Le FFS évoque une « arnaque » et dénonce « une vente concomitante »
Le Front des forces socialistes (FFS) a réagi, vendredi 4 février, à l’annonce d’un projet visant à lever l’état d’urgence en vigueur depuis 1992. Dans une allocution prononcée à l’ouverture de l’année de formation politique Ali Mecili, Karim Tabbou, premier secrétaire du parti, a estimé que cette initiative « peut être perçue comme un signal positif ». Mais, a-t-il ajouté, « le projet d’élaboration d’une nouvelle loi intitulée loi de lutte antiterroriste » engendre « l’inquiétude et le soupçon ».
« Que signifie cette vente concomitante ? », s’interroge-t-il. Avant d’ajouter : « à l’heure du terrorisme résiduel ; à l’heure ou le pouvoir proclame le succès de sa charte pour « la paix et la réconciliation », on ne peut que s’interroger sur les motifs qui poussent le chef de l’Etat à substituer une loi d’exception en lieu et place de l’état d’urgence ».
« Dans un pays où la Constitution a été votée sous état d’urgence, où le chef de l’Etat lui-même a été « élu » sous état d’urgence, où la séparation des pouvoirs est virtuelle, où l’indépendance de la justice et l’Etat de droit n’existent pas, où la représentation populaire est un leurre, la loi projetée peut s’avérer pire que l’état d’urgence lui-même », ajoute-t-il.
Pour le FFS, cette annonce constitue une volonté du chef de l’Etat d’avoir « un bénéfice politique à bon compte ». Car, le pouvoir « tout en maintenant en place le dispositif d’exception, fait avaliser toutes les mesures antérieures quelles soient politiques ou sécuritaires et se fabrique une image d’homme d’ouverture auprès de l’opinion internationale ».
Dans sa déclaration, Karim Tabbou fait le parallèle en l’Algérie et l’Egypte en relevant « certaines similitudes troublantes », à savoir que le président Hosni Moubarak « faisait des propositions similaires au peuple Egyptien, levée de l’état d’urgence contre l’instauration d’une loi antiterroriste, la réponse du peuple égyptien est bien connue ». Il conclut en s’interrogeant : « les Algériennes et les Algériens accepteront-ils ce que les Egyptiennes et les Egyptiens refusent ? ».
TSA
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