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Le Grand Nétoyage médiatique serait-il en phase de démarrer

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  • Le Grand Nétoyage médiatique serait-il en phase de démarrer

    Le sanctuaire des requins


    Ap - Editorial | 26. juillet 2013 - 13:42

    Par M. Aït-Amra – Quand El Watan n’a rien à se mettre sous la dent, il fait dans la récup’. Et de manière gauche. Ce journal arrogant, qui ose qualifier ses confrères de «journaux inscrits au filet social» cependant qu'il émarge au RMI, a sauté sur le sujet du limogeage du colonel Fawzi et du scandale de l’Anep révélés par ******************, comme un ours affamé se jette sur une proie après une trop longue attente confortablement caché derrière un buisson. Agrémentée de phrases apposées, du style «****************** lui-même financé par les pontes du système» ou encore «le site du fils du général Khaled Nezzar», la série d’articles publiés suite à nos révélations empeste l’instrumentalisation à des fins de règlement de comptes. L’article d’****************** est clair, pourtant, et sans ambages : dans l’affaire Anep, il est question d’abus et de comportements immoraux dont se sont rendus coupables des personnes responsables de gérer une manne publicitaire publique. Or, ce que suggère El Watan, outre se faire servir cette cagnotte sur un plateau d’argent, parce que labellisé par l’OJD, c’est de jeter le bébé avec l’eau du bain. En France, pays de prédilection de ce journal dont le bas de la première page est estampillé au losange tout au long de l’année, l’Etat a débloqué plusieurs milliards d’euros pour venir en aide à des journaux en quasi-faillite, en raison d’une chute drastique de leurs ventes. Là-bas, tout le monde a applaudi ce sauvetage. Ici, les requins montrent leurs crocs pour mordre. Si Algeriepatriotiue n’a cité que les cas flagrants d’El Adjoua et de Mon Journal, cela ne veut aucunement dire que ce sont là les seules entorses à la loi et à l’éthique. Les services de sécurité devront, dans une seconde phase, chercher à comprendre comment l’Anep continue de financer Echorouk, c’est-à-dire l'outil de propagande par excellence de la secte des Frères musulmans égyptiens, avec l’argent du contribuable algérien ; comment le président d’un club sportif à Oran, le MCO, se retrouve patron de presse et ouvre droit à la publicité publique ; comment des patrons de journaux multiplient les acquisitions de biens immobiliers alors que leur dette ne cesse d’enfler auprès des imprimeries de l’Etat...
    M. A.-A.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    ce serait de bonne guerre si ces passes d'armes aboutissaient au grand déballage, avec poursuites et tutti quanti... mais qu'on me permette d'en douter : cette guéguerre médiatique ne fait que refléter les conflits actuels entre les gros bonnets... une fois que ces messieurs d'en haut trouveront un terrain d'entente, la normalité reprendra son cours...

    et qui vivra verra !

    Commentaire


    • #3
      Belkacem Mostefaoui, professeur à l’Ecole nationale supérieure de journalisme

      «Certaines officines ont voulu que ces chaînes soient présentes»


      El Watan - le 29.07.13 | 10h00 Réagissez
      | © D. R.



      -Vous avez qualifié les nouvelles chaînes de télévision d’informelles, pourtant elles sont tolérées par les autorités et plébiscitées par les annonceurs. Comment expliquez cela ?
      Depuis le printemps 2012, nous assistons à une démonopolisation brutale et subite avec l’entrée en scène de nouveaux opérateurs de télévision, avant même que la loi sur l’audiovisuel n’ouvre ce champ -là. Nous avons donc maintenant une offre de télévision offshore, les pouvoirs publics d’une façon pragmatique et illégale ont distribué des accréditations en dessous de table. C’est pour cela qu’on peut parler de services télévisuels privés offshore activant dans un marché informel. Il n’y a pas de règles de l’Etat algérien qui régule ce type d’activité. Les concessions qui ont été données ont été renouvelées jusqu’à décembre 2013.
      D’un autre côté, la loi sur l’audiovisuel qui devait être adoptée en juin, a été reportée sans qu’on en parle. Tout ce déroule comme si il y avait une main invisible des pouvoirs publics ou de certaines de ses franges, certaines officines, qui ont voulu que ces opérateurs soient sur la place. Ces opérateurs fonctionnent avec des coûts d’investissements qui sont très limités parce que les capacités de réalisation et de programmation ne sont pas réunies. Mais, il y a une cagnotte de recette d’annonceurs privés qui s’est gonflée notamment avec le Ramadhan où il y a un surdimensionnement de la consommation et les annonceurs veulent que leurs marques soient visibles. Jusque-là on n’a vu aucune annonce d’entreprise publique ou de collectivité publique. Ce qui se passe c’est que d’une part, il y a ce laisser- aller des pouvoirs publics pour que ces chaînes exercent. D’autre part, vis-à-vis des ressources publicitaires, il n’y a aucune régulation.
      -Peut-on imaginer que la publicité de l’ANEP soit utilisée comme outil de pression sur ces chaînes comme c’est le cas pour la presse privée ?
      On peut émettre cette hypothèse que les pouvoirs publics et les régimes politiques du système dont nous avons hérité avec ses variantes depuis l’indépendance, travaille davantage cette logique. La répression brutale sera utilisée le moins possible, sauf dans le cas de marches ou d’émeutes, parce que ce n’est plus dans les mœurs de gestion publique. D’un côté, la rente des hydrocarbures permet d’acheter la paix sociale en faisant en sorte qu’il y ait moins de révoltes de pain. De l’autre, on aura la fabrique de l’idéologie. Et les médias de masse sont là pour ça justement. Pour faire en sorte qu’on conforte un peu le consensus national à travers des médias qui remettent en question le moins possible les réalités, de sorte à alimenter un statu quo. C’est le populisme d’une idéologie de réconciliation nationale et de moins de vagues possible.
      Cette logique est en cours depuis deux décennies. Depuis l’ouverture aux journaux privés, il y a eu l’utilisation de trois leviers pour y mettre de l’ordre. Les pouvoirs publics ont utilisé le système judiciaire (harcèlement), la centrale de pub ANEP dont vive la plupart des journaux privés et les imprimeries d’Etat où la grande majorité des quotidiens continuent de se faire imprimer ‘‘gracieusement’’. La pub est donc un levier d’instrumentalisation de cette presse privée. Il y a environ 115 quotidiens privés qui sans la publicité de l’ANEP ne pourraient pas survivre. Quant il rentre 60 millions de centimes chaque jour pour des quotidiens qui éditent quelque 5000 copies/jour et encore, tout est bénéfice. Et cela conforte l’Etat d’avoir cette vitrine de diversité qui est, en fait, un leurre.
      Les pouvoirs publics ont l’expérience d’une presse privée remise au pas et un peu achetée, avec une production journalistique qui n’est pas en phase avec la demande sociale. Cette recette qui a marché, on peut émettre l’hypothèse qu’elle soit injectée dans les formats de télévisions privées. Je crois que l’accréditation qui a été donnée aux télévisions offshore est une indication qui nous conforte dans ce sens. Comment, avant même qu’il n’y ait une loi sur l’audiovisuel, on tolère par le fait du prince l’accréditation de télévisions privées dont certaines adossées à des journaux qui marchent très bien commercialement. Il y a de l’instrumentalisation. On peut imaginer que le ministère de la communication duquel dépend l’ANEP puisse avoir ordre pour que cette dernière confie de la publicité d’annonceurs publics à ces chaînes.
      A mon sens, il y a un détournement de biens publics pour des intérêts privés dans cette démonopolisation. L’Etat se retire de la programmation télévisuelle en faisant en sorte qu’il y ait des opérateurs privés qui viennent et les premiers arrivés, l’expérience dans le monde nous l’a montré, viennent sur le marché avec des moyens de l’Etat. On peut tout à fait imaginer ce scénario à court terme. Les pouvoirs publics pourront utiliser l’ANEP pour conforter les jeux de ces chaînes d’autant qu’il y a l’échéance présidentielle 2014.
      -A plus long terme, quelle sera l’évolution de ces chaînes ?
      La télévision est un média qui séduit les puissances d’argent parce qu’elle offre de la visibilité et c’est un vecteur de captation de l’auditoire et de mise sous les feux de la rampe des individualités politiques. La tendance lourde sera des chaînes marquées de logique commerciale. Essentiellement des ressources privées : gains propres de pub, sponsoring, communication pour tel ou tel leader dans la perspective des élections présidentielles. La loi sur l’audiovisuel est loin d’être définie. Elle sera suivie de tout un ensemble de décret, de cahier de charges qui devront venir. Cette machine à retarder fera en sorte que le souci de rapporter de la ressource d’argents privée va se renforcer, que les recettes de programmation vont aller vers des émissions qui visent le plus grand dénominateur commun au sens de commercialité, c’est-à-dire des jeux, plutôt que des programmes de production de la chaîne elle-même. Ce sera une logique de commercialité et de marchandisation de l’audiovisuel.

      Safia Berkouk
      Othmane BENZAGHOU

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