L’inauguration du Métro d’Alger est une bonne nouvelle pour tous ceux, et ils sont nombreux qui vivent, travaillent ou circulent dans la capitale. Désormais, Alger pourra, enfin, s’enorgueillir d’avoir le premier jalon d’un réseau de transport en commun des plus modernes, même s’il s’agit d’une ligne de quelques 10 stations sur une longueur d’à peine 10 km.
A son rythme de croisière, le métro pourra ainsi transporter jusqu’à 250 000 voyageurs/jour, ce qui devrait désengorger la capitale soumise depuis de nombreuses années au diktat des véhicules à essence responsables pour une grande part des sempiternels embouteillages et de l’air irrespirable qui caractérisent la capitale.
Il n’empêche, cette inauguration laisse un goût amer à tous ceux qui ont suivi, de près ou de loin, les aventures rocambolesques de ce projet dont les études ont débuté en 1976 et les travaux en 1982, soit une durée réelle de près de 23 ans, si l’on exclut les sept années de terrorisme (1992-1999), au rythme moyen de 500 mètres de ligne par an !
Cela explique, partiellement, le coût particulièrement onéreux du projet puisque l’Etat aura dû débourser quelques un milliard d’euros pour arriver à cette inauguration, soit un coût de l’ordre de 100 millions d’euros le kilomètre.
Ces chiffres comparés à ceux d’autres métros réalisés de par le monde laissent pantois, que ce soit en termes de durée des travaux, de coûts ou même de kilomètres réalisés ou de nombre des personnes transportées. Comparons, à titre d’exemples, avec les métros d’Istanbul, de Mexico, de Shanghai et aussi au fameux Shuttle qui relie la France et l’Angleterre.
Commençons par un métro proche du nôtre : celui d’Istanbul. Les travaux ont débuté en 1992, soit dix ans après celui d’Alger. Il a été ouvert au public en 2000, soit huit ans après. A cet instant, il était constitué d'une ligne de 15,6 km comportant 10 stations et transportait chaque jour 130 000 passagers. Un deuxième tronçon de 3,6 km de long est en construction pour établir une connexion avec un métro léger et une ligne de banlieue ouest en franchissant la Corne d'Or sur un pont.
L'ouverture d’un troisième tronçon est prévue grâce à une ligne de 22 km parallèle à la côte asiatique. Sa mise en service est prévue pour la fin 2011. Ainsi, moins de vingt ans après le début des travaux, le réseau sera constitué de 41,2 km de lignes, soit quatre fois plus de km qu’en Algérie.
A Mexico, le début des travaux du métro remonte à 1967. Deux ans après le lancement des travaux, la première ligne était ouverte. Au début le réseau ne comportait que 16 stations et faisait 11,5 km de long. Cependant, dès 1974 le métro comportait 40 km de ligne et 48 stations. Vingt ans après, soit fin 1985, le réseau s’étendait sur 110 km de lignes (soit onze fois plus qu’à Alger) et comprenait 105 stations.
Aujourd’hui (44 ans après) la capitale mexicaine dispose d’un réseau composé de 11 lignes, 184 stations et 200 km de double voie. Grâce à cela, plus de 4 millions de personnes sont transportées chaque jour. En juin 2007, les autorités ont pris la décision de construire une 12ème ligne.
A Shanghai, les travaux de construction du métro ont pris une toute autre dimension. Jugez-en. Sa construction a commencé en 1990. La première ligne a été mise en service en 1995, soit cinq ans après. En 2010, soit vingt ans après, le métro de Shanghai (troisième métro de Chine après ceux de Beijing et Tianjin) dispose de 12 lignes, de 420 kilomètres de voies (soit 42 fois plus qu’à Alger !) et de 268 stations, ce qui en fait le plus grand métro du monde.
Grâce à ce réseau, 4,78 millions de voyageurs sont transportés chaque jour, soit 35 % des trajets réalisés par les transports publics. La fréquentation attendue en 2012 sera de 8 millions de voyageurs par jour, permettant au métro d’assurer 43 % des trajets effectués en transports publics. Enfin, en 2020, soit trente ans après, le réseau comportera 18 lignes, desservira 524 stations et aura une longueur totale de 970 km. No comment.
Enfin, last but not least, parlons du tunnel sous la Manche reliant le sud-est du Royaume-Uni (Angleterre) et le nord de la France. Composé de deux tubes parcourus par des trains, et d'un tube de service plus petit, il est long de 50,5 kilomètres. C'est actuellement le tunnel ayant la section sous-marine la plus longue du monde.
Il comporte un tronçon de 37 km sous le fond marin. Sa construction s’est déroulée entre le 15 septembre 1987 et le 10 décembre 1993. Sa mise en service est intervenue officiellement le 6 mai 1994. Désormais, ce tunnel draine quelques 10 millions de passagers/an et 20 millions de tonnes de marchandises/an.
Ce projet, qui aura duré moins de 7 ans, aura coûté quelques 5 milliards d’euros, soit 100 millions d’euros le km. Autrement dit un km souterrain d’Alger sur 23 ans aura coûté autant qu’un km sous-marin sous la Manche sur sept ans.
Smaïl Goumeziane
La Nation
A son rythme de croisière, le métro pourra ainsi transporter jusqu’à 250 000 voyageurs/jour, ce qui devrait désengorger la capitale soumise depuis de nombreuses années au diktat des véhicules à essence responsables pour une grande part des sempiternels embouteillages et de l’air irrespirable qui caractérisent la capitale.
Il n’empêche, cette inauguration laisse un goût amer à tous ceux qui ont suivi, de près ou de loin, les aventures rocambolesques de ce projet dont les études ont débuté en 1976 et les travaux en 1982, soit une durée réelle de près de 23 ans, si l’on exclut les sept années de terrorisme (1992-1999), au rythme moyen de 500 mètres de ligne par an !
Cela explique, partiellement, le coût particulièrement onéreux du projet puisque l’Etat aura dû débourser quelques un milliard d’euros pour arriver à cette inauguration, soit un coût de l’ordre de 100 millions d’euros le kilomètre.
Ces chiffres comparés à ceux d’autres métros réalisés de par le monde laissent pantois, que ce soit en termes de durée des travaux, de coûts ou même de kilomètres réalisés ou de nombre des personnes transportées. Comparons, à titre d’exemples, avec les métros d’Istanbul, de Mexico, de Shanghai et aussi au fameux Shuttle qui relie la France et l’Angleterre.
Commençons par un métro proche du nôtre : celui d’Istanbul. Les travaux ont débuté en 1992, soit dix ans après celui d’Alger. Il a été ouvert au public en 2000, soit huit ans après. A cet instant, il était constitué d'une ligne de 15,6 km comportant 10 stations et transportait chaque jour 130 000 passagers. Un deuxième tronçon de 3,6 km de long est en construction pour établir une connexion avec un métro léger et une ligne de banlieue ouest en franchissant la Corne d'Or sur un pont.
L'ouverture d’un troisième tronçon est prévue grâce à une ligne de 22 km parallèle à la côte asiatique. Sa mise en service est prévue pour la fin 2011. Ainsi, moins de vingt ans après le début des travaux, le réseau sera constitué de 41,2 km de lignes, soit quatre fois plus de km qu’en Algérie.
A Mexico, le début des travaux du métro remonte à 1967. Deux ans après le lancement des travaux, la première ligne était ouverte. Au début le réseau ne comportait que 16 stations et faisait 11,5 km de long. Cependant, dès 1974 le métro comportait 40 km de ligne et 48 stations. Vingt ans après, soit fin 1985, le réseau s’étendait sur 110 km de lignes (soit onze fois plus qu’à Alger) et comprenait 105 stations.
Aujourd’hui (44 ans après) la capitale mexicaine dispose d’un réseau composé de 11 lignes, 184 stations et 200 km de double voie. Grâce à cela, plus de 4 millions de personnes sont transportées chaque jour. En juin 2007, les autorités ont pris la décision de construire une 12ème ligne.
A Shanghai, les travaux de construction du métro ont pris une toute autre dimension. Jugez-en. Sa construction a commencé en 1990. La première ligne a été mise en service en 1995, soit cinq ans après. En 2010, soit vingt ans après, le métro de Shanghai (troisième métro de Chine après ceux de Beijing et Tianjin) dispose de 12 lignes, de 420 kilomètres de voies (soit 42 fois plus qu’à Alger !) et de 268 stations, ce qui en fait le plus grand métro du monde.
Grâce à ce réseau, 4,78 millions de voyageurs sont transportés chaque jour, soit 35 % des trajets réalisés par les transports publics. La fréquentation attendue en 2012 sera de 8 millions de voyageurs par jour, permettant au métro d’assurer 43 % des trajets effectués en transports publics. Enfin, en 2020, soit trente ans après, le réseau comportera 18 lignes, desservira 524 stations et aura une longueur totale de 970 km. No comment.
Enfin, last but not least, parlons du tunnel sous la Manche reliant le sud-est du Royaume-Uni (Angleterre) et le nord de la France. Composé de deux tubes parcourus par des trains, et d'un tube de service plus petit, il est long de 50,5 kilomètres. C'est actuellement le tunnel ayant la section sous-marine la plus longue du monde.
Il comporte un tronçon de 37 km sous le fond marin. Sa construction s’est déroulée entre le 15 septembre 1987 et le 10 décembre 1993. Sa mise en service est intervenue officiellement le 6 mai 1994. Désormais, ce tunnel draine quelques 10 millions de passagers/an et 20 millions de tonnes de marchandises/an.
Ce projet, qui aura duré moins de 7 ans, aura coûté quelques 5 milliards d’euros, soit 100 millions d’euros le km. Autrement dit un km souterrain d’Alger sur 23 ans aura coûté autant qu’un km sous-marin sous la Manche sur sept ans.
Smaïl Goumeziane
La Nation
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