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Mustapha Bacha, un grand homme Amazigh de Kabylie

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  • Mustapha Bacha, un grand homme Amazigh de Kabylie

    12e anniversaire de la mort de Mustapha Bacha
    Contre l’oubli et l’amnésie

    Il y a douze années, déjà, l’Algérie perdait un résistant impénitent. Douze ans que l’enfant de Tassaft Ougemoune, un enfant de l’Algérie profonde, nous quittait à jamais. Pour certains il est toujours vivant, pour “d’autres”, sa disparition fut une aubaine, car il leur faisait de l’ombre et ils ne pouvaient “percer” du fait qu’ils n’arrivaient même pas à la cheville de l’homme qu’était Mustapha Bacha. Ce nom provoque des frissons, même chez certains hommes politique, quant à ceux qui ne connaissent de la politique que l’injure et l’insulte, ils se terrent de peur de l’ombre et de la voix de Mustapha, et quant on cite devant eux le 8 août, ils répondent “le mois d’août a 30 jours et non 31”, ils font exprès d’oublier le 8 et ceci pour oublier Mustapha.
    Car parler de Mustapha Bacha, c’est penser aux grands événements de l’Algérie ; parce que Mustapha y a grandement participé et contribué pendant que d’autres n’avaient nullement le poids ni la stature de cet homme politique de ce militant infatigable au point que son cœur n’a pu résister, en dépit de sa grandeur.
    Le 28 juillet de l’année 1956, deux ans après le déclenchement de la lutte de Libération, Tassaft Ougemoune, un petit village de l’arch At Budrar, a vu la naissance d’un petit poupon brun qui allait quelques années plus tard devenir un grand homme. Personne ne pouvait se douter que ce petit bout d’homme allait donner du fil à retordre à beaucoup.
    Ses études, Mustapha les a faites dans la wilaya qui l’a vu naître, après l’école primaire deson village natal. Le cycle moyen, il le poursuivra à quelques kilomètres seulement, à Béni Yenni, à l’ESP BY, école secondaire privée de Béni Yenni, chez les Pères blancs. Après l’obtention du baccalauréat, Mustapha s’inscrit à la Fac pour poursuivre des études en sciences économiques. Dès son arrivée à l’université, Mustapha créa un collectif culturel qui servira de cadre d’expression à toutes les compétences existant au sein de la Fac, Mustapha en était l’animateur. Il ne pouvait y avoir un autre pour avoir ce tempérament de résistant. Le collectif culturel créé n’était pas là pour faire du folklore, mais Mustapha lui a assigné dès le début des objectifs dont l’un était d’assurer le mouvement du développement universitaire de la jeunesse. Et c’est par ce biais que Mustapha Bacha a pu drainer et mobiliser bon nombre de ses camarades, épris de liberté et de justice pour participer à la marche du 7 avril 1980, marche organisée à Alger. Lors de cette marche, Mustapha et vingt-trois de ses camarades furent arrêtés et jetés à la prison de Berrouaghia, où ils passèrent trois mois. Et si ce n’était la grâce présidentielle, “leurs vacances” en prison auraient été plus longues. Sa libération lui a permis d’ailleurs de participer à l’organisation du 1er séminaire du MCB à Yakouren. Le répit ne dura pas longtemps, puisqu’à l’occasion de la Journée nationale de l’étudiant, en 1981, Bacha est de nouveau arrêté pour être encore envoyé en prison pour une durée plus longue cette fois, une année. Ses qualités, son engagement, sa témérité et son courage lui ont permis d’unifier le mouvement syndical autonome à Tizi Ouzou, des organisations de masse. Par sa conception ouverte, Mustapha faisait adhérer les jeunes dans le mouvement, car de son langage, Mustapha avait exclu le sectarisme. En 1982, Mustapha était déjà militant du GCRC (Groupe communiste révolutionnaire), ce qui prouve que la politique était présente dans ses préoccupations. Il resta au GCRC jusqu’en 1987 pour entrer de plain-pied dans l’organisation révolutionnaire des travailleurs (ORT). En effet, il a révolutionné le monde du travail, il décrocha un poste de travail en 1986, à l’Entem de Oued Aïssi. A l’unanimité, Mustapha fut élu responsable au sein de la section wilayale de l’UGTA. Seulement, les responsables durant ce temps-là, ont décidé que la wilaya de Tizi Ouzou n’allait pas participer au congrès de l’UGTA.
    La richesse d’esprit, de cœur et de la personnalité ainsi que ses idées plurielles étaient les choses les plus frappantes chez Mustapha. Il voulait faire prendre conscience aux jeunes, à tous les jeunes, du fait de l’Algérie. Il faisait transposer la réalité dans le but évident de faire comprendre son combat et pour cela, il n’avait aucun mal puisqu’il était à l’image de l’enfant : l’innocence personnifié, “dbab n yiles”, son discours était raffiné et ponctué de paroles sages puisées du fond de notre terroir.
    Mustapha Bacha démontrera toute sa générosité, son sens de l’union, sa capacité de combattant indomptable, au lendemain des émeutes du mois d’octobre 88 et devant des milliers de personnes venues l’écouter lors du meeting organisé avec ses camarades ce 28 novembre au stade Oukil-Ramdane. Pour ceux qui ne s’en souviennent pas, ce jour-là, Mustapha avait dit “si hier, des idéologies nous ont séparé, aujourd’hui, il est temps que tamazight nous réunisse”. Mais malheureusement, quelques temps seulement après sa disparition, “tamazight nous a séparé” !
    Lors des assises du MCB qui ont donné naissance au RCD, Mustapha a annoncé officiellement la naissance de ce parti un certain 10 février 1989 à 4h10. Elu alors secrétaire national à la formation, Mustapha fut incontestablement l’un des hommes fort du Rassemblement pour la culture et la démocratie. Mustapha fut porte-parole officiel et exclusif lors du congrès extraordinaire du RCD en 1991, congrès tenu à la Coupole du 5-Juillet. Il est nommé président du bureau régional de Tizi Ouzou en 1992. Une année plus tard et lors des états généraux des patriotes républicains qui ont donné naissance au Mouvement pour la république (MPR), en novembre 1993, Mustapha Bacha est élu président du bureau d’Alger. C’est aussi lui qui initia la conférence des cadres du parti.
    Mustapha était un homme qui n’aimait pas la défaite et il n’aurait jamais accepté de livrer honteusement l’Algérie à l’ennemi intégriste; il avait horreur de la facilité, et n’aurait été ni “charmé” par les généraux ni par les beaux discours et fausses promesses devenues d’ailleurs l’apanage de certains de ses ex-compagnons de lutte. Il aurait résisté à plus que cela car il disait : “la résistance, c’est le pluralisme”. Mais la mort n’a pas résisté longtemps à venir le ravir aux siens et sa disparition a arrangé justement certains à qui il faisait de l’ombre.
    A la manière des grands, Mustapha s’en est allé après avoir tout de même forgé des esprits. Il était l’un des pionniers de la contestation, de la démocratie et bien d’autres valeurs, qui oserait dire le contraire ? Il était le militant dangereux pour l’ordre établi et la soldatesque, il le reste toujours. N’a-t-il pas dit “Khir takoumict n tzizwa adella nyiza” (mieux vaut une poignée d’abeilles qu’un panier de mouches) ? La paix est avec toi, Mustapha, elle t’a accompagnée.

    M. A. B

  • #2
    Ad fellas yafu rabi!.........
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

    Commentaire

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