Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Ghazi Hidouci s'exprime sur les scandales actuels

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Ghazi Hidouci s'exprime sur les scandales actuels

    Monsieur Ghazi HIDOUCI, merci pour l’intérêt que vous accordez à LQA, en acceptant de répondre à quelques unes de nos questions, sur les évènements qui agitent présentement le « microcosme », si l’on peut dire.
    Permettez-moi d’abord de me réjouir de l’opportunité que vous me donnez de dialoguer avec LQA. J’ai manqué plusieurs occasions, pour des raisons pratiques, mais ma proximité avec vos initiatives et vos efforts a toujours été engagée sans aucun doute.
    Sur le sujet, je dois souligner que mon éloignement et aussi la lassitude face à l’immobilisme du régime et la répétition obsessionnelle de ses maladies font que je suis avec distance les événements, et notamment les scandales. Il y a des choses que je connais donc mal ; j’ai été emmené à me documenter pour pouvoir discuter utilement avec vous ; aussi je vous demanderais d’excuser par avance mon manque d’information factuelle.
    1/ Quelle est votre lecture des scandales qui éclatent ces derniers jours, et qui éclaboussent particulièrement des personnalités proches des hommes liges du « clan présidentiel » ?
    Nous sommes très probablement à un moment de conflits pour le leadership. Dans tous les conflits de ce type que nous avons connu, il y a eu plusieurs facteurs qui entrent en jeu : les passions pour le contrôle du pouvoir, la cupidité, la peur d’avoir à rendre des comptes, l’idéologie, même, comme en 1962, 1965 et 1989, voire 1996 lors de l’éviction du Général Zeroual.
    Il me semble qu’aujourd’hui, il s’agirait plutôt d’une empoignade pour arbitrer les héritages.
    Cependant, historiquement, c’est la première fois que la démographie constitue l’élément déterminant d’arbitrage. Ce qui reste, et qui n’est pas glorieux, de la génération de l’indépendance, atteint l’âge limite naturel. Les héritiers se manifestent pour ne pas être surpris par un mauvais coup, mais la politique comme l’idéologie sont cette fois absentes. Les uns et les autres tentent de nettoyer les écuries d’Augias, mais sans vision aucune et sans volonté véritable d’hygiène. Ce n’est pas tous les jours que les peuples fabriquent Héraclès…. Nous assistons plutôt à des règlements de compte de très mauvaise qualité, entre héritiers de faible envergure, dont les seules motivations déterminants sont la trouille d’avoir à rendre des comptes et de ne plus être placés aux guichets d’accès à la rapine.
    Face à une telle misère humaine, je me réfugie dans la dérision, mais, comme tout le monde, je pleure sur ce que nous sommes devenus ; cette situation peut durer, nous entraîner très loin dans l’arriération et faire payer très cher le prix de cette corruption du régime à nos enfants.
    2/ Une certaine presse, et certaines voix « autorisées », tentent, presque à contre courant, de faire accroire que les enquêtes diligentées par les enquêteurs du DRS, ont été initiées par le Président Bouteflika. Faut-il les croire ?
    Il est certain que les manœuvres concernent les héritiers qui s’accrochent plutôt au chef de l’Etat à ceux qui s’accrochent à d’autres personnages. On dit que le conflit opposerait de fait le chef du DRS au chef de l’Etat, mais on n’en a pas de preuves. Il m’est difficile d’expérience de dire qui est qui et qui fait quoi. La capacité managériale de tout ce beau monde me fait plutôt penser à une mêlée générale et permanente où les positionnements changent avec la conjoncture. Les manœuvres, les disputes et les alliances sont mouvantes ; c’est plutôt chacun pour soi, l’un et l’autre, l’un contre l’autre, en attendant les ralliements décisifs de dernière minute. La visibilité pour nous est mauvaise car il n’y a pas d’enjeu politique. Ce qui est certain, c’est que l’aboutissement, s’il y en a, n’annonce rien de bon pour les gens.
    Ce qui importe plutôt politiquement, aujourd’hui comme hier, c’est de comprendre que c’est le régime politique et son organisation qui produisent les maladies qui l’ atteignent et retardent notre émancipation, dont la corruption. Si on avait les moyens de mettre en prison tous les voleurs et les accapareurs, sans changer de régime, _ ce qui est illusoire, _ il y aura immédiatement la génération d’une nouvelle vague de voleurs et d’accapareurs.
    3/ Pourquoi des enquêtes, et des mises en examen, sur ces cas précis, et par sur d’autres bien plus lourds, et qui pourraient inquiéter les plus hauts sommets de l’État ? Est-ce un coup de semonce ? Est-ce parce que les « décideurs » qui ont entrepris ces actions n’ont pas les moyens techniques, et politiques, d’aller plus haut, et plus loin ? Une autre explication ?
    La chasse au petit gibier s’explique en général de deux manières :
    • il peut s’agir d’un moment où on met de l’ordre en punissant une petite partie de celles et ceux qui s’infiltrent dans les réseaux de prédation sans en faire partie, je dirais…organiquement. Il s’agit là d’une simple opération d »assainissement » interne, ponctuelle et sans conséquence politique.
    • Il peut s’agir aussi, comme vous le suggérez, de manœuvres visant à déstabiliser un chef de clan ou un autre, en liquidant du personnel subalterne dans son réseau. L’objectif dans ce cas est de l’emmener à composer avec les autres pour que l’équilibre existant soit maintenu. C’est en général le sport favori auquel nous avons été habitués ; on fait pression sur l’un ou l’autre, on discute, on restructure et on continue,….d’où la lassitude dont j’ai parlé au début.
    Ce qui différencie à mes yeux cette phase des précédentes, c’est, comme je l’ai dit, l’absence d’enjeu politique. Les campagnes actuelles relèvent de règlements de comptes mafieux pour le contrôle du policier et du matériel, sans plus.
    4/ Que savez-vous de l’Affaire BRC ? Pourquoi a-t-elle été étouffée dans l’œuf ? Est-ce parce qu’elle menacait de révéler des connivences avec des puissances étrangères bien plus compromettantes que tout ce qu’on a pu savoir ? Comme celle, entre autres, d’une base américaine au Sahara, à l’insu du peuple algérien, en pleine décennie rouge ?
    Comme je vous l’ai dit plus haut, je n’ai pas suivi « l’affaire » dans le détail ; je ne sais même pas ce qu’elle est devenue. Ce que je retiens néanmoins, c’est que BRC était (ou est encore ?) une société mixte algéro-américaine directement supervisée pour la partie américaine par Dick Cheney et pour la partie algérienne par Sonatrach. Il ya plus de quinze ans, elle obtenait, sans se mesurer à la concurrence, des marchés dans le domaine des hydrocarbures et dans le domaine des infrastructures militaires.
    So intérêt pour moi est qu’il s’agit là pour le moins d’une manifestation, éclatante s’il en est, de la connivence de notre politique nationale avec l’Amérique sinistre de Bush, Cheney et Rumsfeld et indirectement avec leur Etat dans notre région, Israël.
    Les choses allaient bon train lorsque récemment il fut question d’un marché de matériel de communication militaire stratégique porté par BRC. Les russes, qui vendent de l’armement à notre pays s’en émurent….Apparut alors le scandale de corruption qu’on nous a vendu. Un PDG (tombé du ciel, isolé et corrompu !). Il fallait bien sûr le punir et surtout , discrètement au passage dissoudre la boite pour mettre fin aux indiscrétions ; ce qui n’était pas facile à expliquer pour convaincre des américains légalistes. Je ne sais pas comment le pouvoir s’est tiré de ce mauvais pas….
    Ce qui m’intéresse, ce n’est pas tant de savoir si le PDG ou un autre cadre est indélicat. C’est l’affaire des juges le jour où il y en aura. Mon souci en tant que citoyen, c’est de découvrir ici l’état de délabrement de notre souveraineté externe : Cheney est chez nous, au cœur de nos affaires…La question qui vaille est celle qui consiste à savoir pourquoi l’organisation de l’Etat permet de tels choix dans le secret….
    5/ Nous assistons, depuis que le pays a engrangé ces ressources induites par l’augmentation du prix des hydrocarbures, à une « massification » de la grande corruption. Les barons du régime, leurs clientèles et leurs parentèles, ne prennent même plus la précaution de s’en cacher, un tant soit peu. Comme si un deal avait été conclu entre les différents décideurs », pour le partage du butin. Qu’en pensez vous ?
    Je vous renvois à ce que je disais plus haut. La politique sous tous ses aspects, éthique, idéologique, social, économique, s’est absentée depuis près de vingt ans au sommet de l’Etat et dans toute l’organisation institutionnelle que le pouvoir réel contrôle. Le régime ne gère plus que les affaires personnelles matérielles et les privilèges que procure le pouvoir. C’est normal que ce soit la seule activité que nous voyons. Ce deal comme vous dites est enfin affiché parce que le pouvoir considère qu’il n’y a pas aujourd’hui de résistance à ce qu’il ose.
    6/ Les Algériens ne savent presque rien des influences des puissances étrangères, et des grosses compagnies pétrolières, dans les équilibres politiques du régime algérien. Pourriez-vous nous éclairer, un tant soit peu ?
    Il est difficile de répondre à cette question. La poser est, je pense sans vouloir vous offenser, que vous considérer que l’Etat exprime une politique étrangère et qu’elle est entendue. Vous me semblez optimiste et décalé par rapport à la réalité.
    Je pense plutôt que le pouvoir actuel ne s’embarrasse d’aucune position politique externe. Je pense aussi que tous ceux qui participent à la réalité du pouvoir et à ses manifestations spectaculaires sont d’accord qu’il ne faut pas exister extérieurement. L’équilibre est ainsi garanti.
    Les Etats étrangers n’arrivent pas à se persuader que nous en sommes arrivés là. Le pouvoir fait tout de même attention avec les Américains. Les autres continuent souvent à donner du sens à notre absence de politique et font alors des erreurs….Voyez dans quels pièges se mettent quelquefois les français !… Ceux qui sont pragmatiques, voire cyniques, se débrouillent bien. Ils font avancer leurs affaires car nous dépensons sans compter. Ce qui leur tient lieu de politique extérieure c’est de comprendre qui payer et combien.
    TAHYA EL DJAZAIR.

  • #2
    7/ Nous savons que le Sahel, véritable centre géographique de la planète, et qui relie toute la bande subsaharienne entre le canal de Suez et l’océan atlantique, est devenu un pôle géostratégique de première importance, pour le contrôle des réserves hydrocarbures avérées, et le »containment » de la Chine dans le continent. Or, contre toute attente, les USA n’ont pas réussi à créer les conditions « techniques » pour leur installation dans la région, notamment une plus grande nuisance de la Qaeda au Maghreb Islamique qui n’a pu être activée avec un même degré de nuisance que les GIA. Qu’est-ce-qui n’a pas marché dans cette « stratégie » ?
    Qu’est ce qui ne marche pas dans la stratégie en Afghanistan, au Pakistan, en Palestine et accessoirement dans le Sahel ? Les Américains traitent les problématiques de résistance d’aujourd’hui comme si c’étaient les problématiques d’hier. Pour contrôler les résistances, ils s’appuient sur les capacités de nos « spécialistes en terrorisme et en subordination » des phases antérieures. Or, partout, la pensée et les modes d’action des mouvements se sont modifiés. Le serpent, fourvoyé, se mord la queue, tue au passage des populations innocentes et ne s’en sort pas. L’analyse de la situation dans le Sahel par les américains et leurs subordonnés est erronée ; elle provoque des manœuvres qui ne réussissent pas à entraîner des troubles d’importance ; les marines restent pour le moment ailleurs, alors que les terrorismes encadrés demeurent isolés….
    7/ On dit que Chakib Khalil est l’homme des Américains, et qu’il a réussi, grâce aux privilèges « Sonatrach » qu’il distribue sans compter, à tous les cercles qui comptent, qu’il aurait réussi à fédérer autour de lui, et dans l’intérêt bien compris des USA, un nombre impressionnant de « décideurs militaires » et de personnalités politiques influentes. On dit aussi qu’en ce faisant, il aurait fédéré contre lui, et contre le clan présidentiel, tous ceux qui n’ont pas bénéficié de ces largesses. Qu’en pensez-vous ?
    Je suis bien loin de ce qu’on dit….C’est possible ! Il est possible que ce Monsieur, que je connais mal, ait été capable de cristalliser autour de lui des intérêts et des ralliements aux américains. Dans le landernau d’une absence totale d’autonomie de pensée, la moindre compétence peut arriver à ce genre de choses…..C’est peut-être un hériter capable ! Tant mieux pour les américains ! Encore une fois, si c’était le cas, qu’est ce que ça change fondamentalement à notre réalité ?
    8/ Et le Président Bouteflika dans tout cela ?
    Je vous renvois à la question de la fatalité démographique du début. Il doit gérer avec douleur ce qu’il a semé ; tant pis pour lui.
    9/ Quel est le rôle joué par Saïd Bouteflika dans cette situation ? Est-il vrai que le Président tente de l’imposer en dauphin attitré?
    Il fait partie de cette Algérie dont je me suis éloigné ; il donne l’air même d’en être l’archétype. Mais mettez vous à sa place ! Il faut bien qu’il se donne des garanties pour l’avenir ! La meilleure, c’est encore d’hériter de la place ; c’est tellement (de nouveau) classique dans notre région. Qu’il réussisse est affaire de compromis boiteux de dernière minute, pour que tout le monde survive plus ou moins, comme d’habitude.
    10/ Monsieur Hamrouche avait déclaré que le système ne pouvait changer que de l’intérieur. Une sorte de pied de nez à tous ceux qui sont ulcérés par les turpitudes de ce régime, et qui ont ressenti cette déclaration comme si une mafia pouvait devenir une association de bienfaisance, juste parce qu’on y remplace les parrains et les Capi par d’autres. Quelle est votre explication sur cette déclaration ?
    Un régime peut changer de l’intérieur parce qu’il n’a pas su voir venir,_ de l’intérieur_ le boulet qui l’emporte. Cela peut arriver ; cela a failli arriver en 90….Cela ne veut pas dire que ce soit la seule voie possible. C’en est une parmi d’autres. L’approche rationnelle pour en finir avec un régime, est externe, même si l’occurrence interne n’est pas à écarter. D’ailleurs à bien réfléchir, la dynamique interne capable de changer le régime, lui est, de fait, politiquement externe, puisqu’elle débouche sur un autre régime….A moins qu’elle ait pour objet, objectivement ou subjectivement, de ne pas en sortir,…. auquel cas ce n’est pas une alternative politique.
    11/ Comment voyez vous l’avenir de l’Algérie, à court et moyen terme ? Pensez-vous qu’une force puisse émerger, et rassembler les Algériens, qui ne soit ni sous le contrôle du régime, ni la conséquence violente d’un ras-le-bol généralisé ?
    En politique, on ne se préoccupe pas de futur ; on pense le réel et on travaille sur le présent. Le reste est du domaine de nos souhaits ou de nos cauchemars. Notre société bouge peu aujourd’hui, tant l’arriération en œuvre depuis longtemps a réduit les capacités sociales, mais elle bouge. Les femmes et les hommes protestent, luttent collectivement, lentement, mais de plus en plus, malgré le champ politique fermé qui empêche l’encadrement politique. Il faut savoir être efficace dans le cadre cette dure réalité, éviter les débats d’appareils et coller aux gens’ là ou on se trouve, agir pour libérer les consciences et donner le goût de l’émancipation.
    12/ Monsieur Hidouci, que pourriez vous nous dire au sujet des fonds placés par l’Algérie aux USA ? Quel est leur montant ? Cette décision est-elle raisonnable ? Ces fonds ne sont-ils pas menacés dans leur valeur initiale du fait de la crise qui secoue les finances internationales ? L’Algérie aura-t-elle la possibilité de les désengager à court terme, si elle le souhaite ?
    Je vous ai parlé tout à l’heure de l’absence de positionnement politique dedans et dehors. Dedans, il n’y a pas de projet de développement ni de capacité managériale qui puisse distribuer ces réserves (de l’ordre de $ 140 milliards) à ceux qui en ont besoin et qui sont capables de les recycler dans un circuit productif et créateur d’emploi. Alors on constitue des réserves pour faire face à des chocs externes toujours possibles. C’est peut-être prudent, mais c’est antiéconomique et antisocial.
    Dehors, croyez-vous nos dirigeants actuels capables de dire aux tenants des marchés financiers, non ! Vous n’aurez pas nos sous ! Non nous n’achetons pas de bons du trésor américain même si nous savons de plus en plus qu’il s’agit de monnaie de singe ? Moi je pense qu’au moindre mouvement dans ce sens, les tenants des marchés donneraient le signal d’une « révolution orange », républicaine et démocratique, comme il se doit.
    Pas folle la guêpe ! Cet argent est US et le restera pour le moment.

    Le Quotidien d'Algérie
    TAHYA EL DJAZAIR.

    Commentaire


    • #3
      Je me permet ici de poster le commentaire d'un des lecteurs que j'ai trouvé particulièrement intéressant:

      J’ai reçu ce commentaire sur ma boîte mail. Il n’est pas signé, mais il m’a semblé intéressant à plus d’un titre.
      Je le livre dans son intégralité:
      Monsieur Benchenouf
      Je souhaite réagir à l’interview de Monsieur Ghazi Hidouci. Je crois que sa réponse à la question des scandales financiers qui éclatent en ce moment est tout à fait conforme à la réalité. Il s’agit en effet d’une « ’une empoignade pour arbitrer les héritages » comme il l’a si bien résumée. Il est toujours agréable de lire Si Hidouci.
      Les cercles qui disposent de la réalité du pouvoir ne sont pas constitués indéfiniment des mêmes personnages. Ils changent au gré des circonstances et des contingences. C’est le cas aujourd’hui, plus que jamais. Nous assistons à une relève brutale et massive des principaux « patrons » du pays. Pendant que les spéculations vont bon train, que tout le monde se perd en conjectures, le vrai pouvoir a changé de mains, et ceux qui sont en train de le prendre en ce moment sont quasiment inconnus de l’opinion et même de ceux qui se disent des initiés du sérail. C’est une situation très complexe.
      Par ailleurs, je crois que vos lecteurs se trompent lourdement dans leurs analyses sur les rapports de force, sur la DRS et sur sa puissance supposée. Ces lectures sont trop simplistes la plupart du temps. Ainsi, le conflit entre Bouteflika et Toufik que tout le monde suppute et sur lequel reposent des analyses très alambiquées n’existe pour ainsi dire pas. On peut même dire que ces deux personnages s’entendent tres bien. Toufik est même celui qui a protégé le frère du président et celui qui empêche la vérité d’éclater sur la santé de Bouteflika. Ce conflit supposé est une pure création de certains cercles qui s’amusent à berner les opinions. Les conflits sont ailleurs et ont dépassé les clivages traditionnels. Par contre, et là où personne ne fait de lectures est la santé de Bouteflika. Celui-ci est gravement malade et l’affection particulièrement invalidante dont il souffre se répercute lourdement sur le fonctionnement de l’Etat. Toutes les chancelleries étrangères en ont le détail. Cette situation qui se trouve être objectivement le cœur du problème a créé une course effrénée des principales forces pour préparer l’avenir. D’autres qui savent qu’elles seront éclipsées mettent les bouchées doubles pour s’aménager une poire pour la route avant qu’il ne soit trop tard.
      La DRS, pour ce qui la concerne, n’est pas comme la décrivent vos lecteurs. Non seulement elle n’a pas cette toute puissance qu’on lui prête, mais en plus, elle est divisée, traversée de courants contradictoires, tous reposant sur des intérêts financiers. Là aussi, les chancelleries étrangères et les services secrets des puissances étrangères connaissent parfaitement la situation. Malheureusement pour le pays, l’armée algérienne n’a pas de traditions militaires qui reposent sur la carrière irréprochable, sur les valeurs militaires de grands soldats, d’hommes d’honneur, de grands officiers fidèles à la République. C’est surtout un ramassis d’opportunistes, d’affairistes de spécialistes en grenouillages en tout genre, et surtout ceux qui reposent sur des intérêts d’argent.
      L’avenir est sombre. La disparition de Bouteflika, qui semble proche, va exacerber les tensions. A mon avis, les deux plus grands problèmes qui vont se poser sont l’absence d’une force organisée au sein du régime qui pourra éviter au pays l’absence de perspective, quelle qu’elle soit, et surtout un regain de l’islamisme violent. Car contrairement à ce qu’on croit, le FIS n’a été éradiqué que dans sa dimension intelligente et susceptible de s’adapter à une vision moderne de la politique et de la démocratie, celle qui menaçait la survie du régime. Mais la partie obscure et rétrograde de cette mouvance est plus vive que jamais. Elle renaîtra de rien et sera dirigée par des personnages qui sont du même genre que les talibans d’Afghanistan. Tout le monde la sait en Algérie et personne n’en parle, même pas la presse éradicatrice. Cette mouvance qui se structure et se prépare va créer une situation inextricable. La DRS le sait très bien mais préfère s’occuper de choses plus vénales. Tous les officiers supérieurs de l’armée algérienne et tous les personnages clés du régime n’ont qu’un seul objectif: être financièrement paré à toute éventualité et surtout à un exil forcé.
      C’est pour cela qu’il est urgent de comprendre la situation dans sa véritable nature et de se mobiliser de manière responsable en vue d’éviter une situation pire que celle que nous vivons.
      Merci de publier ce commentaire.Je suis désolé de ne pouvoir le signer.
      TAHYA EL DJAZAIR.

      Commentaire


      • #4
        Pauvre Algérie

        Merci d'avoir posté cet entretien ainsi que le commentaire, il me parait très intéressant et très réaliste sur ce qui passe actuellement en Algérie et notamment sur l'islamisme qui réapparait dans ce pays.

        Merci encore.

        Commentaire


        • #5
          Pour ma part, je pense que l’auteur du commentaire à raison de stipuler que le conflit actuel se situe ailleurs qu’entre boutef et toufik et que ces derniers sont plutôt du même bord.
          Quelques mois avec les élections présidentielles 2009, bouteflika avait déclaré ceci lors d’une rencontre avec les dignitaires de Ghardaia : “j’ai besoin de votre soutient pour défendre vos intérêt devant les étrangers […] les quelques années à venir vont être dures”. Le président, ayant fait cette déclaration en arabe, avait utilisé le mot 3idjaf qui signifie plus exactement des années de difficultés, voir même de misère.
          Cette déclaration est intéressante à plus d’un titre. D’abord parce qu’il n’est pas coutume de voir un candidat déclarer, en pleine campagne électorale, que si l’on vote pour lui, ça va être des années de misère. Une telle déclaration, dans un tel contexte, ne peut que -être sincère. Le président voulait probablement préparer la population à la zone de turbulence que le pays s’apprête à traverser.
          Le fait aussi qu’il ait fait référence aux intérêts du pays face aux puissances étrangères porte à croire que c’est peut-être là la source de ces turbulences. En effet, juste après son élection, des décisions importantes ont été prises au niveau économique tel que la suspension du crédit à la consommation, l’interdiction d’importer des médicaments dont l’équivalent est produit en Algérie, volonté de renégocier l’accord du libre échange avec l’UE, réduction significative de l’importation du blés, pomme de terre, etc pour cause de bonne production nationale.
          Les réactions n’ont pas tardé : affaire de moines de Tibhérine, déclarations de députés et hauts responsables français désapprouvant les nouvelles mesures économiques (cette grave ingérence ne laisse aucun doute sur l’implication française dans les problèmes algériens), volonté française de renégocier les accords de 68 sur l’immigration, mesures sécuritaires contre les passagers venant d’Algérie.
          Ceci n’est qu’une première série de mesures visant à faire fléchir la position algérienne. Maintenant, et vu que ces mesures ne portent pas leurs fruits, les groupes de pressions étrangers passe à l’étape supérieure, qui consiste à provoquer de graves troubles sociaux et peut-être même des assassinats politiques pour protéger leurs intérêts. Face à l’intransigeance de l’équipe au pouvoir actuellement (mené par Bouteflika), ces groupes de pressions savent qu’ils n’ont d’autres choix que de chasser cette équipe par tous les moyens, y compris un soulèvement populaire s’il le faut. C’est ce que voulait dire M. Hidouci en déclarant :
          Dehors, croyez-vous nos dirigeants actuels capables de dire aux tenants des marchés financiers, non ! Vous n’aurez pas nos sous ! Non nous n’achetons pas de bons du trésor américain même si nous savons de plus en plus qu’il s’agit de monnaie de singe ? Moi je pense qu’au moindre mouvement dans ce sens, les tenants des marchés donneraient le signal d’une « révolution orange », républicaine et démocratique, comme il se doit.
          Rappelons ce monsieur était ministre de l’économie dans le gouvernement Hamrouche et qui s’est opposé aux pressions du FMI pour l’ouverture tout azimut de l’économie nationale)
          TAHYA EL DJAZAIR.

          Commentaire


          • #6
            Je n'y crois pas au commentaire, Hidouci est un intellectuel qui mérite la confiance mais l'autre c'est de la rumeur, moi je reste convaincu qu'il y a une guerre de clan, sinon que des affaires aussi grandes éclatent et que la justice soit aussi "libre" (en réalité elle oscille entre deux maitres) pour les traiter, c'est pas normal......

            Commentaire


            • #7
              Moha
              Hidouci est un intellectuel qui mérite la confiance
              Surtout pas la confiance!!! durant les années noires du terrorisme ce Ghazi Hidouci etait la coqueluche des medias français. Si prompt à parler que du mal de l'Algérie. Et dire qu'il n y a pas si longtemps il etait ministre des finances. Installé en France, il ne fait que donner des interviews aussi stupides les uns que les autres.

              Commentaire


              • #8
                Les analyses de Mr Ghazi Hidouci sont justes. Il connaît très bien la nature du système qu’il décrit si bien dans son livre "Algérie, la libération inachevée".

                Oui, les gros bonnets du 1er étage ont peur d’avoir à rendre des comptes sur leur enrichissement illégal durant cette dernière décade caractérisée par une aisance financière due à l’envolée du prix du pétrole. Ils sacrifient donc leurs amis du 2eme étage qui se croyaient protégés par ceux du 1er. Une manière de se protéger et assurer leur héritage.
                Dernière modification par shadok, 06 mars 2010, 09h54.
                Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

                Commentaire


                • #9
                  Malgré son éloignement du sérail algérien, Hidouci reste aussi lucide et penétrant. Il fait partie de la vraie élite algérienne.

                  Surtout pas la confiance!!! durant les années noires du terrorisme ce Ghazi Hidouci etait la coqueluche des medias français. Si prompt à parler que du mal de l'Algérie. Et dire qu'il n y a pas si longtemps il etait ministre des finances. Installé en France, il ne fait que donner des interviews aussi stupides les uns que les autres.
                  Que peut-on s'attendre à lire d'un serviteur zélé et de la première heure. Un commentaire digne d'un lobotomisé des laboratoires apparatchik.
                  si on peut tromper beaucoup de monde quelque temps, ou tromper peu de monde longtemps, on ne peut tromper tout le monde tout le temps

                  Commentaire


                  • #10
                    Sallâm !

                    J’ai reçu ce commentaire sur ma boîte mail. Il n’est pas signé........Merci de publier ce commentaire.Je suis désolé de ne pouvoir le signer.
                    Je peux comprendre le paltronnage de cette personne, mais ça ne reste pas moins d'une source non sûr .....

                    Car contrairement à ce qu’on croit, le FIS n’a été éradiqué que dans sa dimension intelligente et susceptible de s’adapter à une vision moderne de la politique et de la démocratie, celle qui menaçait la survie du régime. Mais la partie obscure et rétrograde de cette mouvance est plus vive que jamais. Elle renaîtra de rien et sera dirigée par des personnages qui sont du même genre que les talibans d’Afghanistan. Tout le monde la sait en Algérie et personne n’en parle, même pas la presse éradicatrice. Cette mouvance qui se structure et se prépare va créer une situation inextricable. La DRS le sait très bien mais préfère s’occuper de choses plus vénales
                    ça ! j y crois pas trop, connaissant le peuple Algérien, il ne retombera pas dans le même panneau.....

                    Il est vrai qu'il y a un risque, un ras-le-bol du peuple...mais il ne se rabattra pas de ce coté-là, il a tout faux cette inconnu, qui cherche a être publié .....

                    Commentaire

                    Chargement...
                    X