Il est sur que les événements du 11 septembre 2001 n’ont pas laissé le monde sans changement .
…Les visites successives d’officiels américains, tant politiques que militaires, annoncent peut-être une mainmise de Washington sur la région du Maghreb.
Deux mini-guerres, ni gagnées ni perdues en Irak et en Afghanistan, le projet du GMO largement compromis après le parti pris flagrant de Washington dans la guerre israélienne contre le Hezbollah, les scandales liés aux graves violations des droits de l’homme à Guantanamo Bay, à Abou Ghraïb et à Kaboul, des prisons secrètes disséminées par la CIA en Europe et au Moyen-Orient, et qui ont entaché Bush vis-à-vis de l’UE, un coût faramineux des opérations militaires menées un peu partout dans le monde: voilà où en est la situation américaine après sa «total war» lancée tous azimuts, au lendemain des attaques du 11 septembre. Ni Oussama Ben Laden, ni Ayman al-Zawahiri, ni le Mollah Mohamed Omar n’ont été, à ce jour, capturés. 2700 soldats américains ont été tués en Irak et la mort d’Abou Mossaâb al-Zarkaoui a été vite remplacée et oubliée. Au contraire, son successeur, expert en explosifs, met Baghdad à feu et flamme.
En déclarant la guerre contre les islamistes sans discernement ni distinction, Bush a créé un monde encore plus violent et certainement moins libre. Même les régimes arabes les plus dictatoriaux trouvent aujourd’hui l’aplomb pour affirmer que c’est au nom de la guerre contre le terrorisme qu’ils font des coupes dans les libertés.
Nous assistons aujourd’hui à de nouvelles mutations, faites dans la douleur, par l’islamisme politique, et qui, en fait, annoncent à la fois, le refus du duopole américano-israélien et l’émergence d’une nouvelle forme de résistance aux hégémonismes: le terrorisme de masse.
La formule est nouvelle et les résultats, au niveau planétaire, sont déjà là pour prouver l’efficacité tragique de cette nouvelle forme de guerre, jusque-là inconnue dans les annales de l’histoire des conflits. La guerre menée par le Hezbollah a démontré l’efficacité de cette nouvelle formule.
La résistance irakienne, dirigée par des groupes djihadistes, est aujourd’hui la plus manifeste représentation de cette guerre, qui oppose, en réalité, deux forces dont les moyens, les techniques et les effectifs sont disproportionnés l’une par rapport à l’autre. C’est une guerre asymétrique, sans règles, sans visage, sans objectifs clairs, et qui est menée par les résistants. De nouvelles armes sont apparues, et qui font peur aux hégémonies militaires: le rapt, le marchandage d’otages, la vidéo et l’attentat suicide.
Dans le Sahara algérien, avec l’affaire des trente-deux otages kidnappés par le Gspc, dans la Bande de Ghaza, en Irak, en Russie, en Tchétchénie ou en Arabie, le terrorisme de masse fait florès. Aujourd’hui, parler de groupes armés ou essayer de limiter la violence terroriste aux seuls groupes armés connus, relève de l’utopie. Lorsqu’un djihad est lancé, et bien argumenté au plan théologique et politique, c’est presque tout le monde qui souscrit à l’appel et le terroriste potentiel n’est même plus l’islamiste convaincu mais un peu le monsieur Tout-le-monde de la grande masse des musulmans.
Des femmes ont fait partie de la prise d’otages d’Ossétie, des jeunes filles et des adolescents palestiniens se font exploser près de barrages israéliens, de vénérables vieillards font partie des groupes de soutien du Gspc et d’adorables mamans font partie, elles aussi, du groupe islamique combattant marocain et de la tendance des ultras de la salafiya djihadiya du Royaume chérifien. Les troupes militaires américaines, qui sillonnent l’Afghanistan et le Waziristan pakistanais, savent bien qu’elles sont en zone hostile et que personne, même ceux qu’elles paient grassement, ne leur dira tout à propos des mouvements des Talibans et des caches secrètes des principaux leaders d’Al Qaîda.
Cette forme de guérilla - appelons-là stratégie du désespoir - a ciblé, jusque-là, deux formes d’hégémonie: l’américano-israélienne et la soviétique. Cela n’est pas fortuit, on s’en doute, et il est heureux qu’elle ait encore évité de s’en prendre à des pays comme la France, l’Allemagne, l’Italie ou la Grande-Bretagne. Les deux premiers ont, depuis fort longtemps, adopté une politique arabe et musulmane efficace. Le troisième, alterne la bonne et la moins bonne. Le Royaume-Uni a été préservé jusque-là, grâce à une seule chose: la présence de leaders islamistes sur son territoire et dont le poids auprès des groupes armés situés loin du Royaume est certain.
La stratégie du désespoir n’est pas un choix fait dans la joie, ni une idéologie réfléchie, mais bien un choix de l’urgence et une forme extrême, située à la périphérie de la vie normale elle-même. Le terrorisme de masse, malheureusement pour ses cibles, ne reconnaît pas le droit à la vie et se pose comme le champion du raccourci pour l’au-delà. La mort à portée de main! Voilà ce qu’il promet, et il faut convenir encore qu’il n’en est qu’à ses formes primaires et que Dieu seul sait quels nouveaux visages il prendra demain.
Comme Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock, l’islamisme politique est aujourd’hui une expression agressive de la religion, une pathologie de l’Islam, et plus nous assistons à la montée des hégémonies, hostiles au monde arabo-musulman, plus cette agressivité sera prononcée, appuyée et menée à son paroxysme. Le terrorisme de masse se pose déjà comme une première réponse à l’hyperhégémonisme américain et lui fait pièce tant au plan politique qu’au plan militaire, malgré l’adhésion, feinte ou non, des régimes arabes aux plans de Washington.
La journée du 11 septembre a été un pain béni pour Alger, qui y a vu l’occasion de se faire entendre et de marquer des points. Et des points, l’Algérie va en marquer plus qu’elle n’espérait. Moins d’une année après, Alger se paie un intéressant colloque international sur le terrorisme et fait venir des sommités en matière d’études antisubversives. Bush découvre tout à coup qu’Alger est une «escale» profitable pour ses plans et l’Otan se charge, pour les Etats-Unis, de faire le reste. Du coup, exercices militaires, opérations et manoeuvres maritimes, coopération et échanges ont connu une courbe ascendante depuis 2001 et les Forces navales et terrestres se sont exercées avec les meilleures troupes étrangères, dont des unités de combat américaines et britanniques.
…Les visites successives d’officiels américains, tant politiques que militaires, annoncent peut-être une mainmise de Washington sur la région du Maghreb.
Deux mini-guerres, ni gagnées ni perdues en Irak et en Afghanistan, le projet du GMO largement compromis après le parti pris flagrant de Washington dans la guerre israélienne contre le Hezbollah, les scandales liés aux graves violations des droits de l’homme à Guantanamo Bay, à Abou Ghraïb et à Kaboul, des prisons secrètes disséminées par la CIA en Europe et au Moyen-Orient, et qui ont entaché Bush vis-à-vis de l’UE, un coût faramineux des opérations militaires menées un peu partout dans le monde: voilà où en est la situation américaine après sa «total war» lancée tous azimuts, au lendemain des attaques du 11 septembre. Ni Oussama Ben Laden, ni Ayman al-Zawahiri, ni le Mollah Mohamed Omar n’ont été, à ce jour, capturés. 2700 soldats américains ont été tués en Irak et la mort d’Abou Mossaâb al-Zarkaoui a été vite remplacée et oubliée. Au contraire, son successeur, expert en explosifs, met Baghdad à feu et flamme.
En déclarant la guerre contre les islamistes sans discernement ni distinction, Bush a créé un monde encore plus violent et certainement moins libre. Même les régimes arabes les plus dictatoriaux trouvent aujourd’hui l’aplomb pour affirmer que c’est au nom de la guerre contre le terrorisme qu’ils font des coupes dans les libertés.
Nous assistons aujourd’hui à de nouvelles mutations, faites dans la douleur, par l’islamisme politique, et qui, en fait, annoncent à la fois, le refus du duopole américano-israélien et l’émergence d’une nouvelle forme de résistance aux hégémonismes: le terrorisme de masse.
La formule est nouvelle et les résultats, au niveau planétaire, sont déjà là pour prouver l’efficacité tragique de cette nouvelle forme de guerre, jusque-là inconnue dans les annales de l’histoire des conflits. La guerre menée par le Hezbollah a démontré l’efficacité de cette nouvelle formule.
La résistance irakienne, dirigée par des groupes djihadistes, est aujourd’hui la plus manifeste représentation de cette guerre, qui oppose, en réalité, deux forces dont les moyens, les techniques et les effectifs sont disproportionnés l’une par rapport à l’autre. C’est une guerre asymétrique, sans règles, sans visage, sans objectifs clairs, et qui est menée par les résistants. De nouvelles armes sont apparues, et qui font peur aux hégémonies militaires: le rapt, le marchandage d’otages, la vidéo et l’attentat suicide.
Dans le Sahara algérien, avec l’affaire des trente-deux otages kidnappés par le Gspc, dans la Bande de Ghaza, en Irak, en Russie, en Tchétchénie ou en Arabie, le terrorisme de masse fait florès. Aujourd’hui, parler de groupes armés ou essayer de limiter la violence terroriste aux seuls groupes armés connus, relève de l’utopie. Lorsqu’un djihad est lancé, et bien argumenté au plan théologique et politique, c’est presque tout le monde qui souscrit à l’appel et le terroriste potentiel n’est même plus l’islamiste convaincu mais un peu le monsieur Tout-le-monde de la grande masse des musulmans.
Des femmes ont fait partie de la prise d’otages d’Ossétie, des jeunes filles et des adolescents palestiniens se font exploser près de barrages israéliens, de vénérables vieillards font partie des groupes de soutien du Gspc et d’adorables mamans font partie, elles aussi, du groupe islamique combattant marocain et de la tendance des ultras de la salafiya djihadiya du Royaume chérifien. Les troupes militaires américaines, qui sillonnent l’Afghanistan et le Waziristan pakistanais, savent bien qu’elles sont en zone hostile et que personne, même ceux qu’elles paient grassement, ne leur dira tout à propos des mouvements des Talibans et des caches secrètes des principaux leaders d’Al Qaîda.
Cette forme de guérilla - appelons-là stratégie du désespoir - a ciblé, jusque-là, deux formes d’hégémonie: l’américano-israélienne et la soviétique. Cela n’est pas fortuit, on s’en doute, et il est heureux qu’elle ait encore évité de s’en prendre à des pays comme la France, l’Allemagne, l’Italie ou la Grande-Bretagne. Les deux premiers ont, depuis fort longtemps, adopté une politique arabe et musulmane efficace. Le troisième, alterne la bonne et la moins bonne. Le Royaume-Uni a été préservé jusque-là, grâce à une seule chose: la présence de leaders islamistes sur son territoire et dont le poids auprès des groupes armés situés loin du Royaume est certain.
La stratégie du désespoir n’est pas un choix fait dans la joie, ni une idéologie réfléchie, mais bien un choix de l’urgence et une forme extrême, située à la périphérie de la vie normale elle-même. Le terrorisme de masse, malheureusement pour ses cibles, ne reconnaît pas le droit à la vie et se pose comme le champion du raccourci pour l’au-delà. La mort à portée de main! Voilà ce qu’il promet, et il faut convenir encore qu’il n’en est qu’à ses formes primaires et que Dieu seul sait quels nouveaux visages il prendra demain.
Comme Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock, l’islamisme politique est aujourd’hui une expression agressive de la religion, une pathologie de l’Islam, et plus nous assistons à la montée des hégémonies, hostiles au monde arabo-musulman, plus cette agressivité sera prononcée, appuyée et menée à son paroxysme. Le terrorisme de masse se pose déjà comme une première réponse à l’hyperhégémonisme américain et lui fait pièce tant au plan politique qu’au plan militaire, malgré l’adhésion, feinte ou non, des régimes arabes aux plans de Washington.
La journée du 11 septembre a été un pain béni pour Alger, qui y a vu l’occasion de se faire entendre et de marquer des points. Et des points, l’Algérie va en marquer plus qu’elle n’espérait. Moins d’une année après, Alger se paie un intéressant colloque international sur le terrorisme et fait venir des sommités en matière d’études antisubversives. Bush découvre tout à coup qu’Alger est une «escale» profitable pour ses plans et l’Otan se charge, pour les Etats-Unis, de faire le reste. Du coup, exercices militaires, opérations et manoeuvres maritimes, coopération et échanges ont connu une courbe ascendante depuis 2001 et les Forces navales et terrestres se sont exercées avec les meilleures troupes étrangères, dont des unités de combat américaines et britanniques.
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