L’Histoire s’apprend et se comprend. Or, il est évident qu’en raison de la difficulté de transmettre la mémoire collective - surtout aux enfants et aux jeunes écoliers - l’enseignement de cette matière dans l’école algérienne continue de s’appuyer quasi exclusivement sur ’apprentissage par la mémorisation.
«Manifestement, les enseignants manquent d’outils pédagogiques et d’imagination», déplorent de nombreux parents d’élèves, à Oran. «La plupart du temps, on exige des enfants qu’ils mémorisent des dates et des noms sans pouvoir «visualiser», se représenter l’époque. D’où le désintérêt manifeste pour cette matière qui, pourtant, participe à la construction aussi bien de l’identité que de la personnalité», ajouteront-ils.Et certains parents, malgré les contraintes de la vie de tous les jours, mènent la lutte à la maison pour susciter l’enthousiasme de leurs enfants pour cette discipline qui, de surcroit, n’ouvre malheureusement pas de grandes perspectives professionnelles. «Je passe des heures à tenter de conter l’Histoire que ma fille apprend à l’école», raconte une mère de famille également passionnée d’Histoire, «parce que je suis persuadée que c’est important dans son éducation et que, par-delà les notes qu’elle pourrait obtenir à l’école c’est, surtout, une partie de notre mémoire collective que j’essaie de lui transmettre». Ce «travail», notre interlocutrice affirme le mener avec beaucoup de vigilance et d’attention pour «tenter d’éveiller l’esprit critique» de sa fille qu’elle ne veut pas imaginer en «lycéenne pérorant dates et noms de lieux sans en comprendre les signification et portée»
.La difficulté de transmettre l’Histoire dans les écoles -certains enseignants le reconnaissent eux-mêmes volontiers- s’explique, également, par la faible formation pédagogique des enseignants qui, à de rares exceptions, reproduisent ce qu’ils ont eux-mêmes appris, leurs conditions de travail qui restent précaires dans beaucoup d’établissements scolaires et l’absence de moyens d’enseignement autres que le manuel scolaire (utilisation de la technologie, bibliothèques, sorties pédagogiques, théâtre…).
Ainsi enseignée dans les écoles primaires et les collèges, l’Histoire ne suscite que rarement l’enthousiasme des élèves qui, une fois dans les lycées et les universités - si, entretemps, ils ne sont pas victimes de la déperdition scolaire - s’orientent vers d’autres disciplines plus intéressantes et plus valorisantes. «Et, généralement, ils n’en savent pas beaucoup plus sur le mouvement de libération nationale ou les guerres mondiales qu’au début de leur cursus scolaire», constate un enseignant universitaire en regrettant que le manque d’intérêt pour l’Histoire s’accompagne très souvent de l’indifférence à l’égard de la lecture : «Le livre d’Histoire aurait pu pallier cette grave faillite mais, là encore, c’est le désintérêt et la désaffection. Or, malgré tout ce qu’on peut dire sur la faiblesse de la production, la qualité et la cherté, la persistance de zones d’ombre autour de notre passé… le livre d’Histoire a le mérite d’exister et peut apporter de précieux éclairages»
Encore faut-il qu’ils provoquent cette curiosité intellectuelle que l’école algérienne ne sait pas encore susciter chez les élèves…
Par Samir Ould Ali , La Tribune
«Manifestement, les enseignants manquent d’outils pédagogiques et d’imagination», déplorent de nombreux parents d’élèves, à Oran. «La plupart du temps, on exige des enfants qu’ils mémorisent des dates et des noms sans pouvoir «visualiser», se représenter l’époque. D’où le désintérêt manifeste pour cette matière qui, pourtant, participe à la construction aussi bien de l’identité que de la personnalité», ajouteront-ils.Et certains parents, malgré les contraintes de la vie de tous les jours, mènent la lutte à la maison pour susciter l’enthousiasme de leurs enfants pour cette discipline qui, de surcroit, n’ouvre malheureusement pas de grandes perspectives professionnelles. «Je passe des heures à tenter de conter l’Histoire que ma fille apprend à l’école», raconte une mère de famille également passionnée d’Histoire, «parce que je suis persuadée que c’est important dans son éducation et que, par-delà les notes qu’elle pourrait obtenir à l’école c’est, surtout, une partie de notre mémoire collective que j’essaie de lui transmettre». Ce «travail», notre interlocutrice affirme le mener avec beaucoup de vigilance et d’attention pour «tenter d’éveiller l’esprit critique» de sa fille qu’elle ne veut pas imaginer en «lycéenne pérorant dates et noms de lieux sans en comprendre les signification et portée»
.La difficulté de transmettre l’Histoire dans les écoles -certains enseignants le reconnaissent eux-mêmes volontiers- s’explique, également, par la faible formation pédagogique des enseignants qui, à de rares exceptions, reproduisent ce qu’ils ont eux-mêmes appris, leurs conditions de travail qui restent précaires dans beaucoup d’établissements scolaires et l’absence de moyens d’enseignement autres que le manuel scolaire (utilisation de la technologie, bibliothèques, sorties pédagogiques, théâtre…).
Ainsi enseignée dans les écoles primaires et les collèges, l’Histoire ne suscite que rarement l’enthousiasme des élèves qui, une fois dans les lycées et les universités - si, entretemps, ils ne sont pas victimes de la déperdition scolaire - s’orientent vers d’autres disciplines plus intéressantes et plus valorisantes. «Et, généralement, ils n’en savent pas beaucoup plus sur le mouvement de libération nationale ou les guerres mondiales qu’au début de leur cursus scolaire», constate un enseignant universitaire en regrettant que le manque d’intérêt pour l’Histoire s’accompagne très souvent de l’indifférence à l’égard de la lecture : «Le livre d’Histoire aurait pu pallier cette grave faillite mais, là encore, c’est le désintérêt et la désaffection. Or, malgré tout ce qu’on peut dire sur la faiblesse de la production, la qualité et la cherté, la persistance de zones d’ombre autour de notre passé… le livre d’Histoire a le mérite d’exister et peut apporter de précieux éclairages»
Encore faut-il qu’ils provoquent cette curiosité intellectuelle que l’école algérienne ne sait pas encore susciter chez les élèves…
Par Samir Ould Ali , La Tribune
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