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Affaire des moines de Tibhirine : 17 ans après, le GIA passe aux aveux

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  • Affaire des moines de Tibhirine : 17 ans après, le GIA passe aux aveux

    Enfin! 17 ans après l'odieux crime, des membres du sinistre GIA et Hassan Hattab, un repenti, créateur du GSPC, aujourd'hui Aqmi, et ancien membre du groupe de Djamel Zitouni, reconnaissent l'assassinat dans d'affreuses conditions des sept moines du monastère de Tibhirine, sur les hauteurs de Médéa. Pourquoi maintenant? Un documentaire de la chaîne France 3, du groupe public «France Télévision», enquête et donne sa version des faits, avec forts témoignages, sur ce dossier. Nous sommes dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. Le monastère est silencieux, les moines et des religieux invités dorment. Le documentaire de 62 minutes, réalisé par les journalistes Malik Aït Aoudia et Séverine Labat, revient sur les faits de cette sombre nuit du mois de mars qui a ravivé, encore plus, les profondes divergences entre Alger et Paris, sur la gestion du terrorisme et la protection des ressortissants français, après l'épisode du détournement de l'Airbus d'Air France de l'aéroport d'Alger, deux ans auparavant. Basé essentiellement sur des témoignages d'acteurs de ce drame, le documentaire de France 3 met, en fait, la lumière sur ce qui s'est passé, et confirme surtout que c'est bien Djamel Zitouni, alors chef du groupe islamique algérien qui a décidé et est le responsable direct de l'assassinat des sept moines de Tibhirine. La version mélodramatique d'officines parisiennes sur une présumée bavure des forces de sécurité algériennes tombe à l'eau. Dans cette fameuse nuit du 26 mars, les terroristes du GIA pointent au monastère et sont accueillis par le gardien, Mohamed Benali. Ils lui demandent s'il y a sept ou huit moines dans le monastère. Alors qu'il sait qu'il y a neuf moines et quinze religieux invités, il leur répond qu'il n'y a que sept religieux au monastère. Il déclare: « cette nuit-là, ils sont entrés avec leur chef qui voulait parler à Frère Christian, le prieur des moines. Il portait une barbe rousse et des lunettes. Ce chef, c'est le sanguinaire Abou Hareth, un des petits chefs du GIA. Ils ont surpris les moines qui dormaient. Ils n'ont même pas eu le temps de s'habiller correctement. Ils les ont sortis très vite et les ont emmenés. Quand j'ai vu que les terroristes ne prêtaient plus attention à moi, je me suis retourné et me suis sauvé dans le parc. J'ai couru et me suis caché dans un buisson d'où je n'ai pas bougé jusqu'au lever du jour ». Au lever du jour, les moines survivants ont regagné le village et alerté les autorités locales. Le général Maiza des forces terrestres précise: «Toutes les zones soupçonnées d'être des zones refuge, ont été fouillées et Dieu sait qu'elles étaient immenses et où il existait des d'endroits où l'on pouvait se cacher avec une facilité déconcertante». L'annonce de l'enlèvement des sept religieux complique davantage les relations entre Alger et Paris, qui accuse les autorités algériennes de ne rien faire pour la protection de ses ressortissants, notamment après l'enlèvement et la libération des Thévenot et l'attaque contre l'ambassade de France à Alger. L'intérêt du documentaire est que ses auteurs ont fait parler les auteurs de l'assassinat des moines de Tibhirine. Selon, Omar Chikhi, un des membres fondateurs du GIA, Djamel Zitouni lui disait que « les geôliers avaient été influencés par les moines et que lorsqu'ils les voyaient prier, ils déposaient leurs armes. Alors il changeait, en permanence, les geôliers». Hassan Hattab qui a quitté le GIA pour fonder le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), raconte de son côté que Djamel Zitouni, le chef du GIA, l'avait appelé et lui a dit: ‘'je t'informe que j'ai tué les moines, ce matin. Je lui ai répondu alors, que dans ce cas, on ne va pas pouvoir continuer à travailler ensemble. Tu as peur de tes hommes, plus que de Dieu?». Abou Ilmen, dernier geôlier des moines et qui a assisté à leur décapitation confirme qu'ils ont «tous été égorgés. On n'a pas tiré une seule balle. L'un d'eux (terroriste) m'a dit «tiens, égorge». J'étais pétrifié. Il m'a alors poussé et l'a égorgé». Les corps sans têtes, selon ces témoignages, ont ensuite été enterrés. «Ils ont enterré les corps dans la montagne de Bouguerra, après les avoir décapités, car il n'était pas facile de prendre les corps en entier. Ils étaient trop lourds. Et moi, j'ai transporté les têtes dans une voiture pour les jeter sur la route», raconte froidement Abou Mohamed, ancien émir du GIA, à Tablat. » Celui qui tue les moines, se rapproche de Dieu et tous avaient soif de meurtre. Il n'y en avait pas un seul qui ne voulait pas les égorger tous les sept», avoue Laid Chabou, un fidèle lieutenant de Djamel Zitouni. Et puis, dans ce tribunal des monstruosités du GIA, celui qui servait de garde du corps de Zitoujni, Fethi Boukabous, révèle, quant à lui, que: «quand on a amené les moines chez Djamel Zitouni, j'ai assisté aux discussions pour la rédaction du communiqué n° 43 qui réclamait, en échange de leur libération, celle de Abdelhak Lyada», tué par les forces de sécurité quelque temps après. Car l'enlèvement des moines devait surtout permettre au GIA de se faire reconnaître comme interlocuteur par la France. Et puis, il y a le dérapage côté français: les «gros bras» du clan marseillais, avec Charles Pasqua en tête, tentent d'intervenir pour négocier, dans le plus grand secret, la libération des moines de Tibhirine. Jean Charles Marchiani, proche du milieu marseillais et impliqué dans des affaires de pots-de-vin, en Afrique, est désigné pour mener ces négociations, mais Alain Juppé, alors chef de la diplomatie française s'interpose et tout capote. Brusquement. C'est l'arrêt de mort des sept moines de Tibhirine. C'est à ce moment que Djamel Zitouni diffuse son communiqué n° 44 où il dit que: «le président français et le ministre des Affaires étrangères ont déclaré qu'ils ne dialogueraient pas et ne négocieraient pas avec le groupe islamique armé. Ils ont tranché, en stoppant tout ce qui a été entrepris. Nous avons alors tranché la tête de tous les moines», raconte encore Boukabous. C'était le 21 mai 1996. A Alger, c'est la stupeur, tout le monde est consterné, forces de sécurité ou Algérien lambda après un extraordinaire mouvement de sympathie pour ces moines trappistes qui vivaient, modestement, dans les montagnes de Benchicao. Les moines trappistes de Tibhirine, avaient pourtant pris soin de s'éloigner, autant que faire se peut, de ce qui se passait, alors, en Algérie, et avaient refusé de quitter le monastère, au plus fort des actes terroristes sanglants, dans la région de Médéa. Pour eux, les terroristes étaient les «frères de la montagne». Ceux-ci n'avaient pas les mêmes références humanitaires. Ils les ont tués. Pour autant, ce documentaire laisse des coins d'ombre encore non expliqués. Le mystère demeure encore.

    par Yazid Alilat ....Quotidien d'oran
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون

  • #2
    pourquoi..il y avait des doutes..?

    Commentaire

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