui au passage n'est pas possible, en meme temps il rejette l'application pure et simple de la charia, ce qui n'est pas possible non plus (du moins pour un état musulman).
                Je pense qu'il est tres difficile de trouver une voie de pensée pour quelqun qui pense 21 eme siecle en se referent au usages politique du 6 eme siecle. L'autre voie c'est le coran, il convient d'eriger une nouvelle forme de pensée comme le souligne si bien Tarik ramadan :
                Mon livre La Réforme radicale traite exactement de ce sujet. Je pense que nous n’arriverons à rien si nous ne réunissons pas les uléma des textes et les uléma du contexte (sciences exactes, expérimentales et humaines) dans des plateformes où ils peuvent produire une éthique appliquée spécifique à chaque domaine. Dans mon livre, je parle de la médecine, des arts, de la culture, de l’économie, de l’écologie, des femmes, de la politique, etc. Les défis sont importants et nombreux.
                Dernière modification par btp50, 29 août 2009, 22h43.

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                • #9
                  Btp50,
                  C'est cette citation qui a attiré mon attention :

                  je cite ici "esprit" car c'est très important ! - . En plus du ADL (justice), Il a introduit des choses extraordinaires : "diouan" - système bancaire etc.. etc.. la plupart de ces choses n'étaient pas explicitement citées dans le coran et la sounna. Elles dénotaient aussi d'un esprit novateur, travailleur et progressiste (au sens positif et bien sûr pas comme l'entendent ceux qui l'invoquent pour dénigrer l'islam).
                  Ce qui laisse place au génie humain, à la liberté d'action et à l'intelligence, avec un respect à l'essence de l'islam bien sure. La citation du khalifa Omar (RA) n'est pas fortuite, elle sert à tenir en respect les purs et durs et autres extrémistes dits islamistes.
                  Aussi nul besoin de renouveau de l'islam avec l'exemple cité. Ce dernier n'a jamais été figé dans des percepts du 6ème siècle, ni dans une gandoura, kamis et siwak comme on veut nous le faire passer.
                  وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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                  • #10
                    okba30

                    Aussi nul besoin de renouveau de l'islam avec l'exemple cité.
                    Quoi qu'il en soit, l'exprience des khoulafa arachidoune n'est pas rééditable telle quelle. Il faudra inevitablement un renouveau de la pensée et non un renouveau de l'islam, on ne peut pas appréhender les choses telle qu'elles l'étaient au 6 eme siecle, ou meme hière.
                    .

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                    • #11
                      la France a un problème avec ce que je représente ...
                      En France c'est BHL qui décide qui a le droit d'accés aux médias ; il a trouvé en Tarik Ramadan un adversaire redoutable et a décrété sa diabolisation , le PAF ne fait que s'exécuter!!!
                      BHL préfère des adversaires style Najat Belkacem qui à part son joli minois , n'a rien à proposé !
                      Dernière modification par DZone, 29 août 2009, 23h35.

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                      • #12
                        Il faut voir ses débats, intellectuellement, tarik Ramadan est d'un niveau supérieur.............

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