Une source proche de l’entourage des services du renseignement a confié à Algérie News, que le général Mohamed Médiène, alias Toufik, aurait signifié à ceux qui l’avaient conseillé de démissionner de son poste de patron du DRS, qu’il occupe depuis plus d’une vingtaine d’années, qu’il préférerait être « démis de ses fonctions par le président de la République », plutôt que de jeter l‘éponge.
Aux origines de la crise
Les analystes et autres observateurs que nous avons sollicités, estiment que l’origine de cette crise remonte au moment où l’entourage du Président prit l’initiative de former le dernier gouvernement sans consulter, comme le veut la tradition, le général Toufik. À partir de cet instant, une crise de confiance s’est installée entre le DRS et la présidence. Début d’un conflit latent, secret, de coulisses, qui a fini par éclater au grand jour à mesure que se rapproche l’échéance électorale du 17 avril.
La suppression de la « Direction de la communication et de la documentation » ainsi que la mise à l’écart d’un certain nombre d’officiers supérieurs du DRS, faisant partie du cercle restreint du grand patron, constitue la deuxième «étape» de la stratégie du clan présidentiel. Une deuxième phase d’un processus dans le but de « désarmer » le général Toufik, en lui ôtant ses fidèles lieutenants et des organes qu’il aurait pu actionner à l’occasion d’une confrontation avec l’autre camp. Cependant, il semble, selon nos sources que le général n’a manifesté aucune résistance ou de panique en se rendant compte de la purge opérée par le clan présidentiel dans sa propre institution. À mesure, la stratégie du clan présidentiel s’est révélée à la fois complexe et dangereuse. Au final, l’ensemble des observateurs sont unanimes à dire que les lignes rouges que s’étaient fixées d’un commun accord, Abdelaziz Bouteflika et Mohamed Médiène viennent d’être « franchies». Un équilibre qui a pourtant porté ses fruits en préservant la stabilité du pays bien que le Président ait affiché dès l’entame de son premier mandat sa volonté d’asseoir son autorité sur toutes les institutions.
D’ailleurs, il avait à maintes reprises menacé de se retirer, faute d’avoir pu exercer d’une manière pleine et entière ses prérogatives. Le scrutin présidentiel de 2004 fut un véritable test le « compromis » passé entre Bouteflika et le général Toufik, surtout que certains hauts responsables militaires, à l’instar des généraux Mohamed Lamari, soutenu par Khaled Nezzar, étaient résolument contre un deuxième mandat. Grâce à son « pacte sacré » avec le DRS, Bouteflika était sorti grand vainqueur du piège tendu par une partie de l’ANP qui lui était hostile. Depuis, les deux hommes parlaient de la même voix. Le doute et la suspicion n’ont pas trouvé leurs chemins entre les deux hommes. Beaucoup d’officiers de l’armée avaient reproché, dès lors, au général Toufik, d’avoir signé un chèque en blanc à Bouteflika, Autrement dit, Toufik aurait mis le sort de l’ANP au bon vouloir du locataire d’El Mouradia.
Ce « reproche » s’est transformé progressivement en une colère, surtout à l’approche de l’échéance électorale de 2009 où Toufik avait validé un troisième mandat. Certains observateurs, au fait des coulisses du système, notent cependant que Bouteflika, vieux briscard de la pratique politique, formé dans les rouages des services du renseignement dans lesquels il adopta les méthodes et acquit de l’expérience. Il reste toujours méfiant vis-à-vis de son allié. Pour lui, le DRS disposait toujours d’un certain pouvoir «occulte» et d’une influence sans pareil dans les institutions. À en croire certaines sources très au fait des rapports entre les deux hommes, la fidélité du général vis-à-vis de Bouteflika restait intacte bien que ses fidèles lieutenants aient été évincés des organes très sensibles de l’institution qu’il dirige. Ce fut aussi le cas lorsque Bouteflika décide d’éloigner de la présidence son directeur de cabinet, le général Larbi Belkheir, en le désignant ambassadeur au Maroc.
Un homme reconnu et réputé pour être l’un des piliers du système et qui a fini par mourir en poste dans l’indifférence la plus totale. Idem lorsque Bouteflika décide de limer les ongles d’un certain Ahmed Ouyahia, soupçonné de nourrir des « ambitions démesurées», connu dans les milieux initiés, notamment médiatiques, comme le «préféré» des services. Son éviction du gouvernement et de la tête du RND a constitué un message fort adressé par le Président à Toufik et son entourage. Des sources proches de l’ex-Chef du gouvernement nous ont fait part de sa déception suite à son éviction assimilée à une humiliation, lui qui fait montre d’une grande assiduité et d’une fidélité sans faille envers les tenants du pouvoir, acceptant même, à une certaine époque, de porter le mauvais rôle, ce qui lui a valu les surnoms « d’homme des sales besognes». Selon nos sources, le quatrième mandat devant être brigué par Bouteflika n’est pas l’origine du conflit entre les deux hommes.
De son coté, le DRS n’a à aucun moment affiché son hostilité au projet. Au contraire, malgré sa maladie, les « services » étaient persuadés que l’homme bénéficiait toujours d’une grande popularité auprès des Algériens. Le seul bémol, du côté de Toufik, portait sur l’entourage du Président. C’est à partir de cet instant précis que la crise a pris de l’ampleur. D’un côté comme de l’autre, la priorité réside dans le timing : chaque partie veut gagner du temps, imposer son scénario, tergiverser et devancer le clan présidentiel et l’empêcher de briguer un quatrième mandat surtout si cette option passait par l’amendement de la Constitution, la création du poste de vice-Président ne convenait pas aux intérêts du patron du DRS. Devant cette démonstration de force de chaque camp et le spectre d’une dérive qui fait retenir le souffle, les initiatives d’apaisement restent tributaires et otages des rapports des forces. Des initiatives qui pourront assurer la stabilité et l’unité des institutions. La seule option pour éviter au pays une aventure des plus dangereuses. Est-ce encore possible?!
Algàrie news
Aux origines de la crise
Les analystes et autres observateurs que nous avons sollicités, estiment que l’origine de cette crise remonte au moment où l’entourage du Président prit l’initiative de former le dernier gouvernement sans consulter, comme le veut la tradition, le général Toufik. À partir de cet instant, une crise de confiance s’est installée entre le DRS et la présidence. Début d’un conflit latent, secret, de coulisses, qui a fini par éclater au grand jour à mesure que se rapproche l’échéance électorale du 17 avril.
La suppression de la « Direction de la communication et de la documentation » ainsi que la mise à l’écart d’un certain nombre d’officiers supérieurs du DRS, faisant partie du cercle restreint du grand patron, constitue la deuxième «étape» de la stratégie du clan présidentiel. Une deuxième phase d’un processus dans le but de « désarmer » le général Toufik, en lui ôtant ses fidèles lieutenants et des organes qu’il aurait pu actionner à l’occasion d’une confrontation avec l’autre camp. Cependant, il semble, selon nos sources que le général n’a manifesté aucune résistance ou de panique en se rendant compte de la purge opérée par le clan présidentiel dans sa propre institution. À mesure, la stratégie du clan présidentiel s’est révélée à la fois complexe et dangereuse. Au final, l’ensemble des observateurs sont unanimes à dire que les lignes rouges que s’étaient fixées d’un commun accord, Abdelaziz Bouteflika et Mohamed Médiène viennent d’être « franchies». Un équilibre qui a pourtant porté ses fruits en préservant la stabilité du pays bien que le Président ait affiché dès l’entame de son premier mandat sa volonté d’asseoir son autorité sur toutes les institutions.
D’ailleurs, il avait à maintes reprises menacé de se retirer, faute d’avoir pu exercer d’une manière pleine et entière ses prérogatives. Le scrutin présidentiel de 2004 fut un véritable test le « compromis » passé entre Bouteflika et le général Toufik, surtout que certains hauts responsables militaires, à l’instar des généraux Mohamed Lamari, soutenu par Khaled Nezzar, étaient résolument contre un deuxième mandat. Grâce à son « pacte sacré » avec le DRS, Bouteflika était sorti grand vainqueur du piège tendu par une partie de l’ANP qui lui était hostile. Depuis, les deux hommes parlaient de la même voix. Le doute et la suspicion n’ont pas trouvé leurs chemins entre les deux hommes. Beaucoup d’officiers de l’armée avaient reproché, dès lors, au général Toufik, d’avoir signé un chèque en blanc à Bouteflika, Autrement dit, Toufik aurait mis le sort de l’ANP au bon vouloir du locataire d’El Mouradia.
Ce « reproche » s’est transformé progressivement en une colère, surtout à l’approche de l’échéance électorale de 2009 où Toufik avait validé un troisième mandat. Certains observateurs, au fait des coulisses du système, notent cependant que Bouteflika, vieux briscard de la pratique politique, formé dans les rouages des services du renseignement dans lesquels il adopta les méthodes et acquit de l’expérience. Il reste toujours méfiant vis-à-vis de son allié. Pour lui, le DRS disposait toujours d’un certain pouvoir «occulte» et d’une influence sans pareil dans les institutions. À en croire certaines sources très au fait des rapports entre les deux hommes, la fidélité du général vis-à-vis de Bouteflika restait intacte bien que ses fidèles lieutenants aient été évincés des organes très sensibles de l’institution qu’il dirige. Ce fut aussi le cas lorsque Bouteflika décide d’éloigner de la présidence son directeur de cabinet, le général Larbi Belkheir, en le désignant ambassadeur au Maroc.
Un homme reconnu et réputé pour être l’un des piliers du système et qui a fini par mourir en poste dans l’indifférence la plus totale. Idem lorsque Bouteflika décide de limer les ongles d’un certain Ahmed Ouyahia, soupçonné de nourrir des « ambitions démesurées», connu dans les milieux initiés, notamment médiatiques, comme le «préféré» des services. Son éviction du gouvernement et de la tête du RND a constitué un message fort adressé par le Président à Toufik et son entourage. Des sources proches de l’ex-Chef du gouvernement nous ont fait part de sa déception suite à son éviction assimilée à une humiliation, lui qui fait montre d’une grande assiduité et d’une fidélité sans faille envers les tenants du pouvoir, acceptant même, à une certaine époque, de porter le mauvais rôle, ce qui lui a valu les surnoms « d’homme des sales besognes». Selon nos sources, le quatrième mandat devant être brigué par Bouteflika n’est pas l’origine du conflit entre les deux hommes.
De son coté, le DRS n’a à aucun moment affiché son hostilité au projet. Au contraire, malgré sa maladie, les « services » étaient persuadés que l’homme bénéficiait toujours d’une grande popularité auprès des Algériens. Le seul bémol, du côté de Toufik, portait sur l’entourage du Président. C’est à partir de cet instant précis que la crise a pris de l’ampleur. D’un côté comme de l’autre, la priorité réside dans le timing : chaque partie veut gagner du temps, imposer son scénario, tergiverser et devancer le clan présidentiel et l’empêcher de briguer un quatrième mandat surtout si cette option passait par l’amendement de la Constitution, la création du poste de vice-Président ne convenait pas aux intérêts du patron du DRS. Devant cette démonstration de force de chaque camp et le spectre d’une dérive qui fait retenir le souffle, les initiatives d’apaisement restent tributaires et otages des rapports des forces. Des initiatives qui pourront assurer la stabilité et l’unité des institutions. La seule option pour éviter au pays une aventure des plus dangereuses. Est-ce encore possible?!
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