«C’est le wali qui a décidé»
A travers cet entretien, la sœur du rebelle recentre la vérité, après la polémique qui a entouré la premièrebaptisation officielle du nom de Matoub Lounès dans la ville de Tizi-Ouzou et même à travers le territoire national.
La Dépêche de Kabylie : La baptisation officielle d’un carrefour à Tizi-Ouzou du nom de votre frère, c’est désormais chose réelle. Votre premier commentaire ?
Malika Matoub : Pour nous c’est une grande première, une reconnaissance d’un long parcours qui constitue une grande avancée pour la mémoire de Lounès, pour ce qu’il représente, mais c’est aussi une première pour toute la famille artistique et démocratique en Algérie. C’est la première baptisation en Algérie d’une rue, d’un carrefour, du nom d’un artiste, ça n’existait pas auparavant. C’est enfin un juste retour d’écoute aux aspirations des Kabyles. Il y a eu des walis, des maires, des chefs de daïra qui n’ont pas eu ce courage politique, car il faut le dire il en faut une bonne dose pour franchir un tel pas.

Apparemment, M. le wali ne compte pas s’arrêter là, puisqu’il a déclaré qu’il a également en projet une future baptisation du nom de Tahar Djaout…
Ce serait une très bonne chose de rendre hommage au père de Kenza. J’espère que ça se fera. Et pourquoi pas d’ailleurs ? Il est tout de même temps que les pouvoirs publics reconnaissent les grandes figures de cette région. Je crois que le wali de Tizi-Ouzou en agissant de la sorte est en train de corriger les erreurs faites par ses prédécesseurs.
Une polémique a précédé la baptisation du carrefour du nom de votre frère. Mais qui a vraiment fait quoi dans cette affaire ?
Au préalable, il faut resituer les choses dans leur contexte. La place Matoub Lounès existait depuis 2004. C’était un acquis négocié par le mouvement citoyen à l’époque avec Ouyahia, même si les choses sont restées au stade officieux. Quand les travaux du mémorial ont été entamés, nous avons été interpellés par les citoyens, des associations, pour voir ce qu’il en est. Donc, la famille s’est déplacée chez le wali pour avoir des éclaircissements sur cette rumeur de « débaptisation » que la rue colportait. Et là, il nous a clairement expliqué qu’il n’en était rien. Et puis à partir du moment où il s’agissait d’un mémorial pour les martyrs de la région, la famille Matoub et la fondation ne pouvait que s’incliner devant une telle entreprise. Et Lounès lui-même aurait cédé sa place pour une telle initiative, s’il était encore vivant. Le wali nous a toutefois très vite rassurés en soutenant que non seulement il allait y avoir une baptisation officielle, mais aussi qu’elle allait concerner l’ensemble du carrefour. Et effectivement, par la suite la famille a reçu une délibération officielle de la municipalité dont relève le site et un arrêté du wali consacrant la baptisation du carrefour au nom de Matoub Lounès. Et là je dois rendre hommage à la société civile, au tissu associatif et au P/APW qui nous ont accompagnés dans cette démarche. Car il faut dire que nous avons été accompagnés par plusieurs personnes, dont le maire et les élus qui ont délibéré à la mairie. Mais la décision elle reste celle du wali. Car, en fait, tout est parti de lui. Il a instruit la daïra qui, à son tour, a sollicité l’APC dont relève le site. Cette dernière a alors vite donné une suite, en votant une délibération, qui remontera chez le wali via la daïra pour qu’enfin l’arrêté soit signé. C’est la procédure administrative qui dicte une telle procédure, mais sinon, au risque de me répéter, la première et dernière décision revient au wali qui a officialisé une volonté citoyenne. Tout s’est d’ailleurs passé vite, nous avions commencé à en parler avec lui, avec le début du chantier du mémorial début mai, si je ne me trompe pas.
Le solennel a tout de même fait défaut lors de la cérémonie…
Oui et c’est dommage. Pour nous, au niveau de la famille, nous avons expliqué clairement les choses : Il y a eu une affaire de treize inaugurations à Paris et ça a toujours été la municipalité qui a pris les choses en main pour l’organisation de la cérémonie. Et à aucune nous n’avons été partenaires mais plutôt invités en tant que famille et fondation. Et si nous avons donné notre accord pour la date avancée par l’APC, c’est pour continuer dans la démarche officielle. Maintenant, si vous faites références au déroulement de la cérémonie, je pense que les organisateurs ont été dépassés par l’affluence enregistrée. Et chez nous, malheureusement, on ne fait bien pas la part des choses. Cela dit, je préfère ne pas trop m’étaler là-dessus et ne retenir l’essentiel, à savoir la symbolique de l’événement de cette consécration qui dépasse de loin les défaillances relevées dans l’organisation. Car cela n’est pas quelque chose de nouveau chez nous, nous avons encore beaucoup à apprendre sur ce plan-là.
A travers cet entretien, la sœur du rebelle recentre la vérité, après la polémique qui a entouré la premièrebaptisation officielle du nom de Matoub Lounès dans la ville de Tizi-Ouzou et même à travers le territoire national.
La Dépêche de Kabylie : La baptisation officielle d’un carrefour à Tizi-Ouzou du nom de votre frère, c’est désormais chose réelle. Votre premier commentaire ?
Malika Matoub : Pour nous c’est une grande première, une reconnaissance d’un long parcours qui constitue une grande avancée pour la mémoire de Lounès, pour ce qu’il représente, mais c’est aussi une première pour toute la famille artistique et démocratique en Algérie. C’est la première baptisation en Algérie d’une rue, d’un carrefour, du nom d’un artiste, ça n’existait pas auparavant. C’est enfin un juste retour d’écoute aux aspirations des Kabyles. Il y a eu des walis, des maires, des chefs de daïra qui n’ont pas eu ce courage politique, car il faut le dire il en faut une bonne dose pour franchir un tel pas.

Apparemment, M. le wali ne compte pas s’arrêter là, puisqu’il a déclaré qu’il a également en projet une future baptisation du nom de Tahar Djaout…
Ce serait une très bonne chose de rendre hommage au père de Kenza. J’espère que ça se fera. Et pourquoi pas d’ailleurs ? Il est tout de même temps que les pouvoirs publics reconnaissent les grandes figures de cette région. Je crois que le wali de Tizi-Ouzou en agissant de la sorte est en train de corriger les erreurs faites par ses prédécesseurs.
Une polémique a précédé la baptisation du carrefour du nom de votre frère. Mais qui a vraiment fait quoi dans cette affaire ?
Au préalable, il faut resituer les choses dans leur contexte. La place Matoub Lounès existait depuis 2004. C’était un acquis négocié par le mouvement citoyen à l’époque avec Ouyahia, même si les choses sont restées au stade officieux. Quand les travaux du mémorial ont été entamés, nous avons été interpellés par les citoyens, des associations, pour voir ce qu’il en est. Donc, la famille s’est déplacée chez le wali pour avoir des éclaircissements sur cette rumeur de « débaptisation » que la rue colportait. Et là, il nous a clairement expliqué qu’il n’en était rien. Et puis à partir du moment où il s’agissait d’un mémorial pour les martyrs de la région, la famille Matoub et la fondation ne pouvait que s’incliner devant une telle entreprise. Et Lounès lui-même aurait cédé sa place pour une telle initiative, s’il était encore vivant. Le wali nous a toutefois très vite rassurés en soutenant que non seulement il allait y avoir une baptisation officielle, mais aussi qu’elle allait concerner l’ensemble du carrefour. Et effectivement, par la suite la famille a reçu une délibération officielle de la municipalité dont relève le site et un arrêté du wali consacrant la baptisation du carrefour au nom de Matoub Lounès. Et là je dois rendre hommage à la société civile, au tissu associatif et au P/APW qui nous ont accompagnés dans cette démarche. Car il faut dire que nous avons été accompagnés par plusieurs personnes, dont le maire et les élus qui ont délibéré à la mairie. Mais la décision elle reste celle du wali. Car, en fait, tout est parti de lui. Il a instruit la daïra qui, à son tour, a sollicité l’APC dont relève le site. Cette dernière a alors vite donné une suite, en votant une délibération, qui remontera chez le wali via la daïra pour qu’enfin l’arrêté soit signé. C’est la procédure administrative qui dicte une telle procédure, mais sinon, au risque de me répéter, la première et dernière décision revient au wali qui a officialisé une volonté citoyenne. Tout s’est d’ailleurs passé vite, nous avions commencé à en parler avec lui, avec le début du chantier du mémorial début mai, si je ne me trompe pas.
Le solennel a tout de même fait défaut lors de la cérémonie…
Oui et c’est dommage. Pour nous, au niveau de la famille, nous avons expliqué clairement les choses : Il y a eu une affaire de treize inaugurations à Paris et ça a toujours été la municipalité qui a pris les choses en main pour l’organisation de la cérémonie. Et à aucune nous n’avons été partenaires mais plutôt invités en tant que famille et fondation. Et si nous avons donné notre accord pour la date avancée par l’APC, c’est pour continuer dans la démarche officielle. Maintenant, si vous faites références au déroulement de la cérémonie, je pense que les organisateurs ont été dépassés par l’affluence enregistrée. Et chez nous, malheureusement, on ne fait bien pas la part des choses. Cela dit, je préfère ne pas trop m’étaler là-dessus et ne retenir l’essentiel, à savoir la symbolique de l’événement de cette consécration qui dépasse de loin les défaillances relevées dans l’organisation. Car cela n’est pas quelque chose de nouveau chez nous, nous avons encore beaucoup à apprendre sur ce plan-là.
Commentaire