Le producteur canadien de pomme de terre est emprisonné au Liban depuis 50 jours. L’agriculteur en question, Henk Tepper, était en déplacement au pays du Cèdre à la recherche de nouveaux clients, lorsqu’il a été arrêté, le 23 mars dernier, par les services de douanes libanais, suite au mandat d’arrêt international lancé par l’Algérie via Interpol.
Il est accusé d’avoir fourni des documents falsifiés le faisant passer pour un agent de l’agence canadienne d’inspection des aliments.
Depuis cette date, le producteur de pommes de terre croupit dans une prison libanaise. L’Algérie, un pays où il n’a jamais mis les pieds, l’accuse d’avoir tenté de vendre en 2007 des pommes de terre impropres à la consommation.
L’Algérie a demandé à Interpol d’émettre un mandat d’arrêt international contre Tepper, qui a été arrêté au Liban lors d’un voyage dans ce pays. «Il n’a pas vu la lumière du jour depuis 45 jours», a déclaré son avocat canadien Rodney Gillis. «Il est complètement frustré parce qu’il n’a pas commis de crime. Il n’a même jamais mis les pieds en Algérie.» Aujourd’hui, les autorités algériennes demandent son extradition afin de faire toute la lumière sur cette affaire qui n’a pas encore révélé tous ses secrets.
Selon le ministère canadien des Affaires étrangères, les représentants canadiens au Liban ont offert des «services consulaires» à Tepper et ils sont en contact régulier avec sa famille. Un porte-parole du ministère a également indiqué par courriel que le gouvernement surveillait l’état de santé de Tepper. «(Mais) le gouvernement du Canada ne peut pas intervenir dans les affaires judiciaires d’un pays souverain, il ne peut pas solliciter de traitement préférentiel ou essayer de soustraire les citoyens canadiens de l’application régulière de la loi locale», écrit Ann Matejicka.
L’avocat Rodney Gillis dit que le ministère des Affaires étrangères a été presque inutile dans cette affaire et qu’il devrait plutôt exercer des pressions sur Interpol afin de faire tomber l’avis de recherche contre Tepper, ce qui inciterait les Libanais à libérer son client.
Qui aura le dernier mot ?
Pour rappel, le feuilleton de la pomme de terre avariée, qui a défrayé la chronique en 2007, s’est déclenché en plein mois du ramadan lorsque les autorités algériennes, et afin de combler un manque de ce produit, ont décidé d’importer ce tubercule.
Ainsi, une dizaine de tonnes de ce tubercule impropre à la consommation a été importée du Canada. Plus de 40 000 tonnes sur les 100 000 prévues ont été écoulées sur le marché.
Qu’est-ce qui aurait donc favorisé un tel trafic à grande échelle ?
Selon les premières informations fournies, le ministre de l’Agriculture de la province canadienne de l’Ile du Prince Édouard a été désigné du doigt sur la qualité de la pomme de terre exportée vers Algérie.
Le gouvernement de la petite province canadienne a autorisé l’exportation vers le marché algérien de la pomme de terre avariée. Plus important encore, un député conservateur a déclaré que la pomme de terre exportée vers l’Algérie était atteinte d’une maladie appelée bacterial ring rot, ou pourriture bactérienne circulaire.
Selon les experts, cette maladie nécessite la mise en quarantaine de la cargaison et du bateau qui la transporte. Cette nouvelle version venait de démentir les déclarations de l’ambassadeur du Canada en Algérie qui avait défendu la qualité de la pomme de terre en provenance du Canada.
En effet, la représentation diplomatique canadienne à Alger avait expliqué que la pomme de terre vendue sur le marché algérien était de bonne qualité, avant de mettre en cause les conditions de stockage en Algérie. Le porte-parole de l’ambassade avait cité le cas de 10 tonnes de pomme de terre avariées saisies dont, selon l’ambassade du Canada, la détérioration a été imputée au «mauvais entreposage d’un acheteur, ce qui a provoqué la pourriture et la saisie du produit incriminé».
La même représentation diplomatique en Algérie avait affirmé que la pomme de terre de table, destinée à la consommation des ménages, arrivée en Algérie à l’été 2007, «a été cultivée, récoltée et entreposée en respectant rigoureusement les procédures». Elle avait également ajouté que le produit a été soumis à une inspection avant d’être chargé sur des bateaux. Le ministère de l’Agriculture avait déposé plainte contre un importateur de pomme de terre pour avoir fourni des certificats phytosanitaires non conformes à la législation. La plainte concerne la cargaison du navire Green Concordia.
Le ministère avait décidé de passer à l’action après avoir constaté que les deux certificats fournis par l’importateur, en l’occurrence la Sarl CM Al Amani Haddad, comportaient des tonnages différents de ceux fournis par l’agence canadienne d’inspection des aliments.
Sur les premiers, il est indiqué que l’agence a inspecté deux quantités, respectivement de 2 200 et un peu plus de 1 300 tonnes, alors que sur les documents de l’importateur, il est fait mention de 2 200 et 1 600 tonnes. L’importateur avait bénéficié d’une exonération de taxes et de droits de douanes, conformément au dispositif arrêté par les pouvoirs publics pour réguler le marché suite à une flambée des prix de la pomme de terre. Le navire incriminé transportait une cargaison de 3 800 tonnes.
Jeune Indépendant
Il est accusé d’avoir fourni des documents falsifiés le faisant passer pour un agent de l’agence canadienne d’inspection des aliments.
Depuis cette date, le producteur de pommes de terre croupit dans une prison libanaise. L’Algérie, un pays où il n’a jamais mis les pieds, l’accuse d’avoir tenté de vendre en 2007 des pommes de terre impropres à la consommation.
L’Algérie a demandé à Interpol d’émettre un mandat d’arrêt international contre Tepper, qui a été arrêté au Liban lors d’un voyage dans ce pays. «Il n’a pas vu la lumière du jour depuis 45 jours», a déclaré son avocat canadien Rodney Gillis. «Il est complètement frustré parce qu’il n’a pas commis de crime. Il n’a même jamais mis les pieds en Algérie.» Aujourd’hui, les autorités algériennes demandent son extradition afin de faire toute la lumière sur cette affaire qui n’a pas encore révélé tous ses secrets.
Selon le ministère canadien des Affaires étrangères, les représentants canadiens au Liban ont offert des «services consulaires» à Tepper et ils sont en contact régulier avec sa famille. Un porte-parole du ministère a également indiqué par courriel que le gouvernement surveillait l’état de santé de Tepper. «(Mais) le gouvernement du Canada ne peut pas intervenir dans les affaires judiciaires d’un pays souverain, il ne peut pas solliciter de traitement préférentiel ou essayer de soustraire les citoyens canadiens de l’application régulière de la loi locale», écrit Ann Matejicka.
L’avocat Rodney Gillis dit que le ministère des Affaires étrangères a été presque inutile dans cette affaire et qu’il devrait plutôt exercer des pressions sur Interpol afin de faire tomber l’avis de recherche contre Tepper, ce qui inciterait les Libanais à libérer son client.
Qui aura le dernier mot ?
Pour rappel, le feuilleton de la pomme de terre avariée, qui a défrayé la chronique en 2007, s’est déclenché en plein mois du ramadan lorsque les autorités algériennes, et afin de combler un manque de ce produit, ont décidé d’importer ce tubercule.
Ainsi, une dizaine de tonnes de ce tubercule impropre à la consommation a été importée du Canada. Plus de 40 000 tonnes sur les 100 000 prévues ont été écoulées sur le marché.
Qu’est-ce qui aurait donc favorisé un tel trafic à grande échelle ?
Selon les premières informations fournies, le ministre de l’Agriculture de la province canadienne de l’Ile du Prince Édouard a été désigné du doigt sur la qualité de la pomme de terre exportée vers Algérie.
Le gouvernement de la petite province canadienne a autorisé l’exportation vers le marché algérien de la pomme de terre avariée. Plus important encore, un député conservateur a déclaré que la pomme de terre exportée vers l’Algérie était atteinte d’une maladie appelée bacterial ring rot, ou pourriture bactérienne circulaire.
Selon les experts, cette maladie nécessite la mise en quarantaine de la cargaison et du bateau qui la transporte. Cette nouvelle version venait de démentir les déclarations de l’ambassadeur du Canada en Algérie qui avait défendu la qualité de la pomme de terre en provenance du Canada.
En effet, la représentation diplomatique canadienne à Alger avait expliqué que la pomme de terre vendue sur le marché algérien était de bonne qualité, avant de mettre en cause les conditions de stockage en Algérie. Le porte-parole de l’ambassade avait cité le cas de 10 tonnes de pomme de terre avariées saisies dont, selon l’ambassade du Canada, la détérioration a été imputée au «mauvais entreposage d’un acheteur, ce qui a provoqué la pourriture et la saisie du produit incriminé».
La même représentation diplomatique en Algérie avait affirmé que la pomme de terre de table, destinée à la consommation des ménages, arrivée en Algérie à l’été 2007, «a été cultivée, récoltée et entreposée en respectant rigoureusement les procédures». Elle avait également ajouté que le produit a été soumis à une inspection avant d’être chargé sur des bateaux. Le ministère de l’Agriculture avait déposé plainte contre un importateur de pomme de terre pour avoir fourni des certificats phytosanitaires non conformes à la législation. La plainte concerne la cargaison du navire Green Concordia.
Le ministère avait décidé de passer à l’action après avoir constaté que les deux certificats fournis par l’importateur, en l’occurrence la Sarl CM Al Amani Haddad, comportaient des tonnages différents de ceux fournis par l’agence canadienne d’inspection des aliments.
Sur les premiers, il est indiqué que l’agence a inspecté deux quantités, respectivement de 2 200 et un peu plus de 1 300 tonnes, alors que sur les documents de l’importateur, il est fait mention de 2 200 et 1 600 tonnes. L’importateur avait bénéficié d’une exonération de taxes et de droits de douanes, conformément au dispositif arrêté par les pouvoirs publics pour réguler le marché suite à une flambée des prix de la pomme de terre. Le navire incriminé transportait une cargaison de 3 800 tonnes.
Jeune Indépendant
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