Suite
ais aussi Méziani Ahmed Ben Bella qui, lui, contrairement au futur président du CCE (Abane) qui ne sera libéré de prison qu'en janvier 1955, “s'évadera” au début des années 1950 de la prison de Blida pour rejoindre Le Caire.
Troublante évasion ! Chez les anciens on en parle encore. Ben Bella s'évade, qui plus est de la prison de Blida. À l'époque où il était président de la République, un ancien inspecteur principal de la DST (Défense et sécurité du Territoire), Mohand Ousmer le connaît fort bien, n'hésitera pas à répandre des informations sur “l'évasion” de Méziani Ahmed Ben Bella de cette même prison de Blida dont il disait qu’elle avait été plus ou moins arrangée pour permettre à ce dernier d'arriver au Caire et ne pas manquer la grande effervescence populaire qui avait envahi les rues à la faveur de la déposition du roi Farouk par les “officiers libres”. Mais le plus important dans les propos de l'ancien officier de la DST, c'est la version qu'il donne quand il affirme que parmi les gens qui composaient la délégation extérieure du MTLD à cette époque-là et que Ben Bella avait été retourné par les services spéciaux français souffrant alors d'un manque critique de renseignements sur la nouvelle direction politique de l'Égypte des militaires. Suivez mon regard !
Pendant ce temps, Abane Ramdane purgeait toujours ses cinq années de détention dans différentes prisons françaises. Le 1er novembre 1954 arrive et l'équipe qui en déclenche le processus est composée de 6 personnes dont une (Mohamed Boudiaf se rendra fin octobre 1954 au Caire pour délivrer la proclamation du 1er Novembre dont le texte intégral sera diffusé par la Radio du Caire la veille du déclenchement.
Les Cinq autres membres du Comité révolutionnaire, dont Didouche Mourad, auront à diriger des zones de combat en qualité de chefs politico-militaires. Des zones qui deviendront des wilayas de combat après les décisions prises à ce propos par le Congrès de La Soummam.
Au Caire, Mohamed Boudiaf prendra en charge la direction extérieure du MTLD qu’il transformera sur le champ en mission exclusivement au service du FLN. Au mois d’octobre 1956 c’est l’effarement; l’avion d’Air Atlas (marocain) transportant les cinq leaders installés dans la capitale égyptienne, dont Ben Bella, Boudiaf et Aït Ahmed, est arraisonné et contraint d’atterrir sur l’aéroport d’Alger. Étrange, comme j’y pense encore tout en me demandant pourquoi, alors qu’ils étaient armés jusqu’aux dents, aucun d’eux n’a pris son courage à deux mains pour au moins affecter de se défendre les armes à la main. Mains non, pourquoi se montrer plus courageux qu’on ne l’est en réalité puisque de la chair à canon il y en avait partout dans les maquis et dans les grandes villes pour entretenir la guérilla urbaine.
Puis on apprend, non sans consternation, que Abane Ramdane, le grand Abane, le fin stratège politique, venait de mourir “courageusement au combat”, et plus tard qu’il avait été bel et bien assassiné par ses pairs. Pourquoi ? Là est toute la question. Quand j’apprends qu’il avait été effectivement assassiné, j’en suis complètement remué car ( connaissant Abane, j’étais convaincu qu’il s’était rendu à son rendez-vous fatal sans méfiance). Assassiner pour rien Abane, c’est en tout cas le moins qu’on puisse dire. Maintenant à ceux, Meziani Ahmed Ben Bella compris, qui s’étaient empressés de donner leur accord pour son élimination de délivrer enfin le véritable motif qui l’a conduit en toute quiétude au Maroc pour se faire assassiner par des agents du MALG, nous dit-on, à Tétouan encore espagnol.
Pourquoi continue-t-on à accuser Abane de trahison alors que son comportement pendant la guerre de Libération nationale a été irréprochable ? On comprend que Ben Bella n’ait cessé de développer le complexe de l’exclu en se répandant en diatribes humiliantes contre Abane Ramdane qu’il accuse de l’avoir éliminé du Congrès de La Soummam en omettant de l’inviter officiellement. Cette version des faits n’est non seulement pas objective mais elle est fausse, apocryphe. Pourquoi l’est-elle ? Parce que Larbi Ben M’hidi qui avait fait deux brefs séjours au Caire où il s’était rendu spécialement pour inviter au moins trois des représentants de la Délégation extérieure à venir débattre de l’avenir de l’Algérie au Congrès d’Ifri, Ben Bella compris, déclare exactement le contraire. On a dit plus tard que si Ben Bella s’était abstenu de participer au Congrès, c’est parce qu’il avait peur de perdre à jamais son confort à l’étranger où il pouvait continuer impunément à jouer “l’historique” alors qu’il n’en a jamais été un.
Passons les évènements et venons-en à la grande grève de la faim de 1961 qui avait mobilisé des milliers de prisonniers du FLN incarcérés dans les prisons françaises et au cours de laquelle nous avons eu à déplorer plusieurs morts après plus de 21 jours de grève. Ce jour-là devait être en principe la fin de cette grève qui avait mis à mal tant de détenus. Eh bien figurez-vous que Ahmed Ben Bella qui ne voulait pas entendre parler de suspension de la grève, se mit paraît-il dans une colère telle que même ses intimes lui déclarèrent ouvertement leur réprobation. Et que voulait le zaïm ? Simplement que la grève se poursuive pour lui permettre d’être libéré par les Français afin qu’il puisse être le seul
ais aussi Méziani Ahmed Ben Bella qui, lui, contrairement au futur président du CCE (Abane) qui ne sera libéré de prison qu'en janvier 1955, “s'évadera” au début des années 1950 de la prison de Blida pour rejoindre Le Caire.
Troublante évasion ! Chez les anciens on en parle encore. Ben Bella s'évade, qui plus est de la prison de Blida. À l'époque où il était président de la République, un ancien inspecteur principal de la DST (Défense et sécurité du Territoire), Mohand Ousmer le connaît fort bien, n'hésitera pas à répandre des informations sur “l'évasion” de Méziani Ahmed Ben Bella de cette même prison de Blida dont il disait qu’elle avait été plus ou moins arrangée pour permettre à ce dernier d'arriver au Caire et ne pas manquer la grande effervescence populaire qui avait envahi les rues à la faveur de la déposition du roi Farouk par les “officiers libres”. Mais le plus important dans les propos de l'ancien officier de la DST, c'est la version qu'il donne quand il affirme que parmi les gens qui composaient la délégation extérieure du MTLD à cette époque-là et que Ben Bella avait été retourné par les services spéciaux français souffrant alors d'un manque critique de renseignements sur la nouvelle direction politique de l'Égypte des militaires. Suivez mon regard !
Pendant ce temps, Abane Ramdane purgeait toujours ses cinq années de détention dans différentes prisons françaises. Le 1er novembre 1954 arrive et l'équipe qui en déclenche le processus est composée de 6 personnes dont une (Mohamed Boudiaf se rendra fin octobre 1954 au Caire pour délivrer la proclamation du 1er Novembre dont le texte intégral sera diffusé par la Radio du Caire la veille du déclenchement.
Les Cinq autres membres du Comité révolutionnaire, dont Didouche Mourad, auront à diriger des zones de combat en qualité de chefs politico-militaires. Des zones qui deviendront des wilayas de combat après les décisions prises à ce propos par le Congrès de La Soummam.
Au Caire, Mohamed Boudiaf prendra en charge la direction extérieure du MTLD qu’il transformera sur le champ en mission exclusivement au service du FLN. Au mois d’octobre 1956 c’est l’effarement; l’avion d’Air Atlas (marocain) transportant les cinq leaders installés dans la capitale égyptienne, dont Ben Bella, Boudiaf et Aït Ahmed, est arraisonné et contraint d’atterrir sur l’aéroport d’Alger. Étrange, comme j’y pense encore tout en me demandant pourquoi, alors qu’ils étaient armés jusqu’aux dents, aucun d’eux n’a pris son courage à deux mains pour au moins affecter de se défendre les armes à la main. Mains non, pourquoi se montrer plus courageux qu’on ne l’est en réalité puisque de la chair à canon il y en avait partout dans les maquis et dans les grandes villes pour entretenir la guérilla urbaine.
Puis on apprend, non sans consternation, que Abane Ramdane, le grand Abane, le fin stratège politique, venait de mourir “courageusement au combat”, et plus tard qu’il avait été bel et bien assassiné par ses pairs. Pourquoi ? Là est toute la question. Quand j’apprends qu’il avait été effectivement assassiné, j’en suis complètement remué car ( connaissant Abane, j’étais convaincu qu’il s’était rendu à son rendez-vous fatal sans méfiance). Assassiner pour rien Abane, c’est en tout cas le moins qu’on puisse dire. Maintenant à ceux, Meziani Ahmed Ben Bella compris, qui s’étaient empressés de donner leur accord pour son élimination de délivrer enfin le véritable motif qui l’a conduit en toute quiétude au Maroc pour se faire assassiner par des agents du MALG, nous dit-on, à Tétouan encore espagnol.
Pourquoi continue-t-on à accuser Abane de trahison alors que son comportement pendant la guerre de Libération nationale a été irréprochable ? On comprend que Ben Bella n’ait cessé de développer le complexe de l’exclu en se répandant en diatribes humiliantes contre Abane Ramdane qu’il accuse de l’avoir éliminé du Congrès de La Soummam en omettant de l’inviter officiellement. Cette version des faits n’est non seulement pas objective mais elle est fausse, apocryphe. Pourquoi l’est-elle ? Parce que Larbi Ben M’hidi qui avait fait deux brefs séjours au Caire où il s’était rendu spécialement pour inviter au moins trois des représentants de la Délégation extérieure à venir débattre de l’avenir de l’Algérie au Congrès d’Ifri, Ben Bella compris, déclare exactement le contraire. On a dit plus tard que si Ben Bella s’était abstenu de participer au Congrès, c’est parce qu’il avait peur de perdre à jamais son confort à l’étranger où il pouvait continuer impunément à jouer “l’historique” alors qu’il n’en a jamais été un.
Passons les évènements et venons-en à la grande grève de la faim de 1961 qui avait mobilisé des milliers de prisonniers du FLN incarcérés dans les prisons françaises et au cours de laquelle nous avons eu à déplorer plusieurs morts après plus de 21 jours de grève. Ce jour-là devait être en principe la fin de cette grève qui avait mis à mal tant de détenus. Eh bien figurez-vous que Ahmed Ben Bella qui ne voulait pas entendre parler de suspension de la grève, se mit paraît-il dans une colère telle que même ses intimes lui déclarèrent ouvertement leur réprobation. Et que voulait le zaïm ? Simplement que la grève se poursuive pour lui permettre d’être libéré par les Français afin qu’il puisse être le seul
Commentaire