Hier, l’opération déclenchée par les services de sécurité contre les éléments d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) localisés dans les parages des Aït Khelifa, village de la commune d’Aït Amrane, dans le centre de la wilaya de Boumerdès, se poursuivait toujours.
En milieu de journée, de violents échanges de tirs à l’arme automatique ont été entendus par les habitants des Aït Khelifa. Contactée par nos soins, une source sécuritaire estime que d’autres terroristes se terrent dans la zone forestière ciblée par cette opération déclenchée, rappelonsle, dimanche vers 3 heures du matin. Prudente, notre source nous a indiqué que 14 éléments armés, en regroupement après la dernière tempête dans une maison abandonnée, sont encerclés.
Par ailleurs, ce groupe qui disposait, paraît-il, de l’alimentation en électricité, a, en outre, aménagé une casemate à côté de cette maison. Le premier bilan de cette opération fait état de l’élimination de 4 terroristes, tous originaires des communes du centre de la wilaya de Boumerdès, fief de la redoutable katibat El Arkam. Les corps de ces terroristes ont été déposés à la morgue de l’hôpital de Thenia.
Ce premier succès a été enregistré dès les premiers instants de l’assaut déclenché dimanche par les forces combinées (ANP/BMPJ/Garde communale). Les forces de sécurité avaient également récupéré 4 fusils d’assaut de type kalachnikov et un fusil de marque Seminov. Durant la journée d’hier, 7 autres terroristes ont été éliminés, nous ont signalé nos sources. Ce qui porte le nombre d’islamistes armés abattus depuis l’engagement de la bataille à onze.
Pour rappel, le commandement de Boumerdès a mobilisé d’importants moyens humains et matériels pour mener à bien cette opération. Au moment de la mise en page de cet article, les forces de l’ordre étaient en pleine action contre ce qui reste du groupe. De plus, ce bilan évolue d’heure en heure. Il sera très certainement revu à la hausse. En effet, selon des informations circulant à Boumerdès, il est question de l’élimination, entre autres, de Abderrezak Sersoub, redoutable «émir» monté au maquis en 1993. Mais l’information a été, pour l’heure, démentie par une source sécuritaire.
Deux «émirs» éliminés
Deux éléments parmi les quatre premiers tués de cette opération faisaient fonction d’émirs des seriates de Thenia et d’Aït Amrane. L’information est confirmée. Il s’agit de A. M. Rafik alias Pepiro, âgé de 26 ans, originaire de la ville de Thenia (ex- Ménerville). Il est monté au maquis en 2006, du temps du GSPC. Après l’élimination des terroristes aguerris pouvant commander un noyau dur de terroristes, il a été intronisé émir, faute de mieux, des lambeaux de la seriate de la région de l’ex-Ménerville.
Le basculement de ce jeune dans le terrorisme laisse, en effet, perplexe plus d’un. Il ne faisait pas partie d’une famille ayant des penchants intégristes. Au contraire, deux de ses oncles étaient des militants de partis politiques de la mouvance démocratique. L’un d’eux y active encore. Plus grave, le second oncle, gérant de la station- service de la ville de Thenia, a été assassiné par les GIA au début des années 1990. Il avait refusé de se soumettre à l’injonction des GIA, interdisant à l’époque la vente de carburant.
Le deuxième «émir», Hadjerès Tarek, est originaire de Zemmouri. Il a été installé comme «émir» de la région d’Aït Amrane. Hadjerès Tarek faisait partie d’une tribu originaire de Sidi-Hadjerès, dans la région de Sidi Aïssa, au sud de la wilaya de M’sila. Elle s’est établie depuis longtemps à Zemmouri. Une quinzaine d’éléments de cette tribu entre 4 frères Hadjerès et leurs 2 cousins du même nom — Tarek a été éliminé et un autre Hadjerès s’est repenti — et des cousins par alliance ont fait partie des groupes armés et ont mené des actions criminelles dans la zone de Zemmouri. Les quatre frères Hadjerès, cités plus haut, ont tous été éliminés.
La katibat El Arkam amputée d’une partie essentielle de sa force de nuisance
Ce succès des services de sécurité porte un coup dur, mais pas encore fatal, à la katibat El Arkam, qui est, au plan de l'efficacité sanguinaire, de la zone 2 de l’organigramme hérité par Al Qaïda du GSPC, la plus efficace. Cette phalange présente dans la partie centrale de la wilaya de Boumerdès active du moins grâce aux éléments encore vivants dans l’axe compris entre, d’une part, la forêt de Djerrah au sud et, d’autre part, la forêt marine de Zemmouri au nord, en passant par les municipalités de Ammal, Aït Amrane, Souk El Had, Thenia, Si Mustapha et Laghata.
La liste des tueries que ses éléments ont perpétrées est malheureusement très longue. Plus de 80 % des attentats kamikazes commis dans la région de Boumerdès sont à l’actif des «émirs» de la katibat El Arkam. Elle avait, en outre, été utilisée comme point d’appui et de soutien aux terroristes qui étaient chargés de lancer des attaques contre la capitale. L’opération déclenchée dimanche est en voie d’amputer cette phalange d’une grande partie de son noyau dur. Il ne lui restera que quelques éléments en errance dans les zones montagneuses.
Abachi L.
Le Soir d'Algérie - 22/02/2012
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En milieu de journée, de violents échanges de tirs à l’arme automatique ont été entendus par les habitants des Aït Khelifa. Contactée par nos soins, une source sécuritaire estime que d’autres terroristes se terrent dans la zone forestière ciblée par cette opération déclenchée, rappelonsle, dimanche vers 3 heures du matin. Prudente, notre source nous a indiqué que 14 éléments armés, en regroupement après la dernière tempête dans une maison abandonnée, sont encerclés.
Par ailleurs, ce groupe qui disposait, paraît-il, de l’alimentation en électricité, a, en outre, aménagé une casemate à côté de cette maison. Le premier bilan de cette opération fait état de l’élimination de 4 terroristes, tous originaires des communes du centre de la wilaya de Boumerdès, fief de la redoutable katibat El Arkam. Les corps de ces terroristes ont été déposés à la morgue de l’hôpital de Thenia.
Ce premier succès a été enregistré dès les premiers instants de l’assaut déclenché dimanche par les forces combinées (ANP/BMPJ/Garde communale). Les forces de sécurité avaient également récupéré 4 fusils d’assaut de type kalachnikov et un fusil de marque Seminov. Durant la journée d’hier, 7 autres terroristes ont été éliminés, nous ont signalé nos sources. Ce qui porte le nombre d’islamistes armés abattus depuis l’engagement de la bataille à onze.
Pour rappel, le commandement de Boumerdès a mobilisé d’importants moyens humains et matériels pour mener à bien cette opération. Au moment de la mise en page de cet article, les forces de l’ordre étaient en pleine action contre ce qui reste du groupe. De plus, ce bilan évolue d’heure en heure. Il sera très certainement revu à la hausse. En effet, selon des informations circulant à Boumerdès, il est question de l’élimination, entre autres, de Abderrezak Sersoub, redoutable «émir» monté au maquis en 1993. Mais l’information a été, pour l’heure, démentie par une source sécuritaire.
Deux «émirs» éliminés
Deux éléments parmi les quatre premiers tués de cette opération faisaient fonction d’émirs des seriates de Thenia et d’Aït Amrane. L’information est confirmée. Il s’agit de A. M. Rafik alias Pepiro, âgé de 26 ans, originaire de la ville de Thenia (ex- Ménerville). Il est monté au maquis en 2006, du temps du GSPC. Après l’élimination des terroristes aguerris pouvant commander un noyau dur de terroristes, il a été intronisé émir, faute de mieux, des lambeaux de la seriate de la région de l’ex-Ménerville.
Le basculement de ce jeune dans le terrorisme laisse, en effet, perplexe plus d’un. Il ne faisait pas partie d’une famille ayant des penchants intégristes. Au contraire, deux de ses oncles étaient des militants de partis politiques de la mouvance démocratique. L’un d’eux y active encore. Plus grave, le second oncle, gérant de la station- service de la ville de Thenia, a été assassiné par les GIA au début des années 1990. Il avait refusé de se soumettre à l’injonction des GIA, interdisant à l’époque la vente de carburant.
Le deuxième «émir», Hadjerès Tarek, est originaire de Zemmouri. Il a été installé comme «émir» de la région d’Aït Amrane. Hadjerès Tarek faisait partie d’une tribu originaire de Sidi-Hadjerès, dans la région de Sidi Aïssa, au sud de la wilaya de M’sila. Elle s’est établie depuis longtemps à Zemmouri. Une quinzaine d’éléments de cette tribu entre 4 frères Hadjerès et leurs 2 cousins du même nom — Tarek a été éliminé et un autre Hadjerès s’est repenti — et des cousins par alliance ont fait partie des groupes armés et ont mené des actions criminelles dans la zone de Zemmouri. Les quatre frères Hadjerès, cités plus haut, ont tous été éliminés.
La katibat El Arkam amputée d’une partie essentielle de sa force de nuisance
Ce succès des services de sécurité porte un coup dur, mais pas encore fatal, à la katibat El Arkam, qui est, au plan de l'efficacité sanguinaire, de la zone 2 de l’organigramme hérité par Al Qaïda du GSPC, la plus efficace. Cette phalange présente dans la partie centrale de la wilaya de Boumerdès active du moins grâce aux éléments encore vivants dans l’axe compris entre, d’une part, la forêt de Djerrah au sud et, d’autre part, la forêt marine de Zemmouri au nord, en passant par les municipalités de Ammal, Aït Amrane, Souk El Had, Thenia, Si Mustapha et Laghata.
La liste des tueries que ses éléments ont perpétrées est malheureusement très longue. Plus de 80 % des attentats kamikazes commis dans la région de Boumerdès sont à l’actif des «émirs» de la katibat El Arkam. Elle avait, en outre, été utilisée comme point d’appui et de soutien aux terroristes qui étaient chargés de lancer des attaques contre la capitale. L’opération déclenchée dimanche est en voie d’amputer cette phalange d’une grande partie de son noyau dur. Il ne lui restera que quelques éléments en errance dans les zones montagneuses.
Abachi L.
Le Soir d'Algérie - 22/02/2012
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