Les violentes émeutes qui ont essaimé dans de nombreuses villes du pays ont été, comme à l’accoutumée, occultées ou du moins très mal couvertes par les médias publics, notamment la Télévision nationale. Pour s’informer sur cette éruption de colère juvénile qui a fait tache d’huile, les Algériens ont dû s’orienter vers les chaînes satellitaires étrangères. Heureusement que la révolution numérique a eu lieu !
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir)- Habitués à ne diffuser que les ronronnements officiels, les médias publics ont manqué d’être au cœur de l’événement et de l’actualité. Jeudi, lorsque les barricades ont jonché les quartiers de la capitale, la Télévision nationale, vraiment hors d’époque, n’a pas jugé nécessaire d’y braquer ses caméras. L’Agence de presse service (APS), réduite elle aussi à ne relayer que le message et la propagande officiels, n’a pas fait mieux. La radio non plus ne s’est pas autorisée une quelconque audace éditoriale. La diffusion a été celle des jours ordinaires, faite de l’enlisement de la situation en Cote d’Ivoire où Ouattara et Gbagbo se livrent une guerre d’usure, du morcellement qui guettait le Soudan à l’occasion du référendum du 9 janvier et d’autres actualités internationales plus ou moins chaudes. Lorsque, enfin, les médias publics ont daigné en parler, ils se sont limités à évoquer les pillages. Les émeutes, qui pourtant ont été particulièrement violentes et qui s’étaient vite propagées à plusieurs villes du pays, n’ont pas été couvertes pour ce qu’elles ont été mais vues uniquement à travers les dégâts collatéraux qui les ont accompagnées. Comble d’archaïsme en matière de communication, les médias publics ont répercuté jeudi la déclaration du ministre du Commerce sans spécifier qu’elle intervenait comme première réponse au large soulèvement populaire. Même lorsqu’il leur a fallu informer du report de la journée du Championnat national de football, ils ont pris soigneusement la précaution de mentionner que la décision est édictée par la situation d’insurrection qui prévalait dans le pays. Aucunement embarrassés de tordre itérativement le cou à la mission de service public qu’ils sont censés accomplir, les médias publics sont restés figés dans des réflexes hérités des temps où les gouvernants considéraient les peuples comme des entités immatures et qui donc ne devaient pas jouir du droit à l’information. Or, les temps ont changé et la révolution numérique est passée par là. A présent, rien ne se cache, tout se sait. Ce que nos médias occultent, les chaînes de télévision et les agences de presse étrangères s’empressent de le dévoiler. Nos médias publics se comportent comme s’ils avaient égaré leurs manuels de journalisme, insensibles, par ailleurs, à la concurrence que l’environnement leur dicte.
S. A. I
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir)- Habitués à ne diffuser que les ronronnements officiels, les médias publics ont manqué d’être au cœur de l’événement et de l’actualité. Jeudi, lorsque les barricades ont jonché les quartiers de la capitale, la Télévision nationale, vraiment hors d’époque, n’a pas jugé nécessaire d’y braquer ses caméras. L’Agence de presse service (APS), réduite elle aussi à ne relayer que le message et la propagande officiels, n’a pas fait mieux. La radio non plus ne s’est pas autorisée une quelconque audace éditoriale. La diffusion a été celle des jours ordinaires, faite de l’enlisement de la situation en Cote d’Ivoire où Ouattara et Gbagbo se livrent une guerre d’usure, du morcellement qui guettait le Soudan à l’occasion du référendum du 9 janvier et d’autres actualités internationales plus ou moins chaudes. Lorsque, enfin, les médias publics ont daigné en parler, ils se sont limités à évoquer les pillages. Les émeutes, qui pourtant ont été particulièrement violentes et qui s’étaient vite propagées à plusieurs villes du pays, n’ont pas été couvertes pour ce qu’elles ont été mais vues uniquement à travers les dégâts collatéraux qui les ont accompagnées. Comble d’archaïsme en matière de communication, les médias publics ont répercuté jeudi la déclaration du ministre du Commerce sans spécifier qu’elle intervenait comme première réponse au large soulèvement populaire. Même lorsqu’il leur a fallu informer du report de la journée du Championnat national de football, ils ont pris soigneusement la précaution de mentionner que la décision est édictée par la situation d’insurrection qui prévalait dans le pays. Aucunement embarrassés de tordre itérativement le cou à la mission de service public qu’ils sont censés accomplir, les médias publics sont restés figés dans des réflexes hérités des temps où les gouvernants considéraient les peuples comme des entités immatures et qui donc ne devaient pas jouir du droit à l’information. Or, les temps ont changé et la révolution numérique est passée par là. A présent, rien ne se cache, tout se sait. Ce que nos médias occultent, les chaînes de télévision et les agences de presse étrangères s’empressent de le dévoiler. Nos médias publics se comportent comme s’ils avaient égaré leurs manuels de journalisme, insensibles, par ailleurs, à la concurrence que l’environnement leur dicte.
S. A. I
Commentaire