Tweet
Le premier constat est celui d'une tiédeur largement ressentie lors de cette campagne électorale, qui boucle bientôt sa deuxième semaine, sans pour autant réussir à emballer les électeurs.
Ni les meetings font salle comble, ni l'affichage des listes électorales n'accapare les murs des villes et même les spots-radio et télévisés ne drainent grand public. En un mot, la campagne ne décolle pas, alorsqu'elle a déjà consommé plus de la moitié du temps qui lui est imparti. Dans cette veine, il faut dire que c'est l'opposition qui en porte la plus grande responsabilité, si l'on admet que c'était d'elle qu'il fallait attendre une agressivité inédite, autant envers le bilan de la coalition au pouvoir, représentée parle l'Alliance présidentielle (FLN-RND-MSP), qu'envers les électeurs dont l'aspiration au changement n'est plus à discuter. L'occasion pour ce faire est d'autant plus belle que le FLN mène une campagne difficile, au vu des crises internes successives qui ont fragilisé son secrétaire général et retardé la préparation d'une campagne qui se devait d'être sereine et efficace. Le second adversaire de l'opposition, le RND, quant à lui, détient le Premier ministère qu'occupe son secrétaire général, et cela devait également représenter une cible potentielle, sinon de choix, pour l'opposition qui se devait de critiquer, de bonne guerre dira-ton, le bilan du gouvernement sortant. Enfin, le MSP, lui, a réussi à se mettre à l'abri de toutes les critiques en se réfugiant dans ladite "Alliance verte", cette entente électorale dont nul ne sait ni les points communs en termes de programmes, ni la durée de celle-ci, si tant est que le MSP, Ennahda et El Islah ont véritablement réussi à faire converger leurs candidatures sans que les différents états-majors ne génèrent demain une vague de contestations internes. La preuve de la fragilité et de la précarité de cette Alliance électorale, est qu'elle est finalement obligée de s'inventer un ennemi interne, fidèle qu'elle se veut à ses idéaux conservateurs, en lançant un débat d'arrière garde sur l'officialisation deTamazight.
Pour sa part, le FFS qui tente de monter en relief son assise nationale, exprime bien son unique objectif à travers sa participation, celui de mettre en difficulté les autorités, une fois de retour à l'APN. Mais il se peut tout aussi bien que le parti de Hocine Aït Ahmed ait d'autres visées non dites. Car, en dehors des élections locales où le FFS a pris part spécialement pour conserver ses fiefs électoraux (qui ne sont pas seulement en Kabylie comme on tente souvent de le faire accroire), ce parti n'a pris part aux grands rendez-vous que pour mieux mettre la pression sur les autorités, comme en témoignent les législatives de 1997 (avec la marche contre la fraude) et 1999 avec le retrait des candidats à l'élection présidentielle. Aussi l'on voit cette formation se comporter comme si elle économisait déjà ses forces pour les batailles à venir, bien plus qu'à se dépenser pour l'échéance qui obnubile ler este de l'opposition. Quant aux partis nouvellement agréés, ils pourraient avoir l'excuse de leur agrément tardif, empêchant une bonne préparation de leur campagne, mais on ne sent pas chez eux assez de mordant, et surtout pas de chefs suffisamment charismatiques pour se détacher et occuper les devants de la scène. C'est ainsi que, à l'abri d'une campagne dirigée contre eux et prémunis d'une véritable opposition à même de faire le poids, les deux principaux partis que sont le FLN et le RND mènent leurs barques dans une tranquillité quasi inespérée,pendant que l'opposition se concentre sur un acteur inattendu de ce scrutin, le ministère de l'Intérieur, sensé juste se limiter à organiser l'opération électorale et qui se retrouve à remplir le vide structurel dans la promotion du niveau de la participation.
Par Nabil Benali
Les Débats
Ni les meetings font salle comble, ni l'affichage des listes électorales n'accapare les murs des villes et même les spots-radio et télévisés ne drainent grand public. En un mot, la campagne ne décolle pas, alorsqu'elle a déjà consommé plus de la moitié du temps qui lui est imparti. Dans cette veine, il faut dire que c'est l'opposition qui en porte la plus grande responsabilité, si l'on admet que c'était d'elle qu'il fallait attendre une agressivité inédite, autant envers le bilan de la coalition au pouvoir, représentée parle l'Alliance présidentielle (FLN-RND-MSP), qu'envers les électeurs dont l'aspiration au changement n'est plus à discuter. L'occasion pour ce faire est d'autant plus belle que le FLN mène une campagne difficile, au vu des crises internes successives qui ont fragilisé son secrétaire général et retardé la préparation d'une campagne qui se devait d'être sereine et efficace. Le second adversaire de l'opposition, le RND, quant à lui, détient le Premier ministère qu'occupe son secrétaire général, et cela devait également représenter une cible potentielle, sinon de choix, pour l'opposition qui se devait de critiquer, de bonne guerre dira-ton, le bilan du gouvernement sortant. Enfin, le MSP, lui, a réussi à se mettre à l'abri de toutes les critiques en se réfugiant dans ladite "Alliance verte", cette entente électorale dont nul ne sait ni les points communs en termes de programmes, ni la durée de celle-ci, si tant est que le MSP, Ennahda et El Islah ont véritablement réussi à faire converger leurs candidatures sans que les différents états-majors ne génèrent demain une vague de contestations internes. La preuve de la fragilité et de la précarité de cette Alliance électorale, est qu'elle est finalement obligée de s'inventer un ennemi interne, fidèle qu'elle se veut à ses idéaux conservateurs, en lançant un débat d'arrière garde sur l'officialisation deTamazight.
Pour sa part, le FFS qui tente de monter en relief son assise nationale, exprime bien son unique objectif à travers sa participation, celui de mettre en difficulté les autorités, une fois de retour à l'APN. Mais il se peut tout aussi bien que le parti de Hocine Aït Ahmed ait d'autres visées non dites. Car, en dehors des élections locales où le FFS a pris part spécialement pour conserver ses fiefs électoraux (qui ne sont pas seulement en Kabylie comme on tente souvent de le faire accroire), ce parti n'a pris part aux grands rendez-vous que pour mieux mettre la pression sur les autorités, comme en témoignent les législatives de 1997 (avec la marche contre la fraude) et 1999 avec le retrait des candidats à l'élection présidentielle. Aussi l'on voit cette formation se comporter comme si elle économisait déjà ses forces pour les batailles à venir, bien plus qu'à se dépenser pour l'échéance qui obnubile ler este de l'opposition. Quant aux partis nouvellement agréés, ils pourraient avoir l'excuse de leur agrément tardif, empêchant une bonne préparation de leur campagne, mais on ne sent pas chez eux assez de mordant, et surtout pas de chefs suffisamment charismatiques pour se détacher et occuper les devants de la scène. C'est ainsi que, à l'abri d'une campagne dirigée contre eux et prémunis d'une véritable opposition à même de faire le poids, les deux principaux partis que sont le FLN et le RND mènent leurs barques dans une tranquillité quasi inespérée,pendant que l'opposition se concentre sur un acteur inattendu de ce scrutin, le ministère de l'Intérieur, sensé juste se limiter à organiser l'opération électorale et qui se retrouve à remplir le vide structurel dans la promotion du niveau de la participation.
Par Nabil Benali
Les Débats