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Lettrte ouverte à Hosni

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    Lettre ouverte à Hosni

    par Kamel Daoud
    Monsieur Moubarak, vous êtes le président de l'ex-Egypte et pas des Arabes ni de leurs intérêts africains. Et nous sommes des Algériens, pas Arabes, ni des Arabes de services. Donc, comme résumé par les nôtres, «merci et au revoir» après vos condoléances marchandes pour la mort du frère de Bouteflika. Une loi de l'hospitalité vous a peut-être ouvert l'espace aérien de ce pays mais sachez que sa terre vous est à jamais fermée. Un président de la République peut vous recevoir par protocole, le peuple d'en-bas ne le fera jamais. Sachez donc que vous n'êtes pas le bienvenu chez nous. Pas seulement à cause d'un ballon ou de vingt insultes cathodiques, mais parce que vous vendez ce que nous ne mangeons plus et ce que le reste du monde «arabe» grimace en avalant : votre leadership, votre vocation «vendus» de chef du syndicat des présidents de la région, l'arabité dont vous êtes une branche morte, l'intérêt collectif de la région qui vous sert d'alimentation de base et un sourire de frère qui nous met en colère.

    Donc Sachez Monsieur Moubarak que vous avez ce malheur de nous rappeler ce qu'est une dictature pour les Egyptiens qui vous subissent et ce que nous avons subi comme colonisation d'esprits et dénis de soi au nom de la fraternité. Les intérêts «arabes» de l'Algérie et ses intérêts africains, elle saura les défendre toute seule et selon ses besoins. On n'a pas besoin de vous, ni des vôtres, ni de vos services d'interprète peu fiable. Vos condoléances, les bonnes manières nous obligent à les accepter, mais vous ne nous les avez pas offertes ni présentées pendant dix ans de terrorisme, ni après. Là, vous avez été clair avec vos islamistes : «je ne veux pas qu'on finisse comme les Algériens» , c'est ce que vous avez dit à l'époque. Nous, on ne veut pas finir comme vous, ni votre pays aujourd'hui. Il ne s'agit pas de haine, de colère ou de basse vengeance mais d'intérêts bien compris, et de précisions à l'adresse d'un faux livret de famille. La terre, nous l'avons arrachée aux voleurs colons par les armes et vous avez insulté nos morts par le biais de vos chiens de garde. L'algérianité est notre seconde indépendance et, heureusement, celle-ci, nous l'avons acquise loin de vos offres d'assistance, sans front égyptien, ni indexation linguistique : c'est la nôtre et c'est cela qui vous effraie le plus peut-être : un pays «arabe» à qui l'arabité appartient et pas le contraire. Maintenant, notre chemin ne consiste pas à vous rendre l'insulte mais à continuer notre route pour imposer notre langue, notre culture, nos films, nos stars, nos équipes, notre idéologie, nos frontières, notre histoire et notre identité. Nous avons tout compris avec un seul coup de pied et vos condoléances concomitantes nous les avons bien décodées : l'occasion était trop bonne pour un homme de votre vocation : s'engouffrer par le biais de condoléances était un bon moyen pour «toucher» un président algérien affligé. C'est habile, mais grossier. On ne veut donc ni vous détester, ni vous aimer : mangez un peu de notre sel puis reprenez votre avion et ne revenez plus : nous avons un pays à retrouver et vous avez un pays à léguer à l'un de vos fils. Vos sourires et votre compassion ont touché peut-être un homme affligé mais pas nous : nous sommes lucides. Un seul match vous a mis à nu et un bateau d'humanitaires turcs, entre autres, a rappelé au monde qui vous êtes et ce que vous faites et qui vous offre vos costumes. C'est dire qu'on peut mobiliser une armée pour se défendre, c'est quand même une vétille de l'histoire qui peut vous dénuder, honteusement.

    Monsieur Moubarak, de grâce, gardez vos restes de dignité et ne revenez plus, ni vous, ni les vôtres, jusqu'à ce que l'ex-Egypte redevienne l'Egypte et là, peut-être. Peut-être que nous l'accueillerons comme une invitée autrefois proche et qui savait au moins chanter, mais jamais comme une soeur aînée devenue abusive. Le monde a changé et surtout le nôtre.

    Monsieur Hosni, adieu.»



    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    très bien dit Kamel daoud

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    • #3
      Rien à rajouter!

      J'espère que l'Égypte et les égyptiens recevront le message 5/5.
      "If you can't say anything nice, don't say anything at all."

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      • #4
        Bravo !!!

        Merci Cher ami,

        Vous avez bien résumé ce que pensent bon nombre d'Algériens. Yatik Essaha. Amicalement.
        Une Algérienne debout.

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        • #5
          kamel daoud....populisme, demagogie....et visa


          quil fasse a present la meme lettre a Hortefeux....et a Kouchner....si il ose un jour

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          • #6
            kamel daoud....populisme, demagogie....et visa


            quil fasse a present la meme lettre a Hortefeux....et a Kouchner....si il ose un jour
            il n'a pas à faire ce genre de billet pour kouchner ou hortefeux..

            je n'ai jamais entendu un journaliste vedette ou un politique traité les martyrs algériens de "million et demi de batards "...et cela malgré le different historique .
            Dernière modification par xenon, 07 juillet 2010, 23h00.
            ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
            On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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            • #7
              Bof l'article est moyen, sans vouloir vous insulter, et il l'insulte, il parle aussi de quelqu'un qui veut abuser d'un président affaibli, enfin bref que de théories, je suis sûr qu'on peut mieux faire comme article, même si sur le fond, il n'a pas tout à fait tort.

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              • #8
                bien résumer
                dz(0000/1111)dz

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                • #9
                  Petit commentaire ouvert à l'auteur de l'article

                  Monsieur le journaliste, vous êtes un journaliste dans un journal algérien et non pas les "Algériens", et encore moins l'Algérie toute entière. Moi-même je suis algérien comme vous et arabe comme lui, et il va sans dire que mon "algérianité" je ne la tiens pas de vous tout comme mon "arabité" n'émane pas de lui.

                  Alors de grâce, trêve de surenchère sur ce genre de choses, car ça devient plus que lourd à la longue !
                  Dernière modification par Harrachi78, 11 juillet 2010, 09h32.
                  "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                  • #10
                    Envoyé par Harrachi78 Voir le message
                    Monsieur le journaliste, vous êtes un journaliste dans un journal algérien et non pas les Algériens et encore moins l'Algérie toute entière. Moi-même je suis algérien comme toi et arabe comme lui, et il va sans dire que mon "algérianité" je ne la tiens pas de toi tout comme mon "arabité" n'émane pas de lui.

                    Alors de grâce, trêve de surenchère sur ce genre de choses, car ça devient plus que lourd à la longue !
                    Rien à ajouter!

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