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La coupe de notre monde

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  • La coupe de notre monde

    La Coupede notre monde
    par Kamel Daoud
    Il faut se l'avouer : il est presque plus important de vaincre l'Egypte que d'aller en Afrique du Sud. La raison ? L'Afrique du Sud c'est la Coupe du monde, le match d'hier était la coupe de notre monde, à nous et aux Egyptiens. A l'heure de ces lignes, le score était impossible à deviner, mais pour nous, l'Egypte avait déjà perdu. Perdu quoi ? Ce qui lui restait de son nassérisme culturel, réduite à mitrailler un bus au lieu de libérer le panarabisme de ses territoires imaginaires. Le nombrilisme égyptien était choquant pour nous les Algériens, mais aussi cette certitude qu'avait ce pays frère d'être le grand frère de tous les autres pays arabes, sans hésiter devant le lamentable et le ridicule. Un spectacle de délire médiatique qui montre cette extrémité de la désolation et de la vanité où peut mener le panarabisme lorsqu'il est vaincu partout et ne trouve plus d'autres ennemis que ses frères de lait.

    Le néonassérisme déclenché par un simple match de foot montre que ce pays n'a pas encore réglé la question de son obésité historique : il se prend encore pour le centre de notre monde. D'où l'enjeu de ce match : c'est la coupe de « notre monde » à nous, un monde triste et horizontal où le leadership se joue en écrasant les autres au lieu de les mener à la victoire.

    Les Algériens savent depuis longtemps ce qu'est un pays ennemi ; ce qu'il ne savent pas cependant, c'est quoi un « pays frère ». Comment définir cette expression, cette fraternité orale dont l'utopisme nous étouffe et dont la redondance nous fait grimacer par son hypocrisie ? C'est quoi être un pays frère ? Est-ce que cela se mange et nourrit son homme et son peuple ? Est-ce que cela s'exprime comme le doigts de la main ou en poussant Yussef dans le puits ? Est-ce que cela nous sert quelque part lorsqu'on se fait malmener en terres étrangères ? Presque pas.

    Maintenant, si même avant le résultat du match, nous savons que l'Egypte a perdu quelque chose, l'autre question est « qu'avons-nous gagné nous ? ». Une première conclusion : il faut désormais qu'on soit fier d'être des Algériens et pas des produits dérivés du panarabisme décadent. Deux : ils peuvent nous concurrencer notre arabité ; mais si on accepte notre algérianité, celle-là personne ne peut nous la voler. Trois : nous avons une équipe, un drapeau et un peuple : il ne nous manque que l'indépendance vis-à-vis du panarabisme démodé et des colonisations internes. Quatre : désormais, nous n'avons plus à imiter l'Egypte, ni personne d'autre que les nôtres. Cinq : il faut demander à tous nos officiels de parler algérien et de ne pas baragouiner dans une langue classique, là où même les Egyptiens n'hésitent pas à parler égyptien tout en se déclarant d'un arabisme pur à plusieurs castes. Six : nous n'avons plus à avoir honte de nous-mêmes, de nos prénoms, de notre vraie langue nationale et de notre culture: nous ne sommes la photocopie de personne, ni d'aucune origine certifiée. Ce n'est peut-être qu'un match, mais il a suffi à démonter l'essentiel : nous pouvons être simplement algériens et l'être superbement et sans artifices importés.

    Le Quotidien d'ORAN
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Je n'ai jamais vu en un Egyptien un frère. Peut-être bien un frère dans l'humanité comme un Papou ou dans l'islam comme un Malaisien mais jamais pour autre chose.
    Dans le sens que décrit Daoud, il n'y a que les Marocains que je vois de la sorte. Même pas un Tunisien, pourtant je les trouve très sympas
    ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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    • #3
      "Une première conclusion : il faut désormais qu'on soit fier d'être des Algériens et pas des produits dérivés du panarabisme décadent.
      Deux : ils peuvent nous concurrencer notre arabité ; mais si on accepte notre algérianité, celle-là personne ne peut nous la voler. Trois : nous avons une équipe, un drapeau et un peuple : il ne nous manque que l'indépendance vis-à-vis du panarabisme démodé et des colonisations internes. Quatre : désormais, nous n'avons plus à imiter l'Egypte, ni personne d'autre que les nôtres. Cinq : il faut demander à tous nos officiels de parler algérien et de ne pas baragouiner dans une langue classique, là où même les Egyptiens n'hésitent pas à parler égyptien tout en se déclarant d'un arabisme pur à plusieurs castes. Six : nous n'avons plus à avoir honte de nous-mêmes, de nos prénoms, de notre vraie langue nationale et de notre culture: nous ne sommes la photocopie de personne, ni d'aucune origine certifiée. Ce n'est peut-être qu'un match, mais il a suffi à démonter l'essentiel : nous pouvons être simplement algériens et l'être superbement et sans artifices importés".
      Salut Iska! salut Bachi!
      Je radote, ce que dit Kamel Daoud, depuis plus de 2 ans sur ce forum.
      En relisant l’histoire médiévale de l’Europe, avec ses inquisitions sous domination de l’église, il nous est facile de comprendre la société musulmane d’aujourd’hui.
      Les pays arabo-musulmans sont à ce stade avec quelques nuances prés; et l‘Algérie , à part une même religion et encore, ne partage que la misère, la mauvaise gouvernance mais pas les valeurs. Que chaque dirigeant de ces pays soit jugé devant son peuple et devant l’éternel, car nous connaissons leur forfaiture, leur vilénie et leur hypocrisie! Le jour où les algériens se décident à écrire leur propre histoire de Massinissa à nos jours et intégré son propre calendrier (2959!) , ils pourront construire une nation unie dans leurs diversités sans aucun artifice venu d’ailleurs et, j’en suis certain que ce peuple, qui a tant donné, adhèrerait avec enthousiasme pour construire sa propre personnalité, sa propre identité.
      Un jour feu Boumediene nous disait, lors d’une réunion d’étudiants: «*Ne comptez que sur vos propres potentialités. Un jour on viendra vous contester la révolution de vos parents -votre révolution - dénigrer nos chouhadas et essayer de vous pervertir…*» Hélas nous le voyons aujourd’hui!
      Mon Dieu, évitez moi de toutes ces unions de dupes, drapées de paroles perfides pour mieux me monnayer avec mes adversaires!
      Au sujet de ce match, l’Egypte a failli, la FIFA aussi, sont et seront responsables devant l’histoire. D’après ce que nous lisons sur la toile et selon les rumeurs, les conséquences peuvent être désastreuses. Alors militons pour que la raison l’emporte sur l’intolérance, le fanatisme et l’intolérance. L’histoire ne pardonne pas et l’algérien est rancunier!
      Franchement je n'aime ce qui se passe.

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      • #4
        bonjour tariq

        "Je radote, ce que dit Kamel Daoud, depuis plus de 2 ans sur ce forum."

        je pense que des millions d'algériens " radotent" comme toi.
        Malheureusement que peuvent faire ces millions contre une poignée d'individus ont écrits la constitution, et qui nous imposent l'arabe comme langue nationale alors que c'est la langue officielle(une langue nationale est propre à un seul pays) comme si les algériens parlaient ou parlent le papou(comme dit Bachi),l'islam comme religion d'état( comme si nous etions des athées ou je ne sais trop quoi).
        " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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        • #5
          D'un ballon rond à la Constitution !
          Où allez-vous avec ces dérives ?

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          • #6
            Merci Iska! Tu me permets de compléter ce que je voulais dire.
            « …ont écrits la constitution, et qui nous imposent l'arabe comme langue nationale alors que c'est la langue officielle(une langue nationale est propre à un seul pays) comme si les algériens parlaient ou parlent le papou(comme dit Bachi),l'islam comme religion d'état( comme si nous etions des athées ou je ne sais trop quoi) ». Iska
            En effet, cher Iska! J’ai vécu 20 ans en Kabylie et on parlait tous algérien. Les kabyles demandaient que l’on respecte leurs us et coutumes avec un peu plus de liberté et de démocratie. Est-ce trop demander! A cette époque il y avait des chrétiens algériens de souche, de cœur et patriotes, qu’on a poussés à l’exile.
            Il y a quelques mois (plus exactement à Avignon), j’ai rencontré, Philippe Ould-Aoudia, dont le père a été assassiné par l’OAS, le neveu du célèbre Jean Amrouche (voisin), lors d’une réunion sur les méfaits de l’OAS dans les années 60/61. A cette occasion je me suis rendu compte, ou plutôt me faire rappeler, qu’il existe une importante communauté algérienne de confession chrétienne de «*qualité*» que le pouvoir algérien nie ou renie pour je ne sais quels calculs nauséabonds!
            Je me suis dit: quel gâchis! Reste-t-il une place pour ces algériens des plus authentiques? Il n’y a que les pays rétrogrades et faibles qui institutionnalise la religion du pays. Il en est de même de ces fanatiques et intolérants qui osent venir dicter l’Islam à nos pères et mères (et ceci Yadjouz et cela la yadjouz).
            C’est la raison première qui me pousse à revendiquer mon algérianité et rien que mon algérianité avec son HISTOIRE : culturelle, philosophique, ethnique, sans rien renier. Voilà pourquoi je parle de construire une nation basée sur cette richesse; et de grâce, évitez nous toutes ces unions chimériques au risque de se noyer dans des eaux troubles. Pour s’unir il serait préférable d’apprendre à s’aimer soi-même et après chercher à aimer le voisin.
            Nous avons absolument tout pour réussir sans regarder, ni à gauche, ni à droite pour prendre modèle. Le savoir est universel et à la portée de toutes et de tous. Nous avons les hommes et les femmes (machaallah), des richesses et un pays immense de par par sa superficie, son histoire glorieuse (les quelques pages sombres ne peuvent ternir plus de 2000 ans de résistance!).
            Peut-être, serait-ce l’occasion de permettre à tous les algériens de se réunir et de décider de leur devenir. L’Algérie, après quelques traîtrises, en ce jour du 14 et 15 novembre reçoit une belle baffe qui a fait vibrer chaque algérien et algérienne.
            Faut-il qu’un pays nous attaque pour s’unir et réagir? Toute relation, reste une question de rapports de force.
            Ce n’est que MON POINT DE VUE!

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            • #7
              "Ce n’est que MON POINT DE VUE!"

              J'avais posté dans café du village, post" inspiration du jour", une citation de Jacques Prevert , la voici

              "toutes les opinions sont respectables.Bon. C'est vous qui le dites.
              Moi, je dis le contraire. C'est mon opinion: respectez - la donc !"
              " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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