«Vous avez une mission bien précise ; il ne faut absolument pas mêler la religion et la politique. Evitez aussi les questions et les fetwas, qui font l’objet de polémique», a recommandé hier le ministre des Affaires religieuses, Bouabdellah Ghoulamallah, aux 42 imams délégués en France.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Ainsi, Ghlamallah a instruit les 42 imams algériens qui devront représenter la religion musulmane en France, de se pencher sur les questions essentielles et les préceptes fondamentaux de l’Islam, en évitant toute fatwa qui se heurterait aux lois de la République française. «Il faut distinguer entre l’Etat et la société française. Les lois sont au nom du peuple, et il ne faut pas entendre par Etat laïque un Etat qui ignore les religions. Pour preuve, la plupart des villes françaises portent des noms de religieux. Le principe de la France est justement de garder la religion loin de la politique et d’assurer à chacun la liberté de culte», a-t-il indiqué. Pour Ghoulamallah, la religion musulmane se base sur le «comportement». Ainsi, il a recommandé aux 42 imams délégués de faire preuve d’un comportement exemplaire et de rester ouverts sur les autres et sur la société française, en essayant de se rapprocher des gens et en prenant en charge leurs préoccupations religieuses, tout en restant en dehors de tout sujet qui créerait une polémique ou qui pourrait mener à une dérive. «Il faut faire attention à la pratique de la sunna dans un pays qui n’est pas musulman. Il faut se limiter aux préceptes fondamentaux de la charia et encore éviter les questions qui s’opposent à la loi de la République française », a-t-il ajouté. Le ministre a mis en garde les imams contre la polygamie. «Ceux qui vous demanderont de les unir à une seconde femme, il faut les orienter vers le procureur. Ce n’est pas à l’imam de prendre cette responsabilité. Si la polygamie est tolérée en Algérie et encore, après une enquête et l’autorisation du procureur de la République en France, elle est interdite. De même pour la burqa. Pas de fatwa à ce sujet. C’est une question qui est liée à la Loi et à l’avis de chacun. Pour nous, c’est clair, le Coran permet à la femme de laisser paraître son visage, ses mains et ses pieds. Donc il faut éviter ce genre de sujet», a souligné Ghoulamallah. De son côté, Bernard Goderd, conseiller au Bureau central du culte de Paris, a beaucoup insisté sur le rôle éducatif qu’auront à assumer les 42 imams délégués auprès des enfants. «Il y a énormément d’enfants qui suivent des cours dans les mosquées en France. C’est pour cela que votre rôle sera primordial. Car, si ces enfants n’ont pas une éducation appropriée, ils risquent plus tard d’aller se documenter ailleurs, et à ce moment-là ils seront incontrôlables », a-t-il soutenu. Enfin, d’après les chiffres communiqués par Goderd, il existe entre cinq et six millions de musulmans en France, dont 2 millions de nationalité algérienne, 1 million de Marocains, 700 000 Tunisiens et 500 000 Turcs. Quant aux imams, la France en compte environ 2 000 dont seulement 300 sont formés.
le soir d'algerie
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Ainsi, Ghlamallah a instruit les 42 imams algériens qui devront représenter la religion musulmane en France, de se pencher sur les questions essentielles et les préceptes fondamentaux de l’Islam, en évitant toute fatwa qui se heurterait aux lois de la République française. «Il faut distinguer entre l’Etat et la société française. Les lois sont au nom du peuple, et il ne faut pas entendre par Etat laïque un Etat qui ignore les religions. Pour preuve, la plupart des villes françaises portent des noms de religieux. Le principe de la France est justement de garder la religion loin de la politique et d’assurer à chacun la liberté de culte», a-t-il indiqué. Pour Ghoulamallah, la religion musulmane se base sur le «comportement». Ainsi, il a recommandé aux 42 imams délégués de faire preuve d’un comportement exemplaire et de rester ouverts sur les autres et sur la société française, en essayant de se rapprocher des gens et en prenant en charge leurs préoccupations religieuses, tout en restant en dehors de tout sujet qui créerait une polémique ou qui pourrait mener à une dérive. «Il faut faire attention à la pratique de la sunna dans un pays qui n’est pas musulman. Il faut se limiter aux préceptes fondamentaux de la charia et encore éviter les questions qui s’opposent à la loi de la République française », a-t-il ajouté. Le ministre a mis en garde les imams contre la polygamie. «Ceux qui vous demanderont de les unir à une seconde femme, il faut les orienter vers le procureur. Ce n’est pas à l’imam de prendre cette responsabilité. Si la polygamie est tolérée en Algérie et encore, après une enquête et l’autorisation du procureur de la République en France, elle est interdite. De même pour la burqa. Pas de fatwa à ce sujet. C’est une question qui est liée à la Loi et à l’avis de chacun. Pour nous, c’est clair, le Coran permet à la femme de laisser paraître son visage, ses mains et ses pieds. Donc il faut éviter ce genre de sujet», a souligné Ghoulamallah. De son côté, Bernard Goderd, conseiller au Bureau central du culte de Paris, a beaucoup insisté sur le rôle éducatif qu’auront à assumer les 42 imams délégués auprès des enfants. «Il y a énormément d’enfants qui suivent des cours dans les mosquées en France. C’est pour cela que votre rôle sera primordial. Car, si ces enfants n’ont pas une éducation appropriée, ils risquent plus tard d’aller se documenter ailleurs, et à ce moment-là ils seront incontrôlables », a-t-il soutenu. Enfin, d’après les chiffres communiqués par Goderd, il existe entre cinq et six millions de musulmans en France, dont 2 millions de nationalité algérienne, 1 million de Marocains, 700 000 Tunisiens et 500 000 Turcs. Quant aux imams, la France en compte environ 2 000 dont seulement 300 sont formés.
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