«Des engins de travaux publics arrachent des arbres centenaires»
«Le domaine forestier national est inaliénable, imprescriptible et insaisissable. » Cet article de la loi des forêts semble complètement bafoué au niveau de la forêt de Canastel, à Oran, puisque plusieurs arbres centenaires ont été arrachés sur une superficie estimée à un hectare 15. Il s’agit de l’un des terrains qui ont été cédés pour servir à la réalisation de projets immobiliers dont les propriétaires semblent avoir eu le feu vert et les autorisations de la part de responsables de la wilaya d’Oran.
Alors que les citoyens et des associations de Canastel étaient occupés à lutter depuis des années pour l’annulation de l’attribution d’un terrain à la forêt de Canastel où 28 lots ont été attribués en 1999 à des particuliers, mercredi dernier, une joggeuse, une habituée de la forêt, a découvert la destruction d’un hectare 15 de la forêt et le massacre de plusieurs arbres.
Un acte condamnable qui a révolté les protecteurs de la nature qui sont déterminés à sauver la forêt de Canastel de ceux qu’ils qualifient de mafia du béton.
Le site en question est appelé forêt de Canastel n°2, et se trouve à proximité d'une caserne militaire, non loin d’un complexe omnisports. Un site très apprécié par les amateurs de footing et d'activités sportives.
Après avoir mené leur petite enquête, les résidents du quartier ont appris que le terrain ciblé par les engins a fait l'objet d'une attribution par les services de la wilaya au profit de 27 promoteurs immobiliers. Une attribution qualifiée par l'Association des résidents de Canastel, l'ARC, de «complètement illégale car le terrain est protégé par la loi (un décret présidentiel, ndlr) vu qu'il relève du patrimoine forestier.» Sitôt informée par les habitants du quartier, la brigade de gendarmerie de Canastel a ouvert une enquête. Suite à quoi, les habitants du quartier ont appris avec stupéfaction que ces «arracheurs d’arbres» sont dans «la légalité» et sont au nombre de 27 promoteurs disposant de documents officiels autorisant l'urbanisation du site sous forme de promotions immobilières.
Sur place, nous avons constaté de visu la catastrophe naturelle et nous nous sommes retrouvés face à un spectacle navrant et désolant.
Nous avons croisé sur les lieux des éléments des gardes forestiers qui semblaient mener leur enquête, ainsi qu’une équipe de la gendarmerie de Canastel venue compléter son rapport. L’on saura que même si le promoteur qui a arraché ces arbres centenaires a des documents officiels en main, après cette dénonciation citoyenne, les autorités lui auraient attribué un autre terrain et l’aurait sommé de replanter les arbres arrachés. Concernant les 26 autres acquéreurs, on n’en saura pas plus. Des questions légitimes s’imposent
Pourquoi les autorités compétentes de la wilaya d’Oran ont remis ces autorisations tout en sachant que cela était interdit et par les lois de la République et par celles de la nature ?
Pourquoi autoriser pour revenir par la suite sur sa décision officielle une fois que le désastre a eu lieu ?
Un grand rassemblement pacifique a eu lieu hier samedi, au niveau de la forêt de Canastel, pour dénoncer cet abattage d'arbres, qui sera symbolisé par une vaste opération de plantation…
Ceci en attendant une décision ferme du wali d’Oran par la pose d’une clôture autour du site forestier et le déclarer patrimoine forestier «intouchable» par les promoteurs immobiliers. La réaction du nouveau ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville est, quant à elle, fortement souhaitée. Un dossier lui a été d’ailleurs, nous dit-on, transmis à ce sujet.
Par Amel Bentolba - Oran (Le Soir) -
«Le domaine forestier national est inaliénable, imprescriptible et insaisissable. » Cet article de la loi des forêts semble complètement bafoué au niveau de la forêt de Canastel, à Oran, puisque plusieurs arbres centenaires ont été arrachés sur une superficie estimée à un hectare 15. Il s’agit de l’un des terrains qui ont été cédés pour servir à la réalisation de projets immobiliers dont les propriétaires semblent avoir eu le feu vert et les autorisations de la part de responsables de la wilaya d’Oran.
Alors que les citoyens et des associations de Canastel étaient occupés à lutter depuis des années pour l’annulation de l’attribution d’un terrain à la forêt de Canastel où 28 lots ont été attribués en 1999 à des particuliers, mercredi dernier, une joggeuse, une habituée de la forêt, a découvert la destruction d’un hectare 15 de la forêt et le massacre de plusieurs arbres.
Un acte condamnable qui a révolté les protecteurs de la nature qui sont déterminés à sauver la forêt de Canastel de ceux qu’ils qualifient de mafia du béton.
Le site en question est appelé forêt de Canastel n°2, et se trouve à proximité d'une caserne militaire, non loin d’un complexe omnisports. Un site très apprécié par les amateurs de footing et d'activités sportives.
Après avoir mené leur petite enquête, les résidents du quartier ont appris que le terrain ciblé par les engins a fait l'objet d'une attribution par les services de la wilaya au profit de 27 promoteurs immobiliers. Une attribution qualifiée par l'Association des résidents de Canastel, l'ARC, de «complètement illégale car le terrain est protégé par la loi (un décret présidentiel, ndlr) vu qu'il relève du patrimoine forestier.» Sitôt informée par les habitants du quartier, la brigade de gendarmerie de Canastel a ouvert une enquête. Suite à quoi, les habitants du quartier ont appris avec stupéfaction que ces «arracheurs d’arbres» sont dans «la légalité» et sont au nombre de 27 promoteurs disposant de documents officiels autorisant l'urbanisation du site sous forme de promotions immobilières.
Sur place, nous avons constaté de visu la catastrophe naturelle et nous nous sommes retrouvés face à un spectacle navrant et désolant.
Nous avons croisé sur les lieux des éléments des gardes forestiers qui semblaient mener leur enquête, ainsi qu’une équipe de la gendarmerie de Canastel venue compléter son rapport. L’on saura que même si le promoteur qui a arraché ces arbres centenaires a des documents officiels en main, après cette dénonciation citoyenne, les autorités lui auraient attribué un autre terrain et l’aurait sommé de replanter les arbres arrachés. Concernant les 26 autres acquéreurs, on n’en saura pas plus. Des questions légitimes s’imposent
Pourquoi les autorités compétentes de la wilaya d’Oran ont remis ces autorisations tout en sachant que cela était interdit et par les lois de la République et par celles de la nature ?
Pourquoi autoriser pour revenir par la suite sur sa décision officielle une fois que le désastre a eu lieu ?
Un grand rassemblement pacifique a eu lieu hier samedi, au niveau de la forêt de Canastel, pour dénoncer cet abattage d'arbres, qui sera symbolisé par une vaste opération de plantation…
Ceci en attendant une décision ferme du wali d’Oran par la pose d’une clôture autour du site forestier et le déclarer patrimoine forestier «intouchable» par les promoteurs immobiliers. La réaction du nouveau ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville est, quant à elle, fortement souhaitée. Un dossier lui a été d’ailleurs, nous dit-on, transmis à ce sujet.
Par Amel Bentolba - Oran (Le Soir) -
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