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Mobilisation pour Moh Saïd Morsli enlevé par le GSPC

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  • Mobilisation pour Moh Saïd Morsli enlevé par le GSPC

    Moh Saïd Morsli a été enlevé ainsi qu'un patron de bar qui lui a été relaché en payant une rançon de1 milliard de centimes aux groupes du GSPC le 31 Décembre 2005. Il habitait Makouda et les habitants ont voulus organiser une grande manifestation de solidarité et de soutien pour demander la libération de Moh Saïd Morsli .

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    Suite à l’enlèvement du citoyen Moh Saïd Morsli résidant à Makouda, les citoyens de cette localité ont organisé, dans la matinée de jeudi dernier, une grandiose marche de protestation pour demander la libération de leur concitoyen.
    Avant cette marche, depuis Makouda, un grand cortège qui a réuni plusieurs centaines de voitures s’est ébranlé dès la matinée, à partir de la demeure du citoyen enlevé. Cet impressionnant cortège s’est dirigeé vers Sidi Saïd, sur les hauteurs de la ville de Tigzirt. C’est à partir de ce lieu que la marche populaire et silencieuse s’est ébranlée. Plusieurs milliers de citoyens venus de la commune de Makouda et des autres communes de la région ont assisté à cette marche, où le mot d’ordre a été respecté. Sur les banderoles on peut lire la revendication des marcheurs “libération immédiate et sans condition de notre concitoyen”.

    Les marcheurs ont sillonné les artères de la ville. Le point de chute a été la placette de la ville de Tigzirt où un sit-in a été observé. Par la suite, les manifestants se sont dispersés dans le calme et la sagesse en priant Dieu que leur concitoyen revienne sain et sauf parmi eux.

    Un après-midi avec les membres du comité de suivi à Makouda
    Dans l’après-midi, nous avons décidé de nous rendre à Makouda, une commune qui se situe à mi-chemin entre Tigzirt et Tizi Ouzou pour rencontrer les membres du comité de mobilisation et de suivi, constitué depuis le rapt de Morsli. Un citoyen rencontré nous a orienté vers le café se trouvant face au siège de l’APC de Makouda. Sur place, après avoir décliné notre identité, un groupe de citoyens nous ont entouré, parmi eux des proches, des cousins et des amis du citoyen enlevé. Avec des visages graves, ils ont besoin de parler de leur profonde inquiétude, de leur angoisse qui dure maintenant depuis plus d’un mois. “Moh Saïd est un citoyen honnête et gentil. Sa conduite est exemplaire. Depuis son enlèvement nous vivons dans le drame”, nous déclare Mohamed, un homme d’une soixantaine d’années, très proche de la victime. Les gens rencontrés sur les lieux nous ont déclaré que depuis le 31 décembre “aucune nouvelle n’a filtré au sujet de cet enlèvement”. Mohamed est aussi un grand sportif qui aime le football, d’ailleurs on le surnomme “Bahbouh”, nom d’un ancien célèbre joueur de la JSK.

    Les témoignages sur la personnalité de Morsli fusent de partout. Evidemment, la profession de ce dernier est gardien de prison à Tizi Ouzou. Sur cela, il racontent, “Moh Saïd fait des prisonniers qu’il rencontre sur son lieu de travail des amis qui le respectent et qui l’aiment à un point que vous ne pouvez pas imaginer”, nous dit un jeune et à un autre d’enchaîner “durant les évènements de Kabylie, en 2002 plusieurs de nos jeunes ont été prisonniers à Tizi Ouzou.

    Notre seule voie de contact était Moh Saïd Morsli. Il rassurait leurs familles et s’occupait bien de nos jeunes prisonniers jusqu’à leur libération” raconte-il avec peine. Selon les membres du comité de mobilisation “l’action aurait pu être déclenchée dès les premiers jours de son enlèvement. Mais nous n’avons pas voulu contrarier la décision du père de la victime qui craint que toute action soit un danger pour la vie de son fils”, racontent-il. Et d’ajouter : “notre mobilisation a été depuis les premiers jours et nous resterons ainsi jusqu’à la libération de notre concitoyen. C’est juré nous ne le laisserons pas seul et ne reculerons devant rien car il est notre frère et il est innocent”, martèlent les membres du comité, et ce, en invitant les ravisseur à libérer ce citoyen que toute la région attend depuis plus d’un mois.

    Dans la maison de Moh Saïd Morsli

    Les gens rencontrés ne cessent de décrire l’état chaotique dans lequel la famille de la victime vit depuis l’enlèvement. Pour s’enquérir de près de cette situation, nous avons décidé d’effectuer une visite à la famille de la victime, en compagnie d’un proche. Le domicile se trouve à environ 1 km vers le nord sur la RN 72. La demeure témoigne de la modeste vie que mène la famille Morsli. La maison est encore un chantier. Devant nous se tient sur une chaise un vieux de près de 70 ans. Le visage noir sous l’effet de la fatigue et de l’angoisse de plus d’un mois. “C’est son père” nous chuchote notre accompagnateur.

    En lui déclinant notre identité et en le saluant, le malheureux vieux pleurait à flot. Il nous ouvre la porte de sa demeure et nous invite à nous installer dans le salon. A l’intérieur, l’ambiance est très lourde. Mais entre deux sanglots il nous laisse entendre qu’un espoir subsiste quelque part pour que le fils disparu revienne enfin à la maison. Des membres de la familles rentrent l’un derrière l’autre dans le salon. Il y avait la mère, le frère, la sœur et la femme de Moh Saïd. “Nous n’avons aucune nouvelle”, ne cesse de dire le vieux, le regard perdu.

    En face de nous se tenait la femme de la victime abattue, terrorisée mais qui garde toujours espoir. Dans ses bras, elle tient un bébé de quelques mois. Il s’appelle Kamel, il est le deuxième fils de Moh Saïd après une fillette qui a à peine 4 ans. La fillette d’ailleurs a été emmenée chez ses oncles pour la distraire car elle pleurait et réclamait sans cesse son père. Même le bébé balbutie le nom de “papa”. L’ambiance est très émouvante.

    Mais les membres de la famille affichent tout de même du courage et l’espoir que rien n’est perdu et que leur fils revienne bientôt saint et sauf. “Je leur demande d’avoir la crainte de Dieu et relâcher mon fils, car il est innocent et n’a jamais fait de mal”, nous dit la mère tout en levant les mains vers le ciel en priant Dieu. Interrogée, l’épouse nous répond : “Je ressens un grand vide, je me sens abattue, je suis telle une morte-vivante. Mais je garde toujours espoir qu’il soit relâché et qu’il revienne à ses enfants qui ne cessent de le réclamer”. Selon les membres de sa famille, la victime faisait fonction de gardien de prison depuis 1983, sa demeure était un point de liaison des famille des détenus. “Quand quelqu’un voulait envoyer des cigarette ou autre chose à un proche en prison il s’adressait à nous. Nous avons toujours partagé les douleurs des familles des prisonniers”, nous déclare la sœur de Moh Saïd.

    Il est 17 h passé, nous quittons la famille Morsli. Avant de sortir, les présents n’ont pas cessé de prier que leur fils soit de retour bientôt. Et de nous rappeler que leur fils est innocent et qu’il ne mérite pas qu’on lui inflige un quelconque mal. Toujours les yeux remplis de larmes et l’air hagard le père nous accompagne avec dignité jusqu’à la porte de sortie. Pour rappel, Moh Saïd a été enlevé le 31 décembre dernier au bar “Azrou” à une dizaine de kilomètres à l’est de Tigzirt, en compagnie du patron de ce bar, et ce, lors d’une descente terroriste. Ce dernier a été relâché quelques jours plus tard après paiement d’une rançon de 1 milliard de centimes aux groupes du GSPC. Quant à la deuxième victime, l’on est resté sans nouvelles depuis, d’où la mobilisation de ces jours pour demander sa libération sain et sauf.


    Par La dépeche de Kabylie

    Moh Saïd Morsli

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