Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Pourquoi le FFS a regardé «le train» passer ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Pourquoi le FFS a regardé «le train» passer ?

    Par Kamel Daoud, vice président de la LADDH


    Vous ne vous êtes pas posé la question ? Et pourtant. Il a assisté à la première rencontre en faisant confiance à ceux qui y ont représenté la LADDH, le Snapap et les familles de disparus. Ils ont écouté aussi ceux qui ont poussé à la surenchère, ils ont vu arriver le RCD par différents canaux (y compris avec celle qui a essayé de pirater Amnesty), ils ont vu arriver des anciens ministres en mal d’une nouvelle virginité politique, et aussi des journalistes (dont on connaît l'autonomie) sans compter les taupes probables du DRS, et ils ont vite compris, parce que c’était cousu de fil blanc et, comme d’habitude, ils se sont méfié, la ficelle était trop grosse.

    Quelques heures plus tard, ils ont poliment quitté la table de la CNCD. Les militants habitués à être à l’écoute des revendications de la population auraient du comprendre qu‘il y avait anguille sous roche. En plus organiser une marche dans la capitale, en plein état d’urgence, annoncée 3 semaines à l’avance, sans préparation, sans concertation sérieuse avec leur base, sans slogans préalablement définis, alors qu’on garde encore en mémoire la sauvage répression du printemps noir à l’entrée d’Alger. Et puis l'assassinat de Mohamed Boudiaf, 200 000 morts, les massacres, les exécutions sommaires, la torture, le couvre feu, comment peut-on oublier ? Nous ne sommes ni le premier novembre 1954, ni en octobre 1988.

    Les militants de la démocratie, toutes générations confondues, sont maintenant endurcis : ils ont l’expérience et ils n’ont pas perdu leur lucidité. Ils savent combien il est difficile d’organiser une marche publique combien peut coûter cher une confrontation frontale avec le régime en victimes et aussi en acquis politiques. On n’a pas le droit de lancer une marche publique “la fleur au fusil” puis constater son échec. Maintenant il va falloir remonter la pente.
    La suite des évènements a donné raison au FFS car nous ne sommes ni en Tunisie ni au Caire ni à Bahrein ni même en Libye. La rue a ses règles et aussi ses risques. En matière de lutte pour les droits de l’homme et la démocratie peut-être sommes nous plus près de nos frères de combat marocains que de nos frères arabes de l’Est.

    Et nous avons compris quand, au lendemain du flop de la seconde marche (plutôt le sit-in des flics), le FFS a annoncé qu’il soutient les revendications des étudiants. Un vrai combat politique vient de commencer.


    Algérie politique
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.
Chargement...
X