L’épicier en rupture de stock
De difficile, la situation est passée à intenable. Cerné par les dizaines de revendications sectorielles quotidiennes, le régime se retrouve aujourd’hui piégé par sa propre logique, payer les segments les plus dangereux pour sa survie afin d’acheter du silence et du consentement. Sauf que pour continuer à gérer le pays comme une épicerie, il se retrouve obligé de payer de plus en plus et de plus en plus de monde. Médecins, étudiants, chômeurs, non-voyants, gardes communaux, retraités, pétroliers, fonctionnaires ou enseignants, tous demandent du mieux, ayant flairé l’ouverture et la position élémentaire/alimentaire du chef de l’Etat, une sorte d’épicier qui a peur qu’on lui brûle son magasin à cause d’une rupture de stock. Contraint de contenter tout le monde pour dépolitiser les revendications, il aura poussé les Algériens à le prendre au mot ; puisque les besoins ne sont pas politiques et que personne ne réclame d’ouverture, il faut donc demander plus d’argent, du sucre en vrac, de l’huile par citernes entières, des logements, des camions, de la terre, du goudron, bref, tout ce qui appartient au domaine du socioéconomique.
C’est l’ironie de l’histoire, à force de contester les contestations politiques, le système va se retrouver à devoir tout (re)politiser, sous peine de se voir ruiné par les revendications financières, les caisses de l’Etat n’étant pas inépuisables. Mercredi dernier, le président a tenu une réunion secrète avec l’ensemble des apparatchiks du système, Sénat, APN, Premier ministère, tous ceux qui sont associés à la faillite. Objectif ? Comment arrêter cette infernale spirale que nous avons créée ? On parle déjà d’un changement de Constitution, d’une ouverture politique maîtrisée et d’agréments de nouveaux partis. C’est le moment de faire l’inverse en refusant toute concession politique. On veut de l’argent, beaucoup d’argent. Sinon, on ferme l’épicerie.
Chawki Amari
De difficile, la situation est passée à intenable. Cerné par les dizaines de revendications sectorielles quotidiennes, le régime se retrouve aujourd’hui piégé par sa propre logique, payer les segments les plus dangereux pour sa survie afin d’acheter du silence et du consentement. Sauf que pour continuer à gérer le pays comme une épicerie, il se retrouve obligé de payer de plus en plus et de plus en plus de monde. Médecins, étudiants, chômeurs, non-voyants, gardes communaux, retraités, pétroliers, fonctionnaires ou enseignants, tous demandent du mieux, ayant flairé l’ouverture et la position élémentaire/alimentaire du chef de l’Etat, une sorte d’épicier qui a peur qu’on lui brûle son magasin à cause d’une rupture de stock. Contraint de contenter tout le monde pour dépolitiser les revendications, il aura poussé les Algériens à le prendre au mot ; puisque les besoins ne sont pas politiques et que personne ne réclame d’ouverture, il faut donc demander plus d’argent, du sucre en vrac, de l’huile par citernes entières, des logements, des camions, de la terre, du goudron, bref, tout ce qui appartient au domaine du socioéconomique.
C’est l’ironie de l’histoire, à force de contester les contestations politiques, le système va se retrouver à devoir tout (re)politiser, sous peine de se voir ruiné par les revendications financières, les caisses de l’Etat n’étant pas inépuisables. Mercredi dernier, le président a tenu une réunion secrète avec l’ensemble des apparatchiks du système, Sénat, APN, Premier ministère, tous ceux qui sont associés à la faillite. Objectif ? Comment arrêter cette infernale spirale que nous avons créée ? On parle déjà d’un changement de Constitution, d’une ouverture politique maîtrisée et d’agréments de nouveaux partis. C’est le moment de faire l’inverse en refusant toute concession politique. On veut de l’argent, beaucoup d’argent. Sinon, on ferme l’épicerie.
Chawki Amari
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