Maroc Comedy Club
Par : Mounir B
Le sirtaki est une danse populaire grecque qui alterne des pas lents et rapides. Tout dépend du rythme de la musique. Depuis que le Maroc est devenu “la Grèce du Maghreb”, déclaré en faillite par le FMI, il semble bien que la danse s’est accélérée.
L’analogie avec la Grèce, berceau de la sagesse et de la démocratie tout de même, s’arrête là. Le Maroc féodal est entré dans une phase critique. Alors que les institutions et les administrations marocaines sont en faillite, c’est la diplomatie marocaine, assez performante jusque-là dans l’immobilier et les relations publiques, qui fait faillite. Elle, qui a perdu le sens de la mesure depuis longtemps, vient de perdre ce qui fait l’essence de la diplomatie : le sang-froid.
La diplomatie marocaine a connu bien des succès. Il faut lui reconnaître qu’elle a su, depuis Hassan II et plus encore sous Mohammed VI, à vendre une image idyllique du Maroc. Son budget illimité faisait merveille face aux Occidentaux, spécialement les Français, qui succombaient tour à tour aux charmes d’un palais bien décoré, d’un riad à Marrakech, d’une Rachida Dati en tailleur, d’un caftan doré, d’un pur-sang arabe ou d’un gamin de 10 ans. Le marketing politique marocain a réussi même à attirer des stars au Festival du film de Marrakech, détournant les projecteurs des prisons où croupissent des centaines d’opposants politiques, pour la plupart sahraouis, juste bons à gonfler les statistiques des ONG des droits de l’Homme.
La dernière innovation des Marocains a été d’organiser tous les ans le Jamal Comedy Club à Marrakech encore. Sur ce point, la diplomatie algérienne a raté une occasion de s’associer à l’événement. Certes, Abdelkader Secteur était présent, mais on aurait dû, tout de même, envoyer un représentant d’un meilleur rang. Notre ambassadeur par exemple. Au lieu de le rappeler à Alger, pourquoi ne pas l’autoriser à y assister ? Car ce qu’est en train de faire le Maroc est digne d’un sketch de Jamel Debbouze qui donne plus matière à rire qu’à s’indigner. Il faut dire que notre quota d’indignation avec Rabat est épuisé depuis un moment et qu’il faut plaindre notre nouveau ministre des Affaires étrangères qui doit résoudre une question assez simple : comment répondre au ridicule ?
La nouvelle “crise” avec le Maroc peut être réglée. Facilement même. Oublions les Sahraouis qui luttent pour leur liberté depuis quarante ans, mettons les pompes à essence algériennes sous la bannière marocaine, envoyons 10 millions d’Algériens en vacances au Maroc, autorisons les semi-remorques des barons de la drogue marocains à emprunter l’autoroute Est-Ouest, allons chez le notaire pour céder Tindouf, Béchar, Adrar et Chlef et légalisons le mariage pour tous, ainsi nous pourrons construire une UMA fraternelle et resserrée. Très resserrée.
M. B.
Liberté
Par : Mounir B
Le sirtaki est une danse populaire grecque qui alterne des pas lents et rapides. Tout dépend du rythme de la musique. Depuis que le Maroc est devenu “la Grèce du Maghreb”, déclaré en faillite par le FMI, il semble bien que la danse s’est accélérée.
L’analogie avec la Grèce, berceau de la sagesse et de la démocratie tout de même, s’arrête là. Le Maroc féodal est entré dans une phase critique. Alors que les institutions et les administrations marocaines sont en faillite, c’est la diplomatie marocaine, assez performante jusque-là dans l’immobilier et les relations publiques, qui fait faillite. Elle, qui a perdu le sens de la mesure depuis longtemps, vient de perdre ce qui fait l’essence de la diplomatie : le sang-froid.
La diplomatie marocaine a connu bien des succès. Il faut lui reconnaître qu’elle a su, depuis Hassan II et plus encore sous Mohammed VI, à vendre une image idyllique du Maroc. Son budget illimité faisait merveille face aux Occidentaux, spécialement les Français, qui succombaient tour à tour aux charmes d’un palais bien décoré, d’un riad à Marrakech, d’une Rachida Dati en tailleur, d’un caftan doré, d’un pur-sang arabe ou d’un gamin de 10 ans. Le marketing politique marocain a réussi même à attirer des stars au Festival du film de Marrakech, détournant les projecteurs des prisons où croupissent des centaines d’opposants politiques, pour la plupart sahraouis, juste bons à gonfler les statistiques des ONG des droits de l’Homme.
La dernière innovation des Marocains a été d’organiser tous les ans le Jamal Comedy Club à Marrakech encore. Sur ce point, la diplomatie algérienne a raté une occasion de s’associer à l’événement. Certes, Abdelkader Secteur était présent, mais on aurait dû, tout de même, envoyer un représentant d’un meilleur rang. Notre ambassadeur par exemple. Au lieu de le rappeler à Alger, pourquoi ne pas l’autoriser à y assister ? Car ce qu’est en train de faire le Maroc est digne d’un sketch de Jamel Debbouze qui donne plus matière à rire qu’à s’indigner. Il faut dire que notre quota d’indignation avec Rabat est épuisé depuis un moment et qu’il faut plaindre notre nouveau ministre des Affaires étrangères qui doit résoudre une question assez simple : comment répondre au ridicule ?
La nouvelle “crise” avec le Maroc peut être réglée. Facilement même. Oublions les Sahraouis qui luttent pour leur liberté depuis quarante ans, mettons les pompes à essence algériennes sous la bannière marocaine, envoyons 10 millions d’Algériens en vacances au Maroc, autorisons les semi-remorques des barons de la drogue marocains à emprunter l’autoroute Est-Ouest, allons chez le notaire pour céder Tindouf, Béchar, Adrar et Chlef et légalisons le mariage pour tous, ainsi nous pourrons construire une UMA fraternelle et resserrée. Très resserrée.
M. B.
Liberté
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