
Une source avisée de ce qui se trame dans les officines du FFS est catégorique : «selon le programme arrêté autour du séjour de Hocine Aït Ahmed à Alger, à l’occasion du congrès du parti, ce dernier rentera en Algérie le 18 mai prochain,». Le congrès est prévu pour rappel les 23, 24 et 25 du même mois.
L’information passe désormais même comme un secret de polichinelle chez certains militants et sympathisants du parti proches du cercle restreint des cadres en contacts avec le leader. Cela dit, l’information n’a pas encore été rendue publique de manière officielle. « De toute manière, Aït Ahmed doit rentrer pour participer au 5e congrès du FFS », dira un militant du FFS. Il est vrai qu’Aït Ahmed ne peut pas faire l’impasse sur ce congrès, puisqu’il compte y annoncer officiellement son retrait de la présidence du parti, comme il l’a signifié dans son message adressé au conseil national, en décembre dernier. Il s’agit en effet d’un rendez vous historique qu’Aït Ahmed ne peut pas rater. Qui lui succédera à la présidence du FFS ? C’est la question que se posent, d’ailleurs, les militants et les observateurs de la scène politique nationale. La réponse sera connue justement lors de ce même congrès. Un congrès qui s’annonce en fait crucial et pour lequel les préparatifs vont bon train au sein des fédérations et structures du parti. On apprend en effet que l’opération de désignation des délégués qui représenteront les différentes sections à ce congrès a été scellée, du moins à travers la wilaya de Tizi-Ouzou. En outre, une source sûre affirme qu’un débat a été lancé au niveau des fédérations sur les statuts du parti qui devront être changés lors de ce 5e congrès. Chaque fédération viendra à cette rencontre avec des propositions sur les amendements qui toucheront ces mêmes statuts. A vrai dire le débat lancé à l’intérieur des structures a fait ressortir deux courants qui semblent chacun porter une alternative. Pour la première, portée par celle qui convient d’appeler la frange hostile au « cabinet noir, » il est question, dit-on, de surfer sur la fibre sentimentale pour proposer la suppression carrément du poste de président du parti avec le retrait d’Aït Ahmed pour procéder à l’installation d’une direction collégiale. Il faut dire cependant que cette « option d’une direction collégiale » ne fait pas l’unanimité au sein du parti. L’autre partie qui tient les reines de la direction, de plus soutenue des militants admiratifs devant la stature de l’autre figure du parti à savoir Mohand Amokrane Cherifi, qui de plus est proche d’Aït Ahmed et joui d’une aura mondiale, fait actuellement campagne pour introniser ce dernier à la tête de la formation, quitte à ce que le statut subissent un changement pour devenir secrétaire générale comme il est d’usage à travers quasiment l’ensemble des formations politiques au niveau national. Même Ait Ahmed en l’occurrence, serait pour cette seconde alternative, sachant que Mohand Amokrane Cherifi a toujours été son homme de confiance. Avec cette option c’est en quelque sorte la pérennité d’Aït Ahmed qui est prolongée même si officiellement il est appelé à passer derrière le rideau pour se consacrer à sa fondation à mettre sur pied. Mais rien n’est acquis pour l’heure même si il est difficilement imaginable que l’alternative qui suscite l’adhésion du Zaïm sera contrariée, de plus en sa présence. Car rien ne confirme pour l’heure que le concerné, à savoir Mohand Amokrane Chérifi est d’accord pour assumer cette succession que la rue lui prête.
Mohand Amokrane Chérifi est-il partant pour la succession qu’on lui prête ?
L’autre point, qui fera des vagues lors de ce conclave très attendu, est relatif à la désignation du 1er secrétaire national qui suppléera dans la hiérarchie le secrétaire général. On apprend, en effet, que la désignation qui se faisait jusque-là par le président est remise en cause avec la très probable suppression de ce poste. Il sera désormais, indique-t-on, fait en sorte que le premier secrétaire soit élu par le congrès. « Ce sera comme le PS en France où le premier secrétaire est élu par les congressiste et parmi les congressiste », explique notre source qui n’écarte pas la possibilité de voir l’actuel premier secrétaire national, Ali Laskri, éjecté à l’occasion de ce congrès. Il est à rappeler qu’auparavant, et selon les statuts actuels de la formation, le 1er secrétaire est désigné par le président parmi les membres du Conseil national. La même source, très au fait des affaires du FFS, confirme aussi qu’il sera également procédé au renouvellement des membres du Conseil national de fond en comble. Un conseil qui se trouve actuellement, il est vrai, vidé, suite à la saignée qu’a connue le parti ces derniers temps. Ce sera en fait une opportunité pour le premier parti d’opposition de charger ses batteries après tout ce qu’il a vécu comme « incidents » depuis pratiquement les législatives de mai 2012, et entrevoir du coup l’avenir sous de meilleurs auspices. En parlant d’avenir justement, c’est l’élection présidentielle qui se profile à l’horizon de 2014. Et concernant cette échéance qui sera probablement débattue durant les trois jours du congrès, on croit savoir que le parti a d’ores et déjà tranché qu’il ne présenterait pas de candidat. Mais il n’est pas exclu de parrainer éventuellement une candidature extérieure. C’est sans doute encore très tôt, et le concerné lui-même ne s’est d’ailleurs pas du tout prononcé sur la question mais au FFS on semble prêt à « cautionner pleinement » une éventuelle candidature de Mouloud Hamrouche. C’est du moins ce qu’affirment nos sources. Nous n’en sommes pas encore là, mais là un choix très discutable car il n’est pas du tout acquis que la base adhérerait adhèrerait à une telle démarche. En attendant la tenue de ce congrès qui s’annonce déterminant pour le FFS, la base, les militants et les sympathisants du parti ne peuvent que croiser les doigts en espérant que le départ à la retraite de Hocine Aït Ahmed n’affectera pas les rangs. Il faut dire que l’annonce du retrait de ce dernier n’a pas été bien accueillie par la base qui n’hésitera d’ailleurs pas à venir, en masse, le 18 mai prochain à Alger pour tenter de faire revenir Aït Ahmed sur sa décision. Une seule chose est certaine, Hocine Aït Ahmed sera accueilli en héros, lui qui n’est pas venu en Algérie depuis 2007, à l’occasion du dernier congrès du parti tenu les 4, 5 et 6 septembre de cette année-là.
M.O.B